Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility« Leave, learn and want to start over. » ft. Lily.
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« Leave, learn and want to start over. » ft. Lily.

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« Ce n'est pas que je n'apprécie pas les soirées mondaines, je HAIS les soirées mondaines. » protestais-je pour la dixième fois en dix jours sans que jamais mon objectif ne soit atteint. « Tu es vraiment d'une humeur de chien en ce moment, c'est à cause de cette fille ? Allez, tu sais ce qu'on dit : une de perdue, dix de retrouver ! » S'il avait cru que son intervention me remonterait le moral... « Ce proverbe est idiot. Et je ne vois pas de quoi tu parles. Il n'y a aucune fille. » « Ben voyons. » Un sourire énervant sur les lèvres, rajustant son nœud papillon avant de tenter – tandis que je le repoussais vivement – de passer ses doigts dans ma tignasse rousse – soit disant pour lui donner plus de volume – et ses mains autour de mon col de chemise – apparemment il aurait été un peu de travers, biensûr – j'observe une ultime fois mon reflet dans le miroir, arborant un air sévère qui correspondait tout à fait à mon état d'esprit de ces dernières semaines. Soit, depuis ma séparation avec Lily, soyons sincères. « Tu es à croquer, mon trésor. » Ce qu'il pouvait être agaçant avec ses surnoms stupides ! Riant sous cape, mon meilleur ami s'empressant de quitter la pièce afin de donner ses instructions au personnel, avant que notre chauffeur ne vienne nous récupérer dans l'allée. J'avais eu beau lui reprocher sa pédanterie, mes remarques au sujet de son goût pour le luxe entraient toujours par une oreille pour ressortir aussitôt de l'autre. A force, j'avais appris à consentir en silence à ses petites manies princières. « Notre carosse est avancé. » « Je te préviens, je ne veux aucune photo de moi affichée à la Une demain. Aucune ! » répétais-je alors qu'il s'apprêtait à protester. « Qu'est-ce que tu peux être rabat-joie parfois ! Les journalistes n'attendent que cela, je te signale. Le nouveau PDG de M&A Corp., ce n'est pas rien j'te ferais dire ! Je fais partie des cinq plus grandes fortunes au monde, et maintenant que nous sommes associés, tu l'es également. Comme l'a dit l'oncle de ce cher Peter Parker, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Estime-toi heureux que j'ai accepté qu'aucune jolie fille ne soit à notre bras ce soir... » soupira-t-il comme si c'était la pire des calamités. « N'importe quoi. » répliquais-je pour moi-même en écoutant mes messages téléphoniques jusqu'à ce que nous soyons arrivés sur les lieux. Comme je l'avais prévu, une montagne de journalistes attendaient les « célébrités » qui défilaient peu à peu sur le tapis rouge dressé devant l'entrée principale, flashant à tout va en tentant vainement d'obtenir le meilleur angle qui soit. Ceux dont le statut social était disons, plus soft, n'avaient pas à subir cette délicieuse cacophonie ambulante, se pressant naturellement devant une entrée plus discrète de l'autre côté de l'édifice, un hôtel réinvesti pour la soirée. « C'est à nous. Je veux ton plus beau sourire mon chou, cheeeessseee ! » Et c'est parti. Sitôt la portière ouverte par les soins de son chauffeur aussi droit qu'un manche à balai, Amoun s'extirpa du véhicule avec finesse et grande classe. Plus sobre dans ma démarche, je lui emboitais le pas, souriant peu et avançant aussi rapidement que possible jusqu'au seuil, tandis que je sentais crépiter tout autour de nous lumières, questions et cris d'allégresse. God thanks, nous y sommes. « Tu vois, ce n'était pas si horrible. » souligna l'Egyptien en donnant son manteau et le mien à la loge tandis que nous avançions calmement jusqu'à la grande salle. Aménagée pour l'occasion de cette soirée mondaine au profit de la cause environnementale, le champagne coulait à flot. Un buffet dressé encadrait pratiquement l'ensemble de la pièce sur lequel trônaient tellement de nourritures que nul ne pouvait douter de rassasier l'ensemble des invités, triés sur le volet. Une musique classique lancinante faisait tournoyer quelques danseurs d'avant-guerre, tandis que d'une et d'autre d'immenses baies vitrées offraient une vue imprenable sur l'océan situé à proximité, et la jardin de l'autre côté. Des tables accueillant approximativement une dizaine de convives attendaient patiemment leur tour dans une autre pièce, plus éclairée et armée d'un orchestre violoniste.

Ici et là, je reconnaissais déjà certains clients, des partenaires en affaire et le regard appréciateur de convives, souvent de sexe féminin par ailleurs. Et dire qu'il n'est que vingt deux heures...

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@Lily-Rose S. Hopkins
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« Lily-Rose ? » Une voix calme, un timbre grave mais harmonieux, des intonations sans dissonance. Lily avait relevé la tête de son ouvrage, abaissant un instant son masque, concentrée qu’elle était jusqu’alors sur son travail qui exigeait une minutie absolue. « Oui ? » Il était resté dans l’embrasure de la porte, pour ne pas la déranger. Aussi parce que le territoire des restaurateurs était souvent proscrit à toute personne étrangère au service. « Vous viendrez n’est-ce pas, ce soir ? Je compte sur votre présence. » Elle le soupçonnait de compter un peu trop sur sa venue justement. Tout le monde avait remarqué dans le service le regard qu’il lui portait, respectueux, mais comme suspendu au bout d’un fil. C’était un homme bien élevé alors bien sûr il ne s’autorisait aucune démonstration explicite, mais nombreux avaient remarqué qu’il se déplaçait en personne pour lui faire part lui-même de certains messages, quand il se contentait d’envoyer un mail à d’autres. Rien de transcendant bien sûr, et il y avait entre eux une profonde sympathie sans ambiguïtés, au moins pour elle. Elle était si nouvelle encore dans le service, il lui fallait prendre ses marques, faire ses preuves. « Bien sûr, je vous l’avais promis. » Il se prénommait Jorah O’Brien, et il était conservateur au Musée des Beaux-Arts de Boston depuis cinq ans maintenant. Il était en charge de toutes les collections ayant un lien avec l’Egypte, et il fêterait bientôt ses trente-huit ans. Célibataire connu et reconnu, il était issu d’une famille aisée même s’il ne le portait pas sur lui. Il n’avait pas d’enfants. Pas encore du moins. Un parti idéal selon la plupart des bourgeoises anglaises. Lily l’avait rencontré pour la première fois à Londres, il y a de ça quelques semaines, lors du vernissage d’une exposition. C’était lui qui avait intercédé en sa faveur auprès du conservateur du musée de Boston. « Parfait, je passerai vous prendre à neuf heures si vous permettez. » Elle n’avait pas répondu tout de suite, distraite qu’elle était ces temps-ci. Nauséeuse aussi. Elle pensait beaucoup trop à un certain écossais charismatique, qui même en étant absent (surtout d’ailleurs) lui causait bien du souci. Plusieurs fois elle avait composé son numéro pour l’appeler, jamais elle n’était allée jusqu’au bout. Sauf cette fois-là, où une voix féminine avait répondu, et elle avait préféré raccroché en vitesse, en se terrant dans le silence. Pourtant il faudrait bien qu’elle le confronte tôt ou tard. Attendre n’était plus une option dans sa situation … Il devait savoir. Elle devait lui en parler. Mais à quoi bon après tout ? Il ne renoncerait jamais à ses instincts. Jamais vraiment, elle le savait. Alors elle n’en parlerait pas ce soir. Ce soir, elle irait à cette soirée en faisant semblant de ne pas y aller à contrecœur, elle essaierait de rire, elle apprécierait la compagnie de cet homme qui la regardait avec délicatesse sans avoir l’audace d’exiger plus, comme s’il savait déjà qu’elle lui refuserait davantage. Et peut-être parviendrait-elle à se changer les idées, qui sait ?

***

Cela fourmillait déjà de monde à l’intérieur. Ils n’étaient pas parmi les invités de marque les plus attendus, aussi ils avaient eu la chance d’échapper à la horde de journalistes qui s’était davantage agglutinée autour de personnalités plus notables. L’homme en charge du vestiaire venait de récupérer son manteau, et avec calme sa main avait récupéré sa place autour de l’avant-bras de Jorah qui lui servait de guide pour l’occasion. Il était plus coutumier de ces soirées-là qu’elle ne l’était, même si elle commençait, à force, à être rodée. « Vous souhaitez boire quelque chose ? » Distraite encore, sa réponse n’était arrivée qu’avec un temps de retard tandis qu’elle jetait un regard circulaire autour d’elle, le dos droit, les épaules dégagées, les voilages de sa robe claire furetant ici et là. « Pardon ? Oh oui … Oui pourquoi pas. Merci. » Il avait acquiescé avec bienveillance, s’éclipsant pour leur prendre deux verres. Son but principal lors de cette soirée allait être d’éviter le buffet de crustacés, qui, rien que d’y penser, lui donnait le mal de mer. Admirant la décoration de la salle qu’elle trouvait terriblement chargée, bien que le cadre soit splendide, il lui semblait que la musique en fond sonore était une invitation à tournoyer, encore, et encore, et encore. Elle se plaisait d’ailleurs à observer les danseurs avec un sourire en demi-lune, avec l’infime espoir que la soirée se déroula sans encombre. Pour l’heure elle se sentait bien.

« Oh veuillez m’excuser. » avait murmuré Jorah alors qu’il se saisissait de deux coupes de champagne. Il s’était retourné un peu trop brusquement peut-être, et avait manqué de peu d’arroser la chemise d’un grand homme à la peau halée, peut-être égyptien. Mais armé de sa grande courtoisie et de son élégance naturelle, nul n’aurait pu lui en vouloir, tant il était charmant sans être trop ostentatoire. Ses respects montrés, Lily l’avait vu reparaître à ses côtés. « Tenez. De quoi éviter de nous assoiffer. » Cela l’avait tirée de sa rêverie momentanée, et ses doigts s’étaient refermés mécaniquement autour de la flûte de champagne. Champagne qu’elle réalisa qu’elle ne pourrait pas boire en vérité, à cause de ce détail qu’elle avait presque oublié. Alors elle resta là, immobile à ses côtés, à ne rien boire, et lui à l’interroger. Elle ne l’écoutait que d’une oreille en vérité, entendant ici et là d’autres bribes de conversations. Dont une, qui la fit sourire légèrement. Apparemment deux jeunes femmes avaient des vues sur deux hommes, situés non loin du buffet (et elles n’étaient pas les seules, visiblement) et arrivés depuis peu. Ils faisaient jaser, inconnus qu’ils étaient pour elle. Deux des plus grosses fortunes de la soirée disaient-elles, deux associés. A croire qu’on avait là les deux entités prestigieuses de l’assemblée.

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« Essaie de t'amuser s'il te plait, fais-le pour moi. » Mais qu'est-ce que c'est que cet argument encore ? « Nous ne sommes ni mariés, ni amants aussi je ne vois aucune raison de mentir mon cher. » Le mien était sulfureux quoique pas si loin de la vérité quand on y pense. « Le refus d'être amants ne provient que de l'un de nous deux je te rappelle. » me taquina alors Amoun en passant une main furtive dans mon dos avant de se diriger vers le buffet pour nous récupérer deux coupes de champagne pendant que, désabusé, je fixais le plafond et l'assistance comme un loup fixerait les barreaux de sa cage. « Bonsoir, deux coupes de champagne je vous prie. » Amoun, en public, avait toujours eu des manières particulièrement...avenantes. Doté d'un caractère fort que nul ne connaitrait jamais réellement à moins de partager son quotidien jour et nuit, l'Egyptien bénéficiait en plus d'un charisme qui en impressionnait plus d'un. Presque de la peur par moment. Respecté et haï à la fois, il savait convaincre, rien que par quelques mots, ses semblables, jouant sur cette qualité avec une rare habileté afin d'obtenir ses moindres désirs. Séducteur et d'une franchise presque incisive, ses amis véritables se comptaient sur les doigts d'une main. Peut-être en raison d'une méfiance muée en prudence presque paranoïaque après ce qu'il avait vécu à la guerre.

Debout, je l'observais s'éloigner et déjà un sourire ornait mes lèvres. Si mon exaspération à l'idée qu'il se montre aussi protecteur et zélé à mon égard ne faisait aucun doute, je savais également que nul ami ne m'était aussi loyal et cela me rassurait en un sens. Sans lui, je ne serais pas ici aujourd'hui. Amoun m'avait ramené à Boston en venant me chercher en personne alors que j'éprouvais difficilement les souffrances endurées à Londres. Aussi discret qu'un chat la nuit, nul n'avait jamais douté de son excuse d'effectuer un simple voyage d'agréement.

« Chtt...vous voyez bien qu'il rêve, madame. Ne le bousculons pas. » Plait-il ? Sorti de mes pensées par une voix cristalline, mon visage se penche à hauteur de la personne qui vient de m'interrompre. Un sourire dévoilant toutes ses dents, un rouge à lèvres aussi généreux que sa poitrine découverte, un fourreau rouge relevant un chignon compliqué de mèches blondes, et des talons hauts dans lesquels elle se mouvait sans peine. A cela ajoutés évidemment des bijoux dont le prix ne s'abaissait pas au dessous d'un nombre à quatre chiffres. « A quoi songiez-vous monsieur ? Vous sembliez si éloigné lorsque nous vous avons salué. » A ses côtés, deux autres jeunes femmes. L'une de type asiatique, menue et mutine, l'autre apparemment espagnole ou italienne au vu de l'accent que je venais d'entendre. « Ce n'est pas important. Veuillez pardonner mon indélicatesse. Mesdames... » soufflais-je en feignant un vague sourire tandis qu'à chacune je baisais le dos de leurs mains satinées. « Votre accent...vous êtes anglais n'est-ce pas ? » Mon accent...plus guttural que celui des britanniques mais elle n'était pas si loin de la vérité. « Ecossais, madame. » répondis-je en lui offrant un nouveau sourire feint tandis qu'enfin, mon compagnon nous rejoignait avec, ô miracle, un serveur portant au bout de son bras, un plateau dénombrant cinq coupes de champagne. Tiens donc. « Mesdames, quelles belles fleurs vous faîtes, un vrai bouquet de roses ! » Gloussant et se dandinant fièrement face à ce compliment original, nos visiteuses ne se firent pas prier pour récupérer les lèvres d'Amoun qui, tout de charme, les hypnotisait de son regard oriental et magnétique. « Charmé, vraiment. Laissez-moi faire les présentations voulez-vous. Lawrence Austen, la baronne de Clarksfield, mademoiselle Irène Mattarella et mademoiselle Yumi Ming. Mon excellent ami et depuis peu associé à mes affaires, Lawrence Austen. » A nouveau, mes épaules se voûtent légèrement alors que je m'abaisse pour les saluer selon les présentations d'usage. Pourtant mon esprit est ailleurs, parti explorer le balcon désert qui m'offrirait sans doute la liberté que je recherchais alors. « Toutes mes félicitations pour ce poste prestigieux, monsieur Austen. Peut-on savoir quelle fut votre ancienne affectation ? » Mon regard se braque aussitôt sur la jeune femme, ignorant délibérément la question en jetant un œil à Amoun qui cherchait quant à lui une explication plausible tout en sirotant sa coupe. « Attendez...attendez !! Je vous vois bien...militaire ou....écrivain...ou alors...Yumi aide-moi veux-tu ? Quelle profession irait le mieux à monsieur Austen selon toi ? » me taquina la belle italienne en passant son bras autour du mien tandis que je demeurais impassible quoiqu'enjoué par leurs manigances qui, si elles auraient trompé de jeunes coqs, ne pouvaient abuser à nous deux nous échapper. « Non, vous faîtes fausse route, Irène, la question la plus importante serait de savoir si Monsieur est célibataire... » ajouta Yumi en me fixant avec affront tandis qu'Amoun se délectait du spectacle, tout en glissant quelques mots qui la firent immédiatement rougir, à l'oreille de la baronne qui s'était déjà accaparée toute son attention par son bras autour du sien et son regard qui en disait long sur ses intentions à venir.

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La musique s’interrompt, reprend, ritournelle incessante qui finira sans doutes par lui donner le tournis. Son regard s’attarde un instant sur un couple qui danse en contretemps. Le rythme leur est étranger visiblement. Jorah a dit quelque chose mais elle ne l’a pas entendu. Tout porte à croire qu’elle sera d’une piètre compagnie ce soir, mais d’humeur égale qu’il est, il ne semble pas lui en tenir rigueur. Au contraire, il y a un sourire qui flotte aux commissures de ses lèvres. Le même qu’il arborait constamment lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois et qui lui donnait un certain charme, alors qu’il n’était pourtant pas une gravure de mode en soi, ne répondant pas aux critères de beautés caricaturales. En baissant le regard elle avisa le contenu de sa coupe de champagne, intact. Pour passer inaperçu il faudrait qu’elle fasse un échange avec ces coupes de jus de fruits qu’elle a vu passer sur certains plateaux. Mais ce sont d’autres préoccupations qui l’assaillent lorsque les contenus des conversations lui parviennent par bribes. Écossais, bouquet, charmé, des noms imprononçable, et surtout, parmi eux, le sien. Celui qui attire son attention et rend les palpitations de son cœur plus vives alors que son regard cherche la provenance des voix. Elle déglutit, fébrile tout d’un coup, se raccrochant sans s’en rendre compte au bras de son « cavalier » en le serrant plus fortement. Cela fait plusieurs semaines qu’ils ne se sont pas vus, leurs derniers échanges ayant eu lieu par téléphone. Et quels échanges d’ailleurs … des dialogues de sourds plutôt, quand elle voyait tout à lui reprocher et rien pour la convaincre de s’accrocher davantage à une relation naissante vouée à l’échec depuis ses prémices. Et pourtant elle ne s’était jamais sentie si seule que depuis leur fracture. Fracture dont elle ne pouvait accepter l’existence complète, surtout depuis qu’elle avait appris que monsieur lui avait laissé un souvenir impérissable dont elle ne savait que faire pour l’instant. Qu’il soit présent ce soir-là était le comble de l’ironie quand on y pensait. A croire qu’une force extérieure bien maline cherchait à les mettre sur le même sillage au moment le moins opportun.

Lily n’hésita qu’une seconde, transcendée tout d’un coup par une nouvelle humeur, beaucoup plus cinglante que la léthargie dans laquelle elle se trouvait jusqu’alors. C’est que monsieur n’avait pas perdu de temps, à l’évidence, pour rameuter toute la bassecour et épater la galerie. Cocotte numéro un (appelons là ainsi puisqu’à ses yeux toutes ces demoiselles s’étaient subitement transformées en volatiles à déplumer d’urgence) gloussait avec un peu trop de plaisir à son goût. Cela frôlait la gourmandise. Quant à la cocotte numéro deux (autant leur donner des numéros au point où nous en sommes), si elle continuait de se pavaner ainsi, sa gorge allait finir par se déployer comme celle d’une dinde, et elle se ferait un malin plaisir de lui calciner les plumes. Pourtant, armée d’un self-contrôle digne d’un grand maître, elle ne laissa rien paraître de l’agacement qui réchauffait peu à peu le sang dans ses veines.

« Aux dernières nouvelles il l’est. Mais vous devriez vous hâter ma chère, monsieur Austen a la réputation d’être rapide, avec ces choses-là. Presque … Évanescent. » Sa voix s’était élevée de nulle part sur le ton de la confidence, dans le dos de la jeune asiatique qui avait pris la parole, dissimulant le sarcasme sous une politesse calculée. En un clin d’œil, elle et son partenaire venaient de rejoindre furtivement le « cercle » qu’ils formaient jusqu’alors. Jorah avait suivi, déjà enthousiaste à l’idée d’être présenté même s’il connaissait déjà la plupart des convives présents. Lily leva son verre comme pour porter un toast, adressant un regard entendu à la vedette de la soirée. « Allons bon monsieur Austen, votre réputation commence à vous précéder. Vous ne m’en voudrez pas de révéler certaines de vos … Habitudes. » A la limite de l’impertinence acide, il savait mieux que quiconque quelle teigne elle pouvait être quand elle avait quelqu’un dans le nez. Et surtout … Quand elle était jalouse, au fond. Admettons-le, parfois, Lily pouvait être jalouse comme un poux, mais était bien trop orgueilleuse pour l’admettre. Aussi ses armes devenaient acérées, et son sarcasme … Infaillible. « Passez quoiqu’il en soit tous … ou toutes plutôt … Une agréable soirée. » ajouta-t-elle alors que son regard s’assombrissait, mais que ses lèvres se fendaient d’un sourire jovial, feint lui aussi.  Le but n’était après tout pas de participer à la conversation, juste d’intervenir furtivement avant de disparaître. Furtivement son regard croisa celui de l’homme aux côtés de Lawrence qu’elle ne connaissait pas. Encore un élément de sa vie qu’il avait dû lui dissimuler.

Un serveur tiré à quatre épingles venait de réceptionner sur son plateau sa coupe de champagne pleine tandis qu’elle se saisissait à la place d’un jus de fruit, qu’elle but presque d’une traite, comme pour se donner du courage. « Vous le connaissez, cet Austen ? » avait osé demander Jorah, connaissant déjà la réponse, mais souhaitant pourtant s’en assurer. « De façon très furtive, oui. » avait-elle répondu, visiblement contrariée, une ribambelle de petits fours colorés apparaissant de manière fortuite sous son nez, présentés par un autre serveur. Son teint sembla virer au vert alors, alors qu’elle refusait poliment l’offrande. Était-ce une odeur de tarama qu’elle avait dans le nez ? Oh misère. Prendre l’air. Maintenant. « Que diriez-vous d’aller admirer la vue depuis le balcon ? » Il prit cela comme une invitation à l’isolement furtif, et en fut ravi. Elle cherchait déjà l’air frais qui lui apaiserait les hauts  le cœur qui la saisissaient parfois face à certaines odeurs … Celle du poisson notamment.


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Evitant, par courtoisie plus qu'autre chose, de lever les yeux au ciel à la question de la jeune asiatique, tandis qu'Amoun s'amusait de plus en plus du spectacle pour mon plus grand déplaisir, la voix mutine d'une demoiselle qui hantait mes songes depuis notre rupture manqua de me faire avaler de travers la gorgée de champagne que j'avais prise en bouche. Lily. Que faisait-elle ici ce soir ? Si mon ami l'eut connue, j'aurais parié sans me tromper que ce coup bas provenait de son intention de me narguer. Hélas, Amoun n'y était pour rien. D'ailleurs, son regard brillant prouvait la curiosité qu'il ressentait à l'égard de la poupée de porcelaine qui vint à nous rejoindre. Qui était-elle pour oser témoigner ainsi de ma personne ? Curieux et non moins observateur et perspicace, l'homme comprit rapidement le lien subtil qui nous avait unit en me jetant ce regard en biais que je défiais en silence avant de rapidement m'y dérober. Quant à son cavalier ma foi, la lubricité que je pus lire dans ses yeux ne firent que confirmer ses intentions malgré celle qui retenait son bras. Amoun ne craignait pas les refus, et ne manquait pas de pugnacité même en présence d'un mâle de toutes évidences attiré par le sexe opposé. De mon côté, mes traits tendus confirmaient mon état d'esprit à sa rencontre. Si je fus blessé par l'opinion qu'elle se représentait de moi, je n'en montrais rien à l'assistance et encore moins à la principale intéressée, attendant qu'elle soit dans mon champ de mire pour mieux la haper des yeux, admirant d'abord sa toilette, me rappelant combien elle était attirante, combien elle me manquait...avant d'observer son cavalier à la dérobée. Un simple coup d'oeil me suffit à le haïr. Ce bras qui retenait le sien, un geste qui m'était insupportable. De savoir qu'il pouvait la toucher, qu'elle lui souriait m'exaspérait au plus haut point. Ceci dit, mon éducation m'empêcha de me montrer aussi incisif que je le voudrais. Les « lady » elles parurent scandalisées par l'attitude de la jeune femme, comme si aucune ne devait jamais me biaiser d'aucune façon. Moi, ou tout autre partie acceptable. C'est à la fois ce qui m'irritait ce soir et que j'aimais chez Lily : son franc parler, et sa finesse d'esprit. Peu d'entre elles peuvent s'en prévaloir.

Accusant le coup, j'observe et un vague sourire étire mes lèvres. Elle est là, elle ne m'a pas oublié, même si ses reproches me semblent exagérés voire mensongers. Pourquoi me traiter de la sorte moi qui l'ai tant aimé ? Lui aurais-je dit plus souvent que nous n'en serions pas là aujourd'hui ? A la fin, vexé de son indifférence qui cachait un sentiment plus coupable et difficile à maîtriser, je lui réponds sur le même ton empreint de sarcasmes. « Non, madame. Après tout, s'il y a bien une femme qui croit me connaître, c'est bien vous n'est-ce pas ? Notre rencontre fut si fulgurante qu'il m'arrive parfois de me demander si elle a réellement eu lieu. » répliquais-je en la fixant avec une grave intensité, oubliant le reste du monde l'espace de quelques secondes, jusqu'à ce que mon compagnon ne se joigne à notre joute verbale, sourire aux lèvres. « A vous de même. » Je ne pris même pas soin de répondre, le sang me montant immédiatement au cerveau en m'apercevant de la jalousie qui m'assaillait subitement alors qu'elle s'éloignait avec cet inconnu à la voix suave et au regard mielleux. « Une amie, je présume ? » me taquina Amoun en me gratifiant d'un sourire amusé. Préférant éviter ce sujet sensible, sachant le caractère exagérément protecteur quoique malicieux de l'Egyptien, je poussais un profond soupir de dépit, tandis que nos visiteuses se pressaient contre moi, comme pour me consoler de cette rencontre fâcheuse. « Ne vous inquiétez pas, cette fille n'a aucune éducation. » « Seigneur, avec quelle insolence vous a t-elle interpellé ? Quelles manières ! » « Elle n'en a aucune. » ricana l'une d'elles en me jetant un regard énamouré, croyant que ses reproches envers Lily suffiraient à m'occuper l'esprit par des conquêtes bien plus « intéressantes » et surtout « libres » de toutes débauches à venir. « Veuillez me pardonner, je dois passer un appel urgent. Je reviens très vite. » ajoutais-je pour Amoun qui était sur le point de m'interrompre, tant il devinait derrière ces mots le mensonge qui s'y cachait. A dire vrai, prendre l'air me ferait le plus grand bien. Et c'est au devant de l'un des balcons encore libres que je m'avançais pour mieux prendre quelques bouffées d'air et évacuer la colère qui m'envahissait. Quelle erreur je commis que de laisser seul un homme comme lui. Sitôt éloigné, le voilà qui trouvait une excuse pour s'échapper de la horde de promises qui se dandinait autour de nous, pour s'enquérir de mes affaires. « Excusez-moi, loin de moi l'envie de vous déranger monsieur, madame, mais la politesse voulut que nous nous présentions. » commença t-il avec un sourire sincèrement faux. « Amoun Montou, enchanté de faire votre connaissance. » Sur le balcon, sa main s'était immédiatement tendue vers Jorah, tandis que son regard lui fixait Lily avec une curiosité non feinte. Hypnotique voire malsaine, il prit alors sa main pour y déposer un baiser fugace, ne la quittant du regard que lorsqu'il fut sûr d'avoir touché sa cible. « Je crois avoir entendu que Madame la Baronne aimerait vous interroger à propos d'une toile...ou d'un style vestimentaire, je n'ai pas très bien compris. Dépêchez-vous, il ne faut jamais faire attendre une dame mon cher. Ne vous inquiétez pas, le temps que vous reveniez, je tiendrais compagnie à mademoiselle. » souffla t-il au bel égyptien avec un sourire qui se voulait rassurant. L'argument évidemment, ne pouvait être discuté. En plus de n'avoir pas hésité à oublier les présentations d'usage, un homme bien éduqué pouvait-il se permettre de refuser de répondre aux questions d'une femme dont la fortune estimait celle de l'Espagne toute entière ? Non, cela ne se fait.


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La confiance s’étiole quelques secondes, et sa prise autour de ce bras fortuit qui la maintient à la surface se resserre davantage. C’est peut-être cela qui l’a trahie finalement. Dans sa cage thoracique son cœur crie au secours, il harponne les côtes et se démène comme un beau Diable, mais les traits de Lily demeurent mutiques, figés dans une aigreur silencieuse qui se tapie sous sa chair. Une partie d’elle se rassure de le savoir au moins en vie puisque c’est un élément qui n’est jamais absolument certain le concernant. C’est ce qui les a tués aussi probablement : l’incertitude, la peur viscérale de se perdre. Surtout pour elle au fond puisqu’elle n’était pas celle qui mettait effrontément sa vie en péril (ou du moins pas consciemment).  Et son erreur avait été de penser qu’elle serait assez forte pour supporter les absences et les silences trop longs dans la mesure où son père lui avait appris à vivre avec. Elle n’y était pas parvenue, car toutes les fois où il ne lui avait pas répondu alors qu’elle se faisait un sang d’encre, mille fois elle avait imaginé le pire, jusqu’à sentir des parties d’elle se disloquer, jusqu’à éprouver une souffrance insupportable nourrie par la peur. Alors aujourd’hui elle lui en voulait terriblement : d’avoir réussi à lui faire éprouver tant d’émotions positives, pleines d’intensités et de délicatesses, pour les balayer ensuite à coups de silences et d’absences impromptues. La faute à cette profession maudite. La faute à eux aussi.

« Vous avez raison. Elle n’a pas eu le temps d’exister. » répondit-elle, l’émotion au bord des lèvres, le défiant du regard comme pour lui faire comprendre qu’il se trompait en pensant qu’elle le laisserait la blesser à son tour. Pourtant la pique l’avait atteinte avec une précision chirurgicale, elle ne pouvait le nier. Et Lily ne voyait plus personne à part lui, les babillements alentours n’étant plus qu’un bourdonnement en fond sonore qui jurait avec la cacophonie des sentiments qui se disputaient dans sa tête. En d’autres circonstances les réactions outragées du poulailler l’auraient beaucoup amusée. Mais l’heure n’était pas à la plaisanterie, et la morosité de son humeur s’accentuait, frôlant la colère et la tristesse mêlées. « Souhaitez-vous en parler ? » Une fois encore elle ne l’avait pas écouté, ou entendu. Pauvre Jorah, si charmant pourtant, toujours si prévenant à son égard à tous points de vus. Loin d’être stupide ou naïf, il avait bien compris ce qui la contrariait. Et lentement, il avait vu toutes les chances qu’il aurait pu avoir avec elle s’éloigner, piétinées par cet homme qu’il venait de croiser pour la première fois et qu’il n’avait pas envie de connaître davantage. « Oh … Pardon ? » Lily était sortie de ses pensées, concentrée qu’elle était jusqu’alors sur sa respiration. Au contact de l’air frais son teint avait repris quelques couleurs rosées, et elle avait tout d’un coup moins l’impression d’être sur un navire qui tangue. « … Non c’est inutile, il n’y a pas grand-chose à en dire vous savez. Pardonnez-moi vous vouliez juste passer une soirée agréable, et je suis d’une piètre compagnie … Je me sens un peu-. » Interrompue par une voix masculine aux intonations presque suaves, son regard s’était posé sur la silhouette de l’homme, bien trop grand à son goût.  Sur la défensive sans s’en rendre compte, Lily l’observa entre ses cils alors qu’il « s’introduisait » avec une élégance visiblement calculée à la perfection. Voilà qui ne présageait rien qui vaille. Une certitude la tenaillait à présent : ce « Montou » était là pour elle. Et probablement pas pour « faire connaissance ». De nature plutôt perspicace, Jorah avait compris lui aussi que l’homme cherchait à s’entretenir avec elle, et uniquement avec elle. Le prétexte de la baronne et de ses interrogations ne dupait personne, pas même lui. Mais peu enclin à faire des vagues, il se contenta de se racler la gorge, posant furtivement sa main dans le dos de Lily pour la rassurer. « Je ne serais pas loin, si vous avez … Besoin de moi. » ajouta-t-il en jetant un regard insistant vers l’égyptien, comme s’il se méfiait de lui. « Merci Jorah, je vous rejoins dans un instant. » murmura Lily, réellement reconnaissante, croisant ses bras devant sa poitrine en observant son nouvel interlocuteur sans ciller. « Que puis-je faire pour vous, monsieur Montou ? » Elle ne s’était pas présentée, n’ayant aucune envie de faire des courbettes alors qu’elle n’en avait pas envie. D’autant que son excès de politesse à son égard la laissait méfiante.



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Stoïque, j'encaisse le coup sans broncher alors que mon cœur saigne de l'entendre prétendre qu'il n'y avait rien eu entre nous. Le temps d'un baiser, de quelques nuits et le vent avait tout emporté. Se pourrait-il qu'elle soit sincère ? Que tout finissait ainsi ? Je refusais de l'accepter. Lily et moi étions faits l'un pour l'autre, envers et contre tout. Peut-être la jalousie m'aveuglait-elle au point que je ne voyais une évidence qu'elle-même avait comprise et accepté. Peut-être devrais-je baisser les bras comme elle semblait l'avoir fait. Pourtant tout en moi rugissait de tenir bon, pour nous. Parce qu'incapable de tourner la page, je la maudissais de me rendre aussi vulnérable. Une fois éloignés, je prends sur moi pour ne pas afficher la moindre émotion de contrariété. Bien que devinant qu'Amoun me fixait, je demeurais de marbre, alors qu'une excuse comme une autre me permettait de m'éloigner un instant, le temps de souffler. Qui était l'homme qui l'accompagnait ? Oriental, cela va de soit, mais qu'y avait-il entre eux ? M'aurait-elle d'ores et déjà remplacé ? A cette simple idée, mon poing se serre au fond de ma poche de pantalon alors que je contemple devant moi l'océan se briser contre le sable blanc du récit.

Un sourire de circonstance, presque provocateur, répondit à la remarque de Jorah. Et ce regard qu'il eut l'audace de lui lancer, comme un avertissement de ne pas toucher à la jeune femme sous peine de représailles. Amoun le trouvait divertissant finalement. Aucun homme, pas même Dieu en personne n'aurait pu dompter un tel esprit. Libre, imprévisible...dangereux. Alors que la plupart des individus de ce monde s'oblige à respecter les normes de la société, une forme de consensus social destiné à soumettre autant qu'à empêcher toutes idées d'oppression du plus faible, Amoun se fichait éperdument des lois et des conventions. Lorsqu'il avait envie de quelque chose, il l'obtenait, d'un claquement de doigt. Et cela passait autant dans les services d'une demoiselle mariée à un ponte richissime qu'à l'asservissement de tout un pays. Aucune limite, du moment qu'il trouvait son compte. Alors ce gamin avec son accent suave, il n'en aurait fait qu'une bouchée s'il l'avait voulu. Mais il n'était pas ici pour lui. Pas ce soir en tous cas.

A peine son cavalier se fut-il éloigné que son sourire s'évanouit avec lui, ne laissant sur son visage hâlé qu'un regard glacial fixant Lily. Un psychopathe ne s'y serait pas pris autrement pour effrayer ses victimes afin de leur asséner le premier coup. « Eloignez-vous de Lawrence. » Ni un conseil, ni une demande polie. Il s'agissait bel et bien d'un ordre, formulé avec douceur et fermeté tout à la fois. « Je suppose que vous êtes celle qui partagiez sa vie jusqu'à récemment. Il n'a jamais voulu me donner son identité malheureusement, mais votre réaction à tous les deux tout à l'heure... » Un sourire moqueur envahit aussitôt ses joues alors que ses yeux roulaient dans leurs orbites. « Combien de fois lui ais-je répété d'apprendre à mieux maîtriser le langage de son corps ? Mais non, c'est une vraie tête de mûle ! » lâcha t-il en riant. Se rapprochant de quelques pas, il est assez près maintenant pour humer son odeur. Les deux mains enfoncées dans ses poches de smoking, il demeure immobile et ne prononce mot pendant une bonne minute. Il ne fait que rester là, à attendre, à l'observer en silence, à se rappeler mes confidences. « Lorsque je l'ai récupéré à Londres, j'ai cru ne pas le reconnaître. Ses blessures de guerre comme j'aime à les appeler, mais ce n'était pas ça le principal problème. Le problème... » Il se penche en avant, et susurre alors à son oreille, faisant voleter quelques mèches. « ...c'est vous. » Là-dessus, il la contourne, attendant d'être placé derrière elle avant de poursuivre toujours aussi tranquille qu'un chat minaudant autour d'une souris inconsciente du danger que représente l'animal. « J'ai toujours pensé que l'amour était un dangereux handicap pour la liberté et le confort spirituel. Aimer une fois, et souffrir toujours est une maxime que j'applique chaque jour dans mon quotidien, mademoiselle. » D'un pas en avant, son torse se colle sans gêne aucune contre son dos, ses lèvres se rapprochent à nouveau. De l'index, il effleure déjà sa chevelure et en éloigne une mèche qui le gênait dans son sillage vers le haut de sa nuque. « Malheureusement, Lawrence et moi sommes très différents et n'avons pas du tout la même conception des relations humaines. Je ne vous avertirais donc qu'une seule fois, pour son propre bien...et le vôtre : ne vous approchez plus de Lawrence Austen, auquel cas je me verrais dans l'obligation de vous prouver combien je tiens à cet homme autant qu'à ma propre existence. » Sa voix s'étiole, un murmure suave qui se termine par un délicat baiser au creux de sa nuque. « Passez une bonne soirée, mademoiselle, et profitez bien de votre cavalier si appétissant à regarder. » Sans un mot de plus, Amoun s'éloigne alors, offrant son plus beau sourire à Jorah avant de regagner sa place auprès des demoiselles qui nous accompagnaient depuis une bonne heure.


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L’air nocturne était contre toute attente agréable en cette soirée printanière. Pourtant, Lily eut subitement froid. Un froid glacé, qui l’avait saisie de part en part, se faufilant entre ses reins pour échoir dans le reste de son corps, et notamment ses bras qui s’étaient recouverts de frissons d’effrois. Les traits figés dans une expression défensive, le corps à présent raide, son regard ne quittait pas le sien par réflexe, pétrifiée qu’elle fut sur place après ses premières remarques. Enfin remarques ... « Menaces » était certainement un terme plus approprié aux circonstances.  Qui était cet homme ? de quel droit se permettait-il de s’introduire dans leur intimité de cette façon sans aucune vergogne ? Elle ne se souvenait pas que Lawrence lui ait parlé de lui un jour. Etaient-ils amis ? Si c’était le cas elle aurait quelques mots à lui dire sur ses choix de fréquentations. « Je vous demande pardon ? » avait-elle répondu dans un premier temps, interloquée, une expression franchement outrée se dessinant sur sa peau diaphane. Chaque mot qu’il prononçait, chaque parole, chaque intonation semblait être un venin pernicieux qui se répandait dans ses veines, et venait lui nouer l’estomac davantage. D’instinct elle avait croisé ses bras devant sa poitrine, adoptant une position de défense en reculant d’un pas. Elle ne lui avait cependant pas fait le plaisir de baisser les yeux, ses sourcils se fronçant et la dureté de son regard s’accentuant peu à peu. « S’il ne vous l’a pas donné, c’est qu’il devait avoir une bonne raison. Ou tout simplement, peut-être n’avait-il pas envie de se confier à quelqu’un comme vous sur une intimité qui ne vous regarde pas. » Un ton sec, rassemblant la contenance qu’il lui restait, ses mâchoires se serrèrent, et elle ne se laissa pas démonter par ses airs moqueurs clairement calculés. « Lawrence est assez grand pour faire ce qu’il veut avec son-… » Elle ne termina pas sa phrase, coupée par ses pas qui l’avaient mené plus près. Trop près. En sentant son souffle venir chatouiller sa peau, un profond malaise la saisit, lui faisant perdre ses moyens pendant quelques secondes alors qu’elle le voyait la contourner, comme un fauve l’aurait fait autour de sa proie trop facile. Les pieds solidement ancrés dans le sol, Lily ne bougea pas d’un cil, comme si tout balbutiement de trop pourrait provoquer un assaut qu’elle ne saurait parer, vulnérable qu’elle était, surtout en ce moment. Ce n’était pas tant la forme de ses paroles qui la glaçait, mais aussi leur contenu. Des attaques d’une précision chirurgicale, qui ravivèrent les blessures de son cœur blessé. Que croyait-il, que Lawrence était le seul à avoir souffert ? Il n’en était rien. Mais le problème avait l’air plus profond que cela. Plus pernicieux aussi. Le danger malsain transpirait dans chacune de ses phrases, et chaque fibre de son corps se hérissait de répulsion à son égard, par pu instinct viscéral. Il fallait être un idiot pour penser que tout le monde vous veut du bien. Lui ne le connaissait pas, et il ne lui voulait que du mal. Pourquoi ? Elle ne savait pas encore. Il était évident que cela avait un lien avec Lawrence. Mais lequel ? Elle peinait à saisir. Les lèvres cousues l’une contre l’autre, elle avait voulu répliquer, mais toute tentative était restée bloquée au fond de sa gorge quand elle avait senti son corps contre le sien, menace silencieuse et néanmoins omniprésente qui l’avait rendue en un instant livide, toutes les lueurs de ses regards étouffés par une crainte légitime tapie sous sa chair. Il avait réussi son coup. Lily avait peur. Mais il n’était pas question qu’elle le laissa faire, qu’elle se laissa impressionner de la sorte juste par un homme qui maîtrisait l’usage des mots à la perfection et savait jouer avec les émotions d’autrui en usant de sa carrure impressionnante. « … Vous tenez à lui mais vous ne le respectez même pas assez pour vous interdire de fouler des territoires qu’il vous a empêché de franchir, ou pour avoir confiance dans les choix qu’il fait … » répondit-elle avec une aigreur apparente, son regard scrutant le sien sans siller même si cela lui en coûtait, et qu’elle avait davantage eu envie de lui planter ses ongles dans le visage pour le punir de son audace. Le dégoût était au bord de ses lèvres à présent, et elle n’avait rien pu ajouter alors qu’il s’éloignait, se rappelant pendant quelques instants suspendus de la morsure effroyable de ses lèvres, si furtives aient-elles été, sur sa nuque. D’ailleurs à présent qu’il avait disparu, elle était incapable de bouger, son teint virant au livide quand son estomac se révulsait de cet échange impromptu.

« Lily-Rose, tout va bien ? » C’était la voix de Jorah une fois de plus, qu’elle avait entendu en contretemps. Elle ne savait même pas depuis combien de temps elle était immobile, à scruter un point devant elle. Pourtant quand elle vit enfin les traits bienveillants de l’homme, c’est un haut-le-cœur plus virulent que tous les autres qui la saisie. Comme si l’aigreur, et surtout le malaise ressenti cherchait à ressortir, et que l’intermède lui avait retourné l’estomac davantage comme elle était à fleur de peau depuis quelques temps. « Je … Je ne me sens pas très bien … Quelque chose qui … N’est pas passé … » Tout de suite, avec prévenance, il avait placé son bras autour du sien pour la soutenir, glissant son autre bras autour de sa taille pour l’aider à se déplacer en vitesse jusqu’aux toilettes des dames, qui, fort heureusement, se trouvaient suffisamment proches pour éviter de justesse un intermède gênant, où elle aurait refait le cirage de pompes anonymes. Penchée au-dessus de la cuvette, les tripes au bord des lèvres, Jorah avait préféré quant à lui attendre devant la porte. « Tout va bien ? » s’enquit-il, alors que des dames s’interrogeaient de voir un homme dans leur espace réservé. « Gare à vous mesdames, il semblerait que certains mets étaient d’une fraîcheur douteuse, notamment les crustacés. » avait-il essayé, avec élégance. Deux femmes qui se repoudraient le nez firent mine d’admettre cette « excuse », mais sitôt l’homme retourné, elles s’empressèrent de commérer à voix basse. « Encore une qui pense que le champagne se boit comme du petit lait. » La cage thoracique se soulevant au gré de sa respiration laborieuse, lorsqu’elle fut en mesure de se relever enfin, il lui fallut quelques secondes pour que l’impression que la terre tanguait cesse. Cela mieux. Enfin … Si on peut dire. Elle avait un peu honte à présent, et l’idée de rester terrer-là lui effleura l’esprit quelques instants. « Je suis désolée … J’ai … j’ai honte vous savez. » - « Ne soyez pas ridicule. Si j’avais su que vous ne vous sentiez pas bien, je n’aurais pas tant insisté pour que vous veniez. Voulez-vous que je vous ramène ? » Encore très blanche bien que ses joues soient rouges, elle avait comme des bouffées de chaleur, qu’elle apaisa en humectant délicatement sa nuque. « Ça va aller. Ça va mieux … Je vous assure. Merci. Je ne voudrais pas gâcher votre soirée davantage. » - « Allons bon, ça me fera une excuse pour vous garder à mon bras, afin de m’assurer que vous allez bien. » Il plaisantait à peine au fond, elle le savait pertinemment. Mais contre toute attente elle appréciait l’attention. Elle prit quelques minutes encore, le temps de retrouver un semblant de contenance avant qu’ils ne retournent dans l’arène.

***

Pendant ce temps-là, Jonathan avait fait son entrée. Élégant dans un costume trois pièces qu’il ne sortait que pour les occasions comme celle-ci, il avait été convié par une connaissance, un homme politique aisé dont il avait assuré la sécurité il y a de cela des années, et qui devait être le seul à apprécier sincèrement sa compagnie. Lily lui avait dit qu’elle serait là aussi, et, s’il avait décliné l’invitation au départ, il s’était finalement ravisé au dernier moment en se disant que cela lui permettrait de passer un peu de temps avec sa fille qu’il ne voyait plus beaucoup depuis qu’elle avait décidé de quitter le nid. Il espérait aussi en apprendre davantage sur son cercle social. Il avait déjà rencontré un certain Jorah O’Brien à un vernissage auquel elle l’avait traîné il y a quelques semaines, juste après son embauche au musée des Beaux-Arts, mais i était curieux d’en apprendre davantage. Quoiqu’il en soit, très élégant pour l’occasion, on le reconnaissait à peine. Hormis sa coiffure peut-être qui le trahissait, car ses cheveux commençaient à être trop longs. S’armant d’une coupe de champagne, il jeta un regard dans l’assemblée, fit quelques pas feutrés ici et là en saluant de vagues connaissances, croisa enfin une silhouette familière près d’un balcon. Celle d’un écossais qu’il n’avait pas revu depuis un certain intermède (dîner organisé plutôt) quelque peu … Fortuit dirons-nous. « Gam-… Lawrence … Je me doutais que tu serais là ce soir. » Il lui serra amicalement la main, allant jusqu’à le gratifier d’une pression sur l’épaule, comme il en avait l’habitude. « Alors comme ça, il paraîtrait que tu aurais tiré ta révérence ? J’ai appris ça il y a quelques jours, tout à fait par hasard. » A bon entendeur, le hasard n’existait pas vraiment avec Jonathan Hopkins. Pas officieusement du moins. « Businessman … Qui aurait cru que tu rejoindrais le monde des requins à ton tour ? » Il sirota son verra, lui adressant un regard entendu amusé entre ses cils. « Dis-moi … Aurais-tu croisé Lily ? Elle était censée venir ce soir mais je ne l’ai pas encore vue. » En même temps, son regard furetait ici et là en espérant apercevoir la silhouette mutine qu’il connaissait par cœur. « Ah, la voilà je crois. » constata-t-il en l’ayant aperçue qui entrait de l’autre côté de la pièce. « Tu le connais cet O’Brien ? Elle me l’a présenté il y a quelques semaines … Un de ses collègues paraît-il. Un homme courtois, certainement sympathique. Franc avec ça. Mais … Je n’aime pas trop la façon dont il la regarde. Tu le ne trouves pas … Trop vieux pour elle ? Je veux dire, il a passé les trente-cinq ans, et elle est encore si jeune … Crois-tu que c’est mon instinct de père qui fait que je lui trouve des défauts qu’il ne mérite pas ? » Il sirota une fois de plus sa coupe, haussant machinalement les épaules. « Elle est assez grande pour faire ses choix, mais par principe, je crois que je le détesterai un peu. Au moins au début. » Plaisanta-t-il sans sourire pourtant. Quiconque ne le connaissait pas aurait pensé qu’il était très sérieux. C’était peut-être un peu vrai au fond, Jonathan ayant toujours été particulièrement protecteur envers sa fille. « Et toi tu n’es pas venu accompagné ? »




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Fier de son petit effet, et sans avoir daigné une seconde écouter, Amoun avait rejoint la grande salle, oubliant comme par magie ce qui venait de se produire comme si son quotidien se révélait dans cette torture psychologique qu'il se plaisait à infliger à d'autres. De l'autre côté sur le seuil, un couple venait de faire son apparition. D'une élégance folle, l'homme retenait le bras de sa femme du sien, vêtu d'un smoking bien agencé, ses cheveux roux grisonnants retombant en cascade sur le haut de sa nuque, tandis qu'elle portait un chignon dont s'échappaient des mèches discrètes, habillée d'une robe longue dorée qui mettait en valeur son teint satiné. Elle, cherchait des yeux une personne en particulier. Lui observait chaque invité avec un mélange d'amusement et d'exaspération silencieux.

Sur le balcon, absent et songeur, je ne l'avais pas entendu venir. Sa voix brisa aussitôt le calme environnant tandis que je me retournais, quelque peu surpris de le voir ici ce soir. Serait-ce sa fille qui l'avait invité ? Ou s'était-il imaginé garder un œil sur elle en toute discrétion ? « Vraiment ? Pour ma part, je suis surpris de t'y trouver. Depuis quand es-tu devenu un être sociable ? » le taquinais-je en posant à mon tour une main sur son épaule, esquissant un maigre sourire, suffisant pour dissimuler aussitôt la moindre trace antérieure d'émotions négatives. « Ils ont fait vite. » soupirais-je en fronçant les sourcils. L'information avait circulé à une telle vitesse que je suis persuadé que dès demain, même mes ennemis situés à l'autre bout du pays l'auront appris aussi. « Des requins ? N'est-ce pas déjà ce que nous sommes ? » répliquais-je avec humour en portant ma coupe à mes lèvres. Quoique je me considérais davantage comme un loup solitaire, d'autant qu'avec l'âge il m'apparaissait évident que mon niveau de sociabilité baissait à tel point que j'en devenais presque sauvage.

Lily. Si je l'avais vu. Mon sourire s'évanouit presque immédiatement après qu'il en fait l'allusion. Je n'avais d'yeux que pour elle, à dire vrai, mais tu n'es pas censé être au courant. « Oui, nous nous sommes brièvement croisés tout à l'heure. » soufflais-je en me retournant pour faire face à la grande salle et la chercher des yeux, bien que le fait de devoir à nouveau rencontrer celui qu'elle avait choisi pour cavalier suffisait à me donner envie de m'éclipser définitivement de ce cirque politiquement charitable. « O'Brien. » J'ignorais que Jon sache son identité. Anglais donc, malgré ses traits vraisemblablement orientaux. Une petite minute. Mes sourcils se fronçent soudainement alors que je jette un œil incrédule au père de Lily. Avais-je bien entendu ? « Comment ça son « collègue » ? Au self tu veux dire ? Il est serveur ? » Il n'en avait pas le profil, ni physique ni psychologique pour le peu que je pouvais en juger. En outre, considérant une telle profession, je doutais sincèrement que Jon l'aurait qualifié de « collègue » et se serait intéressé à lui si tel avait été le cas. J'en déduisis donc naturellement que Lily avait trouvé un nouvel emploi...et qu'elle me l'avait sciemment caché. Ravalant ma déception et ma frustration d'être ignorant sur tant d'évènements qui semblaient avoir lieu dans sa vie récemment, je devins subitement attentif aux propos de Jon, l'écoutant définir l'homme sous le costume alors que mes mâchoires se crispent instinctivement à l'une de ses dernières phrases qui, inconsciemment, me visait pourtant directement. « Préférerais-tu que ta fille soit en compagnie de l'un de ces jeunes loups ? » Avisant un groupe de quatre amis visiblement, tous occupés à reluquer sans aucune discrétion qui plus est, la moindre croupe qui leur passait sous le nez en riant chacun de leurs intentions perverses à l'égard des gazelles présentes ce soir, ce ne fut pas tant la volonté de lui faire croire que l'amour n'avait pas d'âge que le mensonge que je lui cachais depuis si longtemps qui me déplaisait. Force est de constater qu'en tant que père, si ma fille avait atteint l'âge de Lily, ma réaction n'aurait pas été différente de celle de Jonathan aujourd'hui. Sauf qu'incapable de concevoir ma vie sans la jeune femme, je refusais purement et simplement toute discussion en la matière. « Je pense que Lily est assez grande maintenant pour choisir avec sagesse ses amours. » répondis-je avec sincérité en lui jetant un coup d'oeil en biais. « Ceci dit, je dois bien reconnaître que je n'apprécie pas plus que toi cet O'Brien. Non pas à cause de son âge, mais je n'en sais rien...il y a quelque chose chez lui qui me déplait prodigieusement. » On appelle cela la jalousie, Law'. « Comment ça « au début ? » Calme-toi Lawrence. Inutile de t'énerver, il ne sait rien, et toi non plus de la relation qu'elle entretient avec cet homme. Si ça se trouve, ils n'ont même aucune relation. Mais alors pourquoi sont-ils venus ensembles à cette soirée ? Il te l'a dit : ils sont collègues. Mais oui, donc c'est pour les affaires.

Vidant les dernières gouttes du champagne au fond de mon verre, je prends sur moi de ne rien laisser paraître alors qu'intérieurement, le fait d'imaginer qu'une histoire prenait forme entre Jorah et Lily, me donnait des envies de me défouler d'une façon que la loi et la morale réprouveraient sûrement. « Par une femme tu veux dire ? » D'accord, la question était stupide et facile. Mais ne serait-ce pas plutôt Jon qui cherchait à me titiller alors qu'il savait pertinemment que le temps où je m'abrutissais au contact de femmes sans saveur était révolu depuis longtemps ? « Je suis venu avec un ami. Disons qu'il a été...particulièrement convaincant. » Et tenace aussi. Je crois qu'à moins de l'assommer, je n'aurais jamais eu la paix si je n'avais pas fini par accepter. « A propos, comment va....Susan ? » Oeil pour œil, dent pour dent n'est-ce pas ? Sourire aux lèvres, mon tour était venu de l'asticoter un peu. Il n'y a aucune raison que je sois le seul à ne pas m'amuser après tout. « Vous vous voyez toujours tous les deux ? Et ta...ton autre fille, tu as pu engager le dialogue avec elle ? » Dieu sait combien j'éprouvais moi-même des difficultés à rejeter l'idée d'étrangler Alysse Frank par moments. Rebelle, mystérieuse et terriblement immature par moments, elle me faisait penser à l'une de ces adolescentes mal dans leur peau qui en voulaient à la Terre entière. « Mais...que font-ils ici ? »

Soudain, mon attention s'envole ailleurs. Sur la mine réjouie d'une femme d'âge mûr, et l'air trop sérieux de son mari dont les mains semblent cousues aux poches de son pantalon. Les voilà qui s'avancent, et alors que ses bras m'enlacent sans s'inquiéter de savoir si ce geste pouvait provoquer l'hilarité de l'assemblée, mon regard se pose sur l'homme qui l'avait suivi. Froid et distant. Je ne lui avais plus adressé la parole depuis ce soir où j'avais appris sa « relation » avec Jon. Jon à qui d'ailleurs j'en voulais, mais moindrement, de me l'avoir caché également. « Maman, qu'est-ce que vous faîtes ici ? » l'interrogeais-je aussitôt qu'elle me libéra de son étreinte. Bien que j'adorais ma mère, elle avait cette fâcheuse tendance à se montrer envahissante. Comme lorsque sa bouche voulut baiser ma joue, et que je l'obligeais à reculer. « Le rouge à lèvres. » lui expliquais-je avec un sourire désolé tandis qu'elle se mettait aussitôt à bouder. « Oh chéri, voyons ! Tu n'as plus donné signe de vie depuis plus de trois mois, il faut bien que tes parents vérifient que tout va bien ! Et puis, j'avais deux mots à dire à ta sœur. » gronda t-elle en fronçant les sourcils. Elizabeth, la deuxième de la famille, qui donnait du fil à retordre à ses parents parce qu'elle n'écoutait rien ni personne et croquait dans la vie et les hommes avec un appétit féroce. Détail qui avait toujours déplu à ma mère qui la trouvait trop jeune encore pour courir les routes toute seule. « Lawrence. » Salutation de mon père à laquelle je ne répondis que d'un regard acide. « Ah non ! Vous n'allez pas recommencer tous les deux hein ! D'autant que je ne sais pas toujours pas ce qui vous arrive ! Gordon, n'oublie pas ta promesse : Aucune dispute ce soir. » tonna Margaret en nous observant l'un et l'autre comme si nous étions complètement déments. « Jonathan, mon cher. Je suis si heureuse de vous revoir. » Ou comment passer d'une émotion à une autre en un dixième de seconde. Sa main se tend, vieille coutume anglaise qui exigeait qu'un homme baise le dos de la main d'une lady, avant que ses talons ne l'entraînent à déposer un baiser sur sa joue droite, tandis que son regard brillait de milles feux. « Vous êtes en pleine forme, darling. Toi, tu as maigri. » Reproche qui me fut évidemment destiné, pour mon plus grand désespoir. « Comment allez-vous, cher ? Et vos filles ? Sont-elles présentes ce soir ? Oh my God, quelle allure, elle est absolument magnifique !! » Sans avoir repris son souffle une seconde, ma mère venait tout juste d'apercevoir Lily au loin et s'avançait déjà vers elle, presque en courant, tendant les bras sans prêter attention aux regards interloqués autour d'elle. Plusieurs secondes s'écoulèrent, tandis que je demeurais immobile, face à mon géniteur qui semblait hésiter quant à la conduite à adopter. Finalement, je pris les devants, délaissant les deux hommes d'un simple coup d'oeil, pour suivre ma mère à l'autre bout de la salle. « Si vous voulez bien m'excuser... »


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lawrie & lily & plus si affinités.


Si le smoking lui donnait une toute autre allure, et affinait sa silhouette élancée d’habitude dissimulée sous des vêtements un peu trop grands, il avait pourtant l’impression d’être engoncé dans un carcan qui ne lui convenait pas. Il était toujours bel homme. Avait peut-être même davantage de charme en vieillissant, mais il n’aimait pas le montrer. Et encore moins en jouer. Lawrence avait toujours été plus doué que lui à ce jeu-là et il avait encore la jeunesse pour lui. Jonathan avait souvent remarqué chez lui une capacité étonnante à se modeler et s’adapter en société, comme un caméléon aux pattes fines et agiles. Lui était plus bourru, et plus maladroit pour le coup. A croire qu’il y en avait un pour rattraper l’autre. « Je ne le suis pas. Mais j’ai une règle : toujours décliner, sauf une fois de temps à autre pour que l’on ne cesse pas de te convier. »  Répondit-il avec un petit air malin dans le regard, en sirotant sa coupe. C’était presque vrai au fond. « Tu n’as pas choisi l’entreprise la plus discrète au monde. Tout va vite dans ce milieu-là. Et je suppose qu’après cette soirée plus personne ne l’ignorera. » Ajouta-t-il, soucieux en vérité. Il avait toujours eu à cœur l’existence de Lawrence, qu’il affectionnait parfois comme s’il avait été son propre fils. Bien sûr il ne le montrait pas mais il était inquiet. Il avait fait le choix épineux de passer de l’ombre à la lumière, et dans leur milieu, ce n’était pas chose aisée. Les menaces seraient toujours là mais plus ostentatoires. Sans s’en rendre compte peut-être, il venait de placer une cible bien visible au milieu de son front en rendant son image plus publique qu’elle ne l’était jusqu’alors. Jonathan avait toujours prit le parti d’être une figure de l’ombre toute sa vie, et cela lui avait bien réussi jusqu’à présent. Il avait souffert, il avait perdu des proches collègues, mais il avait toujours réussi à veiller sur les siens. « Des requins sans doutes … Mais nous nageons dans des eaux obscures. Ceux qui nagent plus en surface nous craignent et nous ignorent à la fois … » Il parut songeur un instant, ne souhaitant pas montrer sa contrariété passagère. « Pourquoi as-tu fait ce choix ? » En soi il pouvait comprendre certaines raisons : celle de ne plus se salir les mains par exemple, d’avoir une vie plus « rangée » et moins tourmentée par la violence. Quoique qu’en soi, son quotidien n’allait peut-être pas changer tant que ça en fonction de ce dans quoi trempait son entreprise. « Tu n’as pas peur que la vie de prince emprisonné dans une tour d’acier te pèse, toi qui avais l’habitude d’être sur le terrain ? Les galas, les meetings, les interviews, les réunions, les voyages d’affaires, les courbettes … Tout cela va devenir ton quotidien à présent. » Il s’était interrompu dans son discours en apercevant enfin sa fille. Il l’avait reconnue en un clin d’œil bien sûr, même s’il trouvait que depuis son opération, elle avait énormément changé. Moins maladive, plus féminine, plus sûre d’elle aussi. Chaque jour il trouvait qu’elle ressemblait davantage à Lenore dans sa jeunesse. Ce qui le laissait à la fois admiratif et inquiet … Car si elle développait le même tempérament que sa mère, conjugué à son caractère de cochon, cela allait lui donner du fil à retordre. Oh, attendez … Cela lui en donnait déjà. « Je pensais qu’elle t’en aurait parlé, vu que vous aviez l’air de bien vous entendre tous les deux … Elle a quitté la faculté en mars. J’étais contre bien sûr, mais tu imagines qu’elle ne m’a pas écouté. En y repensant c’est vrai que l’opportunité était à saisir. Ils l’ont engagé comme restauratrice, au musée des Beaux-Arts. Et cet O’Brien en question est égyptologue si mes souvenirs sont bons,  il est le conservateur de toute la section consacrée à l’Egypte. » Il se frotta le menton, grattant sa barbe naissante en scrutant avec attention le « couple » un peu plus loin. « Ces jeunes loups comme tu les appelles, sont beaucoup plus faciles à impressionner et faire déguerpir que des hommes d’âge mûr comme Jorah. » répondit-il du tac-au-tac, arborant un sourire carnassier équivoque, signe que contre toute attente, il veillait au grain. « Sans doute. Elle est assez discrète sur le sujet. Elle ne m’a jamais présenté qui que ce soit depuis … » Il pensait à la Russie. Au jeune Sergeï qui avait eu l’audace de venir dans sa maison, l’air de rien, comme s’ils ne se connaissaient pas. C’était loin tout ça, et Lawrence ne savait probablement rien. « Tu me le dirais si tu savais quelque chose, n’est-ce pas ? Si elle te mettait dans la confidence ? » Osa-t-il lui demander en lui jetant un regard en biais, histoire de vérifier qu’il était bien de son côté. Il eut cependant l’ombre d’un doute, notamment face à sa dernière remarque qui lui aurait mis la puce à l’oreille si seulement il avait pu pouvoir trouver concevable que Lawrence regarde Lily autrement que comme une enfant. « Si je ne te connaissais pas si bien, j’aurais tendance à dire que tu es jaloux. Mais pour le coup, je suis d’accord avec toi. Il a l’air trop poli. Et trop calme. Un tel sang-froid dissimule forcément quelque chose. » Il but la fin de sa coupe d’une traite et d’un geste gracile la déposa sur un plateau qui passait non loin de lui. « Bien sûr par une femme. » A quoi avait-il pensé franchement ? Mais la réponse ne fut pas exactement celle à laquelle il s’attendait. « Un ami vraiment ? … Et tu ne me le présentes pas ? » Il jeta un regard autour d’eux. S’agissait-il de son fameux associé, sur lequel il ne s’était pas encore renseigné ? Jonathan se rembrunit intérieurement à l’évocation de Susan. Belle esquive gamin … Imperturbable d’apparence, il ajouta d’une voix étonnement calme. « Aux dernières nouvelles elle va bien. On se voit moins ces temps-ci. Je ne lui pardonne pas le fait de ne m’avoir rien dit plus tôt … Pour Alysse. » Quant au fait d’engager le dialogue avec cette autre fille, c’était un sujet qu’il n’avait pas envie d’évoquer. Il se heurtait à un tel mur, il était si désarçonné au fond. Cela lui était rarement arrivé de se sentir si démuni. Enfin les Austen senior étaient arrivé à point nommé … Ce cher Gordon allait sans doutes le mettre en jambe pour la soirée. Toujours bien attifé lui d’ailleurs, il trouverait bien quelques remarques pour le dérider. « Madame Austen … Gordon … » les salua-t-il tour à tour, baisant la main de l’une pour serrer celle de l’autre. Le caractère trop expansif de cette femme avait le don de l’exaspérer, et de l’amuser en même temps. Il se demandait comment Gordon faisait pour la supporter au quotidien. A croire que leurs deux caractères très opposés  se complétaient plutôt bien. « Ne vous inquiétez pas, ma chère … Nous saurons nous tenir. » fit Jonathan en esquissant un sourire espiègle, presque moqueur en direction de Gordon. Il n’avait pas l’intention de faire de vague ce soir. Pas trop du moins.

***

« (…) Je dois me rendre au Caire dans les semaines à venir. Il est possible qu’ils nous confient temporairement une statue en bois de Khéops notamment, et d’autres pièces secondaires. Je compte beaucoup dessus, cela serait une pièce maîtresse de l’exposition estivale, et la marque d’une bonne entente entre nos deux musées. Je pensais demander au conservateur à ce que vous m’accompagniez là-bas … Si vous êtes d’accord ? La pièce en question est en très mauvais état, et vous seriez à même de la conditionner pour le transport. Qu’en pensez-vous ? » De grands yeux se posèrent sur l’homme, quelque peu surprise de sa proposition. Un sourire égaya néanmoins ses traits, la confiance qu’il plaçait en elle alors qu’elle venait tout juste d’arriver lui faisant réellement plaisir. De quoi lui changer les idées et lui faire oublier son échange avec ce Montou, et le visage de Lawrence qui l’obsédait ces temps-ci. « Ce serait avec grand plaisir. Mais vous êtes sûr de ne pas vouloir solliciter quelqu’un de plus … Expérimenté que moi ? Je viens d’arriver après tout. » - « Vous êtes la principale restauratrice du musée Lily-Rose, vous êtes la mieux placée pour m’accompag-. » Il ne termina pas sa phrase, interrompu par une voix aigüe, féminine, qui allait dans leur direction. Quelque peu surpris, bien qu’il resta d’un calme exemplaire, les yeux sombres de Jorah observèrent avec un amusement maîtrisé la femme qui serrait à présent Lily dans ses bras. Et Lily quant à elle, se sentit envahie par une vague de parfum et de chaleur humaine. Ce fut si fortuit, et si fulgurant qu’elle eut presque un mouvement de recul au début, ne pouvant cependant pas échapper à l’élan d’affection de Margaret. « Oh bonsoir Margaret … Qu’est-ce que vous faites ici ? » s’enquit-elle avec un sourire délicat, la serrant un instant contre elle avant de la relâcher posément. Si le personnage qu’elle incarnait avait tendance à la déstabiliser, elle était dans son esprit tout ce qui incarnait une « vraie » mère. Lenore ne s’était jamais montrée si spontanée avec elle, ou si affectueuse, alors même qu’elles avaient le même sang. Margaret la connaissait à peine, et pourtant, elle avait le don de lui réchauffer le cœur et de la rassurer sans forcément faire grand-chose. « Vous êtes magnifique, cette robe vous va à la perfection. Vous êtes venue avec votre mari ? » demanda-t-elle, alors que Lawrence faisait son apparition à la suite de sa mère. Son regard rencontra le sien par-dessus l’épaule de la femme, et pour le coup, elle n’afficha aucune hostilité. Juste un brin d’inquiétude, car elle eut le réflexe de regarder sur son côté si son « ami » n’était pas dans les parages. « Lawrence … » Il y eut un petit moment de flottement, avant qu’elle ne reprenne sa contenance. « Oh je manque à tous mes devoirs. Margaret, je vous présente Jorah O’Brien. Nous travaillons ensemble au musée des Beaux-Arts. Jorah, voici Margaret Austen, la mère de Lawrence que vous avez déjà croisé tout à l’heure. » Jorah arbora un sourire charmant, courbant le dos avec élégance pour se saisir de la main de Margaret, et y apposer délicatement ses lèvres avant de la libérer. « Enchanté madame. Cette robe vous va effectivement à ravir. Lawrence … J’ai cru comprendre que vous étiez le nouvel associé de monsieur Montou que nous avons croisé tout à l’heure ? Faut-il vous féliciter ? » Il s’était renseigné furtivement, auprès d’autres convives, lorsque le Montou en question avait voulu s’isoler avec Lily. « Comment ça … le « nouvel associé » ? » les interrompit Lily, désarçonnée par la nouvelle. Encore une fois visiblement elle était la dernière au courant, et les nouvelles allaient vite. « Tu … Tu travailles avec ce Montou ? Depuis quand ? » En filigrane de sa question, une inquiétude, et dans ses yeux, une crainte voilée. Il ne la verrait peut-être pas. Quoique. « J’ai eu le … plaisir de lui parler tout à l’heure. » Le mot « plaisir » lui avait plutôt écorché les lèvres en vérité, et cela, Jorah l’avait senti, exerçant une pression sur son avant-bras, presque imperceptible, afin de la rassurer. Il sentait bien que l’échange l’avait retournée, il en avait vu les effets. En revanche il ignorait quel avait été le contenu de leur « discussion ». « Un homme très … Attentif. » ce fut le seul terme qu’elle trouva pour le décrire, « odieux » ; « terrifiant » ou bien « désinvolte » lui paraissant des termes peu appropriés dans la conversation.



Lily > #426fdb
Jorah > #db424d
Jon > #10b463


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