« Rêve comme si tu vivais éternellement. Vis comme si tu allais mourir aujourd’hui. »

J'observais Casey tout en prenant un Toblerone qui était dans le mini bar. Nous étions totalement différents sur ce point là, Casey et moi. J'étais résigné ou tout au moins, j'acceptais l'évidence d'une mort prochaine. Bien sûr, j'étais effrayée. Qui à mon âge voudrait mourir? Personne. Mais j'étais consciente de la vie et du fait, que parfois, on ne pouvait pas tout contrôler et que rien ne se passait comme dans les contes de fées. C'était des histoires pour donner du courage aux enfants. Et je n'étais plus une enfant. J'avais appris à vivre avec la maladie et à l'apprivoiser comme je le pouvais. Je ne voulais pas me laisser attendrir. Parce que la chute risquerait d'être dure. « Mais tu existes. Et si tu as autre chose, des amis, une famille. Tu as des gens qui s'inquiètent pour toi, c'est plus important que cette foutue liste. » Le problème avec Casey c'est qu'il était devenu une marionnette qui agissait en fonction de sa maladie. J'avais toujours agi autrement pour ma part. La maladie ne m'avait pas empêcher de vivre une vie normale. Certes, parfois c'était plus difficile. Mais j'avais réussi. J'avais été à l'école normalement. Je m'étais fais des amis. Je m'étais inscrite dans un club de hockey. J'avais été à des festivals de musique. J'avais fumé. J'avais bu. J'avais passé mon permis. Je ne voulais pas que cette maladie me prive de ma liberté et de toutes ces expériences que j'étais censée vivre, si elle n'avait pas été là. Elle était là, mais c'était moi qui commandait. Enfin en tout cas, j'essayais la plupart du temps. Pour Casey cela avait été différent. Il s'était empêché de vivre à cause de sa leucémie. Il avait même marqué son nom sur sa peau. Je mangeais un carré de chocolat puis je reportais mon attention sur mon meilleur ami. Je soupirais ensuite. Puis je m'avançais vers lui. « C'est bien d'avoir des rêves. Mais cela ne reste que des rêves. Vis, tout simplement. » Je ne voulais pas que Casey soit résigné. Je refusais cette éventualité. Puis à ses mots, je finis par acquiescer de la tête. Oui nous étions là pour nous amuser. La fête n'était pas encore terminée. « Je veux m'amuser! » Je lui fis un grand sourire avant de lui tendre la main. « Allez amène-toi. » La soirée ne faisait que commencer.