Alekco \ Ghost on the dancefloor

• Et ouais, j'ai merdé. J'ai fauté. Je n'ai pas assuré. Enfin, de mon point de vue, car tout ce que j'ai fait, c'est tout à fait normal dans le sens où je suis célibataire. Je ne suis plus marié, je n'ai plus de copine, rien. Je suis seul, et si j'ai envie de me faire plaisir, j'en ai le droit dans la logique non ? Sauf que je ne sais pas, peut-être que pour le moment je ne me sens pas encore prêt, que pour le moment, je veux juste essayer de me relever. Coco, c'est la tentation, c'est la fille à ne pas approcher, c'est celle qui peu me faire succomber en un clignement de cil, j'avais déjà fauté une fois, pas une deuxième fois putain. "J'suis pas dégouté de te voir, j'suis dégouté de voir trente mecs se frotter sur toi." Car en soit, la voir me fait plaisir, on est dans un lieu publique et il n'y a pas une quantité folle d'alcool devant nous qui pourrait me faire chuter facilement. J'aime juste pas les images que j'ai vu, et qu'elle ne me demande pas de lui expliquer pourquoi, il n'y aura aucune explication, je resterais muet à ce sujet. •

T'as pas à chercher à savoir qui c'était. Tu t'es arrêtée à ce qu'on a pu te dire, la première fois. Il se serait cassé du jour au lendemain, sans prévenir, laissant sa femme et son gosse seuls. T'avais aucune idée de pourquoi et tu ne savais pas non plus pourquoi il était venu. Tu ne savais même pas non plus s'il était divorcé ou pas. Tout ce que tu savais c'est qu'il se comportait comme un célibataire. En soi, t'avais pas besoin d'en savoir plus et tu n'avais rien fait pour en savoir plus. Ce n'était pas ton problème, c'est sa vie, il fait ce qu'il veut.
Quand tu t'assis et l'écoutas parler, tu explosas de rire. Il était tout sérieux et tout dégouté. "Non mais tu te fous de moi ?!" Wahoo, le mec jaloux ? T'aimes pas trop ça, tu fais ce que tu veux de ton corps, de ton cul. S'il savait combien de mecs sont passés après lui durant le mois où l'on ne s'est pas revu... "Et puis, de toute façon, c'est avec toi que je suis là, non ? Pas avec 30 mecs à mon cul".

• Je suis à la moitié de mon verre, mais je ne dois pas le boire trop vite, je dois prendre mon temps, le faire durer. Pas pour une question d'argent, non, je ne manque pas de thunes putain, limite l'argent me déborde du trou de balle. Juste, si je bois trop vite, si j'enchaine trop les verres, j'vais encore me faire avoir, et j'en ai pas envie. Je vais lui montrer que je sais me contrôler, que cette fois ci, ça ne sera pas aussi simple que la première fois, cette fois ci, je vais gagner. J'sais pas pourquoi, je lui dis ça, j'sais pas pourquoi je lui dis que ça m'a soulé de voir tous ces mecs autour d'elle, et sa réaction est... Je ne sais même pas comment expliquer sa réaction en fait. Elle rigole. "Vas'y bois ton verre me soule pas." Que je lâche, lui balançant une cigarette que je venais de sortir de ma poche dessus. J'en sors une deuxième que je porte à mes lèvres et que j'allume, ça va me faire du bien. Elle n'avait pas totalement tord, c'est avec moi qu'elle était ouais, mais, pourquoi ? C'est ça la question. "Tu devrais aller les voir, ça s'trouve ils ont une plus grosse queue que moi !" Que je lâche, comme ça, sans pression.

T'arrives pas trop à le cerner... T'arrives pas trop à anticiper ce qu'il va faire, ce qu'il va dire. Et, au final, t'aimes bien ça. T'aimes bien te faire surprendre, que tout ne soit pas jouer d'avance. Alek est énervé, ou du moins, c'est ce qu'il te montre. Tu ne peux t'empêcher de rire à nouveau. "Non mais mec, t'es vraiment barré toi". Ouais, il ne te fait pas peur, tu ne vas pas t'écraser, tu ne vas pas arrêter de rire. C'est ton caractère, c'est comme tu es, et tu aimes lui montrer qui tu es. Tu récupères sa clope et la tapotes contre la table. "Merci". Puis il te sort des vulgarités, à nouveau. "Wahoo, t'es un mec chic dis-donc, très distingué". T'as qu'un verre d'eau dans la main, t'avais besoin de t'hydrater. T'attends avant de demander à Alek qu'il t'allume ta cigarette. "Et ouais, y'en a un parmi eux qui en a une plus grosse, c'est sympa de coucher avec lui". Ouais, il t'a saoulé, alors tu le provoques encore une fois.

• Moi même, je ne sais pas ce que je veux. Un jour je vais avoir envie de coucher avec elle, et la minute d'après de ne plus jamais la revoir, de la laisser dans son coin. Putain, pourquoi tout est toujours si compliqué ? Enfin, c'est pas si compliqué que ça étant donné que je devrais juste prendre ce qu'il y a à prendre, sans me prendre la tête. Plus facile à dire qu'à faire. "J'ai jamais dit que j'étais saint d'esprit, avec toutes mes idées en place." Comment voulez-vous que je sois serein et en paix avec moi même ? Je n'y arrive pas, je ne peux pas. Je finis par lui jeter une clope dessus, générosité mélangé à la violence. "J'étudiais la poésie à Harvard avant." C'est faux, c'est des grosses conneries mais bon, on est pas là pour se présenter et parler de nos vies. Je me penche légèrement pour allumer la cigarette entre ces lèvres, puis je me renfonce dans ma chaise. Posant mon regard sur elle, complètement blasé à sa dernière phrase. "Pourquoi t'es pas avec l'étalon alors ? Pourquoi t'es assise ici ?" Toujours les mêmes questions, toujours les mêmes réponses. Mais petit à petit je me détend, il ne pourra rien arriver ici, on va juste discuter, rien de plus. •

Après tout, tu sais très bien pourquoi tu es ici, à sa table, en train de lui parler. Un, le sexe était ultra bon, et 2, tu voulais le faire craquer à nouveau. Tu prenais un mal plaisir à le voir succomber à la tentation. Il te dit qu'il étudiait la poésie. T'aurais jamais cru ça. Mais ça t'amuses de le savoir poète dans l'âme. "ah ouais ? et c'est quoi ton poème préféré ?" Il t'allume ta clope, tu prends quelques taffes. Tu le vois qu'il essaie de te provoquer. Toi, ça te fait juste sourire. "Peut-être bien que c'est toi l'étalon". Tu lui dis ça cash. Tu poses ta clope et tu te lèves "Je vais nous chercher des verres". Tu te diriges vers le comptoir et tu vas pour commander deux cocktails.

• Est-ce que c'était le fait que je la repousse qui l'attire et qui la pousse à revenir vers moi ? Bon d'accord, je sais très bien que je lui ai fait prendre son pied, mais je n'ai pas l'impression que c'est pour ça qu'elle est là, il y a une centaine de gars ici prêt à coucher avec elle à n'importe quelle moment de la journée ou de la nuit. Alors pourquoi moi ? J'pense que je n'aurais jamais la réponse à cette question, ou dans un futur assez lointain. "L'escargot et la limace au clair de lune !" Que je lâche sans même réfléchir à un poème que je pourrais connaitre. Ai-je vraiment la gueule du mec qui s'assoie sur un banc et qui écrit des poèmes en regardant les feuilles des arbres ? Mon cul ouais, j'y connais pas grand chose à la poésie. Et cette conversation qui était à la base froide se transforme en lancé de pic, en petit clash, pour le coup, ça me plaît, c'est agréable. "Je me serais plus qualifié de pur-sang personnellement...." Toujours dans l'excès. Mon verre n'est toujours pas terminée, je le fais durer, que madame prend l'initiative d'aller nous chercher de quoi boire. De toute façon, je crois que je n'ai pas vraiment le choix... J'vais juste y aller lentement. •

Il te balance un nom de poème ridicule. Tu le regardes en levant les sourcils. Ouais, il se fout de toi,
c'est obligé. "c'est con parce que moi aussi j'étudies la poésie et j'ai vraiment jamais entend parler de ce poème. C'est de qui?" Ouais, tu veux le prendre à son propre jeu. Ce qui est drôle c'est qu'à chaque fois qu'il essaye d'être froid avec toi, ça ne marche pas. À chaque fois, il change de ton, il se décontracte. C'est peut-être grâce à toi, et si c'est le cas, ça te fait plaisir. "Ah ouais ? Pur-sang, carrément ?" Tu le regardes avec un sourire en coin "Va falloir que tu me remontres ça, j'étais trop bourrée pour apercevoir un pur-sang..." Tu t'es levée, tu es au bar et en à peine 2 minutes tu es déjà servie. Tu reviens à la table et tu poses les deux verres. "Et voilà, 2 sex on the beach". Oui, toujours plus dans la provocation.

• J'suis nul en poésie, mes rimes sont aussi éclaté qu'un cul de prostitué en fin de nuit. Sauf qu'elle voit très bien que je suis en train de raconter de grosses conneries, mais je ne me démonte pas. J'ai un don pour continuer dans mes mensonges, pour embellir la réalité. "Tu sais pas ce que tu loupes alors ! Il a été écrit en 1754 par Pierre Fernand !" Pierre Fernand ? Connait pas, premier nom qui me passe par la tête à ce moment-là. Elle continue de me chercher, de me lancer des pics, sauf qu'elle ne sait pas du tout qui elle a en face d'elle. J'aime foutre de l'huile sur le feu, j'aime taquiner et chercher la petite bête, et j'ai l'air d'avoir une très bonne adversaire face à moi. "Attends attends, t'étais en étoile de mer tout le long aussi, comment tu veux que je me démerde ?" Elle était loin d'être en étoile de mer, c'était l'opposé même, mais elle me cherchait, je ne pouvais pas la laisser s'en tirer comme ça. Elle comme moi, on savait très bien ce qui c'était passé. Après quelques secondes elle revient avec des verres, et lorsqu'elle me sort le nom, j'me met une claque sur le front, désespéré. "Y'a pas de plage et encore moins de sexe, t'aurais du prendre un Asexué on the terrasse !" Niveau blague pourri je suis en train d'attendre le sommet, limite je plane au dessus là. •

Ouais d'accord, ce qu'il te disait à propos de la poésie avait tout l'air d'être du grand n'importe quoi. Tu hôchas la tête en guise d'approbation et ne cherchas pas à aller plus loin dans cette conversation. "Ah ouais, l'étoile de merde c'est ma technique quand je me fais vraaaaaiment chier au lit avec quelqu'un, désolée". Tu lui lanças un clin d'oeil. Tu sais très bien qu'il disait ça pour te taquiner, et tout ce que ça te faisait, c'était te faire sourire. Quand tu revins avec les deux verres, il te lança une blague très très drôle dis-donc. "Hmmm ou bien plutôt un sex in the bathroom alors". Oui, tu voulais absolument le provoquer et le faire craquer.