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Die Freiheit spielt auf allen Geigen
Antwan && Kurt

2008

Je souris, provocateur à ses paroles. "Ouais, fait gaffe, dans dix ans, j's'rais capable de faire en sorte de reprendre contact avec toi, juste pour te poser cette question." Dans le cas ou on ne garderait pas contact ensuite, mais là, même si on est pas mal différent tout les deux, on s'entend plutôt bien, alors je vois pas trop pourquoi on garderait pas contact, sauf si j'lui tape trop sur le système ? C'est une possibilité aussi ça. Mais j'en sais rien, il le dit pas clairement. Bon en même temps, c'est dans son éducation j'crois. J'lui fais alors comprendre que j'suis pas qu'un p'tit con et il se fout encore de ma gueule. J'hausse les épaules et penche un peu la tête en l'regardant. "Au moins, ça m'fait d'l'entraînement pour plus tard." Ouais, j'suis du genre à pas m'laisser faire et à toujours vouloir avoir le dernier mot. Ce qui est bien pour plus tard quand je devrais me retrouver à faire des débats. J'le fixe alors quand il me questionne sur mes capacités. "J'bosse quand il faut, c'est tout, j'suis pas du genre à bosser h24 ni même sept jours sur sept. Donc, j'pense qu'on peut dire que c'est en partie innée." J'me suis jamais prit la tête pour réfléchir à ça, j'sais juste que ça m'ferait trop chier d'rester comme certain à tout le temps bosser et tout sans jamais lâcher prise. Perso, j'pense que c'est l'meilleur moyen pour planter ses études à cause d'un raz-le-bol.

Je souris alors quand il me propose de commencer le skate demain. "Ok. Alors demain, t'aura ton premier cours. J'te passerais des protections si tu veux." En réalité, vaux mieux ouais, sinon,il risque de s'éclater les genoux, les coudes et fort probablement les mains aussi. Pour ma part, j'les utilises surtout quand j'tente de maîtriser une nouvelle figure, sinon, j'les portes jamais. J'suis un peu trop casse cou à cause de ça et les cicatrices sur mes genoux en témoignent déjà plutôt bien... Surtout que ça sera sûrement pas les dernières... "T'es d'jà sortit en boite ou pas ?"

© BLACK PUMPKIN

2008. « Ouais, fait gaffe, dans dix ans, j's'rais capable de faire en sorte de reprendre contact avec toi, juste pour te poser cette question. » C’est qu’Antwan n’en doute même pas. Quant à sa réponse, qui sait ce qu’il sera devenu dans dix ans. « Qu’est-ce qu’on sera dans dix ans.. » Est-ce qu’ils auront vraiment garder contact comme ils le sous entendent aujourd’hui ? Est-ce qu’ils seront encore dans les études, dans le domaine qu’ils affectionnent ? « J'bosse quand il faut, c'est tout, j'suis pas du genre à bosser h24 ni même sept jours sur sept. Donc, j'pense qu'on peut dire que c'est en partie innée. » Mh. C’est la même chose pour l’anglais qui ne bosse que lorsqu’il y a un projet à rendre ou lorsqu’une matière l’intéresse plus que les autres. Ah ce qu'il parait, le lycée c’est d’un niveau ridicule en comparaison à l’université, et pourtant Antwan n’en a absolument pas peur. Trop de confiance en lui sur ce point. « Un génie. » Il sourit. Enchaine en demandant à Kurt de lui donner des cours de skateboard. Antwan le regrettera probablement demain, lorsqu’il sera couché sur son lit, tranquillement, fatigué par la journée, et que son ami ouvrira la porte, signe de leur seconde fuite nocturne. « Ce n’est pas vraiment les blessures que je crains. C’est mes habits troués ou salis. » Les ecchymoses ou des plaies rougies n’ont aucune importance. Personne ne les verra, si ce n’est son frère ou Kurt dans le cas présent. En revanche, le pantalon marqué réveillera l’oncle qui ne pourra s’empêcher de faire une remarque. Ce soir, ce ne sera donc pas la planche, mais la boite. « Nan, c’est plutôt des soirées chez des amis. Ils sont riches, alors autant profiter des grandes maisons lorsque les parents ne sont pas dans le coin. » Et ca arrive plus de fois qu’on ne le pense. « T’y vas souvent toi ? »

Die Freiheit spielt auf allen Geigen
Antwan && Kurt

2008

J'le regarde en coin quand il m'annonce qu'il a surtout peur de déchirer ses vêtements. "Si c'est que ça, j'peux sans soucis te prêter ce qu'il faut." Parce qu'hormis quand j'me déplace pour sortir ou aller en cours, quand j'm'entraine au skate, c'est jogging ou bermuda, mais rien de bien classieux comme on dit. J'tiens pas à flinguer toutes mes fringues en tombant comme lui semble croire que je fais. Le questionnant alors pour savoir s'il est déjà sortit en boite, j'avoue être un peu surpris par sa réponse, c'est pas le non qui m'étonne, j'm'y attendais, mais plutôt le fait qu'il ai fait des soirées chez des potes. "Quoi comme genre de soirée ?" Pitié, qu'il me réponde pas soirée à parler dans un fumoir de l'actualité et du beau temps, parce que si c'est ça, j'crois que j'vais pleurer de rire, parce que c'est vachement cliché et plus d'époque, mais avec lui, j'sais pas, j'm'attends pas réellement à ce que ça soit des soirées avec alcool, sexe et possiblement de la drogue. J'le vois trop comme un mec coincé pour finir dans un party comme ça. Non, clairement pas, lui c'est plus soirée tranquille devant une pizza et un film à la limite non ? Enfin, j'en sais rien, j'me questionne quand même là en roulant à côté de lui, attendant sa réponse avec une certaine impatience, parce que je suis désireux de voir qu'il n'est au fond pas si coincé que ça. J'veux qu'il me montre que j'ai juste une mauvaise image de lui parce qu'il n'ose pas se lâcher devant moi. Mais bon, j'pense déjà que je me trompe en plein en pensant ça.

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2008. Si c'est que ça, j'peux sans soucis te prêter ce qu'il faut. Sauf qu'on a pas la même façon de s'habiller. Les joggings m'horipillent et j'suis sûr que t'en as des tas dans tes placard, Schafer. Quant à m'en racheter à Londres sans qu'mon tuteur le remarque me semble impossible. Ca gère les comptes bancaires, sans arrêt, pour une raison qui échappe à l'anglais. « Merci. » Je t'évite tout ce qui se passe dans ma tête. Tous ces panneaux stop que mon mode de vie impose et que tu ne pourrais pas comprendre du haut de ton skate. Quoi comme genre de soirée ? Je vois qu'ça t'interresse. C'est tes centres d’intérêts. Ça ne nous donne pas un point commun pour autant. Mes soirées sont calmes, peu nombreuses. Y a aussi toutes celles de l'oncle organise dans la maison ne demandant jamais aux enfants si ça les dérange. « Dis toi qu'j'ai bu plus de champagne que de vodka. », sourire sur les lèvres. « Mon oncle qui, est mon tuteur depuis que mes parents sont morts, profite de la grande demeure qu'on à Londres pour inviter tous ces bourges de connaissances. Entretenir les relations commerciales. Quant c'est pas chez nous, c'est dans d'autres endroits chics où la présence de ses neveux est obligatoire pour la bonne image de sa famille. » Soupire, hausse les épaules. « Et sinon, ca m'arrive de me retrouver chez des amis. Soirée banale. Y a jamais rien d'extraordinaire. »

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Antwan && Kurt

2008

J'éclate de rire, quand sa réponse tombe. J'peux pas m'en empêcher il est pas si loin de l'image que je me suis imaginé. "sérieux ? Tu connais qu'ça comme soirée en fait ?" J'peux dire que j'en connais aussi, vous savez le parti politique dont mon père est membre tien des soirées comme ça aussi et j'ai été à plus d'une, je connais le fonctionnement, ce qu'il s'y passe, etc. En même temps, c'est pas comme si dans le futur je n'en serais pas un membre officiel, aussi étrange puisse être cela. Je sais que je colle pas du tout à l'image du politicien, que je suis pas assez clean pour ça, mais en même temps, je suis parfois plus clean que certain. Les tatouages, c'est de notre époque et ça se cache plutôt bien, pour cela que j'en ferais jamais aucun qu'une chemise et un pantalon ne pourront pas cacher. "Je vais te faire découvrir c'est quoi être jeune à notre époque mon vieux." J'lui souris, peut-être un peu provocateur pour le coup, mais j'compte bien le faire sortir de sa petite vie de bourge coincé. Ça ne peut que lui faire du bien au final. Enfin, en théorie, à voir si en pratique, il sera pas trop tendu comme un string ou un peu trop porté sur l'alcool pour tenter de se mettre à l'aise. Dans tout les cas, j'compte garder un oeil sur lui.

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2008. Ca y est, l’allemand se marre. Même pas de tolérance. Il ne cessera de répéter que ces deux mondes ne peuvent pas se mélanger. Ca ne sert à rien de se trouver des points communs quand l’un pense qu’à faire la fete et s’amuser. « Je me sens tellement stupide. » Ta faute, tes ricanements. Ouai, il ne connait pas ce monde. Et la curiosité ne le ronge pas assez pour qu’il se plonge là-dedans. Il n’y a rien d’intéressant dans ces soirées où l’alcool et la drogue sont les paramètres principaux. Il n’est pas le gars qui va se faire vomir pour reprendre un verre, ni l’ami de ce type de personnes. Responsable, voilà c’qu’il est, contrairement à sa génération. Contrairement à celui qui prend sa fenetre de chambre pour porte de sortie. « Je vais te faire découvrir c'est quoi être jeune à notre époque mon vieux. » La boite, c’est ça. Tellement cliché qu’ça n’étonne pas l’anglais. Il se plie à ce que Kurt veut faire sans pour autant sentir une appréhension dans son ventre. « Montre-moi, vas-y. Fais moi changer d'avis. » Il n’a que ça à rajouter. « C’est loin d’ici ? » Pas qu’il veuille y arriver rapidement. Juste savoir combien de temps il va devoir marcher à ce rythme soutenu pour suivre Kurt sur son skate.

Die Freiheit spielt auf allen Geigen
Antwan && Kurt

2008

J'arque un sourcil à ses mots. "Stupide ? j'ai pas pensé que tu l'étais. Coincé oui. J'connais ce genre de soirée, à cause du partit de m'on père, j'sais à quel point il s'y passe rien de bien passionnant hormis apprendre les nouveau potin de politique, qui à fait des conneries et s'est fait remarqué par la presse, qui a eu un nouveau pot au vin. Bref, rien de bien amusant en soi." J'hausse les épaules, continuant de rouler sur ma planche pas trop vite pour pas l'faire courir alors qu'il accepte de m'suivre dans mon idée de soirée. "T'es pressé maintenant ?" Pitié qu'il me dise pas plus vite on y sera plus vite on en reviendra sinon, j'pense que j'l'abandonne sur place s'il part avec ce genre de pensée déjà négatif. Attrapant mon cellulaire dans la poche de mon jean's, je tapote dessus pour répondre aux textos que j'ai eu et m'informer sur les soirées du jour pour savoir où aller. "Tu préfères quoi ? bar ? Soirée chez un pote ou aller en boite ?" Parce qu'étrangement mes potes se sont pas tous mit d'accord pour aller au même endroit, sauf s'ils s'agit d'un planning de soirée ? Commencer au bar, pour aller en boite et finir cher je sais plus qui ? C'est une possibilité aussi.

hj: pas de soucis, je sais juste plus l'idée que j'avais en tête mdr

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2008. « Stupide ? j'ai pas pensé que tu l'étais. Coincé oui. J'connais ce genre de soirée, à cause du partit de m'on père, j'sais à quel point il s'y passe rien de bien passionnant hormis apprendre les nouveau potin de politique, qui à fait des conneries et s'est fait remarqué par la presse, qui a eu un nouveau pot au vin. Bref, rien de bien amusant en soi. » Effectivement, rien d’amusant et pourtant c’est nécessaire. Son oncle veut prouver à tout le monde que son neveu est le meilleur. Alors il joue le jeu, chaque fois, impressionnant les invités avec sa culture, son acceptation à Harvard et quelques notes de guitare. De quoi émerveiller certaines personnes. Et quand tout ce théâtre se termine, il n’y a plus aucune fierté dans le regard de l’oncle. Même pas la reconnaissance. « C’est insupportable ces soirées. Et encore, toi, t’as la possibilité de te barrer par la fenêtre quand t’en peux plus. » Ce n’est pas son cas. « Je suis curieux. », avec le sourire surfait. C’est vrai que la curiosité est là, mais pas l’envie de s’ambiancer sur une musique qu’il juge ridicule. « Soirée chez ton pote ? Tu m’entraineras en boite si j’ai trop d’alcool dans le sang. » Ce qui n’arrivera pas, évidemment. Il a envie d’être présentable demain lorsqu’il devra saluer la famille de Kurt pour le déjeuner. Ce n’est pas avec une gueule de bois qu’il arrivera à les convaincre. Enfin peu importe, pour l’instant, les adolescents prennent la direction de la maison du pote en question. Son sourire se crispe lorsqu’il réalise qu’il y a énormément de monde et qu’il ne comprend absolument pas ce qu’ils disent. « Tu vas devoir jouer au traducteur. » qu’il lance à Kurt avec une petite tape sur l’épaule.

Die Freiheit spielt auf allen Geigen
Antwan && Kurt

2008

J'arque un sourcil. "Ouais, j'me barre quand j'suis chez moi, mais sinon, quand mon vieux me traîne à ses soirées, j'y suis coincé pour toute la soirée !" L'informais-je alors pour lui faire comprendre que non, j'ai pas le loisir de filer à l'anglaise bien souvent comme il semble le croire. Bon, ok, j'le fais au moins une fois par semaine, ce qui au final peut être considéré comme souvent mais on va rien dire hein ? J'suis cependant surpris quand il m'affirme être curieux et j'le fixe. "C'est quoi ce changement soudain de réaction ? " Il est tombé sur la tête sans que j'm'en rende compte là ? parce que là tout de suite il était réticent non ? Alors que là il me laisse clairement entendre être partant pour la soirée non ? D'ailleurs, il montre plus d'entrain pour la soirée chez mon pote et j'souris, le conduisant alors jusque là ou déjà de la musique se laisse entendre alors qu'on n'a même pas encore franchit l'seuil de la porte. Les conversations en allemand bien entendu et j'ris. "Ouais, j'vais m'amuser à tout te traduire. Puis quoi encore ? C'est le plus kiffant ce genre de situation, tu peux draguer super facilement des meufs." Puis, j'le regarde d'un coup. "T'en toujours puceau en fait ?" J'en sais rien, on a jamais parlé d'ça avant, mais étrangement, j'le vois un peu comme le mec qui attend la bonne pour avoir sa première fois, pas comme moi. En même temps, j'm'étais bien éclaté mon séjour en Angleterre...

© BLACK PUMPKIN

2008. Hausse les épaules, ne prenant pas la peine de répondre à la dernière remarque du garçon. Il est persuadé que Kurt trouve toujours un moyen pour s’enfuir des fêtes, des repas, de n’importe quelle connerie organisée par ses parents ou leurs associés. Antwan ne le voit pas rester tout le long, l’imaginant presque comme un ninja qui rase les murs pour atteindre une sortie. « Je préfère toujours rentrer, mais comme tu ne me laisses pas le choix. » Pas qu’il meurt d’envie d’aller à cette fête, mais l’idée s’est installée dans son esprit, et changer de direction maintenant le frustrerait. Arrivé à cette soirée, il retourne dans la réalité, comprenant qu’il se trouve bien en Allemagne et non à Londres. Kurt fait énormément d’efforts en parlant anglais et lui se retrouve désarçonné devant le jargon des adolescents berlinois. Ce n’est pas comme s’il apprenait ce genre d’expression sur les bancs du lycée. « L’accent britannique fait toujours de l’effet. » Qu’il formule en poussant la porte d’entrée. La musique attaque ses oreilles, pauvre audition. Son visage montre sa surprise à l’interrogation de son correspondant. « Ça te regarde ? » Ouai, bon, pas besoin d’être plus clair pour comprendre la vraie réponse. « Et je parie que toi tu l’es plus depuis longtemps. » Qu’il lance, toisant la pièce pour paraitre détacher de la conversation qui se joue. Attrape deux bières et en donne une à l’allemand. « T'es presque le stéréotype parfait de notre génération. »