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Son esprit ne suivait plus. Il avait qu’une envie, s’enfoncer dans un trou et ne pas en sortir. Un extrême qui semblait impossible et pourtant, il le faisait Aisling. Son corps allongé dans ce grand lit luxueux qui lui était inconnu, une fiancée qui se battait contre le vent pour le faire revenir à lui, une pluie qui commençait à tomber au dehors, il s’enfonçait, petit à petit, dans une torpeur qui lui était propre, dans un univers qu’il ne connaissait que très bien. Quelques mois de lucidité avant qu’il ne replonge dans une espèce de dépression ou un je ne sais quoi qu’il ne contrôlait pas réellement. « Pourquoi je ne le serais pas ? Je suis un mec avec des maladies mentales incurables. » Il est malade Aisling et il le sait. Alors pourquoi nier. Pourquoi se dire que tout ira bien. Il est bien loin le Aisling qui avait de l’espoir à en revendre, qui avait envie que ça fonctionne, qui ne voulait vivre que d’amour et d’eau fraîche. Il n’était plus là parce qu’il avait perdu une once de lui en venant ici. Il ne sait pas ce que c’est, il sait juste qu’il n’est pas bien. Qu’il n’est pas comme il veut être. « J’en suis désolé. » qu’il lui répond. Il est désolé de lui infliger ça, d’être aussi faible, aussi brisé, aussi fragile. D’être un poids pour elle et non pas une force. Il a juste envie d’en finir afin de ne plus ressentir ce sentiment horrible qui ne cesse de le torturer. Il entend ce qu’elle dit mais il ne réagit pas. Il est comme coupé de la réalité, du monde. Il est comme une personne complètement étrangère à ce qu’il a l’habitude d’être. Il le sent bien mais ne peut rien y faire. Se tournant vers la fenêtre, il regarde la pluie tomber de l’autre côté. Il la regarde et se perd dans le dessin que les micro gouttelettes laissent sur les vitres parfaitement propres.
15 juillet – Il tourne en rond, complètement hors de contrôle. Il a déjà envoyé son ordinateur à travers la chambre, a fait tomber une lampe sur le sol et l’a brisé en milles morceaux. Son coeur bat la chamade et il a l’impression d’étouffer dans son propre corps. Emprisonné dans une prison de chair qui le rend fou, attendant une personne qui ne daigne pas venir. Il veut s’échapper de toute ça. Il veut partir et se rendre dans un endroit où il sait qu’il sera mieux. Il ne peut plus vivre ainsi, il ne peut plus vivre dans ce doute constant qu’il allait finir par être seul. Dans l’impression constante que sa vie ne menait à rien. Il l’attend, elle, celle qui le rend fou d’amour et de colère. Celle qui le rend aussi fragile que fort, aussi heureux que minable. Il a l’impression de mourir quand elle n’est pas là et d’étouffer quand elle l’est. Il a envie d’elle, constamment, mais n’arrive plus à la comprendre comme avant. Elle est censée être là depuis des heures et non, mademoiselle est injoignable. Des heures qu’il essaye de la joindre et rien, pas une seule réponse. S’arrachant presque les cheveux, il entend à peine la porte qui claque, mais il voit la jeune femme passer devant lui. « PUTAIN, mais t’étais où bordel ! » Il éclate. Il en a marre de toujours la voir le fuir, la voir partir quand il rentre dans une pièce. Il a l’impression qu’elle fait tout pour l’éviter alors qu’il n’a qu’une envie, que tout redevienne normal. Prenant ses bras dans ses mains, serrant un peu trop fort pour la mettre devant lui. Il est méconnaissable. La colère déforme ses traits et son corps vibre à cause de toutes les émotions qui le traversent.
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