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Quatre mois. Quatre putain de mois. J'en reviens toujours pas. Comment c'est possible de dormir pendant quatre mois ? Parce que c'est un peu comme ça que je le ressens. Etre dans le coma n'avait été pour moi qu'une longue nuit de sommeil - plutôt profond certes. Il parait qu'on peut entendre les personnes qui viennent nous voir lorsqu'elles nous parlent. Eh bien pas moi. Alors soit personne ne m'avait parlé, soit je n'avais rien entendu, soit j'avais tout simplement oublié. Quoi qu'il en soit, à mon réveil j'étais seul. S'absenter quatre petits mois et voir que tout le monde vous a oublié, c'est pas franchement plaisant. J'ai rien dis sur le coup, j'ai fait l'air de rien devant les infirmières, en insistant, non il n'y avait vraiment personne que je voulais prévenir, que c'était parfaitement normal. Jusqu'à ce que l'une d'elle remarque mon désarroi et me glisse l'air de rien qu'une jolie brune venait souvent me voir et qu'elle aimerait sûrement que je lui dise que j'étais enfin réveillé. Sur le coup, ça m'a fait plutôt plaisir. J'ai même décide de lui faire la surprise, d'aller la voir en personne plutôt que de l'appeler, pour lui montrer que sa patience n'avait pas été vaine et que maintenant j'étais là. J'allais enfin pouvoir lui dire ce que j'avais sur le coeur depuis New York et lui prouver qu'elle n'avait pas attendu pour rien. Sauf que voilà, je me suis vite rendu compte qu'elle n'avait pas attendu.
J'ai passé trois jours de plus à l'hôpital, et aucun signe d'Aby. Finalement un peu miné, je suis sorti, la joie d'être en vie un peu dissipée par toutes les questions que je me posais. J'ai bien vite compris, un certains Liam, un certain Romane. De nombreuses rumeurs circulaient sur le campus et les réseaux sociaux. Il ne m'a pas fallu longtemps pour me rendre compte qu'Aby avait tourné la page. Bien, très bien pour elle. C'est ce que je me disais, même si j'étais loin de le penser. Au moins, ça a été plus rapide que pour notre première rupture. Peut être parce qu'on n'était pas ensemble cette fois d'ailleurs, ce foutu accident ne m'ayant pas laissé le temps de lui dire ce que je ressentais alors qu'elle avait quitté Jeremiah.
Quoi qu'il en soit, le retour à la vie normale est plutôt compliqué. Je n'ai plus de chambre chez les winthrop, après le summer camp, des nouveaux sont arrivés et forcément mes affaires ont été mises de côté. Ce n'est pas plus mal, je décide de quitter la maison. Pour l'instant, ce n'est pas vraiment une de mes préoccupations, heureusement, j'ai trouvé un autre hébergement. Bref, côté fac, encore des problèmes. De la paperasse à régler, des cours à rattraper, c'est plutôt le bordel et honnêtement, ça aussi ça ne fait pas partie de mes préoccupations. Mais je n'ai pas trop le choix, si je veux poursuivre mes études et garder ma bourse, je suis obligé de m'en occuper. Après avoir profiter pendant trois jours de ma liberté retrouvée, je me décide finalement à remettre les pieds à Harvard, histoire de régler une bonne fois pour toute cette histoire de coma et de pouvoir faire comme si de rien n'était, comme je sais habituellement si bien le faire.
Il doit être quatorze heures quand je pénètre dans le hall, bien décidé à régler tout ça en une petite dizaine de minutes. Je m'attarde un instant en observant une étudiante, elle est de dos mais sa chevelure brune ma rappelle celle d'Abygaëlle. Elle finit par se retourner et amen, ce n'est pas elle. Ce serait quand même une drôle de coïncidence de la croiser ici surtout que je suis bien décidé à l'éviter pour la laisser vivre toutes ses histoires. Pourtant, au fond, je crois que j'espérais que ce soit elle. Secouant la tête, je reprends ma route vers l'accueil et demande où je dois me présenter pour mon rendez vous.
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