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Aisling Cunningham a écrit:La main d’Agathe sur son front, le sang qui coule. C’était trop pour lui, trop pour eux. Il avait toujours été irréprochable. Même dans ses conneries, même quand il avait couché avec Hippolyte, ils n’étaient plus ensemble, il lui avait dit, direct. Il avait été franc, honnête, ouvert avec elle. Alors faire ça était à l’encontre de tout ce qu’il avait pu faire dans le passé, tout ce qu’il avait pu dire, prouver. Lui qui était resté des heures durant à l’écouter parler de Jaden et du malheur qu’elle avait vécu, de la violence et des paroles déplacées qu’il avait pu lui dire, de ce qu’elle avait subi, vécu, durant des longs mois. Il savait tout, et il arrivait à faire quelque chose pareil. Il arrivait à la blesser, à lui faire du mal. Encore plus, toujours plus. C’était comme si une autre personne avait prit possession de lui, comme si Jaden l’avait contrôlé durant quelques instants. Un transfert de personnalité, d’âme, il ne sait pas, mais ça, ce n’est pas lui. Ça ne peut pas être lui. Il est doux, gentil, attentionné, pas violent, jaloux et possessif. Il est ouvert avec le monde, pas fermé. Il veut toujours le meilleur, pas le malheur. Qu’est-ce qu’il lui arrive ? Pourquoi a-t-il tant changé en l’espace de quelques semaines ? Qu’est-il arrivé à l’ancien Aisling, celui qui vivait constamment avec l’espoir d’un jour meilleur ? A présent, il ne voit qu’un nuage gris, sombre, presque noir, devant lui. Il avait juste l’impression que tout s’écroulait, d’un coup. Même pas petit à petit, même pas pièce par pièce. Son monde s’écroulait d’un coup, comme si un bulldozer se donnait à coeur joie de le rendre misérable, plus bas que terre, le détruisait sans la moindre rancune, sans la moindre pitié. C’est horrible, affreux, effrayant. Il veut se terrer sous terre, s’effondrer lui aussi et ne plus se relever. Plus jamais. Il a fait du mal à la femme de sa vie, à celle qu’il considère comme parfaite malgré ses erreurs, malgré ses défauts, malgré son passé plus que difficile. Sa femme parfaite, sa conception de l’amour, il l’a blessé. Il lui a fait du mal. C’est aussi difficile que de se donner la mort et il a réussi à le faire. Elle est près de la porte, ne le quittant pas des yeux. Ses yeux verrons larmoyants qui sont brillants de larmes. Agathe ne veut plus rien avoir affaire avec lui. Pour elle, il a disparu. Il n’est plus là. Il est juste une ombre du passé qu’elle va oublier, comme Jaden. Qu’elle va laisser de côté pour ne plus jamais y repenser. Il s’attend presque à la voir jeter la bague de fiançailles qu’elle a au doigt. Peut-être qu’elle le fera une fois arrivée dehors. Pourquoi pas après tout. Il a tout gâcher, ruiner la seule belle chose qu’il avait au monde. Elle part. Claquant légèrement la porte. Il se retrouve seul, ruiner de tout ce qui était de beau chez lui. Ses démons sont dans un état d’extasie. Heureux de le voir aussi misérable. Il se dirige d’un coup vers les toilettes, son estomac faisant des sauts périlleux. Son contenu se déverse dans la cuvette des toilettes. Tout ce qu’il gardait en lui ressort directement, sans une once de résistance. Il lâche tout. Absolument tout. Il laisse tout sortir, larmes comme contenu gastrique. Il finit par vomir sa bile, amère, affreuse, comme ce qu’il ressent. Il reste ainsi à jongler entre la cuvette et le sol froid de la salle de bain durant une bonne demi heure. Et l’heure passe. Il cogite. Trop. Mais il ne peut faire que ça. Il n’y a rien à faire. Absolument rien. Se relevant difficilement, il va vers le lavabo en marbre, passant de l’eau sur son visage, il se regarde. Son visage est creux, sa peau est terne, ses yeux sont enfoncés. Les larmes ont continués de couleur et leur trace sont toujours visibles sur le visage pâle d’Aisling. Il ne ressemble plus à lui même. La barbe a mangé son visage toujours si parfaitement rasé auparavant. Que lui arrive-t-il ? Il ne sait pas. Il est perdu. Allant dans la chambre, il attrape son téléphone, guettant un appel. Une heure est passé. Puis deux depuis qu’Agathe est partie. Depuis qu’elle l’a quitté aussi violemment qu’il l’a poussé. Il appelle. Une fois. Elle ne répond pas. Deux fois. Toujours pas. Il l’appelle au moins quinze fois, mais aucunes réponses. Il arrive toujours sur sa messagerie vocale. Il laisse un message, un deuxième, un dixième. Il ne sait pas quoi faire. Son coeur est brisé, son corps le lâche. Se ruant dans la salle de bain, il se remouille le visage, son téléphone sur le plan en marbre. Un coup de colère, contre lui, contre le monde, contre son esprit défectueux et le voilà qui brise le miroir de son poing. Les éclats de verres volent, le miroir tombe par morceaux. Un seul reste encore sur le mur, un seul pile en face de son œil. Il se regarde, meurtrie, complètement au bout du rouleau. Il n’a plus envie de vivre. Il n’a plus envie de continuer ainsi. A quoi bon ? Sa vie est ponctuée de moment de bonheur jusqu’à ce qu’un malheur dix fois plus grand arrive. Jusqu’à ce qu’IL gâche tout. Parce que c’est lui le problème, c’est lui qui fout tout en l’air. A chaque fois. Prenant un éclat de verre dans sa main, il se laisse tomber le long du mur à côté de lui. Trois heures depuis qu’Agathe est partie. Trois heures depuis que tout est fini. Le morceau de verre, miroitant, magnifique, reflète la lumière du plafond. Faisant glisser la morceau le long de sa main, il ne réfléchit plus. Il en a marre. Marre de toujours être aussi minable. Faible. Il ne sera pas faible cette fois ci. Le bout coupant sur sa peau blanche, il l’enfonce dans son poignet gauche, en longueur, puis le droit. Sa main faible lâche le morceau de verre. Le sang s’échappe de ses poignets, ouvert. Complètement ouvert. Il n’attend plus qu’une chose. Partir. Loin. Son esprit lui échappe déjà alors ce sera une délivrance comme il l’attend depuis tellement longtemps.
Lily Penelope Underwood a écrit:« J’aimerais bien pouvoir dire que c’est le cas, mais j’avais seulement besoin d’évacuer mon repas chelou d’hier… »