Because you live my world has twice as many stars in the sky • Denleigh

C'était pas vos amis le soucis, pas le fait qu'ils sachent qu'entre vous y avait plus que de l'amitié, que y avait du sexe, parce qu'une bonne partie d'eux le savaient, de ta propre voix, ou s'en douté. A ce niveau là tu ne craignais rien, tu assumais complètement de coucher avec lui, avec ton meilleur ami. Personne avait a te dire quoique ce soit, tu fais ce que tu veux. Mais c'est vrai que tu l'avais souvent embrassé loin des regards indiscrets. Parce que t'étais pas le genre a te montrer de la sorte. Tu embrassais pas les hommes juste comme ça, dans la rue ou en public, ça voulait dire beaucoup déjà à tes yeux un si petit acte. Tu mettais donc les choses au clair, qu'il croit pas que le soucis venait de vos amis qui pouvaient savoir pour vous. Ils étaient tous les premiers a te pousser vers Denys en même temps. Il répétait donc les points 'clé' de cette discussion, afin de réduire les propositions et de faire le point. La suite, l'officiel et l'exclusif, ça entraînait une plus grande incompréhension en toi. Ou plutôt un point assez clair. Tu ne voulais pas qu'il y ait d'autres filles, juste roi. Et tu ne voulais pas d'autres gars. Mais la notion de 'couple' te faisait peur. Il avait re précisé qu'il n'y avait que toi, ce qui te fit du bien a attendre, mais t'emmêla un peu plus. Fatiguée de toi même, tu te posais sur un des tabourets, voyant bien qu'il approchait. Il cherchait encore a détendre cette embiance pesante, a te soutirer un sourire peut être. Et il était génial, car pour lui ça devait pas être facile, de te voir si hésitante, si perdue. Il devait appréhender chaque mots qui sortiront de tes lèvres. Il devait craindre de se faire une nouvelle fois rejeté par celle qu'il aime, mais il restait là, t'aidant comme il pouvait. Glissant même sa bière et te demandant ce qui te faisait tant peur. Attrapant la bière, tu y buvais une bonne gorgée, reposant celle ci sur le comptoir. Je te l'ai dit, de te faire du mal, de faire une connerie, de te perdre. Parce que t'avais jamais été vraiment une fille posée. Tu t'étais faite larguée toujours pour la même raison; ne pas t'attacher, ne pas y mettre du tiens etc etc. Peut être que tu te lasses, d'ouvrir mon coeur... Un mélange de tout ça qui te faisait peur. Il avait déjà réussi l'impossible, l'impensable, en prenant ton coeur. Alors quoi s'il prenait le reste et que ça se passait mal ?

M'approchant, lui offrant ma boisson en la voyant perdre un peu plus pied à mesure qu'on avançait dans cette conversation, si Y'a que le mot couple qui l'effrayait en soit on trouverait un synonyme. Le mot tabou imprononçable on ne le dirait pas. Je lui proposais avec détachement le terme de duo avant de lui faire préciser ses peurs. " On se fera pas de mal..." On. Moi je lui en ferais jamais. Et j'avais confiance en elle pour ne pas m'en faire. Elle craignait de faire une connerie; de me perdre. "Arrête hey..." Mes mains glisserent dans les siennes un instant et je répliquais : " T'es ma meilleure amie. On se connaît. Si on sent que ça le fait pas, on se le dit et on reprend comme avant ok ?" On ne serait jamais ses exs haineux qui se faisaient crasses sur crasses. Déjà j'arrivais pas à être en mauvais termes même avec celles qui m'avaient brisé le coeur alors je n'envisageais pas un seul instant une telle fin avec ma BF. " Je ne me lasserais jamais de toi. " Que j'assurais continuant de démonter ses craintes une à une. Et pour la dernière, celle d'ouvrir son coeur, je finis de m'approcher complètement d'elle pour venir lui murmurer au creux de l'oreille : "Ash, si je te dis que je t'aime c'est pas pour que tu te sentes obligée de me le dire en retour...  C'est juste pour que tu le saches..." Pas d'obligation de se livrer. Pas d'obligation tout court. J'avais juste envie qu'elle se lance, qu'elle arrête d'avoir peur rien qu'un peu. Je me détachais un peu pour plonger mon regard dans le sien en reprenant : "Laisse moi une chance. Laisse nous une chance."

Qui l'aurait cru qu'un jour, toi, Ashleigh Strauss, tu allais avoir une telle discussion ? Parce qu'en vingt deux ans, ça t'étais jamais arrivée d'être aussi peu sûre de toi. Pourtant, tu savais parfaitement ce que tu vaux, ce que tu veux ou ne veux pas, et tu utilisais ce tempérament contre les autres, parfois pour piétiner, rabaisser, ceux que tu jugeais qu'ils ne méritaient pas ta gentillesse, ta compassion. Mais là, t'étais dans un tournant que tu n'avais pas vu venir. Ou si, mais qu'ensuite tu avais été impuissante pour changer tout ça. Voilà pourquoi tu étais dans cette discussion avec Denys. Car il avait eut cet effet sur toi, que tu étais incapable d'expliquer. Pourquoi lui ? Pourquoi pas un autre ? C'était comme ça. C'était peut être ainsi que ça devait se passer. Car depuis le début, à votre première rencontre, y avait eut ce feeling bien présent. Cette complicité. Ces rires. Ces échanges si simples et faciles. Cette mise en colocation rapide. Dans tous les cas, tu étais bien devant le fait accompli. Il se demandait ce qui te faisait si peur, alors tu lui répondait, sincèrement, sur cette incapacité à savoir si t'allais pas lui faire du mal, faire une connerie, le perdre. Tes précédentes relations étaient des échecs, vrai, mais les autres t'avais jamais ressenti ne serait ce que le dixième de ce que tu pressentais pour le grec. Et ça, ça changerait beaucoup normalement. Il te rassurait donc que vous ne vous feriez pas de mal. Toi, comme lui. Il glissait ses mains dans les tiennes, continuant que si ça marchait pas, il suffirait d'en parler à l'autre et de repartir comme avant. Ça semblait si facile comme il le disait. Et il se laissait pas démonter, toujours d'autres arguments pour te prouver que c'était pas nécessaire de s'inquiéter autant. Il comptait pas se lasser. Et se rapprochant un peu plus, il t'assurait que s'il te dit qu'il t'aime, c'était pas pour en avoir un en retour, juste que tu le saches. Ton coeur tomba encore plus bas qu'il ne l'était. N'était ce pas fort de dire ça, qu'il t'aimait ? Pas trop le temps d'y penser, vu que ses yeux bleus croisèrent les tiens, te demandant de lui laisser une chance, de VOUS en laisser une. Fermant tes paupières un instant, tu étais plus que sur le fait accompli. Mais c'était trop tôt, trop rapide, pour donner une réponse aussi importante. Tu ne voulais pas jouer avec lui, accepter sous la précipitation, sous le moment, pour revenir en arrière. Car t'en était capable, tu le savais. Te levant de ton siège, tu plantains ton regard dans le sien, rapprochant ton visage pour poser tes lèvres sur les siennes. Doux. Léger. Mais très expressif. J'ai besoin d'y penser avant de te donner une réponse. Pas un oui, pas un non. Juste faire le point après cette discussion, après tout ce qui cogite dans ta tête. Et tu déposais encore un baiser sur ses lèvres, comme si ça risquait d'être le dernier, la dernière fois que tu goûterais à ses lèvres, à lui.

C'est tout doucement que je l'amenais cette demande : nous laisser une chance. Elle ne voulait pas que de l'amitié. Moi non plus. Elle ne voulait pas que du sexe. Moi non plus. Elle voulait de l'exclusif. Moi aussi. L'officialisation, le fait que d'autres le sachent pour nous, ce n'était pas un problème. Ni pour elle.  Ni pour moi. Alors oui. Si c'était qu'une question de mots, trouvons un synonyme. Ne soyons pas tatillons, lançons nous. Elle ferma ses paupières quelques secondes. Comme si elle aussi elle repensait à toute cette discussion. Je savais que ça faisait beaucoup. Cet aveu de sa part.  L'épreuve de me révéler toute la vérité sur ce qu'elle avait enduré. Suivi de cette mise au point sur nous. Le but c'était pas de la mettre mal à l'aise. Juste... d'avancer. Elle se leva alors. Son visage s'approcha du mien et elle m'offrit un baiser qui me laissa un instant perdu. Un baiser pour me faire taire ? Pour faire taire mes questions à notre sujet ? Elle finissait quand même par me répondre, me réclamant du temps pour y réfléchir.  "OK.  Vous avez une heure mademoiselle Strauss. Après je ramasse les copies. " Lançai-je taquin. Mes mains venant se poser sur ses hanches pour la garder tout près de moi alors que je reprenais  :" C'est pas une interro Ash. Je te l'ai dit." Et pas capable d'être sérieux cinq minutes je lui lançais :  "Et heuresement parce que t'as beaucoup de 'je sais pas' aux questions. T'aurais vraiment fini avec un D-"  Mes doigts resserrèrent doucement leur emprise pour l'empêcher de protester. " Prends ton temps je suis patient."  Précisai-je avec plus de sérieux pour le coup avant que ses lèvres ne se posent à nouveau sur les miennes.  Baiser que je prolongeais avec tendresse.  " Ok. Peut être que je t'aurais mis un C en fait." Souriais-je alors contre ses lèvres.

T'arrivais pas à être claire, à lui dire qu'il était pas seul, que toi aussi tu avais des sentiments pour lui. Ca voulait pas sortie. T'étais juste en boucle, le même disque qui se répétait. T'avais peur, de le perdre, de lui faire du mal. C'était vrai tout ça, mais t'avais aussi peur car t'as des sentiments, et que si ça foirait, si tu lui faisais du mal, si tu le perdais, tu le supporterais pas. C'était le premier, pour toi. Le premier pour qui tu ressentais ça, que tu ressentais quelque chose. Le premier qui faisait battre ton cœur, et de ce que tu savais, le premier c'était le plus dur. A oublier. A ne plus aimer. Ca t'était tellement jamais arrivé que c'était évident que tu en morflerais si tout foiré. Voilà ce qui te bloquait tant. Que ça augmente, que tu ressentes des choses encore plus fortes à son égard. Que tes sentiments se développent grandement. Que tu tombes complètement pour lui, définitivement, à ne plus jamais t'en relever. Il avait si bien réussi à te voler ton cœur qu'il n'allait pas le faire à moitié. Il allait tout prendre et ça ça te faisait flipper. T'as besoin d'y penser, à vous laisser une chance. De repenser à cette discussion, à tête reposée. Et c'est d'un premier baiser, que tu lui confie ce besoin. Denys le rigolo, celui qui sait qu'utiliser l'humour pour se défaire de tout sujet trop sensible, trop sérieux, le revoilà. Tu le regardes et te perds dans son regard azur. Jusqu'à ses yeux il est beau. Tu t'y perdrais volontiers dedans, éternellement. Tu t'en lasserais jamais de ce regard, de ces étincelles que tu aperçois. Etincelles qui te font demander si c'est toi qui les produisent... Et il continue, te sortant de tes pensées, de ton admiration devant sa beauté. Si tu avais été en interro, t'aurais eut un D vu ton absence de réponses aux questions. Malgré que t'étais perdue, déboussolée, il réussit à t'étirer un sourire, même un rire. Bordel, pourquoi il fallait qu'il soit si... génial, compréhensif, parfait ? Il était là, à te dire de prendre ton temps, à te laisser l'espace nécessaire, lui même ne sachant pas si ça serait un oui ou un non. Et il t'aidait déjà à faire ton choix, à réagir de la sorte. A être aussi merveilleux. Tes lèvres se posèrent ainsi à nouveau sur les siennes. Comme un dernier, ne sachant pas si tu en aurais droit à d'autres à l'avenir, puisque tout allait reposer sur ta décision, sur ce futur proche. Putain de futur qui allait vous séparer, au lieu de vous réunir... Un C seulement ? et tu revenais sur ses lèvres, pour augmenter ta 'note'. Pour y profiter encore, un peu. Y goûter une nouvelle fois et t'imprégner de ce que ça fait, de ce que ça déclenche en toi, de combien tu apprécies ça. Une façon qui t'aidera à faire le poids dans la balance...