(Laszbe) i've died everyday waiting for you

La bague ? Je fais de gros yeux. Aha, ne me donne pas des idées toi. Contente-toi juste de ce bracelet et de ma présence quand tu le désires. Je suis à toi, tout à toi. Omg ça me fait bizarre de dire ça, je me sens tout euphorique. Je suis tout heureux, tout excité, si bien que je lui saute dessus pour lui rouler la pelle de sa vie. Elle s'accroche à mes hanches, me fait tomber le long de son petit lit de gosse où je peux à peine caler mes pieds à cause de mes grandes jambes. Elle se frotte contre moi et direct, l'appel de la chaire m'appelle. Mais Phoebe me met au stop illico presto. Bon, je peux comprendre. Mais j'étais à deux doigts de déboutonner son jeans pour la caresser. Je la regarde en soupirant, prêt à me relever mais elle me retient contre elle. Je lâche son jeans et je l'écoute. Elle veut me parler, me demander des choses. Je fronce les sourcils, je l'observe d'un air interrogatoire. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Je me décale sur le côté pour trouver une position plus confortable. Elle ne veut pas que je m'énerve ou que je me braque mais je suis déjà braqué en fait. ça me passera, je vous dis, je suis de nature boudeur mais pas longtemps. « dis-moi. » ce qui te tracasse. Si je dois te rassurer, je vais essayer de bien le faire, de toutes mes forces. Que ce soit à cause de la grossesse avec Abigail, que ce soit à cause de ma consommation, de mon attitude en tant que tel. Je suis prêt à encaisser, ouais, car quoi qu'il en soit, on est de nouveau ensemble et rien ne pourra foutre en l'air ma journée après ça. Essayez seulement.

La tête. Ses gros yeux. Je t’ai eu. Hey, la bague pourrait être à n’importe quel doigt, pas seulement au célèbre annulaire, il en existe quatre autres tu sais ! Ok, je parlais pourtant de ce type de bague, de l’anneau qui lie deux vies par les liens sacrés du mariage. C’est carrément trop tôt de se projeter à ce point, mais j’aime bien semer la zizanie dans ton petit esprit tout fragile. Je te foutrais jamais la pression pour ce type de truc. Je suis pas ce genre de nana qui coince un type pour la vie par peur de finir seule. Loin de là. Ma solitude, je lui ferais grave l’amour, comme ce qu’on s’apprête à faire, mais que j’interromps au dernier moment. Je nous freine dans notre élan ouais. Ma couette de princesse ne subira pas un acte passionnel. Elle va subir des discussions sérieuses, parce que c’est bien beau tout ça, -les mots d’amour et le bracelet qui brille-, mais on a des embûches sur notre route. J’ai des interrogations qui flottent dans ma conscience moi. Plus je les garde, plus ça va pourrir comme un vieux yaourt au fond du frigo. Quand j’ouvrirais la boite, ce sera l’horreur et je préfère éviter ça, je préfère qu’on étale tout dès maintenant. On n'est pas obligé de se prendre la tête de toute manière, on peut continuer de se regarder aussi envieusement, se tripoter et causer de trucs importants simultanément. Alors ouais, je te garde contre moi, je te tiens en otage par une de mes jambes enroulée à ta taille. Je plonge mon regard de jais dans le tien. Je te dévore de mes yeux et je viens plaquer mes lèvres aux tiennes avant de partir en croisade. « La coke. » Premier topic à aborder. Je suis pas là pour te dire ’t’arrêtes à partir de maintenant’. « Tu continues ? Est-ce que notre rupture a empiré ta conso ? » Je veux savoir si j’ai pu causer encore plus de dégâts pour mon comportement ambigu, celui qui nous a mené à notre perte. Il faut que tu me dises à quel point tu es sensible et ce qui t’amène à toucher cette poudre. Quoi ? Si je pouvais t'éviter l’overdose un de ces quatre à cause de mon impulsivité, j'dis pas non. « Si on se dispute, tu courras toujours sniffer quelques lignes ? Sois franc et laisse tes mains sur mon corps .. »

Maintenant qu'on est ensemble - je suis joie - je peux la comprendre, qu'elle aussi, elle a envie de savoir certains trucs pour la rassurer. Moi je la crois quand elle me dit qu'elle ne veut que moi. Pourtant, je donne tellement pas ma confiance aux gens. Même à moi même je me fais pas confiance alors... dis-moi ce qui te pèse bébé, je suis prêt à tout entendre, sauf si tu me dis que tu en as déjà marre de moi, là, je m'étouffe avec ma salive et ton lot de conneries. Je te regarde attentivement même si ça me gêne un peu de parler 'sérieusement', je suis le pro du type qui sèche les sujets qu'il n'aime pas. Allez, reste sérieux, au moins cinq minutes. La drogue oui. Le sujet tabou numer one. J'y pensais plus, à me droguer, j'y pense pas quand je suis bien avec elle, maintenant, j'ai comme cette envie qui me monte petit à petit. J'affiche une petite mine honteuse, je me retiens de respirer bruyamment et je pivote mon corps comme je peux pour être face au plafond. Je me masse les tempes. « évidemment que je continue, tu crois quand même pas qu'on peut arrêter comme ça du jour au lendemain ? » oh t'énerves pas dude. Pourtant j'ai dis ça d'une façon tellement agressive. Je m'en veux. Je ferme mes yeux un instant. « pardon je... oui j'ai repris une conso assez poussée quand... on a rompu mais y'a des jours, j'essaye de diminuer, de faire des efforts mais j'y arrive pas, encore. » je suis pas assez fort pour ça, mon mental n'est pas assez costaux et je suis du genre à tout le temps broyer du noir. Je rouvre mes yeux et je tourne doucement la tête vers elle pour la regarder. Une passe une main derrière son crâne, au niveau de sa nuque.  « je suis accro phoebe, c'est comme ça. j'suis un cas désespéré. » y'a aucune lueur d'espoir pour moi. Y'a des journées, où je prends rien et j'attends impatiemment d'être le soir chez moi pour prendre ma dose. Je suis victime de ce produit, l'esclave, il m'a eu ce con. Et oui, j'ai conscience que c'est un danger aussi pour elle et moi, je suis un problème à moi tout seul qui apporte des problèmes aux autres. Bref, next question.

Tu sais, j’voudrais plutôt me bercer avec la mélodie de ton coeur là. Me cloitrer dans notre bulle et ne plus évoquer les sujets qui fâchent, mais c’est impossible. Phoebe elle s’attaque aux problèmes pour s’assurer qu’elle ne foutra pas un pied dans un piège à loup. J’compte pas te faire la morale. Je tiens trop à toi. On vient tout juste de se retrouver, il est hors de question que je ruine notre nouveau départ. Je ne veux juste pas recevoir un coup de téléphone en pleine nuit, où une voix inconnue m’annoncera ton décès. C’est tout. C’est ça qui m’rend folle. Si la cocaïne était aussi inoffensive que de l’eau, j’te ferais pas chier. C’est parti, je t’ai fâché. Ton regard me quitte et ton dos retrouve pleinement mon matelas. Mes yeux braqués sur ton profil, je respire et encaisse l’agressivité qui résonne dans la pièce. Je voudrais te toucher, que le bout de mes doigts puissent apaiser le conflit qui gronde en toi, mais je me réfrène. Je déglutis difficilement sous tes aveux. Je me sens juste minable de t’avoir conduit à consommer plus qu’auparavant. Je frappe dans les barreaux au bout du lit et je respire par à-coups tant je suis énervée contre moi-même. J’aurais pu éviter tout ça si j’avais été moins indécise, si mon coeur avait formulé une réponse claire et nette à tes interrogations. Au lieu de ça, j’ai merdé en beauté. Je t’ai fait replonger. Ta main se nichant dans ma nuque, j’abandonne toute résistance et je me couche sur ton torse pour écouter la musique que joue ton palpitant. « Tu n’es pas un cas désespéré. Tu peux toujours t’en sortir, avec de l’aide .. Tant que tu refuseras, tu resteras dans ta spirale infernale et c’est pas une vie d’être dépendant à un produit pareil. Tu ne devrais être dépendant qu’à moi. Je veux pas que tu meurs bébé, je veux pas. Je ferais quoi moi après ? J’invoquerais ton esprit pour qu’il me hante, mais je pourrais plus te toucher et ressentir ce que je ressens là. Je pourrais plus entendre ton coeur qui frappe si fort. Ça me fait chier, limite plus chier que le gamin que t’as offert à ma meilleure amie » Oops, nouveau sujet qui pointe le bout de son nez, la grossesse d’Abigail. Faut bien qu'on évoque cet obstacle de chair et d'os qui se forme dans son bide. «  Eum, d'ailleurs, j'ai fait un tatouage en arrivant ici et il te concerne .. »  

Quand j'y repense... comment j'en suis arrivé là ? Comment ai-je pu tomber si bas à consommer de la drogue ? C'est simple, un coeur brisé, une histoire d'ado qui tourne mal. J'ai découvert que Saphir, avec qui je sortais depuis un an, partageait des sentiments avec Mael, son meilleur ami. Et comment je l'ai su ? La honte de toute ma vie. Elle avait l'habitude d'écrire pour le journal du lycée, sauf que là, ce n'est pas un petit potin que les gonzesses aiment lire sur telle ou telle personne. C'était moi, notre histoire, et ses sentiments qu'elle dévoilait à coeur ouvert sur un papier pour Mael qui est arrivé entre toutes les mains du lycée. Après ? Je l'ai quitté, elle a beau avoir pleuré, je m'en fous. On me prend pas pour un con comme ça. Et ça, Phoebe le sait très bien. Bref, ma peine était inconsolable, j'ai eu de mauvaises fréquentations, testé quelques drogues et mon dada est resté la cocaïne. J'ai quel âge maintenant ? Mh, ça fait beaucoup trop longtemps que je consomme et le pire c'est qu'à chaque fois que j'ai ma dose, j'en veux plus, encore plus, comme si je pouvais jamais être rassasié en fait. J'écoute les craintes de Phoebe sur mon torse et mon coeur se serre. C'est tout ce que je ne veux pas entendre mais il le faut, pour avoir un déclic, j'sais pas. Je passe ma main dans ses cheveux, tendrement. « je suis désolé bébé, je vais bien, faut pas que tu t'inquiètes. » oui mais ça peut quand même me tuer, c'est bien pour ça que j'essaye de modérer ma consommation pour ne pas que j'arrive dans l'excès. Enfin, je suis peut-être déjà dans la ligne rouge, qu'est-ce qu'on en sait ? Je me mords la joue, j'aimerais faire quelque chose pour la rassurer mais je peine à y arriver. « écoute, je te promets pas d'arrêter, mais je peux diminuer, si tu es d'accord. » c'est tout ce que je peux lui offrir pour le moment. Je fronce un sourcil, elle me parle de tatouage, un truc qu'elle a fait pour moi et je retire ma main de son crâne pour la regarder. « qu-quoi ? t'as fait quoi ? » montre-moi, je veux voir. Tu fais bien de parler d'autre chose car je t'avoue que le sujet Abigail et bébé en route, je préfère éviter, pas quand on est tous les deux comme ça et qu'on vient à peine de se remettre ensemble.

Les addictions sont un grand mystère pour moi. Je ne m’attache à rien. Je peux me libérer de tout n’importe quand, excepté de mes croyances, de ma magie et de mes poupées, mais est-ce une addiction ? La religion est-elle une addiction ? Dans l’immédiat, j’pense pas que mes cultes puissent me flinguer, mais la drogue que toi tu consommes, si. Cette merde peut éteindre ta vie et me priver de toi. Et ça, j’veux pas. Je peux plus m’imaginer un monde qui tourne sans ta présence, sans ta tronche qui gravite autour de moi et de tes mains qui atterrissent sur ma peau au gré de tes envies. Je peux pas. J’ai besoin que tu me rassures, de savoir où tu en es avec ton sucre toxique et si t’as l’intention de changer ou non. L’inquiétude à son paroxysme, je colle mon oreille à ton torse pour capter les battements de ton coeur. Il bat et je veux pas que ça cesse. Cette mélodie qui passe inaperçue pour des millions de tympans, elle n’a pas intérêt à se taire. « C’est trop tard, quand on aime quelqu’un, on se fait naturellement du souci pour lui .. » Je sais bien que je devrais vivre que pour moi et ne pas dépendre d’autrui, mais c’est pas la définition de l’amour ça ? Que d’être complètement sous l’influence de l’âme qui nous fait vibrer ? Relevant ensuite mes prunelles pour chercher les tiennes, je pose délicatement une de mes mains sur ton torse pour prendre appui et j’expire longuement en t’écoutant exprimer les efforts que tu es prêt à faire. « Pourquoi je ne serais pas d’accord ? C’est mieux que rien, marché conclu. Step by step my love. » Pour sceller cette décision, je rampe sur toi et encadre ton visage angulaire de mes doigts légèrement bronzés. Apaisée, j’aplatis mes grosses lèvres sur les tiennes, recouvrant alors ces dernières pour les réchauffer. Pas de fougue, juste de la tendresse. Je bascule ensuite sur le côté et je souris, sachant pertinemment que le tattoo qui orne ma peau sous mon sein risque fortement de te déplaire. Phoebe c’est la reine du mauvais goût, j’vais manger un de ces regards noirs. « Steplait, me mitraille pas de tes beaux yeux bébé » Me redressant sur mes genoux, je soulève mon top jusqu’à la naissance de ma poitrine sans soutif, pas besoin, elle est bien ferme et se tient toute seule. L’encre noire apparait sous un pansement semi-transparent. « C’est écrit : You are my cocaine. C’est pour toi celui-ci. C’est vraiment douloureux à cet endroit, j'aurais pas cru .. » Ma bouche se tordant sur le côté, j’attends ta réaction, bonne ou mauvaise. Ma peau se recouvre de frissons, il caille ici et le chauffage déconne. Dis quelque chose. Je t’ai attendu si longtemps, depuis que t’étais sur moi, prête à ce qu’on ne fasse qu’un .. Je sombrerais dans ton chaos pour toi, juste pour que tu n’y sois pas seul. T'es devenu ma drogue, j'ai trouvé ma vraie addiction, c'est toi.

Quand on aime quelqu'un. C'est beaau. Non vraiment, mon coeur s'embalel encorep lus quand j'entends ça. Quelqu'un m'aime. Pour de vrai cette fois. Saphir, je peux pas croire qu'elle m'ait aimé. C'était de la manipulation ou je ne sais quoi. J'étais son passe-temps favori du moment. Phoebe, elle m'aime, et je l'aime aussi. Je crois qu'au fond, je l'ai toujours su. Je me demande même ce qui aurait pu se passer si on avait couché ensemble cette fois-là lorsqu'on était ado. Sans doute que Saphir n'aurait pas été dans mes pattes, et qu'on serait déjà ensemble avec Phoebe. Ou pas. Je suis tellement couillon, un vrai trouillard. Y'a qu'à 23 ans que j'ose enfin devenir une grande personne. Et je veux encore plus évoluer, je veux lui montrer que je suis prêt à me battre, à faire des efforts pour elle, concernant ma consommation dangereuse de cocaïne. Je lui propose de diminuer un premier temps, elle accepte en m'offrant un tendre baiser qui me donne chaud et qui me fait tourner la tête en même temps. Puis elle me parle de tatouage. Attends, what, un tatouage pour... moi ? J'ai la frousse des aiguilles, des piercings et tout le tralala, alors savoir qu'on a charcuté sa belle peau si douce pour moi, ça me rend... je sais pas, pas en colère mais j'aurais aimé une autre preuve d'amour que cela. Surtout quand je vois ce qui est marqué sous son sein. il est neuf. Elle a toujours la protection dessus. Je reste perplexe, touché, incroyablement touché, mais ça reste un tatouage. « t'es tarée... complètement tarée. ta si belle peau, tu lui as fait du mal. » mais ! si je peux dire quelque chose, j'ADORE l'endroit. C'est tellement sexy et y'a que moi qui peux le voir. Car j'estime maintenant que la seule personne qui a le droit de la voir seins nus, it's me. Trop bien, quand je lui ferai l'amour et que ses seins bougeront dans tous les sens, je verrai cette phrase qui me tape à l'oeil. « ça me touche. j'sais pas quoi te dire c'est... merci, ça prouve que tu tiens à moi si tu m'as gravé sous ta peau. » je tire sur son pull pour qu'elle se couvre, je vois bien qu'elle a froid et je la prends dans mes bras, je coince mon nez dans sa nuque et je respire son odeur. Je la serre fort, vraiment très fort. « je veux plus jamais te perdre, t'entends ? » que je murmure au creux de son oreille. ça tambourine si fort dans ma tête, mon corps, mon pantalon, partout, je l'aime, putain que je l'aime.

J’sais pas pour toi, mais je trouve qu’on forme une paire atypique. Je fabrique des potions dans mon chaudron pendant que tu te perds dans des univers non-réels. Tu fais si immature et je fais si mature. Tu te gèles à la cocaïne quand je confectionne des poupées vaudou. Ouais, on est un couple particulier et moi, ça me fait juste kiffer. J’croyais que l’amour ne m’attraperait jamais les tripes, mais je me suis foirée. Le vice-président de la Kirkland House a harponné mon coeur et désormais, il pourrait pratiquement en faire ce qu’il veut. J’suis mordue de toi. Je suis tellement dévorée par les sentiments que j’éprouve à ton égard que je t’ai fait une dédi’ sur ma peau hâlée. Je suis allée chez le tatoueur le plus space de la Nouvelle-Orléans pour colorer mon épiderme. J’ai versé quelques larmes lorsque l’aiguille a injecté son encre en moi, mais j’suis sortie si fière de ce salon. Je savais que c’était quitte ou double. Soit t’aller adorer, soit t’aller détester et me le faire savoir. « Tu sais que j’aime souffrir, surtout pour toi »  Fais pas semblant d’être en colère, je vois que tu apprécies. T’as les yeux qui brillent, constellés de petites étoiles flamboyantes. « Ça ouais, je crois que je voulais te donner une preuve que .. c’est désormais quelque chose d’absolument sérieux entre nous. Je veux plus que tu doutes de moi. Je signe pour Laszlo Griggs tu vois » Tes mains font ensuite retomber mon haut sur mon ventre. Les frissons se rétractent. Je suis aussitôt encerclée par tes bras, étouffée par ton étreinte et reniflée comme une femelle plein de phéromones. « Tu crois que j’en ai envie moi ? Je veux qu’on reste ensemble aussi longtemps que tu me supporteras » Et que je te supporterais, mais si je prononce ceci, je crois que j’aurais droit à une fuite de mon drogué. Monsieur subit difficilement les attaques. De toute façon, je commence à trouver ça plus attachant que fatigant. Dès que tu te braques, j’ai une de ces envie qui monte en moi. Bref, en parlant de la perte d’un ou de l’autre, j’ai le sujet Abigail qui traverse subitement mon esprit. Fais chier, si seulement je t’avais rappelé quand t’as raccroché. Si seulement t’étais pas sorti quand ma pote a décidé de perdre aléatoirement sa virginité. Avec des si on referait le monde hein ? C'est juste que tout est de ma faute. Si je n'avais pas douté, on n'en serait pas là bordel. Me séparant douloureusement de toi, je plonge mon regard sur mes cuisses et soupire longuement « Et la grossesse ? Tu éprouves des trucs pour Abi ? Enfin, même si t’éprouves rien pour elle maintenant, t’éprouveras rien quand elle mettra au monde votre gosse ? » J’ai mal de dire ça, je meurs. Je viens de me tuer toute seule. Douée.

Ce geste pour moi, qu'elle me grave à vie dans sa peau, c'est lourd de sens. Je pensais pas Phoebe capable de ça. De trouer sa peau ? Si, c'est une dure à cuire et puis, c'est un peu son style je trouve. Mais montrer carrément cette preuve d'amour ? J'ai du mal à réaliser. C'est bizarre, tout semble aller pour le mieux, on s'aime, on se le montre. Pourquoi est-ce si différent qu'avant ? J'ai peur que ce soit juste passager. Que notre histoire, là tout de suite, elle soit plus passionnelle qu'autre chose. Et ça je veux pas. J'imagine qu'elle n'a pas fait ce tatouage sur un coup de tête, elle n'est pas assez idiote pour ça. Je suis partagé entre pleins d'émotions, mais je suis content, vraiment. Je me sens con avec mon bracelet de grand-mère moi. « si tu signes pour moi, alors je signe pour Phoebe aussi... mais jamais je trouerai ma peau. » petite moue désolée. T'as déjà ton nom gravé sur mon coeur, c'est déjà pas mal non ? Je souris contre ses lèvres et je viens chercher un doux baiser mais puissant quand même. C'est bon, trop de love, trop de paillette et de papillons dans cette chambre, je vais crever. Phoebe se décolle de moi et je l'imite pour être dans la même position. Ses traits deviennent plus inquiet et automatiquement, je sais pertinemment de quoi elle va parler. Abordons le sujet Abigail, même si tu sais déjà que je ne suis pas prêt à m'occuper de ce bébé. « quoi ? naan. abi ? jamais de la vie, j'te le promets. » j'ai presque envie de rigoler, mais c'est sa meilleure amie, je veux pas qu'elle se fâche. Abigail, je peux même pas dire que c'est une amie, elle est insupportable, le courant passe pas du tout avec moi. Je me mords la joue, je vais peut-être regretter de dire ça mais j'estime qu'un couple sincère c'est un couple solide. « ne te fâche pas mais... j'ai l'impression qu'elle m'aime bien. je me trompe peut-être ! mais elle a cette façon de s'énerver dès que je parle de toi... elle m'a fait une scène scandaleuse en public lorsque je lui ai dit que j'avais passé la nuit chez toi. et bon... depuis, je lui parle plus. » elle non plus d'ailleurs, je n'ai pas de ses nouvelles. C'est peut-être un mal pour un bien. Sauf qu'elle a quand même mon spermatozoïde dans son ventre, c'est comme une partie de moi chez elle dont je suis privé. Je veux qu'elle avorte, je ne sais pas si je pourrai supporter qu'elle éduque un petit être qui est de ma chaire et de mon sang. Psychologiquement, je peux pas. « je te jure que j'essaye de faire des efforts avec elle pour qu'on s'entende bien, mais j'y arrive pas. » et je suis désolé car ouep elle a mon gosse en cloque mais c'est avant tout une personne très importante à tes yeux et souvent, quand ton mec s'entend pas avec ta meilleure amie, ça pue du cul.

J’suis heureuse. Je me sens épanouie. J’ai quasiment tout ce que je veux, enfin, j’ai la pièce maîtresse, je t’ai. C’est l’essentiel et pour toi, j’irais loin. Ce tatouage, c’est que dalle. C’est qu’une infime partie de ce que je pourrais réaliser pour toi. C’est une preuve parmi tant d’autres que tu comptes et que c’est pas du vent ton retour dans ma vie. Qu’importe si tu n’es pas prêt à noircir ta peau pour moi, je suis persuadée que tu pourrais faire d’autres trucs pour me prouver que tu m’as choisi, n’est-ce pas ? Ptin, faites que je me plante pas ou je devrais t'enterrer au fond de mon jardin. « Je sais petite flippette » Ça ne m’empêche pas de vouloir t’embrasser, parce que l’instant il est profond. C’est de l’or. Je nage dans le bonheur. Je suis aussi happy qu’une cruche de cheerleader qui remuent ses pompons pour encourager son quaterback débile. Je flotte dans notre bulle de miel. Et puis ça s’effondre. Il manque un sujet à aborder. Le pire. Abigail et sa grossesse. L’ombre au tableau. Je me méfie. Un enfant, ça peut tout bouleverser. C’est votre fruit. Peut-être que tu finiras par tomber pour elle au cours des échographies. Et moi, j’deviendrais ensuite la marraine aigrie qui finira par vous jeter un sort pour que vous creviez tous. Ouais, j’suis pas équilibrée, j’vais pas me mentir. Ok, tu sembles surpris de ma question, limite comme si je venais de sortir la farce du siècle. Quoi ? Abi serait plus qu’intéressée par toi ? Mais .. Euh .. Non. Je refuse. Après Zoey, elle s’attaque à toi, la coupe est pleine. Mes doigts se referment. Les poings serrés, mes ongles de tigresse s’implantent dans mes paumes. Je veux frapper, j’ai la haine. Elle grignote toutes mes miettes. Elle me poursuit. Elle veut quoi en plus ? Les clés de ma voiture ? Mon manoir hanté ? « Scandaleuse dans quel sens ? J’ai pas envie de paraître prétentieuse, mais on dirait qu’elle est jalouse de moi, alors qu’elle n’a rien à m’envier » Mon regard passe par la fenêtre au-dessus de mon lit. J’aperçois les toits des voisins et puis je décampe du matelas. J’arrive pas à y croire. Ma meilleure amie n'est peut-être pas celle que je crois. Elle cache bien son jeu, derrière ses discours de victime et de paix. J’sais plus où j’en suis. C’est tout un système qui s’écroule. J’ai plus rien. « Ne fais plus d’efforts. C’est inutile. Si elle te veut, je .. Putain » Relevant mes bras, je passe mes doigts dans ma tignasse au niveau de mes tempes et je relève ma crinière, le regard encore plus noir qui ne l’est déjà. « Elle me rend folle. J’en peux plus. » Shootant dans le pied du lit, j’attrape mon paquet de clope et le briquet posés sur ma commode et je déguerpis de ma chambre de pucelle. Je dévale les marches comme une furie, je frappe l’épaule de mon père qui me dévisage et je défonce la porte d’entrée. Le quartier est plutôt calme et familial. Postée sur la terrasse, je fais automatiquement griller ma clope entre mes lèvres pour pomper un peu de nicotine. « Tu madre la puta » Injure spanish sauce mexicaine, fallait que ça sorte.