Are You Serious ? (Bamby & Milow)

Je crois que mon petit défi est réussi puisque non seulement l’italienne a souris mais j'ai même eu le droit de l'entendre rire. Bon je conçois pour le coup que je cherchais juste à la rassurer, mais c’est si bon de la voir reprendre un minimum pied avec tout ce qui lui arrive en ce moment.

« Mmm je suis pas sûr que ce soit une bonne chose pour toi ! Le vert, le nanisme, les rides profondes, ton sexe apeal va en prendre un sacré coup ! »

Je rie de mes propres conneries comme d'habitude, puis la brune m’avoue se sentir seule et vouloir partager sa chambre. Et là, même si c’est vrai que nos voyages seront un peu différents à cause du road trip, il est cependant sûr que nous nous retrouverons de temps à autre.

« Hey t'as pas un peu plus compliqué comme problème non ? Parce que là, la solution elle coule de source petit soleil ! Rien ne t’empêche de déserter ta chambre pour squatter la mienne quand on est au même endroit ! En plus, je pense que Chad préférera me savoir avec toi, bien que je suis pas sûr qu'il doute de ma fidélité… »

On venait de parler de tellement de chose de difficile que je voulais laisser s’échapper la semi bonne nouvelle. Semi, parce que je ne voulais pas non plus lui envoyer mon bonheur à la tête, et que parler de petit copain en ce moment était peut être un sujet sensible pour la brune qui me parlait de solitude. Mais je préférais aussi qu'elle apprenne la nouvelle de ma bouche plutôt qu'en trouvant mon portable qui traîne ou lors d'une conversation téléphonique si on partage nos chambres à chaque fois.

La conversation suit son court et je tombe de haut pour son frère. Je ne sais pas trop quoi lui dire mis à part d’arrêter de garder tout pour elle. Une nouvelle fois sa voix part dans un timbre que je n’apprécie guère. Je la serre un peu plus dans mes bras, passant ma main dans son dos avant de l’inciter à vider ton sac. Que ce soit de ce qu’elle ressent, ou d’autres choses dont elle fait des secrets.

« Alors lâche tout chou, libère toi.»

Un brin de légèreté s'empara subitement de l'esprit de Bambi, touchée par l'humour de Milow. Comme quoi, il la connaissait si bien que ses barrières finissaient toujours par s'effondrer d'une façon ou d'une autre... là demeurait la beauté de leur amitié, ainsi que la force de cette dernière. L'italienne n'aurait troqué ces quelques secondes pour rien au monde, lui offrant cette bouffée d'oxygène dont elle manquait cruellement depuis des semaines. A croire qu'elle suffoquait, sans s'en rendre compte, et venait de retrouver pleinement ses sensations, en l'espace d'une fébrile conversation. Mon sex-appeal sera toujours intact ! pouffa-t-elle dans un élan de fausse fierté, manquant de s'étrangler en avalant sa salive la seconde qui suivi. Son meilleur ami venait-il de lui jeter une bombe au visage, à demi mot, ou avait-elle la berlue ? Profondément sonnée, la brunette l'observa un instant, bouche bée, incapable de dégoiser le moindre mot. Il lui fallut rassembler toute sa force pour que des sons cohérents ne s'échappent à nouveau de ses cordes vocales. Minute papillon... c'est moi ou, par un heureux hasard, en parlant de fidélité, tu sous entends que tu es en couple avec ce fameux... Chad ?! Bien loin de transposer ses propres malheurs, elle s'exclama dans un petit cri suraigu : mais t'attendais quoi pour me le dire et mieux, me le présenter !! L'envie de savoir si Minna était au courant lui traversa l'esprit, mais elle n'en dit mot. Elle serra plus encore Milow entre ses bras, de longues larmes s'échappant encore de ses yeux brillants à la place. Et moi je viens avec ma noirceur...

Je rigole de sa pourvoyance et lui ébouriffé les cheveux au passage. Bon je veux bien que pour certain les rides ont un petit côté mignon, voir un certain charme, mais faut pas abuser non plus. Puis le vert, à part un fan de Yoda ou d’extraterrestre, les gens auront plus peur qu’autre chose !

«  Non mon choux, je peux te jurer que tes beaux yeux ne te sauverons pas du vert et des rides !»

J’ai un peu l’estomac noué de mon aveu, mais il se dissipe rapidement puisque Bambi accueille la nouvelle avec joie. Je hoche la tête positivement en lui souriant avant de grimacer à son ton et à son cri surexcité tel une groupie en folie qui vient d’apercevoir son idole. Et dire qu’un jour peut-être il faudra que je m’habitue à ça…

« Disons que j’ai des choses à me prouver avant de divulgué la nouvelle…Tu as l’exclu pour le moment, alors soit gentille et ferme ta bouche s’il te plaît.»

Je lui adresse un sourire, oui, c’est la première au courant, bien qu’on ne se cache pas spécialement quand on se voit, c’est pas une relation secrète ou ce genre de chose, je veux juste être voir si notre « essais » tourne bien avant d’ébruiter la nouvelle. D’ailleurs je ne dévoile pas l’épée Damoclès qui rode sur notre tête, d’abord je veux en finir avec les problèmes de la brune, après on pourra s’extasier ou non de mon couple.
Je la sens s’accrocher à moi un peu plus, alors je resserre mon étreinte aussi avant d’attraper son visage pour plonger mon regard des plus sérieux dans le sien.

« Hey arrête-toi ! Pour une fois que les rôles sont inversé, je vais pas me barrer et te laisser dans la merde pour profiter de ma vie, bien au contraire ! Et puis si ça peut te rassurer comme je te l’ai dit, tout n’est malheureusement pas rose. Bref pour le moment c’est pas le sujet, alors revenons-en à nos moutons et dis-moi si tu as autre chose sur le cœur chou.»

Bambi se mit à râler lorsque Milow lui ébouriffa les cheveux, profitant de ce moment de légèreté dans cet échange lourd et fort en émotions. L'italienne en avait grandement besoin, à dire vrai. Tu dis ça parce que t'es jaloux, tu voudrais être pareil ! papillonna-t-elle des yeux d'un air faussement sexy. Finir en maître Yoda, il y avait plus sexy, mais au moins, en en plaisantant, elle ne pensait pas à autre chose. Parce que j'ai déjà trahi un de tes secrets, moi ?! s'indigna-t-elle en écarquillant les yeux, espérant que son petit frère de cœur n'était pas sérieux. S'il y avait bien une tombe, c'était Bambi. Jamais elle n'irait révéler le moindre secret de Milow, surtout en la matière. Je pensais que tu le savais... esquissa-t-elle une moue désapprobatrice, se défaisant légèrement de l'étreinte de Milow pour faire les cent pas dans la pièce. C'est déjà pas mal de ce que j'avais sur le cœur, non ? J'en ai déjà assez marre de ma vie comme ça...

J'adresse un regard inquisiteur et remplis de dégoût à la brune avant de rire au souvenir de mon bizutage, à ce jour où avec Cosimo nous nous étions entièrement peint avant de défiler dans les couloirs de la maison ! J'attrape un oreiller derrière moi et l'envoie doucement en pleine tête de mon interlocutrice.

« Plutôt avoir la lèpre et être amputer de tous mes membres que de devenir vert !»

Je rie légèrement avant de retrouver mon sérieux pour expliquer à Bambi que pour le moment la nouvelle doit rester dans l'ombre. Honnêtement je m'attendais pas à une scène pareil, qu'elle s’offense autant pour une chose qu'en plus je n'ai pas dites. Mais je crois que la demoiselle est tellement à fleur de peau que ses nerfs parlent pour elle-même.

« Bien sûr que je sais que tu tiendras ta langue Bamb ! J'ai dis ça pour préciser que pour le moment faillais éviter d'en parler c'est tout.»

Je la taquine d'une pichenette sur le nez pour la calmer un peu, cependant l’italienne fini par s’extirper de mes bras, faut croire qu'on a suffisamment parlé d'elle pour le moment, que si on continue sur se chemin, elle va finir par m'exploser entre les mains. Je la regarde, lui adresse une moue désolé, je le suis réellement, parce que quelques part J’ai un peu trop insisté. Je fini par lever les mains alors que mon sourire devient joueur.

« Okay on ferme le chapitre ! Par contre tu vas me payer ta susceptibilité ma belle !»

En quelques secondes je m’arme à nouveau d'un oreiller que je lui envoie, puis J’attrape le deuxième qui suis la même trajectoire. En réalité je lui en veux nullement, J’ai juste envie de lui offrir un moment de légèreté, un petit retour en enfance, et Je pense qu'on surpaye suffisamment ses chambres pour avoir le droit de les mettre sans dessus dessous !

Hey pas d'insulte ! Tu parles à une vraie verte là ! lui tira-t-elle la langue volontairement, tout en sachant pertinemment que Milow ne faisait sûrement aucune allusion à la maison Mather mais bien toujours au petit homme sage et vert de Star Wars. Bambi attrapa bien évidemment l'oreiller au vol avant de le lui renvoyer aussitôt, sans hésitation aucune : il ne fallait pas déconner ! Hey faut pas en avoir honte hein... reprit-elle plus doucement, l'italienne s'adoucissant face à la pichenette de son petit frère de coeur. Normal d'avoir les nerfs à vif avec tout ce que la brunette traversait seule actuellement. Le partager avec le jeune Lowell aidait bien sûr, mais sentir qu'il cachait des choses la décevait, l'attristait un brin. Pourquoi devait-elle toujours se plaindre, s’appesantir sur son cas alors que lui ne s'en offrait pas le droit ? Elle se pencha sur sa joue pour y déposer un bisou, comme pour se faire pardonner, avant de reprendre, quasi aussitôt : susceptible, moi ? Faux et pure calomnie ! Bambi s'empara d'un traversin pour le rejoindre dans cette véritable bataille d'oreiller. S'il voulait la jouer comme ça. Tu ne sais pas à qui tu t'attaques !

Loin de vouloir imité la brune, j’optai pour une esquive et laissa donc l’oreiller s’échoué au sol un peu plus loin.

« Loupé ! Une vrai verte qui a été rose hein ! .»

L’ambiance était un peu bipolaire, tantôt à la rigolade, tantôt au sujet difficile. Et après ceux de Bamb on attaquait un des miens. Ses paroles m’arrachaient le cœur. La honte, sujet beaucoup trop sensible. Non, je n’avais pas honte de Chad, loin de là ! C’est justement une de mes peurs, de refaire cette même erreur, ou une autre que par le passée.

« Je  n’ai absolument pas honte de Chad . Comment je pourrais avoir honte de cette perfection hein ?»

Je tente de garder le sourire, de ne rien laisser paraitre. Je sors mon portable de ma poche pour fouiller la galerie à la recherche de photo de mon brun et tendre l’appareil à l’italienne.

« En fait, je sais pas vraiment pourquoi, enfin, à la base si… Mais je crois que j’ai ma réponse. Parce que je l’aime, qu’il me manque. J’ai qu’une envie, c’est de prendre l’avion et le retrouver. »

Cette option me démange alors que nous ne sommes arrivée qu’il y a quelques jours… Enfin, loin de vouloir l’embêter avec mes problèmes de conscience qui me paraissent minime face au sien, je relance le sujet sur elle. Grave erreur que je corrige rapidement en lançant une vrai bataille de polochon.

« Même pas peur ! »


Attrapant la couette, je couru vers la brune pour l’enrouler dedans, espérant en faire un véritable sushi vivant afin de pouvoir attaquer la tête qui dépasse !

Bambi lui tira aussitôt la langue alors que Milow lui rappelait son changement de confrérie. Et alors ? Ça prouve que je suis une verte qui a du style ! botta-t-elle en touche, ne s'en voulant absolument pas d'avoir pris cette décision, surtout lorsque l'on en connaissait les raisons. Hélas, très peu en avaient eu vraiment vent. Tu sais que ta soeur me le reproche assez, d'avoir quitté les roses ? s'amusa-t-elle à répliquer, ne comprenant pas bien pourquoi Minna essayait d'émettre un jugement là-dessus ou même de comparer leurs deux situations, n'étant en rien comparable. Mais plutôt que de continuer de parler de la blondinette, l'italienne se pencha sur la photo présentée sur le portable du jeune Lowell, sifflant au passage. Effectivement, il est canon ! C'est quoi le souci alors ? arqua-t-elle un sourcil avant que Milow ne se confie enfin, provoquant un élan de douceur chez la brune, qui vint le prendre aussitôt dans ses bras protecteurs. Et pourquoi tu ne prends pas l'avion pour le retrouver ? C'est super romantique d'une, et si tu l'aimes, de deux, tu n'as juste aucune question à te poser : fonce Alphonse ! esquissa-t-elle un sourire bienveillant tout en caressant sa joue. Hey c'est pas du jeu le coup de la couette ! fit-elle en gesticulant de plus belle histoire de se défaire de cette emprise en plume, n'ayant cure de foutre des coups à son petit frère de cœur ou pas. A la guerre comme à la guerre !

Je suis surpris que ma sœur arrive comme ça dans la conversation. Bon en même temps, son passée chez les roses est un moyen de pouvoir lui en foutre plein la tronche, mais je m’attendais pas à ce qu’elle fasse des pieds et des mains pour la faire revenir…
« Etrange oui…Après, je crois qu’elle cherche à se racheter ses derniers temps…
Pourquoi je le fais pas. Parce que j’ai peur tout simplement… Peur de tomber sur l’autre à l’aéroport, ou en ville. Parce que si ça arrive je pourrais pas m’empêcher de me poser des questions, d’y voir des signes et de me monter le bourrichon. Bien sur ça pourrait arriver le jour du retour, mais dans cette situation, même si j’aurais des doutes, je pourrais au moins essayer de me convaincre qu’il est simplement venu accueillir quelqu’un. Inconsciemment, je me suis blotti un peu plus dans les bras de Bamb.

« Sauf qu’il y a ce mec… Il ressemble comme deux gouttes d’eau à Alex et arrête pas de se pointé au plus mauvais moment…La première fois ou je l’ai croisé, je commençais à accepter mes sentiments pour Chad, il a fallu que je tombe sur lui au bal, jour où je m’étais, à la base, décidé à lui parler. J’ai peur qu’un jour, la culpabilité face à Alex prenne le dessus…»

Je me sens con, parce que toute cette histoire n’est que pur superstition et croyance farfelu, juste bonne pour un vieux drama de seconde zone. Pourtant c’est belle et bien ce que je ressens, et j’aimerais vraiment pouvoir passer au-dessus et simplement rire de ces coïncidences.

Comme toujours, la tension redescend dans les rires, et je gagne presque cette bataille de polochon en enroulant Bamb dans la couette. Mais l’italienne est loin de se laisser faire, envoyant des coup que j’esquive plus ou moins avant de finir à califourchon sur la demoiselle pour la bloquer complétement.
« Ote moi d’un doute, si c’est toi qui l’avais fait, ce serais du jeu non ?.»

Je ris avant de lui renvoyer l’oreiller dans la tête.

« Alors c’est qui le maitre incontesté du polochon?»

C'est bien qu'elle essaye de se racheter... ça prouve qu'elle a envie de se lier davantage à toi, non ? fit-elle valoir dans un sourire bienveillant, sentant que Milow s'accrochait davantage à ses bras. Il n'en fallut pas plus pour que Bambi ne l'entoure davantage et ne vienne à le bercer, comme pour lui ôter toutes ses mauvaises pensées, tous ses doutes, ne serait-ce que pendant quelques secondes. C'était ça, aussi, la force de leur amitié. Ah je vois... est-ce que tu en as parlé à Chad ou pas du tout ? Il ne faut pas que tu supportes ta peur tout seul. Déjà parce que c'est trop lourd, et parce que cela donnerait une chance supplémentaire à votre couple si tu partageais cela avec lui. Peut-être n'attend-il que ça ? L'italienne embrassa la tempe de son petit frère de cœur, tâchant de soulager sa peine avec ses mots, autant qu'elle le pouvait, tout comme il avait tenté de le faire un peu plus tôt pour la sienne. Par chance, le côté larmoyant ne pris pas le dessus, et la scène se transforma en véritable bataille de polochon avant que Milow ne parvienne à la saucissonner à moitié à l'aide d'une couette. Je sais pas, mais en tout cas c'est pas du jeu !! Et je ne dirais pas une chose pareille, na !

HJ : je pense que l'on pourrait clôturer celui-ci pour en faire un autre, qu'en dis-tu ?