Call me friend but keep me closer ‡ Valentin

Tu laisses le rythme prendre possession de ton corps. Tu aimes cette sensation de lâcher-prise qui accompagne la danse. Et cette rigueur physique qu'elle exige en même temps. Ce moment où tu peux être seule, de toi à toi. C'est ton mode d'expression. Les mots sont une arme, les émotions un poison. Seule la danse libère. Iris de ses vestiges exprimait ce que tu taisais. De sa singularité, tu gardes les restes par le mouvement. Sur un morceau classique alliant piano et cordes aujourd'hui, tu effectues quelques enchaînements de danse contemporaine, que tu as toujours préféré à ta formation classique car plus libre, plus primitive. Le souffle revient par vagues puissantes alors que le morceau s'achève et que ton corps adopte le repos. Tu profites de cette pause pour aller boire et te rafraîchi lorsque tu aperçois une silhouette à une des tables non loin de là. Tu te rapproches curieuse, tu sais que parfois d'autres observent mais ils restent rarement à te regarder. Le garçon qui est là a l'air un peu perdu et pour autant rien n'indique un désir de sa part de partir. « Je peux t'aider ? » demande-tu intriguée.

Sérieusement, tu sais pas ce que tu fous là, t'as suivi un groupe de pote que tu pensais être tes potes mais qui t'ont lâché comme des merdes dans la nature de cette sorte de boite de nuit remplis de monde. Alors t'es assis sur ta banquette, ton téléphone en main à regarder les messages que tu as envoyé dernièrement à ta mère. Parce que tu pensais que c'était elle, elle a dit que c'était elle mais ce n'était pas là. Il fallait que tu en parles à Emilia mais tu avais trop peur, trop peur qu'elle te prenne pour un taré ou que tu avais pris encore de la drogue. Non, t'es clean niveau drogue, mais niveau alcool tu ne dis rien. Tu as d'ailleurs une bière en face de toi et t'es pas clean malgré l'anneau qui touche ton torse et ta chemise. Mais tes yeux se posent sur cette femme, tu ne sais pas ce que tu regardes si c'est la robe en elle même, la façon plutôt délicate qui lui tient le corps ou si c'est son visage qui représente la mélodie parfaite entre Mozart et Chopin. Tu n'en savais rien. Mais elle s'approchait de toi, non plutôt de la table où tu étais et ce n'était pas sur toi qu'elle osait poser ses yeux. Autant dire que tu n'étais pas du genre à ce que l'on te regarde, t'étais plus du genre de mec auquel on se moquait. D'ailleurs ton groupe d'amis revient rapidement, tu entendis parler la jeune femme qui devait parler à un de tes amis, enfin c'était ce que tu pensais quand ils te regardèrent tous, les yeux inquiets et interrogateur. Tu ne comprends rien toi, strictement rien et tu finis par tourner la tête quand un de tes potes commença à parler en premier Ouais il est timide, tu veux qu'on t'aide ? Tu regardas ton téléphone, c'était bien à lui qu'il parlait, et pas à toi, qu'est que tu pouvais être con des fois ..

@Deirdre M. Wheelan

Au moment où tu prends la parole, un groupe de jeunes gens le rejoint. Ils sont quelques-uns et posent sur lui des regards curieux. Quant à l'énergumène, il ne semble pas concerné le moins du monde par ta question et se trouve soudain happé par son téléphone. C'est... déconcertant. Tes sourcils se haussent d'ailleurs sous la surprise alors que l'un d'entre eux répond à sa place. Tu tournes la tête vers celui qui a prononcé les mots. Un semblant de sourire fige tes traits. Ils t'agacent sans que tu puisses vraiment l'expliquer mais Lui. Lui, il t'intrigue. « Non merci. » rétorque-tu poliment alors que tu te baisses pour te mettre bien face au Distrait. « Et toi, le joli cœur au téléphone, c'est bien à toi que je parle ! » Tu souris cette fois sincèrement. « Je mords rarement la première fois. » ajoute-tu complice, ne prêtant aucune attention à l'entourage. Tu as toujours eu cette affection démesurée pour les innocents. Sans doute la pureté qui attire le vice en toi. « Ma danse, tu as aimé ? » Ce n'était peut-être que la musique après tout, mais tu seras vite fixée.

Qui aurait cru que tu sois dans cette boite de nuit, enfin dans ce qu'ils appellent ce temple de la musique un soir comme celui là avec une bière devant toi. Enfin jusqu'à ce que tu croises son regard. C'est bizarre, c'est entrainant, tu n'es pas du genre à être ouvert au monde alors quand tu la regardes, tu la fixes, tu la fixes vraiment tellement qu'elle vient. Mais tu as vite compris qu'elle venait pas pour toi, surtout quand l'autre répond et c'est parfait. Tu finis par la voir face à toi, ton regard se pose sur ton téléphone puis sur elle. Elle a vraiment de jolis traits sur le visage. C'est si bizarre Je suis pas un joli coeur. Je suis un être humain et ça fait rire tout le monde comme si tu étais dans un cirque. Tu ne les aimes pas en fait, pas du tout. Parce que Sophia t'aurait dit de continuer de parler, que c'était une métaphore ou un compliment et que tu devais continuer de t'exprimer. Tu mords les humains ? Tu es cannibale ? Voix pourtant si innocente avec ton accent prononcé en espagnol et tes mots anglais peu surs, et pourtant tu fais encore rire tout le monde. Tu en soupires doucement. Parce que tu as compris qu'ils riaient de toi et tu as horreur de ça. Tu es très belle dans cette robe Voilà que plus personne ne rigole, au moins cette phrase qui n'était pas destiné à ses paroles est ditet tu te lèves, prenant ta bière en main. Bien sur, tu as dis ton compliment et tu t'en vas et l'autre gars interpelle encore la jeune femme. Elle était vraiment venu ici pour eux en fait. Triste vie pour toi.

@Deirdre M. Wheelan

Ses réponses te déconcerte. C'est comme si il n'avait aucun second degré. Cela te déstabilise toi qui en est si adepte. Tu t'exprimes toujours par sous-entendus, et là, il t'y confronte. Les autres se moquent et cela t'agace davantage. « Tous les êtres humains ont un cœur non ? » reprend-tu en en le regardant. Il poursuit en te demandant si tu es cannibale. Oh, cela pourrait presque arriver. Non pas des corps des autres mais bien de leurs âmes. Si bien que tu ne sais pas vraiment si tu dois poursuivre avec lui. Il semble si... intact ? Tu risquerais de l'abîmer. Et en même temps, tu es bien trop égoïste Deirdre. Bien trop affamé pour laisser un diamant pareil échapper à tes phalanges décidées. Il te complimente. Tu lui souris. « Merci. » Habituellement, tu aurais ajouter que tu es plus belle sans. Mais il n'est pas comme les autres. Il se lève et vous quitte alors qu'un des types de la bande t'interpelle. « Excuse-moi. » lui rétorque-tu fermement avant de t'éloigner pour rejoindre le Fuyard. Tu le trouves non loin de là, dans un coin avec son téléphone. « Dis-moi pourquoi es-tu avec ces mecs ? » Ils se moquent de lui, en font un objet de foire et tu sais qu'il n'a pas besoin des autres. Il est comme toi sur ce point, alors tu le questionnes, tu ne peux t'en empêcher.

Elle pose cette question si inoffensif mais tu ne saissis pas tout. Toi t'es dans le second degrés. Tu comprends jamais rien d'ailleurs à ça. Et c'est si bizarre. Tu fixes, tu la regardes dans les yeux et tu baisses ces derniers légèrement avant de hausser les épaules Ils se ressemblent tous, pourquoi dire que le mien est plus joli qu'un autre ? Question mortel dis donc, tu te croirais chez toi avec ta belle mère, horrible sensation. Mais tu finis par partir parce qu'elle a mieux à faire que de rester avec toi, et tes amis pensent beaucoup plus s'en occuper que toi. Alors tu t'en vas, tu vas vers dehors, beaucoup de monde mais tant pis, t'es pas spécialement fan de tous ses endroits. Quand tu portes ta main à ta poche, tu lèves les yeux à sa voix. Tu ne sors pas ton paquet de cigarette, tu la regardes, tu trouves ça bizarre qu'elle continue de te parler après tout, t'es toujours dans ta bulle, mais pas cette fois-ci Ils sont gentils. Mais ils rigolent beaucoup. Sophia dit que je dois me faire des amis tu discutes jamais avec les gens. Tu leur parles jamais, sauf avec elle. C'est si bizarre, si compliqué à la fois Tu as soif ? elle n'a pas de verre et tu lui tends ta boisson, tu as demandé gentiment, sans l'offensé, et encore moins la mettre mal à l'aise, et tu mets tes mains dans tes poches finalement, touchant la paquet que tu ne peux pas prendre parce qu'elle risque de le répéter à tout le monde. Après tout le prince d'Espagne ne doit ni fumer, ni boire, ni se droguer, horrible, tu en fait deux sur trois

Il te demande pourquoi son cœur serait plus beau que celui d'un autre. Tu aimes cette sincérité qui émane de lui. C'est tout ce que tu n'es pas. Tu passes ta vie à te dissimuler aux autres et lui n'a aucun sens de l'artifice. Tu hausses les épaules, un peu pensive. Tu décides d'être simple et directe. « C'est une expression pour dire que tu as un beau visage. » Il est plutôt beau garçon c'est vrai et l'innocence qu'il dégage surtout te touche. Tu as cette sensation d'être la Lionne et lui l'appât. Mais peu importe. Les personnes comme lui sont rares. Suffisamment pour que tu t'accroches. Alors tu le suis au dehors et tu l'interpelles. Tu le questionnes sur ses choix amicaux puisqu'il ne semble avoir besoin de personne. « Qui est Sophia ? » Tu demandes, curieuse. Il semble accorder de l'importance à ses paroles. Tu aurais parfois aimé avoir une personne de confiance à laquelle te référer, mais tu n'as pas été dans ce cas. Tu as du développer tes propres armes, seule. Il te tend sa boisson et tu le remercies. Tu portes ses lèvres à sa bière. Ce n'est pas ta boisson préférée, loin de là, trop douce, trop mousseuse, tu lui préfères le feu de la vodka ou d'un bon whisky. « Merci. » dis-tu en lui tendant de nouveau le contenant. Tu passes ta main à l'intérieur de ton décolleté et en extirpe un étui dans lequel tu conserves ta carte bancaire et tes cigarettes. « ça te dérange ? » demande-tu avec un petit sourire avant d'allumer le brin de poison.

Tu n'accordes aucune importance aux gens d'habitude et pourtant tu es en pleine conversation avec cette femme. Tu ne la connais pas, tu n'as aucun priori sur elle et pourtant, tu es face à elle. Elle boit ta bière, tu souris comme un idiot et tu en profites même pour la regarder. C'est bizarre si bizarre. Sophia c'est ma soeur jumelle. Euh.. Emilia. Parce qu'elle t'appelle Cesar et toi Sophia. Parce que c'est votre truc. C'est votre code à vous. La princesse d'Espagne pour tous vous servir. Mais tu la regardes ensuite alors qu'elle pose sa main tu ne sais où. Tes yeux n'ont pas quittés les siens et tu fixes leur couleur si intense et bizarre. D'habitude, tu ne tiens pas de conversation avec quelqu'un, tu ne regardes jamais les gens dans les yeux et tu fais en sort ede les éviter. Alors elle, tu fais tout ça Non .. J'ai le droit aussi ? Question bête, trop bête pour toi, surtout quand tu vois le nombre de personne autour de toi c'est trop con sérieux, t'es pas possible. Tout le monde fume sans craintes mais t'essaye d'être normal et tu y arrives pas finalement, c'est trop dur, beaucoup trop dur pour toi. Alors tu sors ton paquet de clope bougeant légèrement ta veste. Et tu déposas ta cigarette sur le bout de tes lèvres. L'innocence d'un être pur on pourrait dire mais tu finis par ajouter Valentin Oui juste Valentin, sinon si tu te lances dans tous tes titres t'es carrément dans la merde et t'en as pour cent ans en fait

Tu apprends ainsi qu'il a une sœur jumelle. Tu te surprends à te demander si elle est aussi étrange que lui. Mais au vu de ses conseils, tu penses que non. Tu es amusée par la situation. « Sophia et Emilia, elle a deux prénoms ? » C'est encore plus étrange et tu le taquines un peu tout en aspirant un peu de fumée à l'intérieur de tes poumons avant de la rendre à l'air ambiant. « En tout cas, ce sont deux beaux prénoms et elle semble avoir de sages conseils. Mais les amis ne se moquent pas des leurs si je peux me permettre. » Car tu le sens vulnérable et tu veux le préserver. Toi qui passe ta vie à écorcher les autres Deirdre, voilà que tu le protèges comme si tu en étais capable. Il te demande si il a le droit de fumer. « Bien sûr que tu as le droit. » Tu t'approches de lui alors qu'il porte la cigarette à ses lèvres et tu l'allumes de ton briquet, tu remarques qu'il fixe souvent ton visage. Il se présente. C'est mieux, c'est vrai. « C'est beau Valentin. » Tu souris encore. « Enchantée, je suis Deirdre. » Et le prénom est bien moins beau, bien moins doux, il a la rudesse de ces terres qui t'ont porté et une signification bien lourde. « Tu me trouves belle Valentin ? » demande-tu en le regardant dans les yeux. Parce que tu sens sa curiosité sur toi. Son attirance. Elle est mutuelle et tu ne sais pas comment faire avec lui. Alors tu fais, tout simplement.

Tu réfléchis à sa question, bah non elle en a pas et tu hoches la tête doucement Non. C'est Emilia. C'est Emilia ma soeur. Calme et simplicité. Tu as failli paniquer parce que tu paniques quand ça t'échappe ou que quelque chose ne va pas, c'est bizarre et pourtant t'es comme ça, sans contrôle sans rien, oubliant presque ta maladie Elle est pas sage, c'est ma soeur. Et ils se moquent, ils rigolent sur différents sujets C'est vrai, ils parlent entre eux, ils rigolent. Ils s'amusent, tu restes là en silence et puis si tu ne voulais pas venir, tu te serais noyé dans Chopin ou Beethoven, pire ou pas ? Tu finis par lui demander l'autorisation et c'est ce que tu fais, tu commences à sortir ta cigarette alors qu'elle se rapproche de toi, t'es silencieux, elle allume ta cigarette et tu en profites juste pour la regarder dans les yeux J'aime bien Deirdre lâches-tu comme ça Tu dis beaucoup de complimenter, t'es en train de me draguer ? Merci Athéna et ses nuits avec l'alcool, parce que c'est elle qui t'a dit que si tu donnais beaucoup de compliments à une personne ça voulait dire que tu la draguais. Et finalement sa question te prend par surprise. Tu fronces les sourcils doucement Oui tu es belle. Pourquoi ? l'honnêteté à toute épreuve, c'est difficile de se contrôler en fait et tu ne sais pas mentir non plus. Doublement compliqué. Tu finis par prendre ta bière pour en boire une gorgée et tu reviens par fumer ta cigarette comme si de rien était. Parce que tu étais comme ça