Forcément, ça t'agaces parce que ce type, tu le connais pas et il te fonces dessus. En plus, il te renverse sa nourriture dessus et la première chose qu'il fait, c'est pleurer sur son sort au lieu de s'excuser. Pourtant, c'est la base de toute éducation et forcément, ça t'énerve parce que ce n'est pas comme ça que tes parents t'ont éduqué. Tu ajoutes aussi qu'il n'a pas besoin de frotter ta peau comme il le fait dans l'espoir de faire disparaître toutes traces de son passage. Tu te recules en même temps et le dévisageant de haut en bas. Tu retires ton haut parce qu'il fait bon et que tu ne vas pas rester avec ton haut tout dégueu. Heureusement, t'as un maillot de bain en dessous. Le gars, il change d'avis, il te demande de rien retirer d'un air presque inquiet. Ca te fait rire instinctivement. Tu balances ton haut un petit peu plus loin. De toute façon, t'es même pas certaine de réussir à le ravoir. Ca va ? T'as fumé un truc ? Que tu lui demandes en le questionnant du regard. Ouais parce qu'il est vraiment bizarre pour le coup.

Tu es gêné, ou gênant, je ne sais pas encore. Cette femme en face de toi, ses yeux qui te dévisagent du haut d’un air hautain, malsain. Oui tu ne t’es pas excusé, jugeant tes toasts plus importants que la miss et ses fringues de luxe dont tu as finalement, rien à foutre, toi. Tu essayes pourtant de te rattraper, réparer ton erreur, proposant même une alternative que tu regrettes beaucoup trop vite. Tu louches, strabisme incontrôlable sur le corps de la brune. Sacrément jolie, ouais, tu te sens pas bien. Tu vires au rouge, rouge tomate. Merde, reviens à tes esprits. La chaleur monte, hein ? Ton front commence presque à briller. Ça va ? T'as fumé un truc ? Tu relèves les yeux, difficilement vers elle, détacher tes prunelles de son corps presque scintillant, c’est dur, hein ? Hein ? Non.. J’ai.. Non. C’est juste que.. Tu galères. Je sais pas, je vais devoir te payer un autre haut ? Question remboursement quoi.

Tu retires ton haut que tu balances dans un coin. Si t'y penses, tu viendras le récupérer sinon, tant pis. De toute façon, c'est pas sûr que tu arrives à le rattraper. Et puis de toute façon, t'en as un tas de fringues, c'est pas un haut au moins qui va te tuer. Tu pourras toujours aller en racheter un plus tard. En attendant, sourire aux lèvres, tu demandes au type qui se trouve en face de toi s'il a fumé quelque chose parce qu'il semble pas bien. En réalité, t'as plus l'impression que c'est toi qui le met mal à l'aise. Pourtant, une fille en haut de maillot de bain sur une plage, y a rien de plus banal. Bref, ça te touche quand même et ça te fait évidemment sourire. Après avoir cherché ses mots, il te parle de remboursement et tu rigoles en replaçant une mèche de cheveux derrière l'oreille. Ouais non, c'est bon t'inquiètes. C'est les vacances et puis, c'était qu'un accident. Tu hausses légèrement les épaules. T'aurais bien aimé qu'il excuse en temps et en heures mais maintenant, c'est bon, t'es passée à autre chose. Et puis, c'est l'effet que t'as sur lui qui est un véritable cadeau pour le coup.

Peut-être que tu passes pour un gros blaireau encore. C’est sûrement marqué sur ton front que te n’arrives pas à pécho, ou que tu veux pas, peut-être. Que t’es toujours innocent, ton âme encore pure, du haut de tes vingt-deux ans, ouais, c’est sûrement gravé dans ton front, à la pointe du compas. Elle commence à baisser d’un ton, redescendre de ses grands poneys, elle a probablement compris que tu n’étais pas tout à fait à l’aise, avec elle, son physique, ce qu’elle te vend comme marchandise. Tu demandes pour son haut, changement de sujet, pour t’égarer, penser à autre chose de moins perturbant, t’es chiant. Ouais non, c'est bon t'inquiètes. C'est les vacances et puis, c'était qu'un accident. Un accident, si elle s’avait, que c’était récurent, les accidents. Tu regardes ses doigts s’entremêler dans ses cheveux qui s’étirent derrière son oreille. Tu entends presque le crissement de sa crinière qui résonne sur tes tympans. Tu fais quoi alors ? Enfin je veux dire maintenant ? Tu fais quoi là ? Tu comptes l’inviter, toi ? L’inviter, où, pourquoi foutre ? Tu lâches un sourire, crispé, tu crains, à mort.

Après tout, c'est qu'un accident et tu ne peux pas lui en parler pendant des heures comme si c'était la pire chose qui venait de t'arriver alors qu'il était question de Spring Break et donc, de vacances. Il fallait vraiment que tu lui fasse comprendre que, c'était touchant mais que, ce n'était rien. Tu allais t'en remettre, ce n'était qu'un stupide haut comme tu en as des tas chez toi dans tes armoires. Et puis les tâches au pire, ça part. Il faudrait juste que t'es la décence de porter deux fois le même débardeur et ça, c'est complètement dingue pour une nana friquée comme toi. Bref, il finit par te demander ce que tu fais et tu hausses légèrement les épaules. Je fais connaissance, je bois des verres...] tu marques une courte pause de réflexion avant de reprendre : D'ailleurs pour te faire pardonner, peut-être que tu pourrais m'offrir un verre ? Ca vous donnera l'occasion de faire plus ample connaissance.