girl night (capucine)

girl night — La cachottière ! qu'elle répondit par un rire. Mais c'est vrai que c'est un sujet, plutôt rare, entre les deux. Nina raconte, parfois, quelques anecdotes sur des conquêtes mais, elle en a pas tant que ça. C'est souvent de vieilles histoires, qu'elle peut facilement répéter encore et encore. Rien de bien nouveau ou d'original. Alors, oui, quand son amie avoue avoir une histoire croustillante, elle est toute ouïe. Elle tente même d'en savoir plus. Mais elle le lit, au visage de son amie, que tout va bien. Tant mieux, parce que le sexe, dans un couple, c'est tout de même important. Tu connais ma curiosité légendaire et mon goût pour le risque.. Et elle ne peut s'empêcher de rire légèrement. Bien sûr, qu'elle comprend son silence. Chacune, son jardin secret. Elles en viennent, ensuite, à parler du changement de régime de Capucine. Elle n'est plus végétarienne. C'est une grande nouvelle. Elle, qui l'a toujours connu, avec cette habitude. Tout ce qui lui importe, c'est elle et son bonheur. Si elle se sent mieux, comme ça, alors, c'est le principal. Mais le sujet devient plus sombre, quand Nina avoue à son amie, une chose terrible. Un autre côté de sa personnalité. Qui se manifeste surtout en présence de son meilleur ami ou en compagnie d'Eliot. C'est qu'elle a toujours eu, ces deux côtés. Elle a toujours eu ce goût prononcé pour le risque, pour les jeux, pour les défis, pour la provocation... oubliant sa propre limite. Elle ne peut lui expliquer le pourquoi du comment, elle est comme ça. Et au fur et à mesure de son récit, Nina remarque le visage de son amie.. qui change. Elle grimace parce qu'au fond d'elle, elle a peur. Peur de la perdre, à cause de cette confession. Non, elle regrette déjà. Jamais, elle n'aurait dû savoir tout ça. Pourquoi, elle ne peut pas se taire, quelques fois ? Ce n'est pas si compliqué. Voilà, elle veut revenir en arrière, à quelques minutes plus tôt. Capucine.. qu'elle murmure, en la regardant, avant de reprendre. Je sais que c'est mal, ce que j'ai fais. Je sais ce que tu penses de moi, là, à cet instant et j'en suis désolé. Mais je veux que tu saches que jamais.. jamais, je te ferais du mal, comme ça. Je.. je ne suis pas comme ça, avec toi. Oui, elle se veut rassurante, parce que c'est important, qu'elle sache que leur amitié ne sera jamais aussi malsaine. Juste simple et profonde. Il n'y a pas de suite, Capu.. Je l'ai fais et je l'assume. Sinon, pourquoi, être entré dans ce plan ? Elle assume tout, sauf la façon dont Baptiste a pu l'apprendre. Là, elle le regrette. J'ai toujours eu ce côté.. compliqué. Et je ne te demande pas de me comprendre, mais juste d'être... mon amie. Peut être qu'elle en demande trop, non ?

Si Capucine aurait volontiers continué à parler de sa vie sexuelle, Nina avait lancé un sujet bien plus sérieux. Ce n'était pas que la brune n'avait pas envie de faire confiance à Nina mais de ce qu'elle entendait, elle avait du mal à croire qu'elle avait toujours adulé cette blonde sulfureuse. Au point d'en faire une idole par moment. La jeune femme ne savait plus trop quoi penser de Nina, la voyant se transformer peu à peu en une personne qu'elle aurait fuit avant même de la connaître. Capucine releva les yeux vers Nina, la fixant avec beaucoup d'incertitude dans le regard. La jeune femme haussa les sourcils. « Non, tu ne sais absolument pas ce que je pense de toi Nina. Encore moins à cet instant même... » Ricana t-elle. Si Capucine n'avait jamais été méchante avec Nina, son ton était bien sec. Elle n'aimait pas le fait que la blonde pouvait prétendre savoir quoi que ce soit sur elle quand elle même n'avait pas réellement dit toute la vérité. « Parce que tu penses que je n'aurais pas été ton amie si j'avais su des la première fois ? » Capucine se leva, d'instinct. Pour marcher, pour prendre une clope pour fumer. Pour s'approcher de son bar, loucher sur le whisky, son meilleur ami en cas de problème. Pourtant, elle savait qu'elle n'y avait plus le droit. L'homme qui partageait sa vie le lui avait demandé de ne plus boire pour faire partir ses problèmes. Capucine ne devait plus faire l'autruche désormais. Tirant nerveusement sur sa clope, un sentiment de frustration au fond de la gorge, Capucine se tourna vers Nina pour la pointer de sa cigarette. « Et tu aurais raison. J'ai toujours détesté les filles comme toi en vérité. Je les déteste parce qu'elles n'aiment que faire du mal aux autres comme si elles s'en nourrissaient. Comme si elles ne pouvaient vivre que de ça. Pourtant, tu m'as montré une autre facette de ta personnalité. Une facette que j'adore. Tu m'as montré une autre Nina. Et j'ai l'impression que tu viens de me la voler pour me montrer qu'en fait, tu es juste une fille qui aime faire souffrir les autres. Pourquoi avec moi ce serait différent ? Pourquoi ça resterait différent ? » Capucine ne savait pas trop où elle allait dans cette conversation. Elle savait juste qu'elle avait besoin de parler, de dire ce qu'elle ressentait. C'était comme un mauvais rêve. Un cauchemars où Capucine avait invité la mauvaise personne et se retrouvait dans un tourbillon de l'enfer qui allait la consumer. Mais Capucine devait s'ouvrir. « En fait, tu sais Nina. Je t'ai toujours admiré. Tu es belle, tu es intelligente. Je ne pensais que tu serais une de ses filles qui aiment perdre leur temps à créer des problèmes. Je te croyais plus intelligente que ça. Pendant une période, j'aurai adoré être comme toi. Populaire. » Capucine soupira doucement. « Je t'aime, t'es comme ma sœur, tu le sais. Mais j'aime pas ce côté dont tu me parles. C'est pas toi. C'est pas ma Nina. Je veux pas croire que ça te plaît d'être une pétasse... T'es au dessus de ça hein ? » Capucine la suppliait presque de lui dire ce qu'elle voulait entendre. Mais Capucine ne voulait plus de mensonge. Elle voulait juste sa Nina.

girl night — Et c'est une Nina, pas vraiment à l'aise qui se place devant Capucine. Racontant ce qu'elle avait fait, durant les vacances de printemps. C'est certainement la première fois qu'elle lui montre, ce côté-là, d'elle. Qu'elle lui avoue, plutôt. Parce qu'elle a toujours préservé ce côté compliqué à la jeune femme. Leur amitié est si simple et si pure. Capucine est pure. Elle ne voulait pas lui montrer le côté sombre qui persiste en elle. Parce qu'il est là et qu'elle a su l'apprivoiser. Mais, pour le coup, ce que peut penser, son amie, compte énormément. Et elle a si peur des conséquences sur cette amitié. Elle se pince la lèvre du bas, en entendant le ton sec qu'elle vient d'employer. Mais elle a raison, elle ne sait pas. Elle le suppose, simplement. Elle la regarde se lever, prendre une cigarette, ce qui la fit grimacer. Parce que non, elle n'a jamais compris pourquoi, les gens se laissent devenir accro à cette drogue mais elle n'est pas là, pour juger et elle serait mal placé. Non, là, elle secoue la tête pour confirmer les propos de son amie. Tu as raison, Capucine. dit-elle, en encaissant ses paroles, avec cette impression d'entendre Baptiste. Mais oui, elle peut se montrer différente avec son entourage. Et son côté sombre se manifeste beaucoup avec son meilleur ami, ou des personnes qui s'en rapprochent. Elle ne peut expliquer, pourquoi, elle est comme ça. Elle l'est, c'est tout. C'est comme ce besoin d'avoir le contrôle, de se sentir plus forte, de jouer et de gagner. Mais celle que tu connais est toujours là. Avec toi, c'est différent parce que... parce que je n'ai pas l'envie, ni le besoin d'être une garce avec toi. Je ne joue pas. C'est sincère. Notre amitié est sincère et je ne me permettrais pas de jouer avec. Dans le fond, elle tente de rester forte, face à toutes ces révélations. Mais elle ne nie pas, tout en bloc. Oui, elle s'amuse de ce qu'elle fait, et elle ne pense pas aux conséquences, elle les oublie. C'est mieux que d'avoir des regrets. Quand bien même, elle le fait parce qu'elle est motivée par le jeu et les défis. Elle ne peut jamais refuser de participer, à quelque chose mais ça ne fait pas d'elle, une mauvaise personne, si ? C'est à cet instant, qu'elle réalise l'impact de ses paroles et de ce que peut ressentir, Capucine. Capucine qui se livre totalement et en apprend davantage. Elle fut surprise, bien qu'à moitié. Mais elle regrette bien vite d'avoir avoué, ce qu'elle a fait. Alors, elle encaisse, elle écoute, jusqu'à la fin. Et les mots ne sortent pas tout de suite. C'est difficile de se justifier sur ce qu'elle peut être. Quand Baptiste l'a su, c'était tout autant difficile de s'expliquer et là, encore, ça l'est. Peut être que c'est pire. Parce que Nina ne veut pas jouer avec elle. Elle veut être sincère mais ça ne veut pas dire que ça serait facile à entendre. Tu n'as rien à m'envier, Capucine. Ce n'est pas à tout le monde, qu'elle le dirait. Pourtant, c'est une partie de moi. Je suis vraiment désolé de te l'avouer, maintenant et comme ça... Je ne voulais pas que tu saches que je pouvais dépasser certaines limites, juste parce que j'adore jouer. J'ai mes propres démons. Et par là, elle veut dire aussi, qu'elle en a, comme tout le monde, comme son amie. Ce que j'ai fais, à ce couple, est la pire chose que j'ai pu faire. Si ça peut la rassurer.. mais elle n'est jamais allé aussi loin. Pour détruire. Je suis toujours la même, crois-moi. Ce côté-là, tu ne le verras jamais. Parce qu'elle ne compte pas lui montrer, parce qu'elle ne veut pas la perdre, parce que jamais, elle ne lui ferait du mal, de cette façon. Jamais. Capucine est comme sa sœur. Pas comme avec Hippolyte où les deux peuvent se faire la guerre et beaucoup de coup bas. Non, une petite sœur qu'elle protège contre tout.

Sa gorge se serra légèrement. Elle s'angoissait à l'idée que Nina pouvait être une personne tout aussi différente. Ça lui rappelait lorsque ses parents lui avaient avoué la terrible vérité, brisant cette image du couple parfait que Capucine s'était forgée dans son esprit. Elle était bien consciente qu'aucun couple n'était parfait mais il s'agissait de ses parents. Ça ne pouvait être que parfait. Et Nina était un peu comme ses parents. Une personne très importante à ses yeux. Capucine se sentait comme une petite fille dont les rêves venaient de se briser comme une vague contre un rocher. Elle se trouvait ridicule de réagir ainsi et ça l'angoissait encore plus de se trouver face à une situation aussi stupide. Nina avait toujours parut être la plus raisonnable des deux et Capucine se rendait compte qu'en fait, tout ça n'était qu'une grosse mascarade. Levant les yeux au ciel, la brune serra les dents. « En fait, je crois que dans cette histoire, t'es l'adolescente et je suis l'adulte. Je ne comprends pas quel plaisir tu retires de ton comportement. » Et puis c'était vrai en fait tout ça. Capucine n'avait pas forcément un comportement des plus adultes mais jamais il ne lui viendrait à l'esprit de coucher avec un garçon pour briser son couple. Déjà qu'il lui était difficile de s'imaginer en train de coucher avec un garçon juste pour le plaisir alors pour briser un couple, c'était quelque chose que jamais elle n'oserait faire. Peut être parce qu'elle avait plus de dignité que Nina. « Tant que tu n'essaies pas de te taper mon mec, tu peux bien faire ce que tu veux... » Soupira t-elle. Capucine savait qu'on ne changeait pas les gens s'ils n'avaient pas envie de changer. La jeune femme aimait Nina comme elle se montrait envers elle et elle défendrait sa sœur de cœur bec et ongles s'il le fallait. Qu'importe ce qu'elle ferait, ce qu'elle dirait, Capucine se rangerait toujours du côté de Nina. Parce que même si la blonde avait des démons qui la rendait cruelle, l'anglaise n'oubliait pas sa présence quand Jorah était mort. Elle n'oubliait pas qu'elle avait du supporter ses crises de nerfs, ses insultes gratuites, ses colères injustifiées, son alcoolisme qu'elle n'avait jamais voulu soigner. Capucine ne s'était jamais sentie malade. Que ce soit Paris ou Nina, Capucine n'avait jamais écouté personne. Alors, peut être qu'au fond, Nina était comme elle. Elle n'était pas malade et elle ne voulait pas avouer qu'elle l'était. Peut être qu'un jour, elle trouverait une personne qui la rendrait aussi angélique que son visage voulait bien le laisser paraître. En tout cas, Capucine l'espérait vraiment. En attendant, Capucine devait être ce qu'elle avait toujours été pour Nina. Une petite sœur présente quoi qu'il arrive. Parce qu'elle devait l'épauler, ne jamais la laisser tomber. Il serait bien mal avisé de la part de la brune après tout ce que Nina a fait pour elle. Capucine écrasa son mégot dans le cendrier avant de regarder Nina. Elle s'approcha alors de la blonde et la prit dans ses bras pour la serrer contre elle. « Promets moi de ne pas te mettre dans le pétrin Nina s'il te plaît. Et surtout, si tu as un problème, parle m'en. Excuse moi pour ma réaction, je ne veux pas perdre ce qu'on a. Tu es trop importante pour moi. Tu as trop fais pour moi. Je ne peux pas te tourner le dos parce que je t'aime... » Et il serait bien culotté de sa part de lui cracher au visage. Les vraies amies étaient comme ça. Elles acceptaient les qualités mais surtout les défauts, sans jamais chercher à les corriger.

girl night — La vérité sur elle. La réaction de son amie. Tout à la fois, en l'espace de quelques secondes. Oui, Nina est désolé de lui montrer ce côté sombre de sa personnalité. Elle s'en veut presque mais elle tient vraiment à lui dire, qu'elle est toujours la même et que jamais, jamais, elle n'oserait lui faire du mal, de cette façon. Ni même, d'autres. Parce qu'elle protégera toujours son amie. C'est comme la mettre sur une liste des personnes, à ne pas toucher.. Je ne te demande pas de comprendre. Parce que ça serait pire, certainement. Il n'y a rie à comprendre, Nina peut prendre du plaisir à participant à des défis ou à des plans, c'est quelque chose qui la stimule. C'est une joueuse et elle ne s'impose pas de limite. Ce n'est pas étonnant que l'un de ses livres favoris, est les Liaisons Dangereuses. Peut être qu'elle devrait, sérieusement, s'imposer des limites pour éviter certaines conséquences et ne pas perdre certaines personnes. D'un côté, lui avouer tout ceci, lui permet d'être encore plus elle-même avec elle. L'espoir qu'elle l'accepte, encore, la traverse. Non parce que tout lui dire n'a pas le but de la perdre. Nina ne pourrait pas se le pardonner. C'est alors qu'à ses propos, elle secoue vivement la tête. Qu'elle ne se met pas ce genre d'idée dans la tête même si, elle peut comprendre sa crainte. Nina a quand même briser un couple, lors d'un défi. Non, bien sûr que non, je ne ferais pas ça, pas à toi. Puis, quand bien même, elle ne compte plus briser une relation. Là, on va dire que c'était différent. Que c'était l'histoire d'un conflit. Il y a plus que l'image de ce couple. Nina reste silencieuse, de longues minutes, à regarder Capucine, fumant sa cigarette. Elle sait très bien, l'image qu'elle peut refléter, elle l'a vu dans les yeux de Baptiste, elle le voit dans les yeux de Capucine. Et on pourrait croire qu'une fille comme elle, n'a que des amis qui lui ressemblent, prêt à écraser les autres à n'importe quel prix, à se sentir plus supérieur que les autres et croire que tout lui est dû. Mais non, il y a des personnes comme Capucine. Une amitié qui dure depuis des années. Une amitié, qui tombe par un hasard. Tout les oppose et pourtant, elles sont amies. Capucine est comme la petite sœur qu'elle n'a jamais eu. Celle qu'elle protège et qu'elle ne veut pas la voir devenir comme elle. Qui choisit le bon chemin, qui est parfaite en tout bon point. Parce que même si Capucine a, elle aussi, des démons, elle a de belles qualités que Nina envie. Le sourire qui se retrouve quand Capucine revient près d'elle pour la prendre dans ses bras. Au fond, elle est soulagée et contente de cette réaction. Parce qu'elle n'aurait pas pu supporter une distance, une dispute, une perte. T'as pas à t'excuser.. Je m'imaginais pas te voir, sauter au plafond. dit-elle en se risquant de sourire de façon amusé, juste avant de reprendre la parole. Je te le promet, Capucine. Merci d'accepter, tout... ça, je sais que ce n'est pas facile. Je te promet aussi que je ne ferais jamais rien qui puisse te faire souffrir. T'es comme ma sœur, je ne laisserai rien t'arriver. Et les derniers mots qui font du bien. Nina est peut être tout ce que vous voulez mais elle a ce côté sentimentale, dans le fond. Et il n'est pas difficile pour elle, de dire ces quelques mots. Surtout en amitié. Je t'aime aussi, Capu. C'est pourquoi, on doit passer une bonne soirée. Ce n'est pas tout les jours qu'on arrive à se voir. dit-elle, toujours avec ce large sourire.

Capucine ne voulait ni ne pouvait comprendre ce qui poussait Nina à être une personne différente d'avec elle. Tout ce qu'elle voyait dans cette histoire, c'est que la blonde n'avait jamais rien fait contre elle. Nina pouvait bien s'amuser à détruire les autres si ça l'enchantait tant qu'elle ne touchait pas à l'équilibre fragile de Capucine. De toute manière, l'anglaise savait que Nina s'attirerait bien des ennuis si ça arrivait. La petite Dunster savait, au fond d'elle, que Nina ne ferait rien contre son couple ou même contre elle. Parce qu'une amitié comme la leur, ça ne se détruit pas si facilement, ça ne se détruit pas tout court au final. Capucine avait tout autant envie de protéger Nina que la blonde le faisait avec elle. Elle voulait que le bonheur soit présent dans sa vie, comme le soleil réchauffait son cœur depuis quelques mois maintenant. Peut être que Nina agissait de cette manière parce qu'elle n'était pas heureuse dans sa vie. Capucine se demandait si Nina s'ouvrait vraiment à elle par moment, si elle n'aimait pas juste dissimuler la vérité juste pour la préserver ou parce qu'elle avait honte et qu'elle ne voulait pas voir la déception dans les yeux de la brune. Et Capucine sait que perdre Nina serait quelque chose de terrible à ses yeux. C'est une personne extrêmement importante pour son équilibre mental. Tout autant que Paris l'est. Capucine savait très bien qu'en perdant ces personnes, elle finirait par devenir folle et qu'importe que son père lui hurle dessus, elle n'écouterait plus. Nina, Paris, ils étaient les piliers de son existence. Isaiha était désormais son petit paradis. Pour Capucine, tout allait très en ce moment et elle ne voulait pas qu'il en soit autrement. Alors, si ne rien changer à sa vie voulait dire que Capucine devait accepter que Nina ne soit pas la fille si parfaite qu'elle avait cru, alors elle accepterait. Avoir sa blonde dans ses bras lui fit du bien. Un léger rire franchit ses lèvres. « C'est parce que j'ai oublié de mettre mes chaussures à ressort. » L'amitié ne se changeait pas. Pas quand elle était aussi forte, peu importait les obstacles à franchir. Se reculant légèrement, Capucine observa la jolie blonde, lui embrassant la joue. « Alors, on ne parle plus de tout ça. D'accord ? Enfin, du moins plus de la mauvaise partie. Du coup, je suppose qu'avec ce Baptiste, ça n'a pas été bien loin ? Enfin, s'il est fiancé à ta sœur et qu'il n'a pas aimé ton comportement... Mais du coup... toi ? Tu l'aimes ? » Parce que Capucine estimait que c'était une question très importante aux yeux de Capucine. Mais elle ne ferait pas comme Sofia. Elle ne se mêlerait pas de la vie sentimentale de Nina. Parce que Capucine ne connaissait pas cet autre monde dont Nina faisait partie et elle savait parfaitement qu'elle ne s'y intégrerait jamais. Il était beaucoup trop différent de ce que Capucine connaissait. Les choses simples. Avoir le droit d'aller en cours en jogging, coiffée d'un bugne sur le haut du crâne, et le visage totalement dépourvu de la moindre trace de maquillage censé masquer cernes et imperfections. Parce qu'elle voulait continuer à porter des jeans troués avec des Converse défoncées et des t-shirts de geek. Parce qu'elle aimait cette différence entre Nina et elle. « Bon, du coup je te propose une glace ou une bière ? Ou les deux ? » Rit-elle doucement. Parce qu'elle ne comptait pas en rester là. Elles étaient censées passer une très bonne soirée et Capucine n'allait pas laisser une vulgaire histoire de coucherie lui gâcher ça.

girl night — Tout le monde a sa part d'ombre. Aujourd'hui, elle l'avoue à son amie mais dans le fond, elle appréhende une quelconque réaction. Nina ne parle pas souvent d'elle. Pourtant, elle adore raconter tout ce qui peut lui arriver.. mais, quand il s'agit de parler, véritablement.. là, elle évite. Parce qu'elle n'est juste pas habitué. Parfois, elle préfère garder certaines choses pour elle, comme si ces choses pouvaient lui appartenir et que ça ne regarde qu'elle et seulement elle. Pourtant, elle devrait se confier, un peu plus.. peut être qu'elle pourrait se sentir mieux, un peu mieux. Comme par exemple, elle évite de parler de ce qu'elle a fait, à ce type, à ce couple. Parce que c'est plus facile pour avancer et passer à autre chose. Ne rien ressentir est la facilité. Parler de ses sentiments est aussi, une chose dont elle parle peu, à ses proches. Comme s'ils allaient voir ses faiblesses et elle évite. Complexe et à la fois, simple. Un soulagement de lui dire et de voir, qu'elle l'accepte.. ou qu'elle tente de l'accepter. Mais elle ne la rejette pas et c'est important, pour elle. Cette amitié compte énormément pour elle. Une amitié rare qu'elle peut compter, dans son entourage. Puis... elle ne voit pas sa vie, sans Capucine. C'est juste inimaginable. Ah tout s'explique ! qu'elle finit par en rire, dans ses bras. C'est vrai que dans un sens, elle se sent mieux. Mieux que tout à l'heure. D'ailleurs, elle propose de changer de sujet.. il n'y a plus rien à dire, là-dessus et elle veut vraiment profiter de son amie et de cette soirée. C'est souvent si rare. Mais c'est la période qui le veut.. parce que, oui, ça ira mieux, après les révisions et les examens. Elle hoche la tête pour confirmer, ses premières paroles. Au début, ça lui dérangeait beaucoup le fait que Baptiste soit fiancé avec sa sœur mais, quand elle a compris que tout deux voulaient mettre un terme à ces fiançailles arrangés, elle a vu, un espoir. L'espoir qu'il puisse se passer quelque chose entre eux mais l'histoire des vacances de printemps change la donne. Laissant place à un jeu presque malsain. Le blesser et le rendre jaloux, voilà, où ils en sont. Pourquoi ? Faut pas chercher à comprendre et elle compte bien se le garder. C'est surtout, sa dernière question qui la surprend. Je.. quoi ? Non ! Enfin, je sais pas. Honnêtement, elle ne sait jamais poser la question. Est-ce qu'elle l'aime ? Est-ce qu'elle est amoureuse de lui ? C'est fort, trop fort pour le dire. Elle ne sait pas, elle est perdue. Il y a une chose qu'elle sait, c'est qu'elle aurait pu tomber amoureuse de lui mais après ce qui s'est passé, entre eux ? Pas certain. Assez déstabilisée par la question, parce qu'elle ne s'y attendait pas et que ça l'amène à réfléchir. Heureusement, Capucine la ramène sur terre et Nina arbore un sourire, avant de lui répondre. Je ne dis jamais non à une glace, tu sais bien ! dit-elle d'un sourire qui se veut amusé, cette fois. Mais oui, la gourmandise des desserts.. jamais un non.

La malheur ne dure jamais longtemps. Il ne dure pas parce que l'amitié est plus importante. Capucine préférait voir un sourire sur le visage de Nina plutôt que de la voir triste. Parce qu'au fond d'elle, elle savait que tout ça ne pouvait pas être aussi grave que ça le laissait entendre. Capucine se permit une petite blague qui fit rire Nina. Voilà, c'était sa Nina ça. Pas la fille d'avant, pas la fille qu'elle lui avait montré. Nina c'était ce petit bout de femme qui était bon public. Capucine se sentit bien mieux en la voyant réagir à sa blague -pas forcément drôle soit dit en passant- et elle s'enquit tout de même de savoir ce qu'il y avait dans la tête et le cœur de Nina. Parce qu'un garçon ne réagirait pas de cette manière s'il ne s'agissait que d'amitié. Enfin, dans l'esprit de Capucine c'était comme ça. En fait, elle n'en savait rien du tout et elle ne voulait plus rien avancer depuis la merde qu'elle avait créé avec Sofia. Pinçant les lèvres, Capucine fit rasseoir Nina avant d'aller chercher de la glace, rapportant le pot avec une cuillère. La petite brune s'installa aux côtés de Nina et la fixa en pinçant les lèvres. Elle hésitait à lui en parler du coup. Mais bon, peut être que ça ferait du bien à Nina de mettre des mots sur tout ça. Parfois, c'est ce que faisait Capucine. Et même si elle était bien consciente que tout le monde n'était pas comme -Dieu merci- peut être que sa méthode pouvait fonctionner. « Hum... Tu ne sais pas ? Vraiment ? Ou tu sais et tu ne veux pas l'avouer ? Ou tu sais mais tu ne veux pas me le dire ? » Capucine remua un peu, songeuse. Au fond, n'avait elle pas convoité l'homme d'une autre pendant quelques mois avant qu'il ne devienne son petit-ami ? L'anglaise se sentait toujours mal à l'aise quand elle y songeait. Elle avait pourtant tenté de ne pas y penser, d'enfouir tout ce qu'elle ressentait pour Isaiha et de ne garder que l'amitié qu'elle partageait avec lui. Pourtant, quand Isaiha avait quitté Amanda, Capucine avait sentit comme une explosion dans son cœur. Comme si tout ce qu'elle ressentait avait instantanément décidé de ressortir. « Tu sais Nina... Je suis pas un ange...J'ai... hum... Bon j'ai rien tenté parce que je ne voulais pas non plus briser son couple mais, si j'avais pu... Enfin non, ça aurait détruit mon amitié avec lui. Enfin, je ne sais pas en fait. J'en sais foutrement rien ! » Et puis là, elle se perdait dans des explications sans queue ni tête. Capucine se frotta le front. « Hum... Tout ça pour dire que j'ai quand même convoité un mec qui était déjà en couple... Enfin, j'ai jamais rien tenté parce qu'il était mon meilleur ami mais tu sais, égoïstement, je me suis réjouie du jour où il m'a dit qu'il l'avait quitté. Et même si je lui ai pas sauté dessus, j'ai quand même tout fait pour qu'on finisse ensemble. » Capucine prit la main de Nina, la caressant de son pouce. « Tu sais Nina, je crois qu'au fond de chacun de nous, il y a un petit diable qui nous fait faire des choses pas très... courtoises on va dire. Mais je crois que c'est propre à l'être humain. On ne peut pas faire autrement. Surtout pas quand on veut ce que les autres ont... »

Spoiler:

girl night — Capucine sait comment détendre l'atmosphère et de rire, un peu, ça fait du bien. D'un coté, elle est soulagée de lui avoir tout dit. Parce qu'elle ne voulait pas qu'elle l'apprenne, par quelqu'un d'autre. Le truc, ici, c'est que les nouvelles vont vite, beaucoup trop vite. Et cette amitié compte beaucoup trop, pour qu'elle soit entaché par les rumeurs. Il y a les explications, les justifications et la sincérité, qui va avec. Nina tenait à lui dire, en personne et à la rassurer sur ce qu'elles ont. Parce que Nina ne ferait rien contre son amie. Jamais. Ce n'est pas quelque chose qui lui viendrait à l'esprit. Mais tout d'un coup, Nina fut hésitante, déstabilisée par les propos de Capucine. Est-ce qu'elle aime Baptiste ? Elle ne sait pas, parce qu'elle ne s'est jamais posé la question. Le jeu a pris tellement de place, entre eux. Elle reste silencieuse, jusqu'à accepter cette glace, où son amie part en chercher avant de revenir. Pendant ce laps de temps, elle tente de réfléchir à cette question. Cette question si évidente. Non, c'est pas ça.. c'est.. Enfin, j'aurai pu tomber amoureuse de lui mais... c'est compliqué, entre nous. Toujours de la complication. Mais c'est à moitié la vérité. C'est compliqué à expliquer la relation, qu'ils ont. C'est presque malsain. Je n'ai pas envie de me poser cette question. Parce que c'est le début des problèmes. Elle aurait pu tomber amoureuse de lui mais peut être qu'elle l'est déjà. Cette relation dure depuis un an, déjà. Partageant des moments complice, ensemble sans jamais craquer l'un pour l'autre. Puis, l'histoire avec le président Mather, la vengeance, la soirée, le jeu, la jalousie et tout le reste. Et maintenant, le bal ? Là où le jeu va reprendre. C'est alors qu'elle fronce les sourcils, en entendant les propos de son amie. Tu veux parler d'Isaiha ? Elle le sent que Capucine se perd dans ses explications mais Nina pose sa main sur elle, pour la rassurer, pour l'aider à continuer plus calmement. Non, parce qu'elle ne compte pas la juger, pas après tout ce qu'elle lui a dit. Capucine.. ce n'est rien et comme tu dis, tu n'as rien tenté. Peut être que vous étiez fait pour vous trouver et qu'il était avec la mauvaise personne. Tu sais, ça arrive, ne pense pas une seule seconde que tu pourrais être une mauvaise personne. Non, qu'elle ne pense pas ça, ou qu'elle rejette l'idée d'y penser. Elle n'a pas eu le rôle de la maîtresse, c'est déjà bien. C'est le bien et le mal. Nous sommes, un peu des deux. Pour certains, la balance penche plus sur un côté que de l'autre. Tu es avec lui, maintenant et il te rend heureuse comme toi, tu le rend heureux, c'est tout ce qui importe. dit-elle en serrant sa main, délicatement. Elle reste sincère, parce qu'elle ne veut pas que son amie puisse se sentir coupable de ce mauvais côté. Elle n'a rien volé, à personne.

hj : t'inquiète, c'est parfait

Capucine avait du mal à tout comprendre de cette histoire entre Baptiste et Nina. Et elle se demandait bien si ça en valait la peine d'aller poser des questions tant Nina ne semblait être sûre de rien. Capucine fit une moue un peu déçue parce qu'elle aurait trouvé ça tellement romantique que Nina lui avoue être amoureuse d'un homme qu'elle ne pouvait pas avoir. Soupirant doucement, alors que ses épaules s'affaissèrent, Capucine baissa les yeux avant de les relever vers Nina. « Les meilleures histoires d'amour sont toujours les plus compliquées au début... » Lança t-elle avec un petit sourire. Elle espérait simplement que Nina ne se morfondait pas dans l'ombre. Capucine n'était pas une peste mais elle avait tendance à soutenir ses amis et à prendre leur partie, sauf quand elle jugeait que ça allait trop loin ou qu'ils allaient trop loin. Mais bon, dans son cas, ce n'était pas du tout comme ça que ça se déroulait. Alors bon, elle pouvait bien essayer de la pousser. Quoi qu'elle ferait bien de se mêler de ses affaires. Tout ça n'est clairement pas de son niveau. Capucine se sentait comme une petite fille innocente dans une fosse au lion. Alors qu'elle estimait qu'il était temps de laisser Nina tranquille avec cette histoire qui la dépassait, Capucine se lança dans son propre récit. Toute sa vie avait été maladroitement chamboulée quand elle avait rencontré Isaiha. Ça faisait plus d'un an qu'il était dans sa vie et quelques mois qu'il la partageait en tant que petit-ami. Mais Capucine avait toujours été gauche quand il s'agissait des sentiments. La preuve étant que leur relation amoureuse avait très mal démarrée, détruisant presque leur amitié complice. Capucine aurait pu jouer comme Nina, pousser Isaiha au vice, à l'adultère. Mais peut être qu'elle était bien trop trouillarde pour prendre de tels risques, ne sachant pas trop comment gérer les crises derrière. Elle ne savait même pas comment se gérer elle même. Si ses crises de nerfs et sa mutilation étaient de moins en moins fréquentes, Capucine savait que le moindre trouble la ferait replonger. « Oui, je parle de Isaiha... » La brune remua doucement sur place, baissant les yeux en écoutant Nina. Heureux ? Ils l'étaient. Enfin, Capucine espérait que Isaiha le soit en fait. Elle savait bien que l'ombre de la peste Casey planait au dessus de la tête de son chéri telle une épée de Damoclès. Soupirant doucement, Capucine se laissa tomber en arrière, contre le dossier du canapé, se mordillant la lèvre. « Heureux... Disons qu'il y a mieux comme bonheur tu sais... » Dans ce genre de moment, Capucine voudrait avoir la force d'esprit de Nina. Pouvoir aller dire à la jumelle de Isaiha qu'elle pouvait aller se faire foutre et qu'elle garderait son amoureux pour elle toute seule. Sauf qu'elle savait qu'un lien de gémellité ne devait pas être brisé. Surtout pas quand les jumeaux se retrouvaient à être très proches, très liés. Capucine savait parfaitement que si Isaiha ne convainquait pas Casey que l'anglaise n'était pas là pour lui voler son frère, elle se verrait dans l'obligation de faire une croix sur leur relation. Et elle savait aussi qu'une telle issue l'enverrait directement quatre ans en arrière. L'amour n'avait rien de simple et Capucine le savait. Cruellement, elle le savait.