Smells Like Teen Spirit - Zolijah

Peut-être que je me mettais moi-même des barrières, j’en sais rien. Sûrement que je foirais toutes mes relations possiblement amoureuses parce que j’étais incapable d’aimer qui que ce soit plus qu’Elijah. Mon cœur battait toujours pour lui, quoique je dise, quoique je fasse. Alors même là, on ne fait rien de spécial et pourtant, j’étais en train d’avoir des étoiles dans les yeux, bien malgré moi. Je l’aimais et je n’avais jamais cessé durant toutes ces années passées loin de lui. Et pourtant, dieu sait qu’il m’a fait le mal le plus affreux qui soit, qui me coûte encore aujourd’hui. Mais j’oubliais ça, le temps de quelques instants, le temps de plonger mon regard dans le sien. « Ça fait longtemps qu’elle n’est plus comme ça… » Renfermée sur moi-même la plupart du temps, j’essayais tout de même de faire en sorte de pas perdre cette étincelle qui ne demande à qu’à prendre feu. Mais c’était difficile et le regard des gens était devenu comme un fardeau. Alors je me faisais petite et je gardais un profil bas. « Hâte de voir ça » Petit sourire et voilà que je le défiais de me montrer que je n’avais pas fait le mauvais choix avec cette maison. Il fallait quand même admettre que c’était sympa de retrouver cette relation qui nous caractérisait tant. « Tu as toutes tes chances, ne te dénigre pas » C’était un mec en or et il ne devait pas penser qu’il ne méritait pas, au contraire. Je suis même certain qu’il allait pouvoir apporter énormément à cette maison. Sa présence allait devenir indispensable et il deviendrait la tête d’affiche de la Kirkland. Et alors que la discussion était sur les maisons, je comprenais que son sourire, il n’était pas pour ça. Mais trop tard, il m’avait attrapée, posée sur son épaule pour nous diriger vers la piscine. « Non, Eli, noooooon, NOOOON ! » Trop tard, il avait sauté et on était tous les deux complètement trempés, encerclés par l’énorme amas d’eau et je reprenais mon souffle après avoir mis mes cheveux en arrière. « Mais t’es totalement fou ! » que je disais avant de finalement poser mes mains sur ses épaules pour me retenir, me retrouvant drôlement proche de lui. Beaucoup trop proche. Mais j’étais tout bonnement incapable de me reculer, j’étais totalement conquise.

j'veux pas être celui qui lui a gâché sa vie, ses relations, son bonheur... non ça j'pourrais pas. et pourtant... c'est plus ou moins ce qu'elle m'fait comprendre sans le dire et ça fait putain d'mal. et moi égoïstement, j'pense qu'à la retrouver. j'essaie d'me dire qu'elle serait sans doute mieux sans moi mais j'y arrive juste pas, rester loin d'elle maintenant que j'sais qu'elle est là, que j'ai une chance de la récupérer. celle que j'ai connu, ma zoey d'avant... sauf que « Ça fait longtemps qu’elle n’est plus comme ça… », et ça aussi ça fait mal à entendre sachant que j'en suis l'unique responsable. j'ai vraiment tout gâché, tout détruit, elle je l'ai détruite et ça m'tue toujours autant. mon plus grand regret en ce monde... je ne réponds donc rien, me mordant l'intérieur de la joue l'air peiné à la place, baissant les yeux le temps qu'on passe à la suite, parler de la kirkland et de ma futur présentation en temps que président « Hâte de voir ça » et enfin elle m'affichait un petit sourire, sourire auquel je répondais d'une même note alors qu'elle m'encourageait « Tu as toutes tes chances, ne te dénigre pas », et je souriais un peu plus en coin d'une grosse inspiration "ça on verra." ouais, seul l'avenir nous le dira. mais là? je m'en fou un peu des maisons, des présidentielles ou même de cette soirée. non là? j'veux profiter de l'avoir rien que pour moi et j'veux pas perdre cette chance une seconde fois. j'veux essayer quelque chose, faire un déclic, tenter! alors ouais... je lui fais ce regard qui ne trompe pas, celui qu'elle connait par coeur et je l'attrape puis la pose sur mon épaule direction la piscine et elle crie en se débattant tant bien que mal « Non, Eli, noooooon, NOOOON ! » et je ris amusé avant de nous jeter tous les deux à l'eau. ouais, moi avec elle on se retrouve dans le bassin, un peu sur le côté, au fond à l'écart du principal de la foule et je ressors la tête de l'eau, la secouant pour me passer une main sur le visage en riant, la regardant remonter pour mettre ses cheveux en arrière « Mais t’es totalement fou ! » et je ris de plus bel, hochant vivement la tête d'un levé de sourcils "ouais je sais et c'est assumé." et ça ne date pas d'hier... rappelle toi zoey. et là? le temps s'arrête d'un coup lorsqu'elle vient poser ses mains sur mes épaules pour se tenir. j'me fige, elle également, nous voilà ultra proche et je m'en rends compte là... son contact, il m'avait manqué même dans un contexte comme celui là. et c'est moi où... elle est devenue vraiment jolie? j'veux dire encore plus qu'avant..? bien que je m'étais forcé de ne jamais la voir sous cet angle jusque là, quoi que la nuit où ça a dérapé... fin bref. et je la détail du regard un instant avant... avant de m'approcher pour la prendre dans mes bras. désolé c'est plus fort que moi là mais... ouais j'en ai besoin, faut que je la serre contre moi. et après un instant de silence je laisse échapper d'un murmure "tu m'as tellement manqué..." zoey t'imagine même pas.

Les sentiments contradictoires étaient bel et bien présents. Mais je tentais de faire abstraction de tout le mal qu’il avait pu me faire. Elijah était un gentil garçon dans le fond, qui n’a fait qu’une seule connerie majeure. Le truc, c’est que c’est moi qui récoltait tous les pots cassés et je devais vivre avec ça. Lui aussi mais ça restait différent. J’avais subi le traumatisme et j’avais toutes les conséquences qui allaient avec ça. Quoiqu’il en soit, on avait tous les deux besoins de décompresser et la soirée, bien que sympa, avait quelques petits détails qui nous gênait, comme la consommation forcée d’alcool. J’étais pas contre, mais savoir que j’étais forcée, non, j’aimais pas ça. J’étais sûrement un électron trop libre pour une maison. Quoiqu’il en soit, j’avais remarqué le regard d’Eli, posé sur moi. Le regard qui voulait dire qu’il avait une idée derrière la tête. Le regard qu’il me faisait bien trop souvent quand on était plus jeune. C’était quand je me retrouvais sur son épaule, tel un sac à patates, que je comprenais rapidement où il voulait en venir. C’était trop tard pour moi, j’étais vouée à être plongée dans l’eau de force, et je ne pouvais pas m’empêcher de glousser comme une adolescente. Remontant finalement à la surface, je remettais mes cheveux en arrière avant de poser mes mains sur ses épaules pour ne pas tomber. J’esquissais un sourire à ses mots, clairement satisfaite de ce que je pouvais entendre. Il n’avait pas changé, c’était cool. J’ouvrais la bouche mais rien ne sortait. Mon regard se perdait alors dans le sien, et j’en oubliais tout le reste. Eli, il était avec moi là, il était doux, gentil et il ne me ferait plus jamais de mal, du moins j’ose l’espérer. C’est bien pour ça que je le laisse me prendre dans ses bras. Plus encore, je répondais à son étreinte, serrant fort mes bras autour de sa nuque, enfouissant mon visage dans son cou. « Toi aussi… Plus que tu ne peux l’imaginer » Parce que je l’aimais. Malgré tout le mal qu’il m’a fait, malgré toutes les blessures encore ouverte, j’étais amoureuse de ce type et j’étais incapable de me défaire de tout ça… Peut-être parce que c’était écrit ? J’en sais rien. Le cœur battant par cette proximité soudaine, je réfrénais une envie qui ne devrait pas être là, que Lasz ou même Davi me frapperaient pour l’avoir. Mais je le faisais quand même. Reculant doucement mon visage, je laissais doucement mes lèvres retrouver les siennes. Rien de très poussé, juste mes lèvres contre les siennes, pour savoir ce que ça faisait que de l’embrasser sobrement.

je passe à l'action c'est décidé. parce que j'en peux plus de cette distance imposée, parce que j'en peux plus de ce blocage, parce qu'il faut que ça sorte bordel de merde! alors ouais, je l'embarque sur mon épaule direction la piscine et nous y jette. et là enfin... ENFIN! j'sens une différence. elle rit, elle s'amuse, elle est libéré d'un poids. même si c'est pour quelques secondes, même si c'pour un instant, c'est un moment que j'veux vivre, que j'veux sentir et voir au plus près d'elle. et ça arrive et bordel ça fait du bien... un bien fou. elle esquisse même un sourire à m'entendre dire que ouais j'suis toujours un fou. non je n'ai pas changé à ce niveau là zoey, j'suis toujours celui que tu as connu, que tu adorais... et ce truc qu'on avait me manque terriblement, horriblement même... alors je prends le risque de venir lui voler un câlin. ouais, je profite de cette proximité pour la prendre dans mes bras et la serrer contre moi quelques secondes. et là? j'sens qu'elle répond à cette étreinte, qu'elle me serre contre elle également, ses bras dans ma nuque et putain... je revis. ça fait un bien fou bordel et j'en ai un grand soupir de soulagement, surtout lorsque je l'entends me répondre son visage dans mon cou « Toi aussi… Plus que tu ne peux l’imaginer », zoey... je tiens tellement à toi. et ce qu'il se passe là tout d'suite? ça me le fou en pleine gueule, pire encore même... j'me rends compte à quel point j'tiens à toi, bien plus que j'le pense en vérité, bien plus que ce que j'veux bien admettre. alors j'en profite et la garde tout contre moi encore un moment, mon visage dans son cou, tout le reste n'est plus là, n'existe plus. il n'y a plus qu'elle et moi là tout d'suite. et là? elle recule son visage, le laissant malgré tout au plus près du miens et j'la regarde fixement quand soudain elle vient poser ses lèvres sur les miennes. si je m'attendais à ça? pas du tout, genre vraiment pas. et je fige un bref instant sans pour autant la repousser, juste... je la laisse faire. un baiser simple, sobre et si doux. un électrochoc pour moi. j'sais juste pu quoi dire ni quoi faire là, j'ai planté net et je la fixe complètement désemparé. un millier de choses me passant par la tête. des questions comme des envies... mais j'ai peur. alors mes doigts viennent effleurer ses lèvres et doucement je m'approche à mon tour pour un petit baiser, chaste, tout doux, tout aussi sobre... avant de poser mon front contre le sien en fermant les yeux le cœur qui bat à mille à l'heure. pourquoi? pourquoi elle m'a embrassé? pourquoi il se passe ça là tout d'suite? juré que j'suis pas bourré cette fois et elle non plus. alors pourquoi..? je viens donc à nouveau la serrer dans mes bras plusieurs secondes avant de passer l'un de mes bras sous ses cuisses pour la porter vu que j'ai pieds et dire doucement "j'te ramène au bord." d'un petit sourire en coin. je marche alors pour ensuite la porter et la poser assise sur le rebord restant mains sur ses cuisses devant elle à la regarder. là? j'suis complètement largué.

Être dans l’eau avec Elijah, c’était quelque chose de… revigorant. J’oubliais toutes mes barrières, toutes ses erreurs. On était juste tous les deux, plongés dans une eau chauffée, à se regarder après avoir repris notre souffle. Mes bras venaient se poser sur ses épaules, pour ne pas couler. C’était quand même mieux, vaudrait mieux pas qu’une mauvaise publicité pour une noyade arrive dans ces lieux. On était quand même à Harvard, c’était pas rien. Déjà que cette soirée était clandestine, ouais, il valait mieux éviter la moindre vague. C’est sûrement par cette proximité soudaine, mes mains sur ses épaules, qu’il s’est senti pousser des ailes et rapidement, sans que je ne comprenne le pourquoi du comment, je me retrouvais à avoir ses bras tout autour de moi. Une étreinte, toute simple. Un câlin qui faisait plus de bien que j’aurais pu l’imaginer. Et c’était même pour cette raison que je cherchais à lui rendre ce fameux câlin. Enfouissant mon visage dans son cou, je cherchais le moindre réconfort. Je profitais d’Elijah, avant que la réalité ne me rattrape. Bien sûr, lui il aimerait bien qu’elle ne nous rattrape jamais et c’était sûrement pour cette raison qu’il avait tenté l’étreinte. En vain. La réalité, dans son entièreté était sous mes yeux. Il m’avait fait du mal. Mais à côté de ça, je l’aimais. Comme une folle. C’était le cœur battant que je me reculais doucement pour le regarder avant de laisser mes lèvres parcourir les quelques centimètres qui les séparaient des siennes. Et je l’embrassais, comme ça. Un simple baiser mais qui laissait les papillons s’envoler dans mon estomac. Un simple baiser qui affolait mon cœur plus que de raison. Il nous stoppait dans l’élan, ses doigts parcourant les formes de mes lèvres avant qu’il ne recommence. Mais bordel, qu’est-ce qu’il me fait ce mec… J’étais totalement raide dingue de lui. Son front se posait contre le mien et j’étais tout simplement haletante. Est-ce que j’en voulais plus ? Possiblement. Après avoir cherché un câlin une nouvelle fois, il m’attrapait pour me poser sur le bord de la piscine, restant à l’intérieur tandis que j’avais l’avantage sur lui. Glissant mes mains sur ses joues, l’obligeant à me regarder, je laissais mon pouce parcourir le bas de ses yeux. Je finissais par me rapprocher de son visage pour chercher ses lèvres une nouvelle fois, avec un peu plus d’envie.