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Marshall Elliot Reilly & Solweig L. Baker
Tu m'avais manqué ...
Aujourd'hui, pour la première fois depuis l'accident, ma rupture ma tentative, le chaos, je me suis levée, en me disant que j'allais vivre cette journée exactement comme une journée banale de l'an passé. Faire comme si j'allais bien, parce que c'est en faisant semblant que ça allait marcher, que j'irai enfin mieux. Et je crois que j'ai eu raison, parce que je croyais vraiment d'un coup que j'allais mieux. La positivité, l'optimisme, tout ça, en fait, n'est que psychologique. Je vais bien, je vais très, très bien. Il faut voir le bon coté des choses. Je suis désormais célibataire, je ne suis plus enceinte donc je peux continuer le cheerleading ... le cheerleading ... FUCK ! Je suis en retard !
Il est 9:46 à ma montre, l'entrainement est à 10h, et je suis toujours dans mon lit ! Je saute de celui-ci d'un bond jusqu'à ma salle de bain, fais ma toilette en vitesse et enfile pour la première fois depuis des mois ma tenue de pom pom girl rouge, ciglé 'Harvard'. Je mets mes tennis, et me regarde enfin dans le miroir en relevant ma queue de cheval. Mon reflet me rappelle le bon temps, alors je souris. J'ai l'impression que rien n'a changé, je sens que ça va être une belle journée. Je prends mon sac, mes clés, mon portable et quitte le bâtiment des Eliots pour entrainement.
Arrivée au stade, je vois d'un coté les athlètes qui s'échauffent avant un entrainement de football américain, de l'autre, les filles, qui ont déjà commencé leurs échauffements. La plupart sont des Cabots, elles incarnent un peu la perfection pour moi, elles sont toutes resplendissantes dans leurs tenues. Je vais voir Apple, la capitaine pour m'excuser de mon retard, et commence à m'étirer en silence en regardant les garçons aux corps parfaits. Je remarque au loin Marshall, mon meilleur ami, je crois qu'il ne m'a pas vue, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas pris un café, et il faut dire qu'avec toutes ces merdes qui me sont arrivées, j'ai un peu délaissé mes amis. D'ailleurs, aucun n'est au courant pour ma bêtise, et c'est mieux comme ça. J'avais attendu que l'hématome que la corde avait laissé à mon cou s'efface pour que je puisse enfin enlever ce foulard et reprendre le cheerleading. Sinon, on allait trop me poser de question. Mais là, c'est juste super, je me dis qu'après le cours, je pourrais m'éclipser avec Marsh, comme au bon vieux temps, aller chez lui, me gaver de cochonneries avec une bonne bière et tout le reste. Je m'en réjouis d'avance.
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