Matthaël ► Let your heart ear me

Et sa réponse tombe, il aurait pu dire un simple oui, mais non, pourquoi se contenter de si peu hein ? Dans tout les cas, peut importe ce qu'il dit ensuite, la seule phrase que je retiens réellement c'est le je t'ai déjà pardonné depuis un moment. Sa remarque sur ma façon d'agir, elle rentre par une oreille et ressort directement par l'autre alors que je souris, comme un con. Je suis heureux de sa réponse et vu mon état, je ne peux que le laisser paraître. Je pourrais le prendre dans mes bras, sauf qu'il me fait limite prendre une douche froide en continuant de parler et me laissant clairement entendre qu'il n'a pas comprit ou je voulais en venir. "La place que je veux bien te laisser?" Je ris, nerveux. Je sais pas quoi je dois penser là. Je lui demande de redevenir un couple et lui... Il désire moins c'est ça ? Je lâche alors sa main. "Tu veux plus de moi comme petit ami ?" Je le questionne, mon avant bras droit venant se positionner dedans mon torse, en guise de pseudo barrière. Une défense invisible, je me préparer à encaisser son affirmation, pour ne pas morfler directement... D'ailleurs, ce geste met en évidence mon bracelet bleu. Que j'ai mis pour lui. Je l'ai mit en pensant à lui, parce que je me sens toujours à lui, parce que je ne veux pas un autre que lui dans ma vie... Je suis bien loin d'être passé à autre chose et lui, il me dit ça... Je déglutis, il va répondre oui, c'est certain, surtout après le mal que je lui ai fait. Il ne m'a pas réellement pardonner c'est ça ? Je m'écarte de lui, poussant des personnes au passage. "J'ai besoin d'air." J'ai l'impression que je vais être malade. Je peux pas encaisser qu'il me rejette, alors je fuis, et tout est amplifié. Pourquoi j'ai touché à ça moi hein ? J'aurais du rester clean ! Mais dans tout les cas, Carter avait raison sur le fait que j'avais peur de me faire rejeter par lui et là, c'est clairement ce qu'il est entrain de se passer. Putain, j'ai l'impression de pas avancer, mais en même temps, je titube. C'est comme ci on m'avait porter un putain de coup à la tête, je vois trouble, mais ça c'est à cause des larmes qui me sont montés aux yeux. De l'air, j'ai besoin d'air. Et non, je ne suis pas entrain de faire une sorte de crise de panique...

J’ai besoin d’air, je prends la fuite, je sais, mais sa réaction est des plus clairs. Il ne veut plus de moi. Alors, je ne veux plus l’affronter, pas après le râteau qu’il vient de me mettre et je fuis, lui tournant le dos prétextant avant besoin d’air. Un besoin réel au final mais surtout parce que je ne peux pas craquer devant lui… Je ne l’entends pas m’appeler et même si je l’aurais entendu, à quoi bon, il va me dire quoi ? Que j’ai merdé avec lui, que je n’ai pas droit à une nouvelle chance encore. C’est le quantième ? Troisième ? Quatrième ? Au final, notre relation c’est que ça, des tentatives que je fais tout le temps foiré parce que je suis trop con, parce que je ne cesse de lui faire du mal. Puis une main une pose sur mon bras, j’essaie de m’en défaire, mais les blonds se retrouvent rapidement devant moi pour me faire face et me parler, dans cette langue que je commence à peine à maîtriser un peu… De façon infimes en réalité. Je comprends rien, sauf qu’il s’adresse à moi… Il se fout de ma gueule c’est ça ? Je détourne la tête, pour pas affronter son regard, pas pour l’entendre se moquer de moi et me faire comprendre qu’on n’a jamais été capable de se comprendre. Parce que là, c’est clairement ce qu’il me montre là… Ah non. Possiblement pas. Il se reprend, s’excuse et parle maintenant en anglais. Je l’écoute alors qu’il semble fait une nouvelle image de moi, comme si j’avais pu passer à autre chose si vite. J’en serais bien incapable même en le voulant.

La tête toujours baissée, je suis resté silencieux jusque-là, mais maintenant qu’il a ses mains sur mes joues, me forçant à le regarder alors que j’ai les yeux humides. Je le vois un peu brouillé à cause de mes larmes. Je cherche à détourner la tête encore. « Trouve pas une excuse comme quoi j’aurais soi-disant déjà une copine. Je n’ai personne. T’es le seul que j’ai en tête, je n’arrive pas à passer à autre chose. Tu comprends ça ? Je suis amoureux de toi. Mais c’est bon, là, j’ai compris que tu m’aimais bien, mais plus comme avant. Va pas chercher je ne sais pas qu’elle fille pour me mettre en couple avec et me chasser. T’as qu’à dire non. Je comprendrais. Je ne suis pas aussi con. Shooté oui, mais pas con. » Lui lançais-je alors avant de me défaire de sa prise sur mon visage pour réellement quitter la salle du bal et tenté d’aller prendre l’air pour de bon. J’ai juste envie de me retourner, de l’embrasser, de le forcer à être avec moi, mais le repousser encore, après avoir passé si longtemps à le faire, il est presque normal que ça soit ma réaction là, alors que j’ai encore une fois mal interprété ses gestes et ses mots. Si seulement ça pouvait être aussi simple que dans les films à l’eau de rose, une belle histoire idyllique. Mais non, parce qu’il m’a bien fait comprendre qu’on est différent là, qu’on se comprendra jamais et ça, ça fait réellement mal.

Je le fuis, encore une fois, franchissant ensuite les portes d'entrée de la salle du bal pour me retrouver à l'air libre et une fois la porte fermée derrière moi, je suis laisse entendre un soupire en m'éloignant de celle-ci quand elle s'ouvre à nouveau. J'ai pas le temps d'aller bien loin, je me fais rapidement attraper par mon ex à qui je viens de déballer mes sentiments, de façon un peu trop directe. J'aurais du me taire, ça fait des mois que je fais tout pour l'éloigner de moi, parce qu'il mérite mieux, mais non, je peux pas, je peux plus. Je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit que ses lèvres se posent sur les miennes et qu'il m'embrasse. Je réponds à son baiser, avec difficulté, à cause de la surprise et le fait qu'il délaisse trop rapidement mes lèvres pour venir à mon oreille doucement et me répondre. Je reste immobile, silencieux, comme cherchant à comprendre ses mots ou bien l'incohérence. Pourtant, je finis simplement par rire, de soulagement alors que mes yeux sont encore un peu brillant à cause des larmes présentent dans ceux-ci. Je fermes alors mes bras autour de sa taille, pour un câlin, une étreinte plus forte, répondant à la façon donc il me tient là. Je continue d'ailleurs de rire encore un peu, parce que merde, ça fait clairement du bien de me retrouver à nouveau dans ses bras, collé à lui, à respirer son odeur. C'est pas comme la dernière fois, chez lui, c'est différent et bien plus agréable, il n'y a pas cette sensation de perte derrière, non juste de retrouvaille, de peur certes, mais surtout d'attention et d'affection. "Je t'aime aussi." Répondis-je quand il m'avoue m'aimer après m'avoir expliqué qu'il désire encore de moi dans sa vie, qu'il désire encore beaucoup de chose vis à vis de moi et forcément, je ne peux pas cracher sur ça, parce que c'est ce que je désire également !

Dans ses bras à nouveau, son souffle qui heurte ma peau. Comment dire que cela m'avait plus que manqué. Je me sens bien à cet instant et c'est pas à cause du joint, enfin, si il a aidé à cette situation, à ce que je lâche prise et que je me laisse aller devant lui pour lui dire la vérité. Arrêter de tourner autour du pot, dans un sens, ça fait réellement du bien. Je ferme les yeux, mes bras toujours autour de lui, l'enlaçant sans réellement me rendre compte que je peux lui faire mal. Je sens pas ma force, il est vrai, surtout à cet instant, parce qu'il m'a manqué et que le serrer fort, c'est comme tenter de faire rattraper le manque d'étreinte que l'on a eu depuis plusieurs mois. Il m'a manqué. Beaucoup trop. Sauf que le bonheur est éphémère. Je m'en rends bien compte à cet instant alors qu'il s'écarte un peu pour me questionner. Je pourrais lui mentir, lui dire que non, mais j'en ai assez des mensonges entre nous, j'en ai assez de lui dire des conneries alors je ne peux que jouer franc jeu là, ou bien tenté d'éviter la question... Sauf que je vois pas comment changer de sujet sans être encore plus suspect.

Lâchant ma prise sur lui, je m'écarte et romps tout contact avec lui. Je baisse alors la tête et fixe le sol, incapable de le regarder alors que je m'attends déjà à me faire sermonner. "Oui." Laissais-je alors simplement entendre avant de me crispé, attendant, non, redoutant ce qu'il va me dire. Des commentaires et/ou des remarques désagréables. Pourtant, je le laisse pas faire, relevant le regard sur lui, un regard suppliant alors que je reprends la parole rapidement pour me défendre. "Si j'aurais rien prit, on en serait pas là. Je t'aurais pas tout dit. Donc, tu peux pas m'en vouloir pour ça." J'essaie de me sauver la peau avant de rajouter un peu plus faiblement. "Tu ne peux pas m'en vouloir si rapidement alors qu'on vient de se retrouver." Je n'essaie pas de lui dicter ce qu'il doit dire, penser ou même faire, je veux juste qu'il évite de m'en vouloir... J'aimerais qu'il ne m'en veuille pas pour ça, mais en même temps, il fait ce qu'il veut même si je tente d'argumenter pour que ça ne soit pas le cas.

"Hein ?" Je le regarde, incrédule, parce que je comprends pas pourquoi il me dit ça. Genre pourquoi il ne pourrait pas être dans mes bras parce que j'ai fumé de la merde ? Que je fais encore plus de la merde que d'habitude ? parce que je le repousse en temps normal ? Ouais, c'est possible. Je sais pas. Je sais plus. Je le regarde alors, quand il me demande pour la drogue, m'exprimant un peu que cela l'étonne et je rigole nerveusement. Comment je pourrais faire autrement. "Première fois pour te dire." Je joue peut-être un peu trop franc jeu, mais en même temps, j'ai plus rien à perdre au final et je doute que ça puisse me faire encore plus de merde que tout ce que je peux faire en temps normal. Au fond, ça a juste mit mon cerveau en mode of. Ou presque.

Puis sa question tombe, plus sérieuse et je reste silencieux un moment, ne disant pas un mot et ne bougeant pas avant de finalement hocher la tête de haut en bas pour lui faire comprendre que oui, j'avais peur de l'approcher, pas peur de lui en tant que tel, mais peur de lui faire encore du mal, de le blesser encore, de le voir mal par ma faute, puis aussi par peur de ses réactions, de ses refus si je m'approchais de trop de lui, peur de me faire encore du mal, comme la dernière fois ou j'avais fini dans son lit après une soirée trop arrosée à cause de son frangin, cette soirée qui m'avait torturé longtemps, persuadé qu'il avait agit que par pitié, ne pouvant pas réellement croire qu'il puisse encore m'apprécier et pourtant, il est réellement là maintenant, il est réellement à côté de moi, dans mes bras et il semblerait qu'un nous semble se reformé, comme une petite flamme qui se ravive et qui lutte pour continuer de briller. C'est une comparaison étrange, mais elle est pleine d'espoir dans un sens, enfin, en espérant que tout ne flambe pas encore une fois à cause d'une crise de jalousie ou bien d'un manque de confiance.