mon service est fini pour ce soir, je range le tablier et j'rentre dans ma bagnole illico presto. rapidement, j'place mon téléphone en bluetooth et je t'appelle, le coeur battant beaucoup trop vite. hop, ça sonne, une fois, deux et.. ça décroche. je démarre ma voiture, je prends la route et je ris comme une idiote « mh pluton t'es là ? c’est moi.. » logique blondie, il s'y attendait un peu hein. « j'ai un petit problème j'crois.. »
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APPEL DE LOUISON À PLUTON
Bien sûr que je stressais, je me sentais pas bien et je me disais que c'était une énorme connerie... mais j'étais tout bonnement incapable de m'arrêter. Le manque était là, constant. Tout comme celui de Camila. Mais c'était différent. Louison m'avait marqué d'une façon assez... particulière, si bien que je n'arrivais pas à me défaire des sentiments que j'avais pour elle. « Hey, oui, je sais que c'est toi » que je disais en rigolant. J'étais allongé dans mon lit, regardant le plafond avec le kit mains libre dans les oreilles. « Rien de grave j'espère ? »
wow, ta voix résonne dans tout l'habitacle, j'en ai des frissons. et ton rire ! il m'avait tellement manqué, je ne l'ai pas entendu depuis si longtemps.. le voilà le problème, je suis en panique et en manque bordel. j'devrais pas, après tout ce qui s'est passé, j'devrais pas. « si tu m’as.. je me suis cassé un ongle » rectifiais-je en me faufilant dans la circulation. quelle débile. « si tu n’as pas bu une seule goutte aujourd’hui, c’est que tout est rentré dans l’ordre non ? » oui, j'suis curieuse sur ce coup-là. je vois pas pourquoi tu irais subitement mieux, ce ne sont pas mes textos qui t'ont motivé à arrêter j'imagine.
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Cette nouvelle relation qu’on pouvait avoir elle et moi était assez étrange mais je m’en accommodais puisque, au moins, j’avais contact avec elle. C’est pas grand chose mais ça m’aide à tenir le cap. « Oh god.... la gravité de la situation ! Il faut faire quelque chose et viiiite ! » Ok je me foutais de sa gueule mais c’était tellement drôle que je ne pouvais pas faire autrement, tout simplement. « Je ne sais pas ce que tu entends par tout est rentré dans l’ordre mais... je crois pas. Disons que je voulais pas t’inquiéter plus qu’il ne faudrait » Ma situation avec Camila n’avait pas évolué. Elle était dans ce centre et je ne l'étais pas. Elle devait prendre soin d’elle et de notre bébé et... et moi, je retombais dans mes travers, craquant encore plus pour mon ex.
« arrrêêêêtte ! ça fait bobo » tu te moques de moi et pour une fois, je laisse faire avec plaisir. ça fait tellement de bien de retrouver un brin de complicité avec toi.. rah, mais mes ongles vont bien, je les ai tous devant moi et ils sont impeccables. c'est juste que je n’ai pas eu le cran d’aller au bout de ma pensée et c’est la seule chose qui m’est parvenu pour faire demi-tour. « quoi ? pourquoi tu dis ça ? tu viens de m’inquiéter de nouveau ! » je meurs d’envie de te dire à quel point je t’avais prévenu, qu’elle était ingérable comme nana, mais avec la variable bébé, je m’abstiens, je préfère encore lutter contre mes ‘démangeaisons verbales’. « je n’arrive pas à croire que tu vas être père, ça change tout.. t’es heureux ? » enfin, ça change déjà le regard que je te porte, ça m’éloigne carrément de toi cette histoire, c'est peut-être pas si mal au final. « dans moins d'un an tu changeras des couches et tu te feras vomir dessus, un de mes désir encore inassouvi.. » ajoutais-je en riant avec une bonne amertume qui va bien.
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« C'est vrai, t'as mal ? » que je demandais d'une petite voix. Je n'aimais pas la savoir dans la souffrance, c'est plus fort que moi. Alors ouais, je lui demandais doucement même si quelque part, je m'étais moqué d'elle deux secondes plus tôt. « Arrête... Juste, boire n'est pas la solution et je dois juste gérer mes problèmes, c'est tout » Le truc, c'est qu'elle semble bien aller dans tout ça, elle avait tout gagné dans l'histoire. Elle avait son mec, son meilleur ami qui ne cessait de lui faire des avances quand nous étions ensemble, elle avait sa maison, ses amis. Et moi... de toute évidence, j'avais Camila et le bébé, qui n'étaient même pas avec moi. « Arrête... s'il te plait » que je disais en soupirant. Lui parler me faisait oublier tout ça, cette dure réalité. Ça me permettait de partir dans une réalité alternative dirons-nous.
ok, vas-y, avoue, tu ne sais pas mentir louison. « non.. en fait je ne t’ai pas dit la vérité, je voulais pas te dire que tu me manquais alors j’ai sorti cette histoire bidon » je soupire et la discussion se dirige inévitablement sur ta situation actuelle. « ouais.. gère donc tes problèmes » on parle bien de ton épouse droguée et du gamin qui doit s’faire intoxiquer là ? oui, le gamin. la cerise sur le gâteau. t’as tout ce que tu voulais finalement ! tout ce dont je rêve également, la jolie petite famille parfaite. mh, je me délecte de ton bonheur légèrement gâté, c’est délicieux. « très bien.. » j’ai dépassé les bornes ? t’es dans le déni ? « oh ! si ça t’intéresse, j’ai pris un job dans un restaurant.. c’est sur cambridge. d’ailleurs j’ai appris que tu ne vivais plus dans ta coloc', logique » tu vis la grande vie maintenant, sûrement dans une tour dorée de ta fe..mme. aïe. « bref, tu devineras jamais qui j'ai revu et servi là-bas ! en-zo, ton meilleur ami, tu te souviens ? » tu sais, le gars avec qui tu t'es cogné pour rien.
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La vérité, elle éclatait et mine de rien, ça me faisait sourire. Je lui manquais, tout comme elle me manquait et elle me l'avouait malgré sa relation avec son Liam. « Tu me manques aussi » que j'admettais en simple réponse à la principale intéressée. Seulement, quand elle me parlait de ce futur proche, bien que pas si proche, je préférais couper court à tout ça. Après tout, je savais que c'était ce qu'elle voulait et je l'avais, seulement pas avec elle. Et forcément, c'était pas vraiment l'idéal d'en parler ensemble. Ça la ferait souffrir, ça me ferait souffrir et... oui, arrêtons les frais tant qu'il en était encore temps. « C'est cool, ça paye bien ? Et ouais, je suis retourné à Boston, dans mon ancien appart » Que Camila a racheté après notre rupture, pour se sentir plus proche de moi, de nous... ouais, un truc comme ça. « Il existe encore lui..? Il va tenter de t'avoir encore une fois ? » Ouais, la jalousie pointait le bout de son nez. Que ce soit Enzo, Liam ou n'importe qui d'autre en fait.
« ça paie juste assez pour que je puisse faire mon shopping hebdomadaire » naaaan, le premier feu rouge. j’étais bien lancée, je dois freiner, m’arrêter, j’ai pas envie. je jure alors dans ma langue maternelle et je glousse lorsque tu m’parles du fameux enzo, la montagne allemande. serait-ce une pointe de jalousie que je perçois monsieur westerberg ? « ouais, il est revenu d’entre les morts. j’sais pas, ça ne m’étonnerait pas, j’suis exceptionnelle après tout.. » je passe ma main dans mes cheveux pour me la jouer, sauf que voilà, tu peux pas voir et je ris de plus belle en reprenant la route vers je ne sais où. j’veux plus m’arrêter. c’est comme si en éteignant mon moteur, je devais te dire au revoir et non, hors de question.. « tu sais que ta rose n’a pas fané sous la cloche, ouais c’est le principe je sais.. je l’ai planqué par contre.. » j’suis pas arrivée à la jeter après tout ce temps et j’voudrais pas qu’une fameuse paire d’yeux tombent dessus. finalement, j'crois que cette fleur est tout ce qui me reste de toi, elle et une casquette qui a malheureusement perdu l'odeur de ton shampooing.. « et toi t’as pas pété ma boule dans ton déménagement au moins ? j’attends toujours ma livraison par hibou.. »
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« De la lingerie ? » que je finissais par dire, me souvenant de ce jour où on avait été dans une boutique de Victoria Secrets et qu'on avait fini par faire l'amour dans la cabine d'essayage. Ça avait été caliente et j'en avais même un peu chaud là pour le coup. Calmos Pluton, calmos. « Je dirai pas le contraire... T'as un truc, c'est certain » C'était bien pour cette raison qu'elle avait dix mille hommes à ses pieds. Moi y compris. Même en couple, marié et futur papa, j'étais en train de lui parler, de penser à elle, au lieu de penser à ma femme. C'était génial le mariage, ouais. « Tu l'as mise où ? Tu vas la voir souvent ? » Quelque chose me disait que récemment oui, elle la voyait souvent. Tout comme je regardais sa boule à neige d'ailleurs. Mais ça, je ne l'admettrais probablement pas... sauf à elle. Je me mis à sourire à sa question, me mordant doucement la lèvre. « Y'a pas de hibou disponible avant... 2030. Je crois qu'il va falloir faire une remise en main propre si tu tiens réellement à la récupérer » Une excuse pour la voir ? Certainement ouais, mais ça ne me déplaisait pas.