(asia) des retrouvailles amères.

De retour, pour jouer des mauvais tours. C'est comme ça que certains voient le fait que je revienne ici, à Boston. Je suis le mec à problèmes, ils le savent et y'a rien qu'à voir la réputation que j'ai eu auparavant ou les frasques qui m'ont valu cette fameuse réputation. En tout cas, je ne change pas mes habitudes de soirée de la Haute. Papa ne me demande plus rien, ne m'oblige plus à rien mais je ne dis jamais non à une petite soirée mondaine organisé au Mamma Maria. Boire gratuitement ? J'aime ça, puis faut bien que je me fasse également voir un petit peu. Arrivé en taxi, on me présente la table où je serai installé mais avant le repas, c'est apéro. Je me dirige ainsi vers le buffet, prenant une coupe de champagne et regardant les gens arrivés, habillé de mon smoking trois pièces.

Fin d'année rime avec soirée mondaine. Des mois que l'italienne n'a pas fréquenté une soirée de ce genre. La foule l’insupporte de plus en plus au fil des ans. Mais comme cette fois-ci, le rendez-vous a été donné dans l'un de ses restaurants préférés, elle s'est dit que ça valait peut être le coup. Dans le pire des cas, elle partira et ce sans le moindre complexe. Comme à son habitude, elle met des heures à se préparer: enfiler une robe cintrée, peaufiner son maquillage et donner du volume à ses boucles noires. La femme fatale en tout point. Arrivée avec une bonne demi heure de retard, on prend soin de mettre son lourd manteau d'hiver au vestiaire. Saluant quelques têtes, elle se dirige vers le buffet apéritif dressé avec soin et demande son cocktail sans alcool. Par chance elle est de bonne humeur et les envies d'alcool ne se font ressentir. Hélas, en un quart de seconde, elle perd son sourire. A peine a t-elle tourné les talons, que son sang se glace. Camille, là, juste en face d'elle. Elle fronce les yeux, se retient pour ne pas lui jeter son verre en pleine figure et lui fracasser le crane avec." Pars. Pars avant que je te tue. " Aucune demi mesure dans les mots de la brune fougueuse. Rien que la stricte vérité.

Ma boisson alcoolisée à bulles dans les mains, j'observe ces gens que je n'ai pas vu depuis bien longtemps. J'aime ces soirées mondaines, puis c'est aussi l'occasion de se montrer face à des dirigeants d'entreprises auxquels je pourrai faire quelques partenariat dans un futur très proche. Me retournant, je te vois, toi et moi, je souris, contrairement à toi. Je suis content de te voir, même si Kale m'a dit que tu ne souhaites plus entendre parler de moi et ces propos là sont avérés par rapport à ce que tu m'annonces à l'instant. Asia. Jolie Asia, ne sois pas fâchée, c'est moi qui devrait l'être plutôt. J'hausse les épaules, bois une gorgée du champagne que j'ai entre les mains avant de continuer : Tu m'en veux, mais je t'en veux aussi, tu sais ? Tu n'as même pas cherché à savoir pourquoi je suis parti, ce qui n'allait pas. Pour une soi-disante amie, t'as pas été parfaite sur le coup.

Des semaines que je coure à droite et à gauche mais c'est enfin le calme après la tempête. J'aurais pu opter pour une soirée cocooning dans mon canapé mais non j'ai décidé de me faire bien voir, de représenter le nom Ferrari bien que celui-ci me devienne de plus en plus insupportable. Mais bon je n'ai pas trop le choix que de le supporter. Alors que j'arborais un joli sourire plutôt sincère, la rage emplit mon coeur à ta vue. Ton sourire qui me provoque. Exactement le Camille que je déteste. De toute façon là je ne suis plus certaine d'apprécier quoique ce soit chez toi." Pardon ? " D'où les rôles devraient être inversés ? Je crois que je suis en train de rêver. Certes je suis loin d'être une amie parfaite, mais ça tu le sais." Tu sais que je m'en fous si tu me détestes. Je suis habituée à ne pas être apprécié. " Perdre des proches c'est presque une routine." Je t'avais dis que tu pouvais me parler en cas de besoin, or tu ne l'as pas fait. Ce qui prouve ton manque de confiance. Puis franchement envoyer ton pote, c'est vraiment misérable. T'as jamais changé en fait Camille. T'es toujours aussi con. " Et je suis toute aussi conne pour avoir cru que tu pourrais faire parti de ces gens qui tiennent à moi.

Moi, je suis plutôt content de te voir mais ce n'est pas du tout réciproque pour le coup. Enfin, je suis parti sans rien te dire mais quand même, me détester à ce point là ? Au point de me tuer ? Tu n'as vraiment pas changé. Quant à moi ? Juste plus connard qu'avant, surtout plus con aussi. Dommage pour toi. T'es comme moi alors, tu te fiches de ce que les autres peuvent penser. Tu te fiches que l'on t'apprécie ou non. Mais je n'ai jamais parlé de te détester. Je bois d'un trait la coupe de champagne que j'ai entre les mains Tu viens me parler de confiance, d'acte misérable en envoyant Kale te voir. C'est clair que t'as eu confiance en moi, toi, pour me parler de tes problèmes. J'avais des choses à régler, c'est tout. Je l'ai pas envoyé. Je lui ai juste demander de te dire pardon, que je reviendrai. Et putain, ça me tue de m'excuser. Changer pourquoi ? Dis-moi pourquoi je changerai ? Je suis comme ça, je l'ai toujours été. Ouais. T'es un connard stupide qui ne pense qu'à sa gueule.

Je crois bien qu'à partir d'aujourd'hui, je ne reposerai plus jamais les pieds dans ce restaurant quand bien même c'est ici qu'on y trouve le meilleur tiramisu. T'es totalement inconscient de me demander de me calmer car cela à forcément le don de m'énerver. Je suis à deux doigts de me transformer en furie et ce serait très mauvais à voir. Je me contiens seulement parce que j'ai désormais un peu de respect pour moi même." Ne fais pas le malin. Ca ne fonctionne pas avec moi. Tu devrais le savoir. Quoique non, si t'étais vraiment un ami, tu aurais su que je n'aurais pas pardonné ton geste. " Je lève les yeux au ciel lorsque tu me lances un nouveau blâme, que tu te trouves des excuses et tourne la situation à ton avantage. Rire perplexe sur mon visage alors que tu évoques le pardon." T'es naïf de croire qu'un désolé peut tout arranger. " Surtout pas avec moi." Je sais que t'es un égoïste qui ne prend rien au sérieux et ouais j'ai été conne de croire que tu m'accorderais un peu d'importance. Mais t'inquiètes pas je ne ferais pas deux fois la même erreur. Du coup je te conseille de rester très loin de moi. Parce que les problèmes que tu as du régler c'est rien à côté de ce que je pourrais te faire. " Ta vie peut se transformer en enfer.

Te voir ici... ça ne m’étonne pas et j'aurai préféré réfléchir avant de te voir. Parce que je sais que ça sera compliqué nos explications, que tu ne me pardonneras pas aussi facilement. Mon geste ? Je suis juste parti régler des putains de problèmes de familles ! Je lève un peu la voix, quelques regards qui se posent sur nous avant de se détourner. Je t'explique je n'ai pas changé, que je suis toujours le même depuis des années. Arrête tes menaces à deux balles, Asia, tu ne fais peur à personne. Surtout pas à moi. Surtout pas après tout ce que j'ai vécu, en effet. T'es importante pour moi, tu le sais. Même à Louison, je ne lui ai rien dit. Et toi, tu le sais que Louison je l'ai aimé parce que je te l'ai dit. Tu veux que je te dise quoi ? Que je fasse quoi hein ? Que je te regarde, ne te quittant pas des yeux.

Je crois parler à un mur. C'est fou ce que tu assumes pas tes erreurs. Certes tu avais des ennuis, et je le conçois mais franchement je crois que je méritais d'avoir le droit à un tout petit message d'explication plutôt qu'à un silence. Je n'avais pas besoin des détails, juste de savoir, point." T'auras beau me sortir toutes les excuses du monde, tu auras toujours tort. " Tu restes camper sur tes positions, et bien moi aussi. J'ai beau être lunatique, je ne change pas d'avis comme de chemises. Tu ne veux pas croire en mes menaces tant pis pour toi." Crois ce que tu veux. Mais tu ne pourras pas dire que je ne t'ai pas prévenu. " C'est à tes risques et périls. Je ris nerveusement en entendant tes mots qui à mes yeux ne sont que des mensonges." Ce n'est pas parce que t'as décide de faire une crois sur tout le monde que je vais avoir pitié de toi Camille. " Plus tu parles plus tu me répugnes. Le verre que je serre entre mes mains menace de se briser à chaque seconde qui s'écoule tant la colère m'imprègne." Je veux rien de toi. T'es plus rien à mes yeux Cam. " Ma voix se brise quelque peu à la fin de ma phrase. Je suis en colère que t'es tout gâché parce que je tenais à toi. Je pensais vraiment que notre amitié était plus forte.

J'ai mes torts, j'le sais bien mais putain, t'en as aussi et t'es vraiment pas capable de te remettre en question. Jamais, c'est toujours les autres qui sont en torts, jamais toi. Asia... Ouais, je t'ai pas envoyé d'explications, ouais j'suis parti comme un voleur mais... J'avais juste pas les couilles de te dire au revoir ou adieu. Je te regarde, je te dis la vérité, bois mon verre tout juste resservi d'un cul-sec. Ta voix se brise lorsque tu ne dis que tu ne veux plus rien à faire à moi. Plus rien à tes yeux mais tu m'appelles encore par mon surnom ? Contradictoire, je vois là un petit espoir encore. Je tente quelque chose de risqué, m'approche de toi, ma main sur ton épaule que je caresse doucement. J'voulais pas te blesser, t'es importante pour moi, Asia... Sinon, j'serai pas là face à toi, je serai déjà parti depuis longtemps.

Je suis incapable de croire en tes mots. Encore moins lorsque tu me dis que tu n'avais pas le courage de m'annoncer ton départ. Je préfère me dire que tes paroles ne sont que des conneries plutôt que d'y croire et être blessé à nouveau. Donc non tu ne parviendras pas à me faire avaler tes multiples explications." Arrête ton blabla, tu t'enfonces encore plus. " Je voudrais juste que tu arrêtes de parler, que tu disparaisses de ma vue. T'es doué pour ça non ? Mais par mégarde, mon regard a croisé le tien et les remparts autour de moi ont commencé à se fissurer. Ma gorge se serre, les frissons parcourent ma peau divinement hâlée et le contact de ta main sur mon épaule est électrisant. Grace au peu de conscience qu'il me reste, je parviens à reculer d'un pas. Mes pupilles te fixent de longues minutes alors qu'une fois de plus tu me plantes un couteau dans le dos." Tu l'as quand même fait. " Et le pire c'est qu'en étant face à moi, tu me blesses à nouveau. Je suis en paix avec moi même depuis quelques semaines maintenant alors t'as pas le droit de venir tout foutre en l'air dans ma vie." Je ne pourrais pas te le pardonner. Jamais. " L'abandon est la pire abomination qui soit à mes yeux.