Play with my demons + Abel

Voilà, c'était décidé, je me lançais. J'avais choisi le dessin que je voulais, j'avais choisi l'endroit où je voulais le faire. Restait plus qu'à aller vers le tatoueur et commencer tout ça. Sans attendre, Abel me poussa d'ailleurs vers ce dernier. En quelques minutes, je lui montra ce que je voulais, mentionna l'endroit et nous voilà finalement prêt à passer à l'acte. "Bon, c'est le moment." dis-je avant de retirer mon chandail afin de me retrouver en soutien-gorge. Fallait bien que le tatoueur puisse voir mon omoplate pour travailler. Un dernier regard en direction d'Abel et je m'installa sur la chaise devant moi. J'étais un peu nerveuse malgré tout. J'étais pas une très grande fan des aiguilles mais comme il travaillait dans mon dos, je ne la verrais sûrement pas, non? J'entendis le bruits de ses outils qui commençaient à fonctionner. Prenant une grande respiration, je me répéta pour moi-même que tout allait bien aller. Je sentis un chatouillis dans mon dos mais aussi une petite douleur. fermant les yeux, je me força à respirer le plus calmement possible. Je ne voulais pas avoir l'air de la pire des poules mouillées non plus.

• Comme elle vient de dire, c'est le moment d'y aller. C'est le moment pour elle de se faire tatouer pour la première fois de sa vie. Elle a pas choisi l'endroit qui fait le moins mal, mais au moins, si un jour elle a envie d'en refaire un, et bien elle saura à quoi s'attendre, elle sera déjà passé par là. J'hoche la tête et je la regarde enlever son haut, bah quoi ? Autant en profiter un petit peu non, elle a un beau corps alors je ne vais pas m'en privé. Elle finit par s'installer sur le fauteuil et je ne peu m'empêcher de lâcher un petit rire lorsque je la vois grimacer. "Fait comme si j'étais pas là !" J'ai pas envie de la déconcentrer, enfin, elle a pas vraiment à trop se concentrer, juste à faire en sorte de contrôler la douleur. Alors, je ne dis rien, j'attends, je regarde le tatoueur faire, je le regarde marqué la peau de la jeune femme d'une encre qu'elle ne pourra plus enlever. En vrai, j'aurais eu confiance en mes talents de dessinateur, je lui aurais proposé de lui faire, mais j'ai pas vraiment envie de la rater en fait, alors on va éviter les conneries. •

C'est pas aussi douloureux que ce à quoi je m'attendais mais quand même. Je ne me mettrai certainement pas à chialer comme une petite gamine de huit ans. Je venais de me faire briser le coeur, de me faire largueur comme une vieille chaussette. Alors, une douleur ou une autre, ça ne faisait pas une réelle différence.Écoutant Abel et ne faisant comme s'il n'était pas là, j'endura la douleur que causait l'aiguille sur ma peau jusqu'à ce que le tatoueur ait enfin terminé. À mon plus grand bonheur. Moi et mes idées parfois. La prochaine fois qu'il me viendrait l'idée de me faire tatouer, je crois que je vais y repenser à deux fois. Je me releva finalement de la chaise tout en écoutant les conseils de l'employé. Mettre de la crème, éviter le soleil, bla bla bla. En même temps, je remis mon chandail en prenant soin de ne pas frotter à l'endroit qui était maintenant complètement rouge avant de revenir vers Abel. "La prochaine fois que j'ai des idées comme ça, je pense que je vais y réfléchir un peu." rigolai-je. Oui, j'avais eu mal mais j'étais quand même fière de l'avoir fait. "Et le résultats? C'est pas mal?" lui demandai-je parce qu'il était quand même difficile de voir dans mon dos sans un miroir.

• Le temps passe et je ne dis rien, je laisse le tatoueur faire son métier, je le laisse graver le corps de la jeune femme, je n'ai rien à dire de toute façon, juste je regarde, je regarde l'aiguille pénétrer la peau, je regarde l'encre impressionner dans la peau, et ça, du début à la fin. Et après pas mal de temps, tout ça se termina, le tatouage était finit, et Sofia se releva, enfilant son haut, et me faisant savoir que la prochaine fois, elle y réfléchira à deux fois. "Franchement, je trouve que c'était une bonne idée !" Un sourire sur les lèvres, j'hoche la tête quand elle me demande si le rendu est bon. Pas facile de voir pour elle, mais j'ai bien une idée derrière la tête. "J'trouve que ouais, c'est plutôt pas mal ! Mais si tu veux, on sort d'ici, on va se poser j'sais pas où, et je te le prends en photo pour te le montrer ?" Dans un an, elle a un nouveau tatouage, je lance les paris tient. •

J'avais trop hâte de montrer mon tatouage à Margot, Kaya et Capucine. Je me sentais comme un enfant qui a le nouveau jouet à la mode et qui a qu'une seule envie, le montrer à tout le monde dans la cour de récré. Finalement, même quelque peu déprimée, je savais me montrer forte et avoir ce petit côté enfantin qui m'habitait toujours. Par contre, je ne voyais pas super bien le résultat. Difficile de voir lorsqu'on est dos au miroir. J'avais eu beau me tourner la tête, je ne voyais pas très bien. Abel proposa d'aller ailleurs pour qu'il puisse prendre une photo et me la montrer. "Ouais, bonne idée." En même temps, on allait pas passer toute la journée dans le salon de tatouage à tourner en rond et j'avais aucune envie de retourner chez moi et de me retrouver seule encore une fois. J'avais beau cohabiter avec Royce, il n'était pas souvent à l'appart ces derniers temps. Depuis que Sacha et lui avaient rompu, je le voyait très peu. Bref, j'alla payer mon tatouage et sortit du salon en compagnie d'Abel. "Tu pensais à un endroit en particulier?" Il fallait un endroit assez privé pour que je puisse relever mon chandail et qu'il prenne la photo.

• Plus le temps passe et plus Sofia m'étonne. Elle qui était quelqu'un de sage, ne dépassant aucune limite, restant toujours sur le droit chemin, dernièrement, elle se lâchait. Je n'avais aucune idée du pourquoi du comment, et je n'allais pas lui demander, pas que ça ne m’intéresse pas, mais j'suis plutôt le genre de  gars à détendre, à apaiser et à changer les idées, pas à remuer le couteau dans la plaie en posant une multitude de questions. Si elle voulait en parler, elle le ferait, autrement je n'irais pas l'embêter avec ça. Une fois le tatouage terminé, on sortie du salon et je me mis à réfléchir à un endroit un peu plus privé pour que je puisse prendre son tatouage en photo. "Chez moi ? J'habite à cinq minutes à pieds." Mes colocataires n'étaient pas là, et puis elle n'allait pas se déshabiller au milieu de la rue, ça pourrait paraitre assez louche en fait. •

• Suis-je d'une mauvaise influence ou avais-je juste le don pour aider les gens à se lâcher et à devenir qui ils voulaient vraiment être ? J'étais le genre de mec qu'on appelait quand on avait envie de se lâcher sans être jugé, sans que je ne pose des limites. Et c'est ce qu'avait fait Sofia aujourd'hui, elle m'avait appelé pour venir avec elle participer à quelque chose qu'elle n'aurait pas fait habituellement, j'dois être le diable ou un truc du genre j'pense. Je venais de lui proposer d'aller chez moi pour pouvoir être dans un endroit un peu plus intime pour pouvoir lui montrer son tatouage, elle accepta et je commença à marcher en direction de mon appartement, haussant les épaules à sa phrase. "Baaaah... J'pense qu'on serait resté quelques minutes de plus j'aurais finit par craqué !" Mais bon, je pourrais très bien y retourner plus tard, rien ne m'en empêche. Alors on marche, et on finit par arriver devant l'appartement, je tourne la clef dans la porte, je la referme derrière nous et je me laisse tomber sur le canapé. "Fait comme chez toi, si tu trouves un peu de bordel j'me décharge de toute responsabilité j'suis pas le seul à vivre ici !" Y'a trois filles ici, elles pourraient prendre soins de moi et du ménage... •

• Hochant la tête, je ne peux qu’acquiescer. Ouais, c'est facile d'accuser mes colocataires, ils ne sont pas là pour se défendre, je peux me libérer de toutes les conneries qui auraient été faites ici en leurs mettant sur le dos. "Ils pourront pas me contredire !" Avais-je répondu, assis sur le canapé. La jeune femme termina par venir s’asseoir à mes côtés, retirant son haut pour que je puisse prendre la photo. Un léger sourire sur les lèvres, je plaça mes mains sur ces épaules pour la tourner légèrement, retirant la compresse qui avait été posé dessus, je la déposa sur la table basse avant de sortir le portable de ma poche pour pouvoir prendre cette fameuse photo. "C'est tout bon !" Lui montrant la photo, je la laissa attraper le portable, avant de reprendre la compresse pour pouvoir la remettre à sa place. "Bouge pas..." J'fais ça bien, j'ai pas vraiment envie qu'il cicatrice mal ou qu'il s'infecte. •