We all need someone to stay ∴ KALILY

Malgré tes révélations récentes et l’effet étrange que ça eu sur moi, je ne peux m’empêcher de penser que tu as mis ta vie en danger pour moi. Plusieurs ont eu des défis –si on peut appeler ça comme ça- à faire et, bien que certain aient refusé de se prêter au jeu, toi, tu n’as pas hésité une seule seconde à te jeter dans la gueule du loup et je ne peux tout simplement pas faire comme si de rien n’était. C’est énorme et, même si je sais que ce sont tes sentiments qui t’y ont poussé, qui sait si ça aura eu, au final, un poids majeur dans cette histoire. Peut-être que, grâce à ces personnes comme toi qui ont joué le jeu, nous avons été libéré plus tôt.. qui sait.

Quoi qu’il en soit, je t’ai finalement proposé de venir à la maison pour que je te cuisine un truc et je réalise que je n’ai encore cuisiné pour personne. Ni Lenny, ni Pluton… t’es le premier chanceux –ou malchanceux- qui goûtera à ces plats inspirés de la cuisine de ma mère. Les cheveux remontés dans un chignon lâche et un tablier sur le dos pour éviter de salir mes fringues, je m’active lentement dans la cuisine de mon nouvel appartement lorsque j’entends cogner. Je vais ouvrir, vérifiant encore et toujours par le judas pour m’assurer de connaitre la personne de l’autre côté de la porte et souris en te voyant. « Hey… entre. »

Ce n'est clairement pas la super idée de l'année que j'ai eu d'accepter de dîner avec Lily ce soir là, mais étrangement j'ai ce besoin de la voir, d'être rassuré qu'il s'agisse bien d'elle. Qui plus est notre dernière entrevue ne s'est pas forcément très bien passé, j'ai vraiment envie d'arranger les choses avec elle, qu'on passe une bonne soirée entre amis. Même si je lui ai avoué mes sentiments, je ne peux pas m'empêcher de penser que nous ne sommes qu'amis, c'est tout. Rien d'autre. Avant de me rendre à son appartement, j'achète une bouteille de vin. Je ne sais pas du tout s'il s'agit d'un bon cru ne m'y connaissant pas du tout là-dedans mais le vendeur m'a un peu vendu du rêve avec cette bouteille alors que j'arrive enfin, je toque à la porte et Lily m'ouvre. Je la vois face à moi, cette sensation est étrange, mon cœur bat tellement vite. Un sourire s'affiche sur mes lèvres alors que la brune m'invite à rentrer, ce que je fais. Et tu vas bien ? Que je lui demande avec un sourire affiché sur mes lèvres, trop heureux de la voir.

Je referme derrière toi, m’assurer de bien verrouiller et me repositionne pour te faire face. « Et tu vas bien ? » Je te rends ton sourire. « Oui, ça va… et toi ? » Je sais que tu fais probablement référence à l’enlèvement. Que, comme tous les autres, tu veux savoir comment je me sens, comment je le vis, ce qu’ils nous ont fait –ou pas fait- durant notre séquestration. Mais la vérité, c’est que j’en ai marre de répété la même chose à tout le monde. Je vais bien, c’est l’essentiel. Alors je m’en tiens à ça. J’ai bien d’autres soucis dans ma vie pour m’attarder à une histoire qui aurait pu mal virer, mais qui s’est au final très bien terminé. « Entre, fais comme chez toi. » Dis-je finalement en retournant à mes fourneaux.

Bien sûr que je veux m'assurer qu'elle aille bien, après tout elle a été capturer par des ravisseurs, je ne sais pas comment ça s'est passé pour elle là où elle a été séquestré. J'ai eu peur pour elle, mais sa réponse me fait comprendre que c'est un sujet qu'elle préfère ne pas du tout aborder. Ça peut aller... Enfin, le plus important c'est qu'elle aille réellement bien, qu'aucun mal ne lui a été fait. Je me demande si c'est grâce à ce que j'ai fait, je l'espère, évidemment. J'entre dans l'appartement de la Dunster, regardant un peu la décoration alors qu'elle est retournée dans la cuisine. Ca sent bon, qu'est-ce-que tu as préparé ? J'essaye de faire la discussion, je n'ai pas envie qu'un malaise s'installe entre nous surtout après ce que je t'ai avoué récemment.

« Ça peut aller... » Je le sens le malaise, il est palpable. Mais que suis-je censé faire exactement? Je suis une femme forte qui n’aime pas s’apitoyer sur son sort alors il est clair que je ne vais plus chialer pour cette histoire maintenant que c’est fini. Pourtant, j’peux pas m’empêcher de penser qu’il y a peut-être autre chose aussi en-dessous de tout ça… Ces sms échangés peut-être. Cette révélation. Enfin, c’est pas comme si je ne savais pas déjà pour tes sentiments, mais de savoir que tu te l’es finalement avoué à toi-même pour apparemment passer à autre chose? J’sais pas, j’ai un peu de mal à y croire complètement. Qu’importe, si je t’ai invité, c’est d’abord et avant tout pour te remercier et aussi parce que je détestais particulièrement la manière dont nous nous sommes quittés la dernière fois. « Ca sent bon, qu'est-ce-que tu as préparé ? » Je te jette un regard par-dessus mon épaule et esquisse un sourire. « C’est une surprise. » Je reporte mon attention sur mon chaudron et touille son contenu. « Les coupes son dans l’armoire juste à côté de moi si tu veux nous verser du vin.. »

Que ce soit de parler de son enlèvement ou de mes sentiments, ça ne changera en rien la soirée. Je ne veux pas me prendre la tête avec Lily, simplement rattraper le temps que nous avons perdu depuis notre dernière dispute et sa séquestration. Peut-être qu'elle a des choses à me dire, je ne sais pas si je peux tout entendre de sa part mais je peux au moins faire l'effort. Curieux, je lui demande ce qu'elle a préparé à dîner mais c'est une surprise apparemment, au lieu de ça, elle me demande de nous servir du vin. Avec un sourire, je m'attelle à la tâche en sort deux verres à vin et y sert le nectar rouge. Tiens. Que je lui tends, sans regarder ce qu'elle prépare. Tu as l'air bonne cuisinière, non ?

«Tiens. » Je me retourne et attrape la coupe en t’offrant un sourire sincère. C’est bon de passer une soirée tout ce qu’il y a de plus normal et ordinaire après les dernières semaines. « Merci. » Je porte la coupe à mes lèvres, prend le temps d’en sentir le nectar et y trempe finalement les lèvres pour goûter. «Tu as l'air bonne cuisinière, non ? » Je me mordille l’intérieur de la joue. « Les apparences sont probablement trompeuses. » Je ris un peu en secouant la tête. « En vérité, mon petit frère est cent fois meilleur que moi, mais je me débrouille alors ça va. » Je prends une vraie gorgée de vin cette fois et demande ensuite : « Et toi, tu cuisines? »

Je lui tends la coupe de vin que nous buvons et il s'agit d'un bon cru en effet, un peu trop sucré à mon goût mais j'apprécie. Toujours dans la curiosité, je lui demande si elle est plutôt bonne cuisinière, elle m'avoue que son jeune frère est meilleure qu'elle mais qu'elle pense se débrouiller. Je te dirai ce que j'en pense alors... Avant qu'elle ne me retourne la question. Des pâtes ça compte ? En fait, je sais cuisiner les plats de chez moi sinon...Voilà. Que je réponds en souriant, je bois à nouveau de mon verre de vin. Je te ferai goûter un jour ? Si elle est d'accord pour me revoir après cette soirée, soirée qui pour l'instant se passe bien en espérant que cela continue ainsi. J'ai un peu peur de la suite des événements.

« Je te dirai ce que j'en pense alors... » J’esquisse un sourire et hoche la tête. « Tu dois être complètement honnête alors! » Parce que c’est pas avec des faux compliments que je pourrai m’améliorer en fait. Pire, je ne saurai jamais que mes plats sont carrément dégueulasses si on ne me dit rien. Je te retourne la question, curieuse de savoir si tu es de ces mecs qui sont carrément pro dans une cuisine ou plutôt de ceux qui se nourrisse aux nouilles instantanées la plupart du temps. « Des pâtes ça compte ? En fait, je sais cuisiner les plats de chez moi sinon...Voilà. » Je souris, c’est sympa de savoir que tu as une appartenance à tes origines. « Je te ferai goûter un jour ? » Je te fixe un moment, consciente que ça sous-entend qu’on se revoit. Après tout, j’ai toujours voulu qu’on reste amis, non? « J’aimerais beaucoup. Tu viens d’où déjà? » que je demande tout bonnement, contente de voir qu’on peut avoir une conversation sans se prendre la tête.

Forcément, ça pique un peu. Je me rends compte que nous n'avons pas vraiment appris à nous connaître en détail bien qu'elle me connaît, elle ne doit pas savoir quelle est ma couleur favorite ou mon plat préféré. Des choses toutes bêtes me faisant penser que moi-même je ne connais pas tout d'elle. Nouvelle-Zélande. Bien que, je me dis qu'on apprenne à faire réellement connaissance dans les moindres détails, j'ai peur que ça me fasse continuer à éprouver des sentiments plus fort à son égard. Être ami avec Lily me semble compliqué, mais malgré mon honnêteté, je n'ose pas le lui dire. Quoiqu'elle sache déjà ce que j'en pense puisque nous avons déjà eu cette discussion par le passé. C'est prêt dans combien de temps ? Demande-je, sentant la faim qui crie famine déjà.