We all need someone to stay ∴ KALILY

« Nouvelle-Zélande. » J’esquisse un sourire amusé. « Oui, ça je sais. Mais d’où plus précisément? » Je veux savoir où tu es né Kale, où tu as grandis, ce genre de chose. C’est tout bête, mais au fond, on n’a jamais vraiment prit le temps d’avoir ces discussions banales tous les deux. Certes, on a appris à se connaitre un minimum, mais sans plus. Au fond, c’est une des choses qui manquaient selon moi à notre relation pour qu’elle aille plus loin. Toi, t’as tout de suite eu le coup de foudre alors que moi, j’avais besoin de te connaitre d’avantage, de te côtoyer plus souvent, ce genre de chose. « C'est prêt dans combien de temps ? » Je jette un regard à mes plats derrière et reporte mon attention sur toi. « Dans quelques minutes, on peut mettre la table si tu veux bien me donner un coup de main. » Non pas que j’en ai réellement besoin, mais ça nous occupera les mains.

Je souris, en fait ça me touche qu'elle prenne la peine d'en apprendre un peu plus sur moi, c'est un bon début qui annonce une soirée plutôt posée et tranquille mais je le sais qu'entre elle et moi, tout peut rapidement partir que ce soit bien ou mauvais alors je reste sur mes gardes. A Wellington, la capitale. Du coup ça va, je ne suis pas trop dépaysé. Que je dis en riant, même si enfant, je n'ai pas été accro aux sorties, jeux vidéos et autre technologie comme aujourd'hui. Ça a toujours été sport, sport et sport dans ma vie depuis que je suis né. Bien sûr. Puis, je trouve les assiettes et autres couverts dans un placard, je sors tout en double et m'en vais les poser sur la table. Et toi, tu as grandi où Lily ?

« A Wellington, la capitale. Du coup ça va, je ne suis pas trop dépaysé. » J’esquisse un sourire, rêvassant sur une vie dans laquelle j’aurais eu la chance de naitre dans un pays différent et de voyager. Malheureusement, ma vie n’est pas aussi glamour. Je propose qu’on mette la table en attendant que le diner soit prêt et tu t’occupes des couverts alors que je sors une nappe pour couvrir la table ainsi que quelques chandelles pour mettre au milieu de la table. J’aime bien créer une petite ambiance et j’adore les chandelles alors.. « Et toi, tu as grandi où Lily ? » Je relève la tête après avoir allumé la dernière. « Ici, à Boston. Pas très original hein? Enfin, pas dans le centre-ville de Boston à proprement parler, mais tout près, à Somerville. » Je retourne au fourneau et reviens vers la table pour emplir nos assiettes. « Alors au menu ce soir, steak, riz au jasmin et carotte glacée au miel. Bon appétit.* » Plutôt fière de ce repas tout simple, je viens finalement m’assoir, prête à manger.

*elle le dit en français.

Je la regarde allumer les chandelles qu'elle vient d'installer, je ne comprends pas pourquoi elle met cela, j'ai l'impression d'être à un dîner romantique alors que ce n'est pas censé être le cas. Joue-t-elle encore avec moi ? Une nouvelle fois ? Je n'ai clairement pas envie de tomber dans son piège. Soit, je préfère ne rien dire, lui retournant juste la question d'où elle vient. Je suppose que tu as déjà voyagé quand même ? Je ne la vois pas être restée ici toute sa vie, on s'est rencontrés au Laos, ce n'est pas comme si elle n'a jamais voyagé déjà. M'asseyant près de la table alors que la brune ramène la nourriture. Ça m'a l'air délicieux, j'ai hâte de goûter ! Bon appétit à toi aussi. Je ne savais pas qu'elle parlait français, contrairement à moi qui ait déjà du mal avec l'anglais.

Tu me regardes avec un drôle d’air alors que j’allume les chandelles et je me contente de faire comme si de rien n’était puisque c’est un peu le cas. C’est mal si j’ai envie d’avoir une ambiance sympa pour oublier les deux dernières semaines qui ont été particulièrement éprouvantes pour moi sentimentalement parlant? Ça ne signifie pas que ce diner est soudainement romantique, seulement qu’il est aux chandelles. « Je suppose que tu as déjà voyagé quand même ? » J’hoche la tête. « Oui, avec l’école principalement. » Ma famille n’a jamais été très forte sur les voyages, avec trois enfants, j’imagine que c’est normal. Bref. Je sers le repas et m’installe à la table, prête à manger. « Ça m'a l'air délicieux, j'ai hâte de goûter ! Bon appétit à toi aussi. » Je souris et mange une carotte en te regardant. « Tu parles le français? » Puisque tu as compris ce que j’ai dit, je suis curieuse. « Ou alors t’as simplement déduis vu le contexte? » Je rigole un peu.

Qu'est-ce-que je peux dire de toute façon ? Il n'y a rien, je suis au courant que Lily ne veut rien avec moi, que ça n'ira jamais plus loin que de l'amitié ou du sexe entre nous. J'aurai voulu plus, elle le sait, j'ai des sentiments plus profonds à son égard, elle le sait. Rien n'a changé. Nous sommes toujours de pseudos-amis. C'est avec l'école qu'elle a le plus souvent voyagé, j'hoche la tête discrètement pour lui montrer que j'ai bien entendu ce qu'elle m'a dit. Puis, nous commençons à manger, elle me demande si je parle le français. Pas du tout... J'ai juste déduit, tu le parles couramment toi ? Que je demande curieux, avant d'ajouter : Je parle que maori, russe et italien couramment... C'est tout. Et, c'est déjà beaucoup même.

Je te fixe en continuant de manger lentement. « Pas du tout... J'ai juste déduit, tu le parles couramment toi ? » Je souris cette fois, sentant stupidement mes joues s’empourprer. « Oui, je le parle couramment. » Depuis des années en plus puisque j’ai appris au lycée. J’ai toujours trouvé cette langue particulièrement belle alors c’est pour ça que j’ai voulu l’apprendre à la base. « Je parle que maori, russe et italien couramment... C'est tout. » Je joue un peu avec ma nourriture dans mon assiette, c'est très impressionnant en fait. « Italien? C’est carrément sexy cette langue… tu me diras un truc un de ces quatre? » Je continus de manger, me concentrant tantôt sur la nourriture, tantôt sur toi. C’est fou ce qu’on en apprend à simplement faire la conversation. J’ai l’impression que, cette conversation justement, on aurait dû l’avoir des mois plus tôt. Qui sait, si ça avait été le cas, peut-être qu’on en serait pas à ce point tous les deux. Peut-être que j’aurais dit oui lorsque tu m’as demandé d’être ta petite amie. Au lieu de quoi j’ai plutôt l’impression de te faire du mal chaque fois qu’on se voit.

Le français est une belle langue, une langue que j'aurai bien aimé apprendre au lieu du russe par exemple. Je me demande encore ce qui m'a pris d'apprendre le russe, une langue qui n'a pas du tout le même alphabet. Le langage cyrillique tout ça, mouais. Je mange tranquillement, alors que tu m'avoues que parler italien, c'est très sexy, me demandant par la même occasion si je pourrai te dire quelque chose dans cette langue un de ces quatre. Je finis ma bouchée avant de te regarder. Qu'est-ce-que tu veux entendre ? Moi, j'ai l'impression de tomber dans le piège à nouveau, de ne jamais pouvoir m'en sortir. J'ai juste envie d'oublier les sentiments que j'ai pour elle, mais je n'y arrive pas. Peut-être que je n'en ai pas l'envie, c'est tout. Tu es magnifique, ce soir Que je dis en italien.

« Qu'est-ce-que tu veux entendre ? » Je secoue négativement la tête en haussant les épaules. « J’en sais rien… ce qui te viens à l’esprit. » J’attrape ma coupe et y trempe les lèvres, te fixant un moment par-dessus le rebord avant de boire une gorgée et de la reposer sur la table devant mon assiette. « Sei bella stasera» Je souris malgré moi en penchant un peu la tête sur le côté. Je n’ai pas compris ce que tu viens de dire, mais c’était tout bonnement sensuel. « Ce qui veut dire? » Je me mordille la lèvre, curieuse. Au fond, tu pourrais me dire n’importe quoi, je ne le saurais pas. Mais je crois avoir compris l’essentiel. Il n’y a pas beaucoup de différence entre bella et belle après tout.

Qu'est ce que je peux lui dire ? Je ne sais pas, j'attends, je réfléchis pas vraiment longtemps pour lui dire ce que je pense réellement dans la langue italienne. Qu'elle est tout bonnement magnifique ce soir, surtout que je ne l'ai pas complimenté sur sa tenue. Je bois mon vin d'un coup, je la regarde se mordiller la lèvre inférieur, chose qui m'excite plus qu'autre chose. J'adore quand elle fait ça, je m’humecte les lèvres avant de lui répondre. Que tu es belle. La plus belle. Bon, j'ai rajouté la fin, j'ai exagéré mais ce n'est pas comme si je ne le pense pas. Et je ne sais pas pourquoi, ma main vient traverser la table pour se poser sur la tienne. Je craque à nouveau... Mon regard qui se plonge dans le tien.