Breakfast + feat Adria

Depuis la fameuse soirée où t'as été dans l'obligation de faire dormir Adria chez toi, tu n'as pas encore eu la chance de la revoir. Vous avez parlé par messages et t'avais même réussi à t'excuser du comportement enfantin que t'avais pu avoir avec elle par le passé. T'avais été un vrai connard avec elle et le fait d'avoir été en quelque sorte obligé de prendre soin d'elle le temps d'une soirée t'avais fait comprendre à quel point t'avais pu être méchant avec elle. Elle t'avait fait comprendre en utilisant des mots forts mais vrai. Tu ne lui en voulais pas du tout pour ce qu'elle avait pu te dire ce soir-là. Aujourd'hui, tu allais enfin la revoir. Elle revenait d'un weekend à Londres et apparemment elle avait quelque chose à te dire, quelque chose qu'elle ne voulait pas dévoiler au téléphone. Cette révélation te stressé un peu, tu commençais tout juste à l'apprécier mais tu n'avais pas envie qu'elle souffre. Comme prévu, t'avais été cherché les croissants ce matin et tu avais préparé le petit déjeuner. Elle ne devrait pas tarder à arriver.
Lorsque tu entends la sonnette, tu te diriges vers la porte avec un petit sourire aux lèvres. Tu te sens quelque peu stressé à la fois, c'est la première fois que vous vous voyez depuis que t'es un peu ouvert à elle, ce que tu n'as pas l'habitude de faire. Rares sont les personnes au courantes de ton passé amoureux. Salut, content de te revoir ! Dis-tu en ouvrant la porte. Alors, contente d'être de retour à Boston ?

Il y avait quelques jours de cela, Enzo m’a invité à venir manger un bout pour le déjeuner et c’était ce matin que nous allions nous revoir, tous les deux… Étrangement, je ne savais pas trop ce qui me prenait d’accepter son invitation sauf qu’il s’était ouvert et donc, il devait être sincère dans ses paroles. Ouvrant la porte, je me faisais discrète afin de ne pas réveiller Ezio qui dormait toujours dans sa chambre et de quitter l’appartement. Depuis l’annonce de mon cancer par le maitre chanteur, le bel italien s’était démontré beaucoup plus protecteur à mon égard et j’ignorais comment décrire la situation dans laquelle je me trouvais. J’avais une légère mine, comme si je n’ai pas dormi de la nuit alors que c’était l’inverse qui s’était produit… Venant à prendre le taxi qui s’arrête en face de moi, je donne l’adresse au chauffeur avant de me laisser conduire jusqu’à la destination, légèrement stressée puisque c’était la deuxième fois que nous nous voyons, surtout en sachant que la première fois j’avais été ivre mais pas cette fois. Le médecin m’avait fortement conseillé de ne pas consommer d’alcool pendant mes traitements et le pire restait à venir. Lorsque le véhicule s’immobilise, je le paie avant de sortir de cette dernière pour marcher vers l’appartement du beau blond avant de toquer quelques coups dans la porte. Il n’en fallu pas beaucoup de temps avant de le voir apparaître en face de moi. « De même. » Que je répondis au tact, petit sourire aux lèvres avant de pénétrer à l’intérieur et de fermer la porte derrière moi. Retirant mon manteau ainsi que mes bottes, j’hoche la tête suite à sa question. « J’étais un peu nostalgique de retourner à Londres mais oui, ça fait du bien de revenir à Boston. » Retirant mon bonnet sur la tête, je m’approche d’Enzo pour lui faire la bise. « Tu vas bien sinon ? »

Même si tu ne le montrais pas vraiment face à la jeune femme, t'étais vraiment content de la revoir. Avoir pu te confier à elle lors de votre conversation téléphonique t'avais fais un bien fou. Elle avait surtout réussie à mettre sa rancœur de côté et ça, ça te faisait énormément plaisir. Tu refermes la porte derrière la belle blonde. Je ne t'ai pas trop manqué, ça va ? Tu ris légèrement tandis qu'elle s'approche de toi pour te faire la bise. Tu voyais bien à sa tête qu'elle avait l'air extrêmement fatiguée, très certainement à cause de la nouvelle qu'elle avait appris lors de son court séjours à Londres. Je vais très bien mais c'est plutôt à toi qu'il faut demander ça, tu as sale mine. Tu grimaces en te dirigeant dans la cuisine, faisant signe à la demoiselle de te suivre. Sur le comptoir se trouvant au centre de la cuisine, tu avais posé tous les produits que tu avais acheté pour ce fameux petit déjeuner. J'espère que tu as faim au moins. Tu te diriges vers ta cafetière et appuie sur un bouton pour y laisser couler le café dans une tasse. Café ou thé ? Je vais aussi faire des oeufs brouillés, ça te dit ?

Ça me faisait un bien fou de passer du temps en la compagnie d’Enzo, sans entendre les mauvais commentaires qu’il a pu sortir lorsqu’il était à Harvard. Disons que ça m’avait particulièrement touché d’apprendre toutes les méchancetés qui sortaient de sa bouche… Venant à pénétrer à l’intérieur, un petit sourire orna mes lèvres quand il me demandait s’il m’avait manqué. « Hm, un peu. » Malgré la sale mine que j’avais, je ne peux m’empêcher de lui sourire et de montrer tout le contraire de ce que je laissais présager. Lui demandant si tout allait bien une fois que mon manteau était retiré, je me décale de lui après avoir fait la bise et de grimacer quand Enzo remarquait que je n’allais pas si bien que cela. Il n’était pas au courant pour mon cancer sauf que j’allais devoir le lui dire, même si c’était étrange d’avoir ce genre de conversation avec lui, surtout en sachant qu’il m’emmerdait depuis longtemps déjà. « Ouais, disons que je suis un peu plus fatiguée qu’à la normale mais sinon tout va bien. » Mensonge, rien n’allait… J’avais apprise que Kale était dans un grave état à l’hôpital et ça m’avait fait du mal d’apprendre qu’il avait eu cet accident de voiture. Qu’est-ce qui avait pu bien lui arriver ? Le suivant jusqu’à la cuisine, je pris place contre l’un des tabourets et de poser mes coudes contre le comptoir. « Je meurs de faim. » Oui c’est vrai, j’avais l’impression de ne presque plus manger sauf que ce matin, était différent. Tandis qu’il partait le café, je m’imprégnais de l’odeur. « Ah ouais, je ne savais pas que tu étais cuisinier.  Je ne suis pas difficile, alors tu peux faire tout ce que tu veux. » Venant à me redresser sur mes jambes, je contourne le comptoir pour m’approcher d’Enzo, plongeant mes prunelles dans les siennes. « Au fait, t’as besoin d’aide ? »

Tu ne peux t'empêcher de sourire lorsqu'elle t'avoue que tu lui as un peu manqué. Ca te fait plaisir parce que lorsque t'as enfin eu l'occasion de t'ouvrir un peu à elle, tu t'es très vite rendu compte qu'elle était un peu comme toi sur certain point. Surtout en ce qui concerne l'amour, elle a souffert tout autant que toi. C'est peut-être ça que vous a rapprochez, t'en sais trop rien. En tout cas une chose est sûre, t'es heureux qu'elle soit avec toi en ce moment même. La nuit a été mouvementée ? T'es peut-être rentré tard avec l'avion tout ça ? Tu ne te doutes pas une seule seconde qu'elle va très bientôt t'annoncer qu'elle a apprit qu'elle était atteinte d'un cancer lors de son petit séjour à Londres. Tant mieux que t'ai faim vu tout ce que j'ai prévus. Tu ris légèrement en regardant le comptoir face à toi. Il est vrai que tu t'es un peu emballé en faisant les courses mais en même temps tu ne connaissais pas du tout les goûts de ton invité. T'avais pris un peu de tout, du sucré, du salé.. Ah t'es pas si chiante que ça finalement. Tu souris légèrement avant d'allumer la plaque de ta gazinière et de mettre un peu d'huile dans une poêle. Tu avais déjà battus les oeufs dans un bol de ce fait, lorsque la poêle est assez chaude, tu verses la préparation à l'intérieur de cette dernière. Il y a des oranges sur le comptoir, je veux bien que tu les coupes pour les presser si ça te dit. Tu lui montres l'extracteur de jus qui se trouve juste à côté de toi. T'auras plus qu'à les mettre dans cette machine après.

Oui, il m’avait manqué… Bon, je n’allais tout de même pas le lui dire puisque de ce que j’ai vue lorsqu’il était étudiant à Harvard, les femmes avec qui il sortait, il couchait avec ces dernières pour partir le lendemain matin sans rien. Ce n’était pas le genre de relation que j’appréciais particulièrement, bien qu’avec Ezio ce soit très différent mais qu’importe, je n’avais pas trop envie de parler de lui. Venant lui dire que ma nuit avait été mouvementée, je me pince la lèvre inférieure. J’étais au courant que c’était un pur mensonge et que je n’avais pas l’habitude de mentir sur un truc pareil sauf que c’est beaucoup trop compliqué… « Oui, ça doit être le vol qui m’a épuisée. J’suis quand même arrivée à minuit. » Je me disais qu’il valait mieux pour moi de ne pas entrer dans les détails, histoire de ne pas m’enfoncer encore plus. Lui avouant que j’avais faim, un sourire se dessine sur mes lèvres. C’était la pure vérité puisque mon ventre criait famine depuis tout à l’heure. Sauf que quand il me disait, que je n’étais pas si chiante que cela, je fronce le regard en faisant semblant d’être fâchée contre lui alors que c’était tout le contraire. Après quelques secondes d’attentes, je ne peux m’empêcher d’échapper un petit rire venant de ma bouche. « Je ne peux pas être plus chiante que toi. » Venant à lui demander s’il y avait quelque chose que je pouvais faire, le beau blond me demande de venir les couper et les pressés dans la machine. Hochant la tête, je m’installe sur le comptoir pour couper les oranges, tâchant de faire attention pour ne pas me couper les doigts et dès que cette tâche fut terminée, je dépose ces dernières dans la machine que je mets en marche. Restant un bon moment silencieuse, je me pince à nouveau la lèvre, ne sachant pas si c’était le bon moment pour le lui dire sauf que je ne pouvais pas garder ce secret comme ça, trop longtemps… « Enzo.. » Tournant mon corps, je lève la tête pour mieux le regarder puisqu’il était deux fois plus haut que moi. « En fait… J’peux pas garder ça trop longtemps pour moi. J’ai été à Londres pour… Mon cancer. »

Lorsqu'elle te dit que le vol l'a fatiguée, tu grimaces légèrement. Tu sais très bien que l'avion ce n'est pas forcément ce qui a de plus amusant. Tu en fais souvent les frais lorsque tu rends visite à ta famille en Allemagne et d'ailleurs, cela fait un petit moment que tu n'as pas été là-bas. Tu n'as pas pu y aller lors des fêtes, il serait peut-être temps que tu passes quelques jours chez tes parents, tout le monde serait heureux de te revoir. Peut-être moins d'apprendre qu'une fois de plus, t'as laissé tomber tes études et que maintenant tu te retrouves sans emploi. Tu rigoles ou quoi ? Je suis facile à vivre voyons ! Tu sais très bien qu'elle disait cela pour te taquiner et t'étais content de voir qu'elle rentrait dans ton jeu sans pour autant prendre la mouche. Tu prends une cuillère dans un tiroir et commence à mélanger les oeufs dans la poêle tandis qu'Adria s'occupe des oranges comme tu lui vais suggéré. Tu m'obéis, c'est bien ça. Tu ris doucement avant que le silence s'installe entre vous. Tu comprends très vite qu'elle a quelque chose à te dire et qu'elle est train de se demander comment te l'annoncer. Lorsqu'elle t'appelle par ton prénom, tu te tournes vers elle, un regard inquiet s'installant sur ton visage lorsque tu croises son regard. Lorsqu'elle lâche la bombe, tu la regarde un instant sans rien dire, bouche bée. Qu... Quoi ?! Tu ne sais pas quoi dire.. T'aurais envie de la prendre dans tes bras, la rassurer comme tu le peux mais tu ne fais rien de tout ça. Vous vous connaissez à peine, tu ne voudrais pas faire quelque chose de déplacé.. Cancer de quoi ? Tu glisses un main sur son bras, caressant ce dernier. Dis-moi que c'est pas trop grave ? Ça va être pris en charge à temps au moins ?! Tu viens tout juste de te réconcilier avec elle, tu n'as pas envie de la perdre.

Enzo n’était pas dupe, il était au courant que quelque chose clochait et que le jeune homme allait forcément savoir que ce n’était pas que le vol qui m’avait fatiguée. Sauf qu’en lui faisant allusion à son comportement, sa réaction me faisait rigoler un peu… Bon, nous n’avions pas pris la peine de nous connaître tous les deux puisqu’il m’avait fait beaucoup de mal mais aujourd’hui, les choses semblaient devenir meilleures qu’avant. « Ça c’est parce que je ne te connais pas énormément. » Sauf qu’en commençant à m’occuper des oranges, Enzo sortit une phrase qui me fis tourner la tête vers le jeune homme, fronçant quelque peu les sourcils. C’était une réaction que je n’appréciais pas vraiment sauf que j’étais au courant que le beau blond avait dit ça rien que pour m’emmerder mais pour rire. Bon, son sens de l’humour restait à désirer sauf que j’aimais mieux ne pas entrer dans son petit jeu. Continuant ma tâche, j’étais en train de penser à comment j’allais devoir lui dire pour mon cancer, ça allait être difficile pour moi et je ne pouvais pas rester muette jusqu’au temps de manger. Me pinçant la lèvre, je me retourne avant de le regarder en faire de même lorsque je nommais son prénom. Voilà, la bombe fut larguée et mon regard se jeta vers le sol, ne sachant pas comment réagir quand il était sous le choc face à cette nouvelle. « Du sein… » Enzo me posait certaines questions sauf que ma tête était tellement grosse à cet instant que j’en oubliais ce déjeuner que nous étions en train de préparer tous les deux. Tandis que sa main vint à caresser mon bras, un long frisson parcourut mon corps à cet instant même… « J’en sais rien Enzo… J’dois commencer mes traitements dans peu de temps et j’suis morte de trouille. » Oui, ça me faisait peur… Ne plus revoir mes proches, ne plus voir personne puisque j’allais mourir si les traitements ne fonctionnaient pas. Me mordillant la lèvre, je sentais une larme rouler contre ma joue que je balais avec mon doigt. « Désolée, j’voulais pas gâcher ce déjeuner.. »

Tu ne t'attendais pas du tout à ce qu'elle te dise ça. Sur le coup, tu ne savais pas vraiment comment réagir. T'étais resté un moment là, sans rien dire. Juste à la regarder, la bouche grand ouverte face à ce que tu venais d'apprendre. Tu ne la connaissais pas vraiment pour le moment mais mine de rien, elle était fort attachante la petite. Pourtant votre relation avait plutôt mal commencée mais maintenant que les choses s'arrangeaient entre vous, tu ne voulais pas que ce genre de chose lui tombe dessus. A vrai dire tu ne souhaiterais ça à n'importe qui. C'est pas possible.. Tu secoue la tête tout en glissant une main dans tes cheveux. Tu n'arrives pas à y croire, peut-être qu'il s'agit d'une mauvaise blague ? Mais non, la larme qui coule le long des joues d'Adria te confirme qu'il ne s'agit pas d'une blague du tout. Tu soupires et sans même contrôler réellement ton corps, tu t'approches d'elle pour la prendre dans tes bas. T'as envie d'être là pour elle malgré le fait que tu ne la connais pas tant que ça. Même si on ne se connait pas tellement, j'suis là pour toi tu sais ? Je te dois bien ça après ce que je t'ai fais. Tu caresses ses cheveux d'une main tandis que ton autre main entoure sa taille. Tu ne gâches rien du tout Adria, j'suis content que tu m'en parles.. Tu n'est pas doué pour consoler les gens, pas du tout même, mais t'essaye de trouver les mots justes. Ce qui n'est pas forcément évident. Mieux vaut ne pas y penser pour le moment, d'accord ? Profite de l'instant présent. Profitons de cette matinée tous les deux.. Tu n'as pas envie de la voir triste, tu veux la voir sourire, la voir heureuse. Donc je suppose que la tête que tu faisais en arrivant n'était pas vraiment dû au vol.. Je comprends mieux maintenant.

Ce qui est étrange là-dedans, c’est que moi et Enzo avions partis sur de mauvaises bases tous les deux et me voilà en train de lui dire que j’avais cette maladie, ce cancer me rongeait de l’intérieur depuis ce week-end quand j’ai appris la nouvelle… Laissant échapper une première larme couler contre ma joue, je la chasse du revers de ma main, essayant de garder mon contrôle face au beau blond se trouvant en face de moi. Il s’approche donc de moi, enroulant mes bras autour de mon corps. En profitant pour coller ma tête contre son torse, je laisse échapper un petit soupir par la suite. C’était bizarre, mais je me sentais bien dans ses bras, j’avais l’impression de tout oublier en une fraction de seconde mais ça, il n’allait pas le savoir. « Merci Enzo, c’est gentil… » Sauf que je me sentais mal de devoir gâcher le déjeuner que l’habitant s’était donné tant de mal à faire pour moi et pour oublier comment il avait été odieux avec moi. Hochant la tête, ce dernier voulait tenter d’oublier ce qui venait de se passer et c’est normal parce que je voulais la même chose. « Oui, t’as raison… » Tentant de lui faire un petit sourire, je relève la tête, dégageant une mèche de mes cheveux qui se posait sur mon visage. Sans vraiment contrôler mes gestes, je me mets sur la pointe des pieds pour venir nicher un baiser contre sa joue. « Merci beaucoup Enzo d’être présent pour moi. » Oui, c’est une bonne chose puisque je n’avais pas envie de passer un déjeuner dans les pleurs à cause de mon cancer.