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Matthaël ► Let your heart ear me

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Matthaël

♣ Let your heart ear me ♣

Si l’amour est dur avec toi, sois dur avec lui ;
perce l’amour qui te perce et possède le.

Carter m'a gavé, réellement... Ses texto, toujours obligées de me faire la morale, je vais finir par l'appeler maman pour lui faire comprendre qu'elle me prend trop la tête là, à agir comme ça. D'ailleurs, encore une fois, je lui demande de se taire par texto et comme pour avoir cette impression qu'elle se tait réellement, je coupe le son et le vibreur de mon téléphone avant de le remettre en poche et quitter la table sans dire un mot. Je vais aller m'en grille une... Voilà l'idée que j'ai, parce que je peux pas lui parler... Pour lui dire quoi ? Que je suis dingue d'être proche de lui sans pouvoir le toucher. Je suis nerveux, à cran et ça, c'est clairement rien de bon... Je sors alors et une fois dehors, je vois un membre de la Winthrop, Marin, avec d'autre personnes et je vais vers eux, pour ne pas être seul et penser un petit peu à autre chose... Et là, ils m'offrent une putain de solution de penser à autre chose... Comment refuser en vue de mon état, je suis trop tendu et ça peut me faire que du bien... Putain, j'aurais jamais cru penser ça un jour ni même m'entendre dire un oui alors qu'on me propose un joint. Mais je le prends, tirant une latte puis deux et probablement même trois... Je les écoutes alors parler alors que j'attends de voir ce que ça fait et je dois dire que c'est assez étrange... Je reste là encore un moment alors qu'ils parlent de rentrer et d'aller sur la piste de danse. J'irais les rejoindre dans quelque minutes. Oui. Voilà, je vais faire ça. Je finis par me bouger, pour aller les rejoindre, rentrant dans la salle, ne portant pas un seul regard vers ma table où il doit être et je me dirige directement vers la piste de danse, je vais juste rejoindre les autres...

***

Je me retourne, je ne sais pas trop quoi pour et je le vois, la debout dans son costume rouge. Il n'est pas encore devant moi, je ne sais pas s'il venait me rejoindre ou bien si simplement il s'est décidé à venir danser. Je sais qu'il aime ça et que l'année passée, à cause de sa cheville trop fragile, il avait été pas mal emmerdé. Je délaisse les autres, m'avançant vers, esquivant comme je peux les autres danseurs et je viens me mettre devant lui. Vachement plus détendu et calme. En même temps, ma raison a prit le large, pas de prise de tête, de réflexion trop intense. Je pense un truc, je le fais. Si seulement ça pouvait tout le temps être comme ça. Je tends alors la main vers lui. "Une danse Monsieur Davis ?" Il est clair qu'il y a moins d'une demi heure, je ne lui aurais clairement pas proposer ça, je serais resté assis sur ma chaise et aurait râler de le voir probablement danser avec je ne sais quel autre mec de la fac ou du coin, vu qu'il n'y a pas que des étudiants...



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Bal de fin d'année
MatthaëlLet your heart hear me

Après m'être absenté, c'est à son tour de se lever pour aller je sais pas où. Et même si j'aimerais savoir ou lui proposer de l'accompagner pour être seul avec lui, j'ai plutôt l'impression que je me prendrais une remarque bien senti si j'essaie de le suivre. Ma présence ne fait pas particulièrement son affaire, je suis pas assez con pour pas l'avoir remarqué! Il est de mauvais poil depuis que Carter a dévoiler ses cartes et que j'ai accepté de me plier à la volonté de ma cousine. Est-ce qu'il est partie rejoindre sa nouvelle moitié dont j'ignore l'identité mais qui justifie son bracelet bleu? Peut-être. Est-ce que ça me regarde? Non. Parce qu'aussi douloureuse cette constatation puisse être, c'est désormais une vérité à laquelle je vais devoir m'habituer : sa vie ne me regarde plus. Cette phrase cognant durement dans ma tête, j'en baisse la tête et sirote mon verre en silence, avant de le reposer sur la table et d'y fixer mon regard. Jouant de mon index sur la bordure de verre, je n'écoute pas trop ce qui se dit, perdu dans mes pensées. Je plombe peut-être l'ambiance de la table avec ma nervosité, mes tics et mes trente-six milles questions qui me passent par la tête, mais je sais pas être autrement ce soir. Avec un soupir, je finis par déplier ma carcasse et quitte la table, souhaitant une bonne soirée à ceux qui y sont encore.

***

J'ai fait un peu le tour sans réellement accroché nul part. Je suis même passé par le bar en me disant qu'un verre serait pas de refus, mais je me suis souvenu à temps de la monnaie d'échange pour une consommation, alors j'ai tourné les talons pour éviter de devoir endurer les lèvres de quelqu'un d'autres sur ma personne. Je préfère encore m'abstenir!

Tranquillement, parce que j'ai pas réellement autre chose à faire, je retourne vers la piste de danse. C'est encore ma meilleure solution et, contrairement à l'année dernière, je peux en profiter cette fois. Mon regard se perd sur la foule de danseurs et j'essaie de repérer quelqu'un que je connais et qui sera d'agréable compagnie sans se prendre la tête. Je me perds un instant à regarder un peu tout le monde sans réellement enregistrer ce que je vois, jusqu'à capter une silhouette près de moi. Jaysaël. ...qui me tends la main et m'invite à danser. Plus qu'étonné, je ne peux m'empêcher de le fixer avec les yeux ronds. À quoi il joue, là? Le détaillant, je remarque qu'il a l'air relaxe et, limite, sa bonne humeur semble être de retour. ...Oh et puis merde! Enjoy men! Saisissant sa main tendue, je le laisse m'entraîner vers la piste. On verra bien ce que ça donne!
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♣ Let your heart ear me ♣

Si l’amour est dur avec toi, sois dur avec lui ;
perce l’amour qui te perce et possède le.

La main tendue vers lui, je le regarde en attendant d'avoir sa réponse. Pour le coup, je me fiche qu'il puisse me dire non, j'ai agis sans réfléchir et si jamais il vient à refuser, bah, c'est pas grave, je le saoulerais pour savoir pourquoi et voilà. Puis toute façon, je n'ai pas besoin de penser à cette éventualité vu qu'il vient de poser sa main sur la mienne en réponse positive à ma demande. Je lui adresse alors un large sourire et l'attire contre moi pour commencer à danser un slow, sur une musique qui n'a rien à voir. Je m'en fiche de pas suivre la musique, de déranger les voisins parce qu'on est dans le chemin et/ou qu'on respecte pas du tout le tempos, j'en ai rien à branler, parce que la seule chose qui compte pour moi là, c'est lui... Lui son regard que je tente de fixer malgré mes pupilles probablement un peu dilatée. J'en sais rien, j'ai jamais fumé de joint avant, c'est la première fois et je sais pas du tout comment mon corps le montre, hormis l'odeur sur moi... Je sais même pas s'il va le remarquer, de toute façon, c'est pas si important que ça. ça peut pas être pire entre nous.

Ma main gauche dans le creux de son dos pour le maintenir contre moi, la droite tenant la sienne doucement, je lui impose la cadence, la direction, je joue le rôle de l'homme comme on dit quand on apprend à danser... C'est l'homme qui guide, la femme qui suit... Mais dans un couple gay, dire que l'un joue le rôle de l'homme et l'autre la femme, c'est assez... désagréable. J'aime pas cette idée. Je sais même pas pourquoi j'y pense en vrai. "Je te laisse guider. Je vais jouer la femme." L'informais-je alors, sans même savoir s'il allait comprendre ou non mon raisonnement, de toute façon pour moi, c'était clair, alors pourquoi ça ne le serait pas pour lui ? Ah oui... Peut-être parce qu'il n'est pas dans ma tête !



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Bal de fin d'année
MatthaëlLet your heart hear me

Le voir devant moi et m'inviter à danser sans que ça ne semble être une corvée pour faire plaisir, c'est loin d'être ce que j'avais pu imaginer. J'aurais plutôt pensé qu'il aurait été heureux d'être débarrassé de moi et pouvoir retrouver ...qui il veut, en fait. Faire ce qu'il veut sans avoir son ex sur ses basques où même de risquer de voir ma cousine débarquer. Alors quand il s'est manifesté, j'ai cru à une hallucination! Je me suis demandé à quel jeu il pouvait bien avoir décidé de jouer avant de décidé que j'étais encore prêt à en faire partie et d'arrêter de me poser des questions. Après tout, je suis plus à ça près et avec lui, c'est encore ce qui fonctionne le mieux ces derniers temps. Je le laisse donc m'entraîner un peu plus loin, chose qui semble lui faire plaisir puisque j'ai droit à un large sourire de sa part. Heu… chuuuut. Pas de questions.

Aussi étrange que ça puisse paraître, il nous lance dans un slow alors que la musique ne s'y prête pas particulièrement. Sa main gauche gagne le bas de mon dos, tandis que sa droite nous dirige. C'est pas le bon côté pour moi, mais bon, je me laisse bercer. Certains nous lancent des regards et pour ce que j'en ai à battre. J'aimerais seulement comprendre quelle mouche l'a piqué pour qu'il agisse ainsi. Mais j'ai dit pas de questions. Appuyant plutôt mon menton contre son épaule, je remarque une odeur qui colle à sa veste. C'est pas la sienne, mais pas vraiment celle de quelqu'un d'autre non plus. Un peu de cigarette et...

À son commentaire, je me redresse et le fixe un instant, arrêtant de bouger et stoppant ainsi notre danse. Secouant finalement la tête, je laisse fuser un soupir avant de le regarder dans les yeux.

- Deux hommes tout simplement, c'est trop compliqué? le questionnais-je avec une pointe de tristesse.

Je sais que par moment, ça prends du temps pour que l'idée fasse son chemin dans une tête, mais c'est pas la première fois que j'ai l'impression qu'il me voit un peu trop comme une femme. Je sais, je sais, il a jamais connu que ça comme relation avant moi, mais… je kiffe pas sur l'idée. Pas plus qu'au fait qu'il s'y réfère pour lui également. En vrai, c'est peut-être ce que je lui ai répété depuis un temps : qu'il apprenne à se faire confiance, parce que j'ai pas vraiment à lui reprocher pour notre relation.

- T'as pas besoin de te comparer Jaysaël; t'as toujours été formidable, affirmais-je avec un léger sourire.

Trop naturellement, ma main va rejoindre sa joue pour une caresse. Je n'ai pas voulu le toucher de la soirée, j'ai essayer de rester à distance, mais je craque une fois de plus. Après avoir dansé contre lui, faut croire que j'ai pas les idées en place.

- Et tant qu'à jouer un rôle, j'aurais préféré que tu gardes celui de mon petit ami, soufflais-je sans réfléchir.

Lorsque je réalise mes paroles cependant… F*CK! Les yeux ronds, je retire ma main comme si j'allais soudainement me brûler - ou le brûler, lui - et recule d'un pas. Les joues prenant une teinte de rose, je bafouille, fuyant son regard.

- Je… Je suis… J'aurais pas dû dire, ça… Navré! Finis-je par m'excuser amorçant un mouvement pour tourner les talons et quitter définitivement le bal, me traitant de tous les noms possibles et inimaginables.

J'aurai battu tous les records ce soir!
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Si l’amour est dur avec toi, sois dur avec lui ;
perce l’amour qui te perce et possède le.

Et je crois que non, il a pas compris ce que je voulais dire. Je le regarde surpris par ses propos et ne sachant pas comment lui répondre, enfin, lui expliquer. "Non, mais je veux dire. Tu sais, en danse, il y en a un qui guide et l'autre qui suit. Enfin, je crois. C'est toi l'artiste entre nous, pas moi... Et c'est toujours l'homme qui guide de ce que je sais, alors je voulais juste que toi tu guides." J'essaie de me justifier, disant réellement le fond de ma pensée alors qu'il me rétorque de ne pas me comparer aux autres. Pourquoi il me dit ça là ? J'ai loupé un épisode du coup ? Je le regarde, cherchant à comprendre à mon tour le fond de sa pensée. "pourquoi tu dis ça soudainement ?" J'essaie de comprendre, mais disons que mon cerveau, là, il a décidé que c'était les vacances et je suis pas capable de réfléchir plus longtemps que ça. Alors, j'attends juste sa réponse, pour ne pas encore faire des conneries, bien que là, j'en tien une belle quand même.

Je ferme alors les yeux quand il me caresse doucement la joue, appréciant cette fine caresse avant de me prendre une baffe dans la gueule en quelque sorte, parce que ce n'est que des paroles. Mais comment dire que ça fait mouche ? J'ouvre les yeux et le regarde s'écarter de moi en s'excusant, cherchant à prendre la fuite après m'avoir fait prendre une douche froide. Je le regarde et tente comme je peux de le retenir, en attrapant maladroitement son poignet. "J'ai jamais joué un rôle avec toi ! J'ai jamais fait semblant Oliver." Parce que c'est ça qu'il a insinué non ? Que j'ai pendant de long moi juste joué un rôle sans être réellement amoureux de lui non ? Du moins, c'est comme ça que je le comprends. "Toute manière, je jouerais jamais ce rôle, parce que pour moi, avec toi, ça peut être que du sérieux. Mes sentiments pour toi, c'est pas du jeu." Lançais-je alors, franc, peut-être un peu trop, même si c'est pas spécialement clair, au moins, il peut comprendre que j'ai jamais joué avec lui non ? Que j'ai toujours été sincère... Bien que dernièrement... "Ou pas en fait. Parce que dernièrement, j'ai fait tout le contraire." Soufflais-je alors, réfléchissant à voix haute. "J'ai fait tout l'opposer de ça." Continuais-je. Je ris alors en le regardant, je ris comme un con, parce que c'est ce que je suis au final, puis disons que le joint aide assez bien à ça. Je l'attire alors contre moi. "J'arrête de jouer la comédie alors." L'informais-je alors, glissant ma main sur sa nuque pour venir chercher ses lèvres dans un baiser lent et empli de tendresse.



Rei©
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Bal de fin d'année
MatthaëlLet your heart hear me

Simplement que si t'avais eu un peu plus confiance en toi, on en serait pas là. T'aurais pas imaginé toute cette histoire de tromperie et si on serait en train de danser, on aurait de quoi célébrer au lieu de faire semblant d'agir normalement... Je le penses, mais les mots ne franchissent pas mes lèvres. C'est plus mon histoire à présent, alors ça servirait à rien de le lui reprocher, autre peut-être le faire sentir mal ou lui faire prendre les nerfs après moi et lui bousiller sa soirée. Il a arrêter de grommeler, alors on va essayer de garder ça comme ça.

Ma main à sa joue, j'en souris tristement de le voir fermer les yeux à ce contact. Rappelant son commentaire qui m'a fait stopper, je lance des paroles que j'aurais peut-être dû taire et qui aurait dû rester de simple pensées. Réalisant cependant que le tout a été audible et qu'il a probablement très clairement entendu, je retire ma main de son visage comme si je m'y brûlais soudainement. Bafouillant des excuses, je me détournes, prêt à partir, à quitter la soirée, à le fuir à mon tour à cause de mes conneries à répétition.

Pourtant, ses doigts se referment maladroitement sur mon poignet pour me retenir et je me recentre vers lui. Avec énergie, il argue qu'il n'a jamais prétendu à un rôle en sortant avec moi, qu'il n'a pas jouer de jeu et, en quelque sorte, ce n'était pas pour s'amuser ou se foutre de ma gueule. Je sais, Saël. Je sais tout ça. C'est pas ce que je voulais dire par là. Je veux simplement que tu reviennes, qu'on soit encore un "nous".

- C'est pas… tentais-je d'opposer.
- Ou pas en fait. Parce que dernièrement, j'ai fait tout le contraire.

J'ai l'impression de me prendre un coup de masse. On passe de "c'est pas du jeu" à "finalement, ça en est peut-être". Putain, t'es pas obligé de faire ça! Surtout si t'es pour en rire en plus! Les poings serrés, mes yeux devenant incontrôlablement humides, j'amorce un mouvement pour reculer. Je crois que j'ai atteint le fond, là. C'est bon, je fous définitivement le camp de cette soirée! Mais encore une fois, avant que je ne partes, il me retient, m'attirant cette fois à lui pour m'embrasser tendrement et longuement. Les yeux fermés, je suis incapable de ne pas y répondre. Comment t'arrives à me foutre le coeur en vrac, Jaysaël!

Nos lèvres se séparent et pourtant, je reste là, front contre front, refusant de me séparer définitivement. Refusant aussi de remonter mes paupières pour le regarder, parce que si je le fais, je crois que je mets à pleurer.

Délicatement, comme si c'était dangereux - et ça l'est en quelque sorte - mes mains remontent jusqu'à sa nuque pour une caresse et je vais douloureusement cueillir un dernier baiser sur ses lèvres.

- T'as déjà quelqu'un, soufflais-je en un murmure.

Je bousillerai pas à nouveau ta relation avec ta copine. Qui sait, t'auras peut-être plus de succès avec une brunette qu'avec les têtes blondes...
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Si l’amour est dur avec toi, sois dur avec lui ;
perce l’amour qui te perce et possède le.

Mes lèvres se posent sur les siennes, un baiser pour lui montrer mon amour, ma tendresse, tout ce que j'éprouve pour lui, même si ça peut être contradictoire et une fois le baiser finit, je reste immobile. Je laisse mon front posé contre le sien, je ferme les yeux sourire aux lèvres. Je me recule cependant, quand il prend la parole et je le fixe, surpris par ses mots. "Oui, j'ai quelqu'un." Lui lançais-je alors, mon regard rivé dans le sien. "Enfin, je crois." Je ris alors, à cause de la fumette un peu plutôt, mais également la nervosité que je peux juste pas dissimuler-là. Je laisse ma main descendre juste que dans la sienne, pour entre-lasser nos doigts. "C'est une personne bien. Vraiment." Lui lançais-je en souriant, le regardant avec tendresse. "Et je l'aime plus que tout." Rajoutais-je alors. "Mais j'ai déjà fait le con avec cette personne." Continuais-je alors. Je serre sa main dans la mienne. "Donc, même si je considère que j'ai quelqu'un dans ma vie, je ne sais pas si cette personne considère qu'elle est avec moi." Je parle de façon un peu énigmatique, mais ce n'est pas volontaire, enfin, je ne sais pas trop. Dans tout les cas, je sais pas s'il va comprendre de qui je parle... Dans un sens, ça serait bien. Mais j'en doute en fait, bien qu'avec le bracelet il pourrait non? Je sais pas. Je laisse mon regard s'attarder dans le sien, le suppliant de comprendre, de savoir de quoi je parle. Après tout son bracelet est là pour aider non ?



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Un dernier baiser. Combien de fois je me suis dit ça ces derniers temps? Combien de fois je suis revenu à la charge? Pourtant, il faut que j'arrête. Parce que je l'ai bien vu tantôt aller rejoindre cette brunette. J'ai déjà bousillé ses anciennes fiançailles - arrangées et non réellement voulues, mais quand même - alors je suis pas pour lui flanquer tout ça en l'air une deuxième fois. J'aurais aimé que ce soit moi, mais apparement, ça en est autrement. Et il me le confirme d'ailleurs de vive voix. C'est officiellement dit. Y'a plus moyen d'essayer de contourner en faisant comme si : je dois le laisser partir.

Et il m'explique que c'est une personne fantastique et que ses sentiments sont déjà fort à son égard. Je tente de rester droit, de rester calme, mais je finis par baisser, tremblant légèrement même si j'essaie de me contrôler. Je t'en prie tais-toi. Mais il continue et je me fais violence pour inspirer au calme. J'en suis pas encore à te souhaiter bonne vie sans avoir mal. J'ai plutôt l'impression que je vais vomir mon coeur parce que tu me parles de quelqu'un d'autre. J'ai pas envie de te partagé, Saël. Mais je dois me rendre a l'évidence : je n'ai plus aucun droit sur toi. Alors, reculant encore d'un pas, je relève la tête, les yeux humides et fais un effort pour sourire.

- Alors, j'espère que tu auras la réponse que tu veux et que tu seras heureux, lui assurais-je.

C'est sincère : je veux qu'il soit heureux. Je souhaiterais simplement qu'il veuille l'être avec moi.
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Si l’amour est dur avec toi, sois dur avec lui ;
perce l’amour qui te perce et possède le.

Il m'échappe, me glisse entre les doigts alors que je tente de tendre la main vers lui, qu'il vienne vers moi, ou plutôt revienne. Je l'entends alors me souhaiter bonne continuation... Je le fixe et tente de le retenir encore. Il veut que je sois heureux, mais comment pourrais-je l'être alors qu'il cherche à partir ? Ne me donnant aucunement la réponse que je veux. "Je dois lui poser la question alors..." Soupirais-je en continuant de tenir sa main, pour pas qu'il ne parte. C'est une situation étrange. Il pense que je parle de quelqu'un d'autre et si réellement c'était le cas, je ne lui en parlerais pas à lui... Parce que ça serait juste de la méchanceté gratuite et je ne suis pas comme ça.

Il a les larmes aux yeux, je le sens au plus mal alors qu'il cherche à fuir mon contact, à partir pour m'abandonner comme j'ai pu le faire la dernière fois, dans cette salle de classe quand je l'ai quitté. Je fais un pas vers lui, pour l'empêcher de prendre de la distance, non pas pour le persécuté, mais pour lui parler encore. "Tu me donnes la réponse que je veux alors ?" Le questionnais-je en cherchant son regard. "Tu me pardonnes ?" Je baisse alors la tête. "S'il te plait. Dis oui." Le suppliais-je un peu en faisant une pression sur sa main...


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Il est déjà heureux avec elle. Si je comprends bien, ils sont déjà sortis ensemble et on décidé de se donner une deuxième chance. Peut-être suite à un rapprochement après qu'il m'aie laissé. Ça ne m'a pas semblé être Elizabeth, la fille du bus. La teinture ça existe vous me direz, mais ça ne m'a pas, non plus, semblé être la même silhouette. À force de voir les filles à travers la lentille de mon appareil photo, je finis par avoir l'oeil même si elle ne m'intéresse pas. Essayant de faire bonne figure, je lui souhaite d'être heureux. Je le veux vraiment, mais c'est pas encore totalement honnête de dire que je le veux avec quelqu'un d'autre que moi.

Approuvant ce que je lui dis, il précise qu'il devra poser la question. Oui, probablement. Mais continue de me tenir la main. Pitié, ne me demande pas d'assister à ça. Je peux faire des efforts pour essayer d'être simplement un ami, si c'est ce que tu as besoin, mais ça me prendra du temps. Pourtant, tandis que je me recule pour essayer de le laisser à cette nouvelle vie qui semble lui plaire, il fait un pas vers moi, regagnant ce que j'avais mis en distance et même un peu plus. Je t'en prie, Saël, laisse-moi partir. Je ne veux pas te voir avec quelqu'un d'autre pour le moment.

- Tu me donnes la réponse que je veux alors?

Alors que j'amorçais encore une tentative de fuite, je me fixe, le regardant longuement.

- Tu me pardonnes?

Je ne suis pas certain de comprendre. Il a besoin de mon pardon pour passer à autre chose? Pourquoi il demande à ce que JE lui donne une réponse, s'il est avec la brunette? Des réponses se forment dans ma cervelle et pourtant, je refuse d'y croire. C'est que mon esprit qui essaie de voir une fin heureuse et si je m'y accroche, je vais encore me tapper une descente aux enfers. Pourtant… Je pousse un soupir, passant ma main libre dans mes cheveux pour les plaqués vers l'arrière.

- Je t'ai pardonné depuis un moment déjà, laissais-je entendre franchement. Mais je te le répète encore : quand y'a un truc qui te dérange, parles-en : ça donne rien de bon de paniquer dans son coin. Et si ça me concerne, je crois que je t'ai déjà prouver que j'ai pas vraiment de sujets tabous, lui rappelais-je doucement.

Je baisse la tête un instant, avant de la relever, la gorge un peu plus serrée, mais je dois le faire.

- Ça me prendra du temps pour m'adapter et prendre la place que tu voudras bien me laisser dans ta vie, admis-je, presqu'avec regret, mais je t'ai promis que je serais là, s'il y avait quelque chose. ...et je compte pas revenir sur ma promesse.
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