Did you really save me ? (minna)

Bambi secoua légèrement la tête de droite à gauche, tandis que Minna semblait sauter sur l'occasion pour la faire douter plus encore. Non ce n'est pas ça du tout. Mais ce serait trop long à t'expliquer et je ne suis pas certaine d'avoir vraiment envie... admit-elle, n'ayant pas envie d'expliquer non plus le pourquoi du comment de sa maladie, des risques, du fait qu'elle pouvait très bien disparaître du jour au lendemain en laissant Maxence tout seul avec les jumeaux... voilà la raison principale de ses doutes. Non pas vraiment de son instinct maternel, développé depuis des lustres. Mais Minna ne voudrait certainement pas l'écouter et de toute manière, il s'agissait là d'une conversation bien trop personnelle. Je vais t'en demander une, maintenant que ta tête est comme neuve ! reprit-elle d'une voix plus douce en allant chercher aussitôt une nouvelle chemise pour la demoiselle. Une fois de retour, elle la lui tendit pour mieux s'allonger sur son propre lit, vraiment fatiguée. Je ne sais pas toi, mais perso je vais essayer de dormir un peu... admit-elle d'une voix lointaine, fermant déjà les yeux, sans imaginer que le lendemain, Minna serait déjà partie à son réveil...

En écoutant parler ma voisine de cet instant qui arriverait certainement plus vite qu’on arriverait à l’imaginer, je pouvais sentir une détresse particulière dans sa voix. Quand elle avouait ne pas avoir envie de parler de ça, j’imaginais pas tout de suite, et pas avec moi. Je n’insistais pas en laissant couler jusqu’à ce qu’on en termine avec ma blessure superficielle à la tête.

J’étais devenue trop vulnérable pour me sentir à l’air, même ma chemise trempée m’insupportait et je gratifiais ma colocataire pour la soirée d’un sourire franc lorsqu’elle faisait un effort pour m’en trouver une propre et sèche. C’était bête, mais en enfilant la nouvelle chemise je me sentais déjà un peu moins angoissée.

- Merci Bambi !

C’était un merci qui venait du cœur, et sans la bousculer d’avantage, je la regardais finalement s’endormir d’une façon paisible. C’était comme si Morphée était venu avec son sable magique pour endormir la jolie maman aux paupières lourdes. Elle sombrait dans le sommeil, et je soupirais en observant le spectacle. Je me penchais pour l’embrasser sur le front d’une façon discrète.

- Dors bien.

Je ne sais plus quoi penser d’elle, c’était tellement bizarre comme relation. Alors je la laissais là, retournant dans la salle de bain pour récupérer mes vêtements, finalement je me rhabillais pour quitter la chambre d’hôpital. J’allais directement me présenter au commissariat en laissant mes coordonnées pour régler le tout à la sortie de la brune. Maintenant je n’avais plus qu’à convaincre les policiers que j’avais agis seule, et que j’étais innocente. Bambi ne saurait jamais rien de ces accusations infondées qui pouvaient porter sur nous.