MAXYTE • " Dark dreams."

Les ruelles étaient vides, seul le bruit de mes talons contre le bitume résonne, accompagné de quelques sons de voix. J'étais pas très bavarde, et quand j'ouvrais la bouche c'était pour balancer des sarcasmes ou juste le dénigrer. C'est tout. Rien de plus rien de moins ! Super soirée.. Je pose la fameuse question, est-ce qu'il l'aime ? Je connaissais déjà la réponse, je savais même pas pourquoi je venais à lui demander en fait. - Je m'y intéresse pas, je fais la conversation pour faire passer le temps plus vite. Que je dis pour cacher ma curiosité déplacée. Il l'aime, c'est dit et ça me plait pas. C'était pas ce que je voulais entendre, et je fuyais son regard qui, je sentais était posé sur moi. - Hm, d'accord. Rien à ajouter. J'avais rien à dire surtout, j'étais retourner avec mon ex à Paris, et lui.. Il a eu Athena. J'avais pas mon mot à dire sur sa relation, ni sur ses sentiments. Et puis de toute façon, il n'y aura jamais rien entre nous parce que je mérite mieux que toi. - C'est ici. Que je dis en arrivant à proximité de ma villa. Bien trop grande, bien trop silencieuse et juste l'idée de m'y retrouver seule.. J'appréhendais.

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Elle fait la conversation pour que ça passe plus vite ? Je suis censé croire à une connerie comme celle là ? Je ne la crois absolument pas. Si vraiment elle voulait juste passer le temps, elle ne s'intéresserait pas à ma vie. Elle parlerait plutôt d'elle ou d'autre chose, mais pas de moi. Ca veut dire que je suis assez important que pour même passer le temps, elle parle de moi et de ma relation avec Athena. Ca me fait drôlement rire en tout cas. " Et donc même pour faire passer le temps, tu penses à moi et à ma relation. " Je souris amusé en la regardant, alors que je finis par lui dire que oui j'aime Athena. Ce n'est peut être pas très convaincant ce que je dis. Peut être parce que je doute de ma relation, parce que je me fais des films, et que j'ai l'impression qu'elle va voir ailleurs de son côté. J'ai cette impression, donc je ne sais même pas si je dois encore me considérer comme en couple ou non. Elle décline à chaque fois qu'on doit se voir. Finalement on arrive devant chez Hippolyte. Sympa l'endroit. Je me tourne vers la jeune femme. " Ok dans ce cas, je vais te laisser, après tout je ne suis pas la bienvenue. " C'est elle qui me la fait comprendre non ? Donc je ne vais pas l'embêter plus longtemps.

Hm.. D'accord, crédibilité zéro pour le coup, mais de toute façon je ne pouvais pas faire autrement que de persister dans mon excuse pire que pourrie. Moi même je ne savais pas pourquoi sa relation merdique avec sa cabot m'importait, je n'avais aucune explication plausible mise à part le fait qu'il se pourrait que je sois.. Jalouse ? Impossible. - C'est le seul sujet à peu près intéressant en ce qui te concerne.. Que je continue sur la même mélodie. On avait presque l'impression qu'être agréable pourrait me tuer. On arrive finalement à destination, debout devant ma demeure, je lève les yeux vers le grand portail à demi dégoûté de devoir rentrer chez moi. Sachant que je ne trouverais personne à l'intérieur, pas Cole, pas Ayma, pas Nina non plus. Elle avait disparue depuis Zanzibar, je n'avais pas eu de nouvelles et je ne cherchais pas vraiment à en prendre aussi. Chacune gérait sa tristesse à sa manière.. Le dos tourné, je tourne à peine la tête vers Maxime qui est déjà prêt à partir. - Attends. Que je dis enfin. Je ne devrais pas, non, je ne dois pas faire ça. Mais j'en ai envie et c'est compliqué de résister là. Rentre chez toi, ferme la porte, va te glisser dans ton lit et laisse le partir, ça n'en vaut pas la peine. - Tu veux entrer et boire un verre ?.. Et merde ! Je n'en faisais qu'à ma tête, et ma tête me disait de ne pas le laisser s'en aller, pas maintenant. - Pour m'avoir fait évité le viol. Derniers mots prononcés avant que je n'ouvre le portail, le laissant entrouvert sans savoir s'il accepterait ou pas.

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" Au moins y a un sujet intéressant. " Lui répondis-je tout simplement. Si je suis un sujet de conversation intéressant avec elle, c'est toujours bien. Je pensais que j'étais inutile étant donné que j'étais un Mather. Forcément je participe à cette guerre de confrérie, mais en soit, si je rencontre quelqu'un et que le feeling passe bien, je vais pas me mettre à l'éviter si j'apprends qu'il est en réalité un Eliot. Non je ne suis pas idiot. Mais Hippo si, vu qu'elle m'évite et qu'elle me clashe dès qu'elle en a l'occasion. Encore ce soir, alors qu'elle a failli se faire violer par deux mecs. Je pense pas qu'elle aurait gardé un bon souvenir de sa nuit si les deux mecs étaient arrivés à leur fins. Je pense qu'elle aurait été traumatisé pendant plusieurs mois. Et ça aurait pu etre la personne que je déteste le plus au monde, je serais intervenus. Pas de faute. Enfin on arrive devant sa demeure, et je m'apprête à partir. Après tout c'est ce qu'on a convenu, non ? Je la ramène et je pars. Je tourne le dos et je m'apprête à repartir en direction de mon appartement. Mais elle me rappelle. Je fronce les sourcils. Elle est sérieuse de me retenir ? Je me tourne vers elle, attendant une remarque de sa part. Mais elle me propose de rentrer pour boire un verre. Je suis assez surpris que je n'ai pas le temps de répondre, qu'elle me dit que c'est pour lui avoir évité le viol. " Une sorte de remerciement ? " Mais ça me fait plaisir, alors quand je la vois prendre la direction de son portail, je la suis. " J'accepte. " Qu'est ce que j'ai à perdre ? Rien du tout. Alors je la suis, jusqu'à entrer à l'intérieur. C'est énorme, beaucoup trop grand pour moi.

- Hm. Que je souffle à peine audible. Je ne comprenais pas pourquoi ça me démangeait autant de connaître les détails de sa relation avec Athena.. J'étais peut-être un peu trop possessive à l'égard de Maxime. Ça me faisait peut-être un peu trop chier de voir s'être posé avec une autre femme que moi, qu'il puisse me résister ou juste ne plus me regarder comme il le faisait si bien à Paris. Et c'est probablement à cause de ça que j'ai préféré couper les ponts au bal, que j'ai opté pour l'ignorance plutôt que d'assumer pleinement le fait que je n'avais pas envie de le voir avec une femme à son bras. Pas maintenant en tout cas. Je pousse le portail, lui laissant le choix de me suivre en acceptant l'invitation, ou juste repartir comme il en était convenu. J'espérais qu'il reste, qu'il ne m'abandonne pas à cette solitude toxique. - Un truc dans le genre.. Que je réponds en enfonçant la clé dans la serrure. La grande porte de bois s'ouvre enfin, et la voix de Maxime se fait entendre et m'arrache un sourire de soulagement. - Fait comme chez toi ! Dis-je en retirant mes talons aiguilles, mon manteau que j'accroche avec nonchalance avant de me diriger vers le bar. Je juge ne pas avoir assez bu encore ce soir, je juge ressentir encore trop tout ce mal, cette absence qui me ronge. - Des glaçons dans le whisky ? Que je demande le dos tourné, sortant deux verres de cristal.

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Quelque part ça me fait plaisir. Ca me fait plaisir de l'entendre m'inviter à entrer à l'intérieur. Comme pour me remercier de lui avoir éviter le viol, parce que c'est clair, c'est ce qui se serait passé si je n'étais pas intervenu auprès de ces mecs. Donc j'accepte finalement. Après tout pourquoi pas ? On s'entendait bien à Paris, on pourrait peut être essayer de passer outre le fait que je suis un Mather et qu'elle déteste ma confrérie. On était vraiment proche à Paris. Et pourquoi pas tenté de retrouver ça ? Je ne sais pas. Je suis paumé en ce moment, c'est la merde sentimentalement parlant. Alors je crois que j'ai bien besoin de me détendre d'une façon ou d'une autre. Alors je suis Hippolyte. J'entre à l'intérieur de sa ville, qui est juste énorme. Je ne suis pas habitué du tout à ce genre de chose. Elle me dit de faire comme chez moi. J'aimerais bien, mais ça ne ressemble en rien à comme chez moi. " Je vais essayer oui. " Je retire ma veste que je pose sur le sien, alors que je la suis dans le salon. Je ne suis jamais venu ici, je découvre les lieux. " Oui s'il te plaît. " Je la rejoins au bar. Je ne connais rien, donc autant rester avec elle non ? " Tu vis seule ici ? Ou avec ta soeur ? " Oui je connais quelques détails de sa vie quand même.

Pourquoi je l'avais invité à entrer ? Une pulsion que je n'ai su contrôler sur le moment, et bizarrement.. Je ne regrette pas de l'avoir fait. Juste par intérêt pour ne pas me retrouver seule ? Ou par envie ? Je n'avais pas envie de me poser la question, ni aucune autre d'ailleurs. Alors je nous servais deux verres de whisky glace, dont un que je tendais à Maxime qui était en train de détailler mon chez moi. - Tient. Je regardais à mon tour furtivement autour de moi, blasée, me rappelant à quel point je me sentais seule ici. Et je venais m'installer sur le canapé, remontant légèrement ma robe trop serrée pour pouvoir remonter mes jambes contre ma poitrine. - Milena et Nina vivent ailleurs, je vis seule ici depuis quelques mois maintenant.. Dis-je en buvant une gorgée de mon breuvage. Ça n'a pas toujours été le cas, avant, il y avait Denys qui vivait sous mon toit mais c'est une histoire qui n'a pas duré longtemps. Et puis, d'habitude il y a Cole qui vient souvent me voir, rares étaient les fois où je me retrouvais vraiment seule. - Je veux savoir.. Que je lance en masquant une pause. Mon regard se tourne vers la table basse, la bouche entrouverte. - Qu'est ce qui t'as plu chez moi à Paris ? Je voulais savoir. Je voulais comprendre. Pourquoi j'avais pu lui plaire ? Moi et toutes mes mimiques, mes manières, mon esprit tordu, cette façon d'être si égoïste ou si malsaine.. Comment on peut être attiré par tout l'inverse de nous ?

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Dans le fond, je ne sais même pas trop pourquoi je suis rentré chez elle. Par envie ? Pour avoir des réponses sur ma relation avec Athena ? J'en ai aucune idée. Après tout cette relation avec Hippo est dangereuse. On flirtait ensemble à Paris, et si on a jamais passé ce cap, c'est parce que je suis repartis et que je me suis mis en couple avec la présidente Cabot. Sans ça, je suis sûr qu'on aurait finit par passer un autre cap. Après tout l'envie était bien présente à Paris. Donc j'ai conscience que je joue à quelque chose de dangereux actuellement. Et pourtant j'ai accepté et j'accepte son verre de Whisky volontier. " Merci. " Je prends mon verre, venant m'installer dans son canapé et à ses côtés. Mon regard se pose sur ses cuisses que je découvre un peu plus puisqu'elle remonte sa robe. Pourquoi elle me fait ça ? " Oh tu dois te sentir seule non ? " C'est énorme ici. Je me sentirais bien seul dans une demeure aussi grande. Mon appartement me suffit amplement pour le moment. J'apporte mon verre à mes lèvres pour en boire une gorgée, alors qu'elle finit par me demander ce qui m'a plu chez elle à Paris. " Déjà t'es une très belle femme Hippo... Et puis je sais pas, y a eu ce feeling entre nous... J'aimais bien ta façon d'être, ce petit jeu qu'il y avait entre nous... " Et elle était bien différente à Paris. Elle ne se prenait pas la tête sur ses relations. " Et toi ? "

Quand je regarde Maxime, j'ai cette saveur d'inachevé en bouche. Ce sentiment d'avoir raté quelque chose, d'avoir laissé tomber trop vite en retournant vers Hardin. Grosse erreur de ma part. Comment j'avais pu croire que recommencer une relation sur un mensonge pouvait marcher ? Il ne savait encore rien du bébé, il ne savait rien de ce que j'avais pu faire et je me suis laissé quand même tenté de me remettre avec lui. Au final, quelques mois plus tard.. Il n'est plus là. Cette histoire est vouée à l'échec, on pouvait essayer tant qu'on le voulait, ça ne marchera jamais. Et je me suis accroché à cette bribe de bonheur, à ce souvenir, à cette première fois avec lui. Je me suis accroché à tout ça aveuglément. J'avais peut-être raté quelque chose avec Maxime, à Paris, tout était plus simple, il n'y avait que nous et zéro apriori. - Surtout en ce moment.. Que j'avoue. C'était la première fois que je laissais transparaître un bout de ma tristesse, de mon mal être vis à vis de la disparition de Cole et Ayma. La première fois que j'osais en parler à voix haute. Le regard vide, je faisais tournoyer le verre entre mes mains en écoutant ses raisons. Je me mords la lèvre, baisse les yeux vers le liquide caramel avant de les relever vers ceux de Maxime. - Je me sentais vivante avec toi. Clairement. J'étais libre, je n'avais pas besoin de porter ce masque constant de cette fille arrogante qui écrase son monde. Je n'avais pas besoin de tout ça. - Tu es différent de tout ceux que j'ai pu côtoyer dans ma vie.. Tu me faisait aimer ces choses simples, futiles.. Ces choses que j'ai toujours ignoré.

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Je peux comprendre qu'Hippolyte se sente seule dans cette villa. C'est tellement énorme. Je crois que je me sentirais seul aussi. Mon appartement me convient très bien. J'ai deux chambres, la mienne et celle d'Ethan, et en plus faut rajouter que j'ai un chien. Oui oui je ne fais pas les choses à moitié non plus. Donc quand j'ai mon fils, l'appartement fait bien remplis. Mais je préfère ça que la situation de la jeune femme. " J'espère que ça s'arrangera. " Qu'elle se sentira moins seul dans les jours à venir en tout cas. C'est ce que je veux dire, et je lui souhaite. Malgré ce qu'elle a pu m'envoyer au visage tout à l'heure et depuis nos retrouvailles à Harvard, je garde l'image de la fille que j'ai rencontré à Paris, qui m'a énormément plu. Faut l'avouer. Je l'avais trouvé magnifique et je me sentais bien avec. On était dans les même délires, donc c'est ce qui m'a plu chez elle. Après c'est sûr que si je l'avais rencontré à Harvard, nous n'aurions pas sympathisé du tout. Je souris à ses paroles. Elle se sentait vivante avec moi. Je bois une gorgée de mon whisky alors que j'ai un sourire affiché sur les lèvres. " Comme quoi il n'y a pas que la Eliot et que tu caches celle que t'es vraiment dans cette confrérie. " Après c'est ce que je pense. Elle se cache derrière une image en étant à la Eliot, alors qu'elle a juste été naturelle avec moi. " J'aimais bien cette fille vivante. "

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