Shut up... (B&W)

Je peux pas rêver mieux comme fin de soirée. Certes j'ai abandonné Megara mais c'est un mal pour un bien. Un grand bien même. J'arrive toujours pas à y croire. Je suis dans les bras de Beau et je peux pas le quitter. Je peux pas le laisser partir. Je m'accroche à lui comme une bouée de sauvetage et je profite de chaque seconde, j'essaye de ne pas oublier son odeur, sa voix, les battements de son coeur pour me bercer toute la nuit. Je me pince les lèvres en me redressant sur mes coudes pour voir son torse. Je passe une main dessus, amusée.  « tant mieux, tu resteras en t-shirt comme ça. » comme ça tu montras pas ton beau corps aux petites minettes, merci. Je pose mon menton sur son torse et je le regarde un moment, puis je ferme les yeux et... j'ai une petite larme qui coule. J'arrive pas à la contrôler. « Désolée. » je me décale sur le côté et j'essuie cette fichue larme. Sauf qu'elle en appelle une autre. Omg, aucun mec a réussi à m'faire pleurer après la baise. Je sais que ça existe, quand les émotions partent en couille, quand c'est fort, très fort. Merde, il va le prendre mal. Je renifle et je lui vole son t-shirt au pied du lit pour couvrir mon corps. Je libère mes cheveux puis je prends un élastique pour les attacher en chignon mal coiffé. En vrai, je ne sais pas pourquoi je pleure. Je suis triste ? Non, je suis trop heureuse, trop heureuse même. Peut-être que j'ai peur de le perdre ? Peut-être que c'est l'alcool triste ? Help.  

C'est irréel. Il a bien du mal à redescendre de son petit nuage mais aussi à redescendre en pression. Willa l'a bien épuisé mais ça valait tellement le coup. C'était magique, parfait en tout point. Comme il peut il récupère, tente de calmer son rythme cardiaque, profite encore un peu du corps de la belle, glissant sa main le long de son échine pour se poser sur sa chevelure ébouriffée. Il sourit amusée de sa réponse où il décèle un soupçon de jalousie. Pourtant elle n'a pas à s'inquiéter, le brun ne s'amuse pas à draguer les filles pas même durant cette saison propice qu'est l'été. Instant de tendresse quand il se perd dans son regard. Mais la panique s'installe quand ses yeux commencent à briller. Pire quand une larme coule sur sa joue. Le bonheur laisse place à la peur quand elle se détache de lui et que ses sanglots se font entendre. Stressé, voir même gêné par la situation alors qu'elle prend ses distances, s'habille rapidement. Putain il a encore merdé c'est sûr. Il est nul au lit et elle ne sait pas comment lui dire. La honte l'envahit soudainement. Ni une ni deux il se débarrasse enfin du préservatif, c'est pas ultra confortable quoi, et enfile son boxer avant de s'asseoir à côté d'elle. Il déteste la voir pleurer. Il déteste l'idée de l'avoir blessée une fois de plus." J'ai fait quelque chose de mal ? Dit quelque chose de travers ? Explique moi Willa. " Prêt à encaisser la faute, à souffrir s'il le faut.

Merde je suis une personne trop émotive ça craint. J'ai l'impression de replonger dans ma grossesse où mes larmes montaient pour un rien. Là, je suis incapable de me contrôler, je suis bien, j'ai pas mal, je ressens que de la joie et ça fait longtemps que j'ai pas ressenti ça. Beau bien sûr, il s'inquiète et je lui souris tendrement en essuyant mes joues trempées. Je me pince les lèvres et je me décale pour me mettre plus face à lui.  « t'as rien fait Beau... rien de mal. » je lève les yeux vers le plafond et j'expire lentement. « je suis trop émotive, pardon. » non sérieusement, ne le prends pas mal. Mes yeux brillent mais pas de tristesse. Je prends sa main pour jouer avec ses doigts et je reste un moment silencieuse. « je me sens bien c'est tout, avec toi ici, ce qu'on a fait... je peux pas l'expliquer. » je relève le regard vers lui et je décide de me lever pour venir sur ses genoux, j'enroule mes bras autour de son cou et je niche mon visage au creux de son épaule. J'ai besoin de son contact, de sentir sa présence encore. Je m'accroche à lui si fort, comme si je ne voulais pas qu'il disparaisse.

Il y a deux ans, ça c'est déjà finit en larmes entre eux. Que ça se reproduise aujourd'hui ne l'enchante pas du tout, ça le tue de l'intérieur de savoir qu'il l'a encore impunément blessé. Il s'imagine qu'il s'agit là de larmes de regrets, qu'au final elle est déçue de leur union. Ce serait pas la première fille. Mais Beau il s'en veut de savoir qu'il n'a sans doute pas été à la hauteur pour sa belle. Pourquoi ? Il ne sait pas. Il a besoin de réponses aussi difficiles soient-elles à entendre. Mais c'est un sourire qu'il obtient. Un sourire qui commence à effacer ses doutes. De nouveau il respire, à savoir qu'il s'est fait un sang d'encre pour rien même si ça n'explique toujours pas ses larmes. Elle invoque l'émotion. Ah les femmes, compliquées à comprendre parfois. Ca le fait sourire." Ne t'excuses jamais pour être celle que tu es. " T'es parfaite Willa sache le, ne te rabaisses jamais. Il s'accroche à sa main, lui ouvre grand ses bras avant de la serrer contre lui. Leurs deux coeurs qui battent à l'unisson. Une si belle symphonie." Alors ne dis rien. " Ses gestes suffissent pour qu'il comprenne. Encadrant son visage de ses mains, il vient chercher un baiser, lui prouver une fois de plus qu'il tient à elle, que ce moment avec elle il n'est pas prêt de l'oublier. Tout en la gardant près de lui, il l'allonge sur le lit, caresse sa joue et continue de la dévorer du regard." Si tu savais comme t'es belle Willa. " Et si tu savais à quel point je suis triste de t'avoir perdu.

Je me sens conne voilà, pleurer comme une gamine, toute cette émotion, j'en tremble, c'est pas la crise d'angoisse, c'est la crise de larmes et de larmes de joie. J'ai une boule dans le ventre, j'ai mon coeur qui bat vite, je ressens de l'excitation et de la peur aussi. Je fais une petite mine boudeuse quand Beau me sort une belle phrase remplie de sens comme on les aime et c'est trop fort pour moi, je viens réclamer ses bras, son torse, sa taille, je le serre fort. J'essuie mes cils mouillés et je le regarde me lever la tête vers lui. Je ne dis rien, je ne cherche pas à me justifier comme il me le conseille et il dépose ses lèvres charnues contre les miennes. Mon coeur loupe un battement et je presse un peu plus fort ma bouche contre la sienne. Je me sens basculer doucement en arrière et Beau me caresse le visage. Ok, il faut qu'il arrête sérieusement de me complimenter sinon ma chambre va devenir une piscine à force d'être trop émotive. Je souris tendrement en coin et je pose moi aussi mes doigts sur sa joue. Je regarde ses lèvres et j'en dessine le contour avec mon index et mon pouce. « tu restes dormir avec moi ? » car je ne me vois pas du tout le laisser s'en aller pour aller dans sa chambre à côté. Je crois que j'ai très envie qu'il reste, quitte à ce qu'on parle toute la nuit, qu'on se touche toute  la nuit, mais il est hors de question qu'il quitte ma chambre après ça.