Invité
est en ligne
Invité
Je suis vraiment une mamie. Les gens de mon âge, ils sortent à cette heure, c'est le week-end, il fait pas si froid, tout le monde a hâte des fêtes. Moi, je traîne les pieds au marché de Noël de Boston, ouep. Je déambule tel un fantôme, je m'attarde sur des trucs inutiles comme des bougies, des chaussettes trop grandes et je fais la grimace dès que je sens cette odeur de vin chaud. Je cherche un cadeau pour mes cousins. Un truc sympa. Mais comme chaque année, ils disent que mes cadeaux sont trop maternels, qu'ils sont grands, qu'ils n'ont pas besoin d'un bonnet tricoté par mes soins. Je suis vieux jeu, je l'avoue. Je fais le tour d'un bras zéro et j'entends mon prénom. « jill ! » je lève le regard et je panique. Oh non, mes "amies" m'appellent. impossible de les ignorer. J'avance d'un pas, pas très sûre de moi et elles se plantent fièrement devant mon minois tout froid. Je les regarde en souriant et directement, je me souviens qu'hier dans la soirée, une simple conversation des plus banales, j'ai lâché que j'avais un mec. J'en avais TROP MARRE d'entendre leurs histoires et leurs moqueries. Mentir c'est mal, je sais, et moi qui pensais qu'elles allaient arrêter de me torturer, j'me fous le doigts droit dans l'oeil. « alors, il est où ton mec ? tu fais le marché de noël en solitaire ? » elles rigolent, ces putes, et moi, je me décompose. Je baisse le regard, je regarde à droite et je vois un mec de dos avec un sapin de noël. il m'a écoutée ? Peu importe. J'ai du cran moi, je compte pas me laisser faire. Je tends le bras pour attraper celui du mec-sapin et je l'attire contre moi, face aux filles, bouches baies. « les filles, je vous présente... Arthur. » Arthur ? Mais d'où tu sers un nom pareil ? « enfin, il est italien, c'est plutôt Arthuro. » un silence, le mec il me regarde, il comprend pas, et je suis tellement stressée que j'ai envie de faire pipi dans ma culotte. « mon mec... il travaille dans les sapins, c'est son truc. » faux sourire sur les lèvres, je regarde enfin ce fameux Sergio de mes yeux noisettes apeurés et je me rends compte que je viens d'obliger ce bel homme, et bel inconnu, à avoir un rôle qu'il n'a pas demandé. C'est l'histoire de ma vie, miss catastrophe, miss je suis gênante à fond.(Invité)