His head was in the sky, his heart was made of stars , his skin was made of scars ‡ Valentin

Tu avais eu le temps de rassembler quelques fragments de raison depuis la dernière fois. Cette rencontre avec Valentin t'avait perturbé. Tu y avais pas mal pensé les premiers temps et tu avais même hésité à le recontacter. Mais il s'était passé quelque chose entre vous et tu étais faible. Il était différent mais tu avais senti ce courant qui passait entre lui et toi. Alors tu t'étais lancé une sorte du challenge, tu l'aiderais à évoluer, à devenir un homme. Tu serais sans doute furtive dans son existence parce que t'étais incapable de t'attacher et encore moins de t'engager. Mais tu serais sa première. La Reine égoïste dans son cœur. Tu le briserais peut-être ou à l'inverse il serait plus solide que tu le pensais. De toute manière, tu ne pouvais pas résister, ni te le retirer de la tête, alors tu étais décidée, tu irais jusqu'au bout. Tu avais donc eu une heure pour te préparer enfin un peu moins si on déduit le trajet. Pour lui faire plaisir, tu décides de revêtir une robe bleue sombre et des escarpins assortis. Tu décides de relâcher tes cheveux aujourd'hui et rejoint ton chauffeur dans le véhicule qui te conduit à la Winthrop. Tu regardes ta montre et t'assures que cela fait bien une heure. Tu ne tiens pas à le perturber davantage. Tu entres dans la confrérie et le rejoint bientôt au piano devant lequel il est déjà installé. « Je suis là. » dis-tu avec un sourire pour manifester ta présence puisqu'il te tourne le dos. « Je peux m'asseoir à côté de toi ? » Autant le prévenir que tu vas te rapprocher.

En fait c'est bizarre, tu finissais ton heure de devoir et tu as vu ce message de Deirdre. Mais une heure c'est long, tu devais t'occuper. Alors tu as fait les courses avec Juan, le fameux garde du corps de ton père, tu as même fait en sorte que ça dure longtemps, bien trop longtemps à son gout mais tu lui dis à que tu voyais Deirdre, ton quelque chose de plus et il t'a sourit. Mais tu avais mal au ventre, trop mal au ventre pour comprendre que tu stressais à l'idée de la revoir. Tu avais pris une douche aussi et tu t'étais préparé, enfin laver les dents rapidement en plus d'enfiler un t-shirt blanc simple et un jean. Tu n'étais pas le genre de prince à être tout propre sur lui, parce que tu n'étais pas considéré comme Alejandro De Bourbon mais plus comme Valentin Wilson autant dire deux personnes différentes. Et t'assis sur le fauteuil du piano avant de lire les partitions, Juan en face de toi, Juan toujours dans les parages. Elliot faisait tout son possible pour te mettre à l'aise, il avait même laisser des mots quelques fois pour t'aider. Tu avais trouvé des cahiers de partitions, tu espérais que c'était de lui mais tu ne lui avais jamais demandé. Tu finis par lire entièrement toutes les partitions jusqu'à entendre des voix autour de toi, mais tu ne les écoutais pas, comme toujours. Un silence plus tard, ton regard est attiré par Juan qui faisait du bruit sur le piano. Et il te fit un signe de te retourner. Ton premier réflexe fut de tourner la tête et ton deuxième de sourire un peu plus en la voyant face à toi, elle était jolie, toujours aussi jolie Bonjour ajoutes-tu avant de voir Juan passer la porte et sortir. Vous étiez que tous les deux finalement, encore.

Il ne t'entend pas arriver, tout absorbé qu'il est par ses partitions. La musique c'est une chose sérieuse pour lui. Tu vois un type gaulé comme une armoire à glace en face de lui, lui indiquer de se retourner. Il te semble que tu l'as déjà aperçu la dernière fois. Valentin se retourne finalement et te sourit. Tu le trouves toujours aussi mignon et franchement, tu pourrais lui sauter dessus de t'offrir ainsi sa candeur sur un plateau mais tu te maîtrises et reste digne bien entendu. « Bonjour. » rétorque-tu avec un petit sourire également. Tu t'approches de lui et te met à côté du banc. « Alors, je peux m'asseoir à côté de toi ? » demande-tu comme il risquait de t'enflammer si tu ne le prévenais pas. Tu voulais qu'il soit à l'aise. « C'est qui ce type qui vient de partir ? » demande-tu curieuse. Quelqu'un qui le surveille en permanence ? Tu trouvais ça étrange, Harvard était un endroit plutôt calme. Puis tu voulais pas que ce type vous reluque.

Ton regard fixe Deirdre et tu ne peux pas t'empêcher d'éloigner tes yeux d'elle. Tu la regardes, tu lui souris doucement et tu en profites même pour te décaler à sa question Oui. Vasy. dis-tu simplement. Tu enlèves les partitions qu'il y a devant vous pour les refermer et t'es seul avec elle. C'est bizarre mais si simplement en soi. Ton regard fixe de nouveau la jeune femme et quand tu t'apprêtes à ouvrir la bouche, elle te pose une question Juan ? C'est mon ami. Et c'est un ami de mon papa. Il est ici pour ma sécurité ou juste pour faire baby-sitter enfin c'est ce dit Emilia. Mais il est gentil. Et il s'en va dès qu'il peut. Ouais c'est bizarre, Emilia a personne et toi tu as quelqu'un, pourtant elle est l'héritière du trône et toi juste l'autiste de fils. Bref, c'est bizarre et tu n'aimes pas trop ça d'être surveiller mais bon, tu la regardes de nouveau Tu es jolie comme ça. Mais je préfère quand tu as les cheveux détachés. Parce qu'avec ses cheveux attachés, c'est plus sévère et là comme ça c'est plus joli. Oui, c'est un compliment pour toi, mais tu as du mal, beaucoup de mal. Tu déposes ton téléphone sur le côté et tu la regardes J'ai pris des partitions, des faciles et des difficiles. Je te laisse choisir ? Ou tu veux faire autre chose ? demandes-tu quand même, autre chose comme quoi ? Elle est venue pour le piano non et non pour toi ?

Tu commences à prendre certaines habitudes Deirdre. Tu commences à le comprendre davantage. Il te donne son accord pour t'installer à côté de lui, chose que tu fais avec précaution. En robe et talons ce n'est pas toujours évident. Te voilà désormais à ses côtés. Il t'explique que ce type s'appelle Juan et qu'il est un ami de son père. Etant donné son rang, tu imagines aisément qu'il s'agit d'une personne chargée de sa sécurité. Tu es habituée à ce genre de présence avec Hadès et Abélard. « Tant qu'il sait se faire discret c'est le principal. » Il te complimente sur tes cheveux et tu souris de plus belle. C'est qu'il devient plus doué pour ce genre de choses. « Merci, les cheveux détachés c'est pas très pratique pour la danse parce que ça vient te fouetter le visage et pour mes études non plus parce que je regarde souvent dans un microscope et les cheveux viendraient tremper dans les choses que j'observe. » Toi aussi tu prends l'habitude Deirdre, d'expliquer le pourquoi du comment. « Mais quand je peux je les relâche. » Tu les prends dans ta main pour lui montrer, ce qui est stupide puisqu'il les voit comme toi mais tu aimes toucher les boucles brunes qui descendent dans ton dos. « Tu veux les toucher ? » demande-tu en riant doucement et en les tendant vers lui. Il n'aime pas qu'on le touche mais ça ne ne le dérange peut-être pas ce genre de choses. « Tu veux que je joue du piano avec toi ? » Il a préparé des faciles et des plus difficiles. Tu avais surtout prévu de l'écouter. « Tu sais, je suis beaucoup moins douée que toi. » Tu avais pratiqué plusieurs années jusqu'à ton départ de l'irlande et tu n'avais jamais retouché de piano depuis. Pour tout dire, cela te paraissait étrange.

Il sera discret, Juan vit à la confrérie mais personne ne le sait, autant dire qu'il vit ici en même temps que toi dans une chambre à côté alors c'est déjà énorme pour toi de le supporter toute la journée donc autant qu'il soit ton ami non ? Donc c'est bien aussi. Tu souris faiblement à ses paroles et t'en profites juste pour essayer de lui dire des compliments. ELle aime bien les compliments, elle doit vraiment bien aimer les siens pour qu'elle te sourit et qu'elle te dit pourquoi elle les attache. Oui. Parce que quand tu les attaches, tu fais méchante.. Enfin non, tu fais plus .. En colère. Oui en colère, c'est ça. Et les cheveux détachés, tu as l'air contente Tu essayes de t'exprimer c'est compliqué pour toi et encore plus pour elle de comprendre finalement non ? Et voilà qu'elle te demande de les toucher, tu pinces tes lèvres pour hésiter une seconde et tu approches lentement ta main de ses cheveux en souriant Ils sont tous doux en même temps les tiens doivent être aussi doux, enfin là ils sont légèrement humides quand même. Et tu lui annonces avoir préparer des partitions mais c'est bizarre, elle se raidit légèrement, et tu souris faiblement Je peux te montrer alors et on jouera ensemble après ? dis-tu alors que tu prends le cahier des partitions difficiles, enfin, toi tu sais que c'est difficile et tu commences à jouer la lettre à Elise, celle que tu jouais souvent en la renommant La lettre à Emilia quand ta soeur a quitté le palais avec ta mère ..

Ce qu'il te dit sur tes cheveux t'arrache un sourire. Tu as bien conscience que tu peux parfois revêtir un air sévère. Certains ont même peur de t'approcher parce que tu peux t'avérer terriblement froide et hautaine. Relever tes cheveux participe à cet abord sophistiqué. C'est une façon simple pour toi de te défendre de ce monde. « Je suis d'accord avec toi mais malheureusement, je suis en colère souvent. » Il a perçu ce cri à l'intérieur de toi alors que tu offres une attitude au monde profondément calme. Tu es un peu comme cet orage qui gronde et qui menace d'exploser mais se contient. Tu te rends compte qu'il n'est pas forcément doué pour s'exprimer par les mots mais qu'il comprend bien plus finement les gens et les comportements. Deirdre, tu saisis finalement pourquoi sa proximité t'attire, il voit sous la carapace. « Mais avec toi je suis contente oui. » Un apaisement aussi étonnant que constant. C'est une trêve bienvenue dans ton tumulte. Il ose toucher tes cheveux et les trouve doux, cela te fait sourire à nouveau. Tu souris vraiment beaucoup avec lui. Ce n'est pourtant pas dans tes habitudes. « Faisons comme ça, je t'écoute. Ce morceau est un classique très beau. Je pense bien me souvenir du début mais la suite est plus complexe. » En attendant, tu as hâte de l'entendre jouer parce que tu es certaine que c'est encore par sa musique qu'il s'offre le mieux.

Vous parliez naturellement comme si avoir une petite discussion était importante pour toi, parce que c'est important, plus tu parles, plus tu es à l'aise on va dire. Et tu tournes les yeux vers elle en fronçant les sourcils légèrement Pourquoi t'es en colère ? T'es en colère contre moi ? Contre qui ? T'es inquiet, tu as besoin de savoir aussi. Imaginez elle est en colère contre toi, tu ne sera pas bien du tout en fait. Mais elle se rattrape et cela te fait doucement sourire, elle est contente d'être avec toi, tu es content aussi d'être avec elle. Faut être honnête, c'es ton quelque chose d'autre, plus qu'une amie quoi. Parce qu'elle est gentille avec toi et tu apprécies ses intentions. Tu vas voir c'est très simple lâches-tu alors que tu regardes les notes et tu soupires. Tes doigts glissent lentement sur les notes au rythme délicat d'un silence qui inonde une assemblée. Tu n'es pas du genre à faire du bruit mais cette lettre s'enchaine et tu en fermes les yeux. T'es passionné par tes désirs de vouloir tout réussir du premier coup avec la musique, le piano t'aime à devenir meilleur et tu espères qu'elle apprécie la musique que tu joues. Tu réalises le couplet et le refrain, tu en profites pour finir sur deux trois notes, comme si il s'agissait de la fin de la musique, puis les deux dernières notes et c'est terminé. Tu te tournes vers elle, petit sourire délicat, tu as raté deux ou trois enchainements, tu le sais parfaitement

Il te demande pourquoi tu es en colère et tu sens l'inquiétude qui le saisit alors tu le rassures en expliquant qu'avec lui tu es heureuse. Cela ne vient pas de lui, au contraire. « Je ne sais pas pourquoi je suis en colère souvent, je ressens ça depuis que je suis petite. Et toi, tu n'es jamais en colère ? » Il a ce détachement par rapport au monde. La plupart le trouve sans doute étrange mais toi tu sais que c'est ce qui le protège. Tu l'envierais presque. Toi tu as du apprendre à vivre avec des plaies béantes à l'intérieur de toi,  avec cette perpétuelle impression d'être écorchée et d'avoir mal. Il se met ensuite à jouer et tu l'écoutes avec attention. Ça a l'air tellement facile pour lui, tout semble plus facile avec cette musique qui emplit la pièce. C'est un morceau que tu jouais parfois les dernières années et l'entendre dans ce contexte te fait quelque chose. Quelque chose que tu n'avais pas préparé. Il termine ensuite le morceau et se tourne vers toi. « C'est très beau Valentin. » Tu laisses tes doigts entrer en contact avec les touches. « C'est la musique classique que tu préfères jouer ? » Parce que le piano a un répertoire très étendu mais tu l'imagines plus jouer du classique, peut-être qu'il compose également ? « Je peux commencer le morceau et tu m'aides à continuer la suite ? » Tu soupires avec une petite grimace. « J'ai le trac. » C'est ridicule mais c'est vrai. « ça fait quinze ans que j'ai pas touché un piano. » Ça te reconnecte au toi d'avant, à cette fille qui n'a pas encore été déracinée, c'est douloureux et plaisant.

Silencieusement, tu regardes la jeune femme, elle a peur, elle est toujours en colère et tes questions la mettent peut-être mal à l'aise. Tu n'en sais rien, t'as peur d'avoir fait une bétisse mais non, elle n'est pas en colère contre toi. Je suis jamais en colère. Enfin non, c'est faux. Je suis en colère quand personne ne respecte les règles. C'est pas bien, faut respecter les règles sinon tout le monde fait n'importe quoi. Et je veux pas tout le monde fasse n'importe quoi Tu as tes crises, des crises stupides de comportement et t'es pas à l'aise avec tout ça. T'es pas à l'aise du tout avec tout ça. Et puis tu te laisses bercer dans les notes de la musique, lentement, les notes s'enchainent sans que tu puisses faire autre chose en fait. Le classique, la simplicité à être simplement toi et à jouer aussi calmement mais ce n'est pas toi. Tu n'as pas l'habitude d'être observer, encore moins d'avoir quelqu'un à côté de toi à regarder les notes que tu joues. Mais quand tu termines, tu enlèves tes doigts des notes et tu finis par la fixer. Non, j'ai loupé deux enchainements et je me suis trompé sur une note Elle a beau dire que c'est beau, ce n'est pas parfait et toi tu veux que ce soit parfait. Et bien sur, elle pose la question Papa m'a apprit plusieurs répertoires et mais cette partition c'est ma préférée Parce qu'elle te rappelait ta soeur, c'est sans doute pour ça que tu ne peux pas te passer de la jouer. Oui. Je regarde et je t'aide après t'es content de pouvoir l'aider et de faire en sorte qu'elle se sente bien face au piano. Mais elle te dit qu'elle a le trac, tu fronces les sourcils doucement, sans relever mais tu ne connais pas ce mot donc tu ne sais pas réellement ce que ça veut dire en fait. Et quand elle te dit que ça fait quinze ans qu'elle n'a pas touché un piano, tu ajoutes C'est faux, tu l'as toujours tout à l'heure trop terre à terre le petit mais tu enchaines Tu veux que je te donne les notes ? ce n'est pas méchant juste gentil, tu veux être gentil avec elle et tu l'ai tout le temps en fait