Hopeless ? (Bamban)

EnAlors que son homme faisait preuve d'un sang froid exemplaire, Bambi se sentait plus vulnérable que jamais, ainsi prise en charge dans cette chambre d'hôpital. Grave, l'accident ? s'enquit-elle sans cesser une seconde de serrer la main d'Adrian, l'italienne en ayant grandement besoin à l'heure actuelle. Dans son malheur, la brunette était tout de même chanceuse, car elle ne pouvait pas être mieux protégée par son bel australien à l'heure actuelle. Pour sûr, son père prendrait rapidement le relais dès son arrivée mais en attendant, le jeune homme veillait au grain, difficile de ne pas s'en rendre compte. Le pire, c'est qu'elle connaît mon adresse... je pense que pendant ma convalescence je vais aller dans une chambre d'hôtel. Je n'aurais jamais l'esprit tranquille sinon, je me sentirai traquée sans arrêt... c'est exactement ce qu'elle veut cette garce ! Si seulement je pouvais partir aujourd'hui... Pour que Bambi ne se sente plus en sécurité chez elle, c'est que vraiment sa mère avait le bras long. Et comme ils ne vivaient pas encore ensemble avec Adrian, l'hôtel restait la meilleure des solutions... de son point de vue.

Adrian devait rester calme, ne pas craquer parce que sa brunette avait besoin de lui mais aussi tous les autres patients. « Tu as eu un accident à bord d'un bus... Il y a eu pas mal de blessés. » dit-il avec douceur, caressant tendrement la main de sa petite amie qui le serrait très fort. Il voyait très bien qu'elle était très vulnérable actuellement, du coup il préférait opter pour la franchise. C'était pour cela qu'il avait également avoué que l'horrible mère de sa chérie était venue quelques minutes plus tôt. Mais il assura à la jeune femme qu'elle ne l'atteindrait plus pour aujourd'hui tout du moins. « Non je refuse que tu ailles à l'hôtel mon cœur. Je vais nous trouver une petite maison à louer pendant quelques jours le temps de ta convalescence. Comme ça je pourrais veiller sur toi et nous pourrons nous entraîner à vivre ensemble. » proposa-t-il avec un tendre sourire, déposant un baiser sur son front puis il sortit son téléphone portable, prêt à passer un coup de fil rapide. Le jeune australien ne voulait vraiment pas que sa petite amie squatte un hôtel parce qu'il ne pourrait pas veiller sur elle là-bas.

La franchise d'Adrian avait quelque chose de rassurant pour Bambi, malgré la vérité qu'elle véhiculait. Les nombreux blessés avaient dû être triés, et l'italienne espérait qu'ils n'y ait pas eu de morts... Des... des morts ? demanda-t-elle en tremblotant, son rythme cardiaque ne cessant de s'affoler à cause du stress. En même temps, le simple fait de savoir qu'elle avait été victime d'un accident, était clouée sur un lit d'hôpital pendant on ne savait combien de temps et que sa mère rôdait dans les parages... il y avait de quoi baliser. Son homme ne pourrait pas être tout le temps à son chevet, les autres patients auraient forcément besoin de lui... Tu penses que l'on a besoin de s'entraîner ? reprit-elle dans un petit sourire, alors qu'il venait de déposer un baiser sur son front et s'apprêtait à passer un appel. Jusqu'ici, la brunette ignorait encore ce que sa vipère de mère lui avait dit à son sujet... D'accord pour la maison... ce sera mieux qu'ici, vu que temps que mon père n'est pas arrivé, tu ne peux hélas pas être toujours avec moi... d'autres ont besoin de toi...

Le jeune homme ne pouvait mentir à sa petite amie sur l'ampleur de l'accident dont elle avait été victime ; parce que malgré son attachement important envers la jeune femme, il restait tout de même un interne de l'hôpital donc il devait faire son travail. Du coup, il répondait à ses questions avec franchise tout en se montrant présent avec elle, lui tenant tendrement la main. « Aucune victime à déplorer pour le moment... Mais il y a quelques blessés graves. » admit-il en affichant tout de même de la confiance quant au bon rétablissement de ces personnes-là. Si sa petite amie avait pu survivre en se battant, les autres victimes allaient survivre aussi. Finalement vu qu'ils venaient de parler de son horrible mère et que la jeune femme proposait de s'installer à l'hôtel pour le moment, le temps qu'elle soit pleinement rétablie, il trouva une bien meilleure solution. « Non, je suis sûr que nous nous en sortirons comme des chefs ! » sourit-il tout en composant un numéro de téléphone. Il allait faire jouer ses réseaux pour obtenir le logement le plus rapidement possible. La brunette acceptait l'idée qu'ils se prennent une maison parce que c'était beaucoup mieux qu'en ces lieux. « Pour le moment, c'est moi qui suis en charge de ton dossier jusqu'au retour du médecin. Donc je resterais à tes côtés autant de temps que tu le voudras » assura-t-il tout en regardant rapidement sa montre, puis il se mit à faire un rapide check-up de l'état de la jeune femme. « J'ai hâte de rencontrer ton père ! Au téléphone, il m'avait l'air hyper sympathique. ». Il disait cela avec un grand sourire.

Bambi serra la main d'Adrian en entendant qu'aucun blessé n'avait perdu la vie. Son côté médecin et altruiste espérait de tout cœur que cela reste ainsi, personne ne méritant de mourir dans un accident de bus... l'italienne grimaça violemment à cause de la douleur, qui l'obligea à fermer les yeux, et il lui fallut rassembler tout son self control pour penser à autre chose : comme le fait que le jeune couple puisse vivre ensemble plus vite que prévu. La jolie brune parvint à esquisser un maigre sourire, espérant tellement pouvoir quitter ce sinistre endroit rapidement... Comme si j'allais vouloir que tu t'en ailles ! Au contraire, reste près de moi... je ne me sens en sécurité qu'en ta présence... admit-elle dans un élan de sincérité particulièrement touchant. Mon père t'adore déjà. Il est très content de te rencontrer, et fier aussi... je suis amoureuse d'un futur grand médecin, ce sont ses termes ! Il ne risque pas d'en changer puisque tu m'as sauvée... quant à ma mère... je peux savoir ce qu'elle a dit comme horreurs ? J'ai... besoin de savoir...

Et dire que le jeune homme pourrait se dire que le sort des autres blessés ne lui importait guère puisque sa petite amie était en vie... Sauf que ce n'était pas du tout le genre du jeune homme ; il était beaucoup trop altruiste et ce serait une faute professionnelle grave de penser cela. Bref, il irait probablement voir l'état des autres blessés lorsque le père de sa petite amie le rejoindrait dans cette chambre d'hôpital. Parce que même s'il était en charge du dossier de la jeune femme, il avait d'autres patients. Pour l'heure, il tâchait de rassurer sa patiente principale. « Ne t'en fais pas mon cœur. Je resterais auprès de toi le temps qu'il faudra. De toute façon, je suis de garde donc même cette nuit, je serais là pour toi. » assura-t-il d'une voix douce, avant d'avouer qu'il avait hâte de rencontrer le père de la jeune femme parce qu'il le trouvait sympathique. Ce qu'elle répondait lui fit énormément plaisir ; de savoir que le père vénéré de la femme qu'il aimait, ait hâte de le rencontrer aussi. Par contre, il ne put s'empêcher de déglutir légèrement en entendant sa question sur les mots de sa mère. Optant pour la franchise comme d'ordinaire, il lui prit tendrement la main avant de répondre : « Je remercierais ton père pour ces mots qui me donnent du baume au cœur. » puis il s'interrompit légèrement avant de reprendre : « Elle a lâché avec sa voix horripilante que ton père avait des activités tendancieuses... voire mafieuses... Et elle a craché aussi le fait que tu aies été enceinte... »

Bambi ne risquait rien, tant que son homme veillerait au grain. Pour sûr, son père serait ravi de prendre le relai si d'aventure Adrian devait se rendre au chevet d'autres patients... mais la question ne se posait pas encore : le temps que son avion arrive effectivement de Sicile, plusieurs heures s'écouleraient sûrement avant. Voilà qui laisserait le temps à l'italienne d'expliquer ce que son dragon de mère avait osé lâcher sans aucune pitié. Le bel australien devait être probablement choqué par ce qu'il avait appris, et cette perspective mis un violent coup au cœur de la brunette. J'aurais préféré être celle qui t'en parlerais... je cherchais le bon moment pour ça reprit-elle, n'ayant aucune intention de fuir les évidences et encore moins ses responsabilités. Mon père est bien parrain. C'est la raison pour laquelle il a insisté pour que je vienne vivre ici, que je poursuive mon rêve et devienne médecin. Il a toujours voulu me protéger de ce monde dans lequel lui-même est né... quant à... Bambi détourna le regard quelques secondes, cette blessure demeurant béante dans sa poitrine. Tu as vu les brûlures sur mon dos... mon ex m'a battue à mort et laisser à brûler dans une maison en flamme. Sauf que j'étais enceinte de quatre mois à ce moment là. Le bébé n'a pas survécu tandis que je me battais moi-même pour survivre et depuis... je me dis que je ne serais jamais maman... L'italienne essuya ses larmes et reprit contenance, maintenant que la bombe était sortie. Je n'ai jamais réussi à t'en parler... pardonne-moi...

Le jeune homme veillerait sur sa petite amie autant de temps qu'il le faudrait, parce que c'était son travail de médecin qui l'exigeait mais aussi parce qu'il ne voulait pas que l'autre folle revienne pour mettre son plan à exécution. De toute façon, le père de la jeune femme arriverait d'un moment à l'autre ; mais pour le moment, il devait faire face à la question de Bambi. Comme il ne pouvait pas lui mentir sur ce qu'avait dit sa mère, il avait alors opté pour la franchise. « Je me doute que ce ne sont pas des sujets très faciles à dire » dit-il d'un ton compatissant avant de la laisser s'expliquer. Ainsi donc elle confirmait que son père était bien un parrain de la Mafia mais qu'il avait toujours tenu à protéger sa fille de ce milieu dangereux. « Ton père a bien agi... J'aurais probablement fait la même chose que lui et ça me donne encore plus envie de le rencontrer vraiment. Saches mon cœur que peu importe ses affiliations dangereuses, je respecterais quand même ton père. » assura-t-il d'une voix douce. Il se tut de nouveau alors que la jeune femme enchaînait sur sa fausse couche et comment dire, en l'écoutant, il ne put s'empêcher de déglutir en apprenant que l'ex de la jeune femme avait commis de telles atrocités... « Ce que tu as vécu... C'est vraiment horrible et je suis outré du comportement de ce lâche. Si je pouvais l'avoir en face de moi, je le mettrais six pieds sous terre... Et je ne veux pas que tu t'excuses pour ça. Au vu de ce que tu as vécu, je ne peux pas t'en vouloir d'avoir gardé ça pour toi. Mais je savais que tu finirais par t'ouvrir complètement... ». Il essuya une larme qui coulait lentement sur la joue de sa petite amie, l'attirant dans ses bras. Il essayait tout de même de ne pas trop lui faire mal. « Je t'aimerais toujours Bambi ! Et ce même si ton horrible mère essaie par tous les moyens de nous faire séparer. »

Bambi esquissa un frêle sourire, rassurée que son homme soit conscient du sacrifice de son père pour la protéger. Elle avait craint, pendant quelques minutes, qu'il ne vienne à juger ses affaires criminelles, desquelles il n'avait pu s'extirper, en ayant hérité malheureusement. Il n'avait pas été aussi chanceux que l'italienne... Merci de le comprendre... je rechigne toujours à parler de ça, non pas parce que je ne te fais pas confiance, au contraire amore ! Mais parce que je ne voulais pas te mettre en danger et encore moins que tu le juges sans savoir. C'est une situation complexe... et je ne le remercierai jamais assez des sacrifices qu'il a fait pour que moi, je puisse avoir une vie normale... mais ça t'explique aussi pourquoi il met souvent des gardes du corps à dispo continua-t-elle d'expliquer, trouvant tellement plus simple de parler de la situation de son père que de sa fausse couche. Cela ravivait tellement de douleurs... elle se lova dans les bras d'Adrian d'abord sans répondre, ayant besoin de sa chaleur pour reprendre des forces. Il n'a jamais été condamné pour ce qu'il m'a fait et m'a détruite... tu comprends pourquoi, avec toi, je me sens revivre ? Je refuse que ma mère nous sépare...

S'il n'aimait pas à ce point la belle italienne, aurait-il réagi de la même façon en apprenant que son père était un mafieux ? Probablement, parce que ce n'était pas le genre du jeune australien de porter un jugement sur une personne qu'il ne connaissait pas. Ce n'était pas parce que Mr Corleonesi était un mafieux qu'il était automatiquement un de ces types sanguinaires, dépeints par les films ou les séries traitant du sujet de la Mafia. « Je comprends mon cœur, ne t'en fais pas. Je sais que tu as confiance en moi, je n'ai aucun doute là-dessus... C'est un geste bien noble de sa part de te laisser avoir une vie normale. C'est un très bon père et j'espère qu'il m'appréciera » dit-il en se montrant vraiment rassurant sur cette histoire. Par ailleurs, lorsque sa petite évoquait sa fausse couche, sa réaction avait tout autre puisqu'il avait envie de tuer la personne qui avait osé lui faire autant de mal. « Ce genre de personnes mériteraient tellement la mort... Mais la Justice est cruelle parfois. Fin bref, n'en parlons plus ma chérie. Je suis content que tu aies réussi à m'en parler même si c'est difficile... Je te protégerais et je ferais en sorte que ta mère ne brise jamais. Elle va encore perdre la partie, je te le garantie »