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agaling - under water

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Le froid prend possession de lui, il sent bien que son corps ne répond plus comme avant, qu’il a des difficultés à rester éveillé. Mais il s’en fiche. Il est bien là. Dans un état paisible, calme, silencieux. Même le bourdonnement dans ses oreilles devient une berceuse, l’emmenant peu à peu vers une inconscience salvatrice, vers un endroit calme et doux, vers une libération tant attendue. Il ne laissera personne en pleur derrière lui, personne de triste. Il a fait sa vie, minablement. Il a blessé trop de personne, a laissé tombé trop de fois pour qu’on s’étonne de son départ. Pour qu’on s’étonne qu’il laisse tomber, qu’il baisse la garde et commette l’irréparable. Ses veines ouvertes, le sang coulant à flot sur le carrelage immaculé de la salle de bain. Il est comme une marionnette, incapable de bouger plus, incapable d’émettre le moindre son. Il est seul, plus seul que jamais et il valait mieux en fait. Il avait mérité son sort. Il avait mérité de tomber aussi bas. Il lui a fait du mal, plutôt deux fois qu’une. Il a été sa faiblesse tout du long, il a été celui qui la rendait faible, la faisant devenir une paria devant les autres. Il pensait encore à elle, dans son agonie infinie, il pense toujours à elle. A Agathe. Sa meilleure amie, son amoureuse, sa fiancée. La mère de son enfant. La personne qu’il pensait parfaite pour lui. Mais non. Il n’est pas parfait pour elle. Il est cassé, brisé, son esprit n’est qu’un puzzle incomplet, incompréhensible. Un amas de pièces les unes sur les autres qui laissent des trous béants à certains endroits mais que rien ne peut boucher. C’est l’esprit d’Aisling. Son esprit aussi étrange que lui. Aussi bizarre. Incompris. Aisling a toujours vécu une vie de paria. Peut-être que là haut, ou en bas, il sera parmi les siens. Parmi ceux qui ont un esprit incompréhensible mais un coeur aimant malgré tout. Il pense à sa mère, son père, il y pense et se dit qu’au final, ce sera peut-être un soulagement pour eux, ce sera peut être une délivrance après plus de vingt ans de galère à devoir gérer le jeune homme. A devoir gérer ses crises, ses dépressions, son hyperactivité, sa concentration fragile. C’est comme ça. Il pense comme ça. Pourquoi le faire autrement. Il entend brièvement son nom, un cri peut-être mais il ne sait pas trop. Le bourdonnement dans ses oreilles est fort. Très fort. Il étouffe tous les bruits autours de lui. Ses bras se lèvent, mais il est trop faible pour résister. Il ne veut pas. Il sent bien une pression, une douleur vive alors que des doigts glissent sur sa peau ouverte et béante. Il a envie de crier de douleur, mais il ne peut pas parce qu’il n’a plus aucunes forces. Ses yeux sont fermés, mais il sent encore l’odeur si particulière d’Agathe. Cette odeur qu’Aisling a mémorisé par coeur. Son parfum préféré, sa signature. Celui dont elle ne se sépare jamais. Le jeune homme la connaît par coeur. Il entend ses pleurs, mais ne peut rien faire. Il l’entend le supplier de ne pas mourir. Il l’entend le supplier de rester en vie. Sa promesse. Sa promesse d’être toujours là. Il entrouvre les yeux, difficilement. Ses yeux verrons sont ternes mais il voit Agathe, il la voit comme pour la première fois. Il la voit, avec les larmes qui coulent à torrent sur ses joues porcelaines. Il la voit, et il tient, il ne la quitte pas du regard. Jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Jusqu’à ce qu’il ferme les yeux avec l’idée qu’il ne les ouvrirait plus jamais.

Le lendemain matin ; hôpital du Laos – La lumière se fait forte. Trop forte. Il a envie de mettre ses mains sur ses yeux, mais il n’y arrive pas. Une douleur forte se fait sentir au niveau de ses poignets, et ils semblent attachés quand des espèces de menottes en fourrure. Il ouvre les yeux d’un coup. Déboussolé. Perdu. Il cherche un repère, mais le seul qu’il trouve, c’est les cheveux d’Agathe. Bruns ou blonds, il la reconnaît entre toutes. Et sa mère. Hélène. Les deux jeunes femmes, de chaque côtés du lit, une main tenant celle d’Aisling. « Mais qu’est-ce qui se passe ? » Il est perdu Aisling. Il ne reconnaît rien autours de lui. Sa mère semble la première à se lever d’un coup, sentant la main d’Aisling bouger. Agathe n’est pas loin derrière. Ses yeux embués, son maquillage qui a coulé, mais belle tout de même. Aisling regarde ses poignets, un peu de sang se fait voir. « Qu’est-ce que j’ai fait ? » Il est paniqué, il n’a que le souvenir d’avoir frappé dans le miroir et après, c’est flou. Après, il a occulté. Il ne comprend pas, mais le jeune homme se doute bien évidemment de ce qu’il s’est passé.
(Invité)