Invité
est en ligne
Invité
► Si tu ne décides pas de ton destin c'est ton destin qui décide pour toi.Me voilà donc devant mon miroir, contemplant ce qui me ressemble. Je suis maigre à faire peur et mes cheveux sont toujours de plus en plus courts à cause de la chimio. Je prends une bouteille d’alcool avec une étiquette de couleur verdâtre sur une étagère comportant d’autres bouteilles d’autres couleurs tout aussi déprimantes les unes que les autres ; j’ouvre la bouteille que je tiens et me met à boire goulument. Pour quoi moi, hein ? J’ai fait quoi de mal pour mériter ça . Dites-le-moi ? Il y a environ 2 heures, je passais des tests à l’hôpital de Cambridge et recevais ma perfusion semi-mensuelle, quand le docteur Hartmann m’a annoncé qu’il ne me restait plus que cinq ans à vivre. Dans cinq ans, j’aurais vingt-quatre ans. Elle va se résumer à quoi ma vie pendant cinq ans ? À attendre ma mort pendant que les autres vont tomber amoureux, faire des enfants, se marier et tout un tas de choses que je ne pourrais jamais vivre ? Je serre plus fort la bouteille dans ma main et en bois la dernière goutte. La bouteille étant vide, je la fracasse contre mon miroir et qui éclate en plein de petits morceaux. Je passe mes mains sur mon visage trempé de sueur et sens la chaleur de la haine monter en moi. Je deviens hystérique de me met à frapper dans tout ce qui est cassable, au point d’en avoir les mains pleines de sang et toutes écorchées. J’ai l’impression de sombrer tout au fond de moi-même et que tous mes pires souvenirs remontent à la surface. Rapidement, j’attrape une autre bouteille et me mets à boire, encore et encore. L’alcool, n’a jamais été mon refuge jusqu’à présent mais ce soir est exceptionnel. Je ne comprends pas pourquoi tout ce qu’il y a de plus mal au monde tombe sur les gens qui ne demandent rien. Pourquoi dois-je rester là, à attendre sans rien faire ? Je lance la bouteille vide qui s’écrase dans le mur, s’ajoutant aux débits de verres sur le sol. Au-dessus de mon miroir se trouve dans un placard à médicament, pour la plus part dangereux si on les prend à trop grande dose. Je fouille donc dedans et jette les boîtes inutiles au sol. Un bruit fort résonne dans la chambre, je me retourne et lance un regard mêlant la honte, la haine, la peur et la colère à la personne qui vient d’entrer. Je me retiens de fondre en larmes et mes jambes sont prêtes à se dérober sous moi, mais je n'arrive pas dire un seul mot.
△everleigh(Invité)