the first day of the rest of our life (oska)

J'étais sincère, j'avais peur. Je sentais ma fille arriver et ça me faisait flipper. J'avais peur de ne pas être assez bien comme mère ou bien de faire les choses de travers. Je ne sais pas, je flippais vraiment et surtout, ça ressortait au moment où j'étais la plus vulnérable. Osean faisait de son mieux pour me rassurer, attrapant ma main au passage pour la caresser alors que je me trouvais dans un bain. L'eau, ça faisait du bien. Ça m'apaisait et puis, j'avais l'impression d'être plus légère du coup. Je redoutais le moment où j'allais devoir sortir, me mettre à marche, m'habiller et puis, faire la trajet en voiture avec un Osean en panique derrière le volant. Je me redressais finalement, retirant ma bague de fiançailles pour la lui donner. Je préférais ne pas prendre le risque de la garder à mon doigt pour l'accouchement. Sait-on jamais... « T'es sûr? Pourquoi ils voudraient te l'enlever? » Je n'avais pas le temps de répondre, qu'il reprenait à nouveau, « Mais attends ça veut dire quoi ça que tu vas bientôt accoucher finalement? » Je souriais alors, la tête toujours contre le rebord de la baignoire. « Oui, ça en a tout l'air.. Je ne t'ai pas dit que ce n'était pas pour aujourd'hui, j't'ai juste dit qu'il fallait attendre avant d'aller à l'hôpital, ça ne sert à rien d'y aller trop tôt mon cœur » Puis je me mettais à grimacer légèrement, serrant la main d'Osean un peu plus fort. « Tu sais ma chérie si ça peut te soulager ça m'fait mal au ventre de te voir en chier autant. » Je ne savais pas trop comment je devais le prendre, mais bon. « Ce n'est que le début mon cœur, ce n'est rien comparé à ce qui va suivre » lui confiais-je doucement. Le self control, comme toujours. Il fallait que je garde mon sang froid et que je gère toutes ces sensations. « La bague c'est parce que j'ai peur qu'ils soient obligés de me la couper si mes doigts enflent.. » La joie. Le temps continuait de filer et fut un moment où je devais sortir du bain. D'abord parce que l'eau commençait à être froide, mais aussi parce qu'on se rapprochait vraiment des cinq minutes et le temps de faire la route jusqu'à l'hôpital et nous y serons. Osean m'aider à me sécher et à me mettre dans des vêtements confortables tandis que j'imaginais déjà comment ça allait se passer en voiture. « Tu ne roules pas trop vite hein ? Pas de frayeur.. » Ce n'était pas le moment.

« À... Ce point là..? » Bah oui. Sortir un bébé de plus de trois kilos ça n'allait pas être une partie de plaisir et faut l'avouer, les contractions ça picote un peu et puis, ça fatigue. L'eau me faisait du bien, mais plus le temps passait et plus je sentais que l'heure de l'accouchement se rapprochait. « Hum.. hum. » que je répondais simplement en restant zen, les yeux clos. Je préférais lui donner ma bague afin qu'il la garde précieusement et qu'il me la redonne en temps voulu. J'avais peur qu'on me la coupe, c'était certainement débile, mais je tenais à ma bague alors je préférais vraiment l'enlever le temps de l'accouchement. « Dit comme ça j'vais la garder. » Osean comprenait et c'était parfait. Il était parfait. Il restait calme, il prenait sur lui et c'était exactement ce dont j'avais besoin. Je ne pouvais pas le gérer et j'avais besoin qu'il soit tranquille, je ne voulais surtout pas qu'il me stresse.  Il était temps de sortir du bain, m'appuyant contre mon homme et profitant de ce moment tous les deux, un moment paisible. J'enfilais des vêtements ample et confortable et nous descendions enfin à la voiture pour se rendre à l'hôpital. Je ne voulais pas qu'il roule vite parce que ça me faisait peur et surtout parce qu'il valait mieux éviter les émotions ou un potentiel accident. « Promis je roule tranquille dans les limitations de vitesses, j'vais même prendre les virages au ralenti. » Super ! Je m'installais sans m'attacher. Sérieusement, j'avais tout sauf envie d'avoir une ceinture qui me comprime le ventre, surtout que je faisais de mon mieux pour allonger un peu le siège pour ne pas être trop assise. Un peu relou quoi. « On est presque arrivé mon amour tiens bon. » Il avait beau faire des caresses, pour ma part, je lui compressais la main. Je ne pouvais pas faire autrement. Je soufflais un bon coup et nous arrivions à l'hôpital. Rapidement, j'étais prise en charge, me retrouvant allongée sur un lit de consultation et dans une blouse d’hôpital. Le résultat tombait rapidement, c'était pour aujourd'hui. J'étais à la fois excitée et fatiguée et quand on nous laissa à nouveau seul, je me mettais à nouveau debout me tenant au lit, n'arrivant pas à rester allongée. « On va être pareeeeeeeents » que je glissais à Osean avec un tout petit sourire. J'étais heureuse malgré la douleur. Elle arrivait et ça faisait tellement longtemps que j'attendais ce moment que je ne pouvais pas m'empêcher de rayonner. Je soufflais, je soufflais, le temps passait, c'était douloureux et... je venais de perdre les eaux. « Oups »

« Tu devrais rester allonger. » Non. Comment il pouvait savoir ce qui était mieux pour moi ? Il n'avait pas un bébé de plus de trois kilos qui toquait à la porte pour faire coucou. J'aimais bien être debout, c'était ce que je trouvais de plus confortable. Puis bon, notre fille n'allait pas tomber comme ça, genre s'écraser au sol. Quand j'étais allongée, j'avais l'impression que ça m'appuyait de partout et c'était désagréable. Je préférais ne rien répondre, simplement détendre l'atmosphère en annonçant avec un sourire et un ton aussi joyeux que je le pouvais que nous allions bientôt être parents. C'était le jour j et je n'avais aucune idée de si nous étions près. « Oui d'ici ce soir, on y est enfin et j'ai peur pour ce qu'il va se passer là. » Sérieusement ? Je sentais un liquide.. tomber, s'écraser au sol, mais ne rien sentir. Je venais de perdre les eaux et c'était genre le signal qui indiquait qu'on pouvait commencer. Osean se transformait en boule de nerfs au même moment, partant aussitôt en cacahuète. « Assieds toi ou allonge toi fin pose toi je vais chercher quelqu'un tout d'suite. » Non. J'ai dis que je voulais être debout. Il fait exprès ? Il partait et il s'arrêtait pour me désigner du doigt « Tu ne bouge plus! » Je fronçais les sourcils en le regardant « Tu veux que j'aille où ? » Parce que là, je ne me sentais pas en état de traverser l’hôpital hein. Osean n'avait pas perdu de temps pour revenir avec quelqu'un.
Ne me demandez pas comment j'en étais arrivée jusqu'ici, je n'avais pas spécialement envie d'y repenser. Le moment le plus désagréable et le plus cool à la fois c'est certainement la péridurale. Je détestais l'idée, mais dieu merci, c'était là pour soulager de la douleur. Je ne parlais plus, je grimaçais, j'étais fatiguée. Je tenais la main d'Osean qui semblait bien plus stressé que moi. Et finalement, nous y étions. Le moment d'aider notre bébé à sortir. C'était douloureux et épuisant et pourtant, certainement le plus beau jour de notre vie. Le plus intime aussi. C'est pratiquement vers minuit que des cris se firent entendre dans la salle d'accouchement. Je me laissais retomber, exténuée et l'on venait poser ma fille sur moi. C'était étrange, mais l'instinct et les réflexes étaient déjà là. Je venais chercher le regard d'Osean avant de reporter mon attention sur notre fille, caressant doucement son visage et ne pouvant m'empêcher de pleurer. En fait, je ne disais rien, je profitais juste du moment.

C'est une fille. Ce n'était pas une grande surprise, le sexe de notre bébé, puisque nous n'avions pas voulu attendre pour savoir. Enfin, JE n'avais pas voulu attendre. Après ce moment pénible et éreintant, je tenais enfin ma fille, mon bébé dans mes bras et c'était certainement le plus beau jour de ma vie. Elle hurlait à plein poumon et je crois que je n'avais jamais été autant heureuse d'entendre un bébé pleurer. Je ne disais plus un mot, totalement prise par l'émotion du moment. J'étais tellement touchée, heureuse que les larmes coulaient toutes seules tandis qu'un large sourire habitait mes lèvres. Déjà à cet instant, j'avais du mal à quitter ma superbe fille du regard pour me concentrer sur mon fiancé. Osean venait poser sa main sur mon bras, puis sur le crâne de notre fille, lui aussi semblait touché par l’événement. Je tournais ma tête doucement et je venais caresser la joue d'Osean, avant de déposer doucement mes lèvres sur les siennes. « Je t'aime » que je lui soufflais doucement avant qu'une sage-femme vienne à nos côtés. « Quel est le prénom de cette petite ? » - « Lilou. Lilou Oska Cobain » m'exclamais-je alors avec affection en venant essuyer mes larmes du revers de la main. Malheureusement, il était déjà temps de me la reprendre pour la mesurer, la nettoyer etc et aussi pour s'occuper de moi. Je redonnais ma fille à la sage-femme et je me tournais aussitôt vers Osean, les yeux écarquillaient. « Vite, suis-là ! » Qu'il n'en perde pas une miette.

« Je t'aime » Le moment était parfait. Je tenais notre fille dans mes bras et je partager un moment de tendresse et d'émotion avec mon futur mari. J'étais comblée, heureuse et même si j'étais vraiment à bout de fort et que l'accouchement n'était pas tellement une partie de plaisir, je comprenais ce que tout le monde disait à propos du "plus beau jour" de leur vie. J'étais avec Osean et il y avait Lilou, cette petite merveille que nous avions tant envie de rencontrer. C'était parfait. La sage-femme s'approchait de nous afin de savoir comment allait s'appeler notre princesse, c'était donc Lilou. Il m'inspirait la douceur ce prénom, même si je doutais que notre fille soit une crème plus tard. Les chiens ne font pas des chats. « Oska? Tu as choisi Oska en second prénom? » Mon sourire s'élargissait autant que le sien alors que j'essayais de comprendre dans son regard s'il aimait ce second prénom ou pas. Puis je me rendais compte qu'ils étaient en train de tripoter notre fille dans tous les sens et que j'étais... seigneur, j'avais envie de prendre une douche, d'un lit propre. Je précipitais Osean en direction de notre fille, le temps pour moi de me changer de lit. J'allais avoir le droit de retourner dans une chambre en lit et de toute façon, je n'étais pas certaine d'avoir la force de me mettre à marcher là tout de suite. « Regarde qui est de retour. » Mon sourire s'élargissait en le regardant avec notre fille dans les bras. « Elle est magnifique... et ça te va plutôt bien, tu es sexy en papa » lui confiais-je en le regardant, ma tête reposant contre l'oreiller. Je crois que c'était ma nouvelle vue préférée, lui avec notre fille dans les bras. « Tu aimes son deuxième prénom ? J'ai pensé que ça serait chouette, genre elle nous aura toujours avec elle » Ouais, quoi qu'il arrive, lui et moi on restera figé en tant que parents amoureux. Elle nous aura toujours avec elle.