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le problème c'est qu'y a rien qui nous arrête, ni toi, ni moi. parce que je sens comment ton corps réagit contre le mien, parce que tu dois probablement saisir la force avec laquelle mes lèvres répondent aux tiennes. parce qu'on a pas la moindre volonté, la moindre force quand il s'agit de l'autre, tout simplement. et au fond, tout au fond, je sais qu'après les choses vont être compliquées. qu'on va pas savoir comment gérer tout ça, comment apprivoiser les choses. mais comment veux-tu décemment que je te repousse ? j'ai l'impression qu'après trois années passées à me contenter de souvenirs flous, j'me retrouve avec de la haute définition. avec des sensations décuplées. et cette fois j'le sais, tae. je sais qu'y a pas que moi qui ressente cette fièvre, cette frénésie à ton contact. et j'peux si facilement lire dans tes pensées, quand tu nous entraîne dans le couloir sans même savoir où tu t'aventures. c'est ma main qui vient s'accrocher à l'encadrement de ma chambre pour t'indiquer là où tu dois t'arrêter, ma main qui claque la porte derrière nous dans un geste brusque, à l'aveugle, tandis que tu nous guide jusque mon lit. et je me courbe, me plie sous tes lèvres qui me brûlent la peau. j'ai pas une seule seconde de répit, et j'en veux pas, j'ai trop peur que tu t'envoles si on s'arrête maintenant. pourtant t'es toujours là. je m'appuie sur un coude pour mieux te voir, et t'es si beau que j'voudrais figer l'instant. figer ce moment où t'es là, à t'abandonner pleinement à moi, sans retenue. j'voudrais garder pour toujours cette atmosphère hors du temps, mais j'veux surtout profiter de chaque seconde. du contact de mes doigts contre la courbe de ton dos, des tiens qui s'aventurent sur mon épiderme, qui réagit aux moindres de tes caresses. mais ce qui me renverse le plus, c'est pas tes mains contre moi, ni tes regards, c'est rien de tout ça. c'est ton sourire. cette manière que t'as de sourire en réponse à chaque réaction que tu provoques chez moi. à la fois tendre et victorieux. c'est illégal d'être capable de faire ça. et c'est ma main qui vient chercher la tienne, tandis que tes lèvres reviennent jusqu'aux miennes. mes doigts qui s'entrelacent aux tiens tandis que mon corps se soulève pour mieux épouser chaque parcelle de ta peau. si c'est ça de foncer droit dans le mur, c'est probablement la plus douce des tortures. et j'en veux plus, tellement plus. doucement, je t'incite à basculer sur le dos, pour mieux venir te surplomber. mes cheveux qui tombent contre les draps, ma paume contre ta joue, j'ai besoin de tout imprimer. besoin de ne pas faire comme la dernière fois. « je veux pas oublier. » je me rends même pas compte que je viens de te dire ça à voix haute, trop perdue dans ma contemplation de chacun de tes traits. mon pouce qui effleure tes lèvres, mon regard rivé sur le tien, tandis que je laisse mes deux mains tracer la courbe de tes muscles. des gestes que j'ai déjà faits, sans oser t'observer. sauf que cette fois, y a rien pour m'enivrer. et j'ai pas peur de te montrer combien j'te veux ce soir, parce que je sais que la réciproque est tout aussi valable. j'le sens à ton bassin contre le mien, à ton souffle irrégulier, à ta réaction quand ma main cherche le bouton de ton pantalon pendant que mon nez effleure le tien. à la fois douce et brusque. de feu et de glace. des émotions qui font les montagnes russes, illustrant parfaitement le brouillard dans lequel on nage.(Invité)