ANTONIO ◇ jouons avec le feu

Je lui adresse un petit sourire sans trop en faire. Je ne suis pas le genre à m'épancher sur les compliments ou à en faire des caisses. Vraiment pas. J'aime bien qu'on m'en fasse, mais ça me gêne un peu alors je les accepte mais je ne surenchéris pas. « Je dois pas connaitre le même mec que toutes les nanas qui te courent après alors parce que j'ai jamais vu ta tête de méchant ! » Ou alors c'est le fait de ne pas lui courir après qui le rend sympa. Ca l'amuse surement ou peut être que ça lui fait un petit chalenge : me faire le trouver méchant en me faisant tomber sous son charme. Impossible qu'il abandonne de suite. Même si ça ne m'empêche pas de jouer avec le feu avec lui et peut être un jour de passer une nuit avec lui. « Challenge accepted ! Après j'avoue que si je perds, ça ne va pas me tuer ! » J'aime les défis mais je ne suis pas mauvaise joueuse, si je n'y arrive pas tant mieux pour lui, ça voudra presque dire qu'on pourra le déclarer alcoolique ! En pensant à ça je rigole toute seule. Il doit me prendre pour une folle, ou alors il s'est déjà habitué. Alors qu'on se cherche et que les choses deviennent très osées, je tente de mettre un peu de distance avec lui et je change d'ambiance en l'emmenant sur la piste. Mais c'est à croire que la tension sexuelle transpire par tous les pores de notre peau car à peine m'a t'il rejoint que la chaleur monte. Petite danse collée serrée, j'avais oublié qu'il était espagnol mais pour le coup j'adore, c'est plaisant de danser avec un mec, c'est mieux que le mec qui a un balais dans le cul et ne sait pas bouger. Je tourne sur moi et finis mon dos contre son torse alors que ses mains se font plus osées. Je glisse ma main dans son cou, vers ses cheveux et les tire légèrement tout en continuant de danser près de lui. De ma deuxième main, je viens prendre la sienne pour la remonter légèrement avant de me tourner brusquement contre lui et de lui dire : « Pour ça il faudra attendre que tu craques ! » Je lui fais un clin d'oeil avant de déposer un baiser assez appuyé sur le coin de ses lèvres. J'adore le provoquer même si j'avoue que c'est compliqué de contrôler les réactions de son corps. Ce qui est plaisant c'est de voir que même s'il se contient comme moi son corps ne le trahit pas non plus : en effet son entrejambe ne s'est pas fait discret lorsqu'on dansait ensemble à moins qu'il n'est un truc en plastique à cet endroit pour faire genre... « Je note quand même que t'es plutôt le genre impatient ! » Et je continue à danser contre lui mais mains glissant à nouveau sur son torse, dans son dos sous son tee shirt... Avec le monde qu'il y a, on est moins visibles, plus discrets.

Et oui qui sait ? Moi en tout cas je ne connais pas le méchant mec que j'ai en face de moi. Ca c'est parce que je me prends pas la tête, mais vraiment je suis contente d'être comme ça, parce que cette fille à la plage je l'ai vraiment trouvée ridicule de laver son linge sale en public comme ça. Elle a vraiment pourri un moment de la soirée et s'est humiliée toute seule. Je ne vois pas le but, surtout que si elle souhaitait plus avec Antonio, pour le coup, elle a tout perdu. C'est peut être ça la déception. Je connais pas. « T'es parfait dans ton rôle de dunster confirmé qui doit forger la petite bizut que je suis alors ! » Tout ce superpose, le bizutage, notre jeu dangereux, nos caractères, tout va ensemble et c'est sans mal que je transforme ses mots sur un sujet en le menant à un autre. C'est marrant. Il est marrant jusqu'à ce qu'il devienne plus pressant, plus sérieux dans sa manière de me toucher, en ce concentrant de manière naturelle à réveiller mes sens. « Et si je ne craque pas ? » Oui parce que clairement je crois qu'on a la même fierté sans faille. C'est quand même dommage... Ca serait dommage de passer à côté du feu d'artifice que sera notre partie de jambes en l'air. On ne peut pas être déjà si explosif sans coucher ensemble alors si c'est le cas... Vraiment ça va péter et les voisins n'auront qu'à bien se tenir. Je fixe mon regard dans le sien en arrêtant de danser contre lui et je finis par avouer : « Ok Anto. Tu gagnes sur ce point mon corps est faible ou alors t'es assez doué pour le rendre faible. Mais là dedans... » Je mets un doigt sur mon front en le tapotant puis continue : « C'est sans faille. » Alors ouai on va finir par coucher ensemble avant de s'être embrassé. C'est marrant. « Et tu peux continues de m'embrasser dans le cou, j'adore ça... Je me contenterai de ça s'il le faut ! » J'hausse les épaules une nouvelle fois pour le provoquer. « Tu veux un verre ? Me raccompagner ? Je pense que je vais pas tarder. » J'aime mes deux options : soit le laisser sur sa fin, soit le laisser me ramener et continuer de le martyriser.

« Ca je ne confirmerai pas. Je ne crois que ce que je vois. » Et oui je suis comme Saint Thomas et c'est bien. Je n'aime pas les mecs vantards, je préfère voir leur performance alors peut être qu'un jour Antonio aura la chance de me montrer les siennes, mais pour le moment cet instant n'est pas arrivé... Peut être arrivera t il à me faire céder, ou peut être que la fin de mon bizutage sera la délivrance et l'aboutissement de cette attirance. « Je suis contente que tu me confirmes que tu as une faille. J'espère bien la trouver. » J'hausse les épaules, après tout s'il me pense solide mais avec une faille quand même, il doit bien en être de même pour lui. Chaque personne n'est pas infaillible. « Ok j'appelle un taxi alors. » Je me dirige vers la sortie tout en récupérant tout de même ma veste au vestiaire et on se retrouve tous les deux devant l'établissement. Je maintiens la distance entre nous, histoire de faire monter un peu plus la température puis quand nous sommes dans le taxi je finis par capter son regard et lui dire sur un ton des plus provocateur : « Tu penses réussir à passer la porte cette fois ? » Je ne suis pas peu fière de l'avoir laissé sur le palier la dernière fois, je suis peut être une des rares à l'avoir fait et c'est surement ce qui fait qu'Antonio est là, à jouer autant avec le feu avec moi.

De la chance ? Je n'en aurais pas besoin, si je découvre sa faille c'est que j'aurais appris à le connaitre et que j'aurais passé du temps avec lui. D'ailleurs en parlant de ça, je repense à notre rencontre et je ne peux m'empêcher de lui dire : « Pas si infaillible que ça Munoz... Tu faisais pas le fier dans l'avion avant de sauter ! » Je lui adresse un clin d'oeil alors qu'on sort de la boite de nuit où je me tiens un peu plus loin de lui afin de ne pas craquer trop vite. Le plus triste dans l'histoire ? C'est que je sais que je vais craquer parce que je ne vois pas pourquoi je ne le ferai pas. Dans le taxi, le jeune homme reste évasif quant à ma question mais ses doigts s'aventurent sur ma cuisse pour tenter de me faire craquer. Je tente de regarder ailleurs et de ne pas faire attention à ses doigts. Heureusement, je n'habite pas très loin et le chauffeur nous demande rapidement son règlement. Je lui tends un billet en lui disant de garder le silence et je me dirige vers la porte de l'immeuble pour ouvrir et attendre l'ascenseur, toujours dans le silence et en ayant laissé sa dernière question en suspend... Je lui jette un petit regard quand j'entends l'ascenseur arriver et dès que les portes s'ouvrent je l'entraine avec moi dedans, tirant sur sa veste pour qu'il me suive jusqu'à ce que je me retrouve contre le miroir du fond. J'appuye sur le chiffre pour monter et je finis par lui dire : « Craque et tu rentres... Si c'est moi qui craque tu vas devoir te maitriser pour qu'on ne couche pas ensemble sur le palier ! » J'ai envie de rire, je suis incapable de garder mon sérieux, j'ai un peu trop bu et je suis complètement débridée, déjà que je ne suis pas vraiment timide en temps normal... Je tire un peu plus sur sa veste pour l'approcher de moi puis passe mes mains sous son haut pour les réchauffer avant de clairement descendre et déboutonner son jean cette fois, glissant l'une de mes mains entre son pantalon et le tissu fin de son caleçon.