you're gonna regret not telling me you're back (maxey)

Assise sur le canapé de la salle commune des mather, j'ai son dossier en mains. Maxence. Il est de retour et il ne m'a rien dit ! Je ne sais pas si je lui en veux ou si je suis heureuse. C'est un peu un mélange de tout en fait. Je lui ai envoyé un texto en début d'après-midi pour lui donner rendez-vous avec sa bizutrice à dix-huit heures et j'ai hâte qu'il arrive, je dois bien l'avouer. Je feuillette le document qui m'a été remis pour apprendre à connaître mon bizut et je ne comprends pas. Pourquoi est-il de retour ici alors qu'il semblait si bien à la Winthrop House et qu'il semblait tout sauf heureux de me savoir ici ? J'entends du bruit dans l'entrée et je ferme le dossier, l'enfouissant dans mon sac à main et tourne vers le visage vers Maxence quand j'entends ses pas encore plus proche de moi. La dernière fois qu'on s'est vue, j'étais blonde et là... Bah y a du changement. " Cher bizut " Lâchais-je en me levant. Je le regarde et croise mes bras au niveau de ma poitrine. " Prêt à vivre un enfer ? " Lançais-je avec un léger sourire se dessinant sur mon visage. Crédibilité : -8000.

@Maxence Atwoodth

Ça me fait tellement bizarre de revoir Maxence, je dois bien l'avouer. J'ai envie de sauter à son cou, d'embrasser ses joues et de crier de joie. Il m'a manqué, il m'a terriblement manqué, surtout avec tout ce qu'il s'est passé depuis son départ... Mais, en même temps, je suis super rancunière et j'ai envie de crier sur lui. J'ai envie de pleurer et de lui faire comprendre qu'il ne m'a carrément pas soutenu quand il aurait du, qu'il a loupé tellement de choses que... Que j'ai envie de le claquer. C'est horrible d'avoir ces deux sentiments à son égard et, surtout, de ne pas craquer. Parce que j'ai terriblement envie de craquer. " Je compte te traiter encore pire que les autres en fait, pour tout te dire " Lâchais-je simplement, un sourire sur le visage. Un sourire qui grandit de plus en plus et je finis par poser mon sac sur le canapé et ouvrir les bras. " Viens là gros bêta " Soufflais-je en attendant que mon meilleur ami se glisse dans mes bras, ce qu'il fait rapidement. J'enfouis mon visage dans son torse et souris. " Comment tu m'as manqué... Pourquoi tu m'as pas dis que tu revenais ? " Demandais-je au jeune homme, mes bras toujours enroulés autour de son cou. Oui, pourquoi ?

Finalement, ça me fait bizarre de recroiser le visage de Casey. J'ai imaginé tellement de fois nos retrouvailles. Elle était tellement mieux que celle-ci. Elle est pitoyable notre rencontre. Elle m'avait envoyé un sms pour me donner rendez-vous ici. Je comprends rapidement que c'est elle, ma bizutrice pour réintégrer la mather. Je comprends également que je fais subir les foudres de la jeune femme. Elle va me faire payer le fait d'être revenu sans lui avoir dit. C'est juste que j'avais envie de faire les choses bien. J'avais eu en tête de lui préparer un petit dîner en tête-à-tête dès que mon appartement serait mieux rangé. Je lui aurais envoyé un sms en lui donnant rendez-vous en bas de l'immeuble sans préciser de qui le message venait. Sauf, qu'elle avait réussi à me devancer. « C'est pitoyable de réagir de cette façon. » Je préfère dire ce que je pense. Que ça lui plaise ou non. Elle m'a toujours connu franc, je ne vais pas changer pour autant. Toutefois, elle vient à relâcher son sac au sol pour ouvrir ses bras. Elle attendait que je m'y loge à l'intérieur. Je ne me fais pas prier, je m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras. J'étais heureux de pouvoir la retrouver, de pouvoir la câliner. « Tu m'as manqué aussi ... » Je ne préfère pas dire à quel point. Ça serait pour plus tard. « Parce que j'avais en tête de te faire une surprise mais, tu m'as devancé. »

" C'est plutôt toi qui est pitoyable ouai " Lâchais-je légèrement vexée du ton qu'il use avec moi. Il devrait être entrain de s'excuser platement et clairement pas de me casser les pieds là. Je peux vraiment lui faire vivre un enfer s'il décide d'être chiant avec moi. Je ne me gênerais pas pour le faire criser, je dois bien l'avouer. Depuis qu'il est parti, beaucoup de choses ont changé, je me suis renforcée, je suis presque devenue une peste. Je dis bien presque parce que ce n'est pas trop mon genre non plus. Tout est dans la mesure avec moi voyons, sauf les sorties nocturnes. Je voudrais me la jouer dure mais face à lui, je vacille très rapidement. Dans ses bras, je ferme les yeux et profite de ce moment pour respirer l'odeur de son parfum et me remémorer bien des moments qu'on a eu ensemble, tous les deux. La dernière fois qu'il m'a vu, j'étais blonde et là bah... J'ai les cheveux noirs. " Ah ouai et tu prévoyais quoi ? " Demandais-je doucement en frottant ma chevelure contre son torse. " T'étais où ? Tu faisais quoi ? Pourquoi t'es parti ? " Inspecteur Casey le retour. Je veux tout savoir et plus vite que ça, impatiente que je suis.

« Si tu le dis ... » Je n'ai pas envie de me prendre la tête avec toi alors, que je viens de te retrouver. Je n'ai pas envie de bousiller ma salive inutilement. Puisque si tu penses que je vais m'excuser, tu peux te mettre le doigt dans l’œil. Je n'ai pas d'excuse à présenter. Je suis parti dans l'unique but de continuer à vivre. Je ne me voyais pas te priver de ta jeunesse et de la joie que tu avais de vivre et d'étudier à Harvard. Je ne pouvais pas paraître égoïste en cause de ma maladie. C'était impensable. Toutefois, j'ai pris le temps de lui envoyer des sms de temps en temps pour lui donner de mes nouvelles. Tu ne peux pas m'en vouloir éternellement. J'aurai pu très bien t'ignorer et ne rien t'envoyer du tout. Je continue de la serrer dans mes bras, ça me faisait un bien fou de l'avoir contre moi. De pouvoir sentir son parfum, d'avoir le contact de sa peau contre la mienne. « Je voulais avoir un appartement convenable, avant de te préparer un petit diner en tête-à-tête. » J'ai déjà l'idée du repas, de la décoration de la table etc ... sauf, que tu m'as pris au dépourvu de tout. « J'ai voyagé un peu partout, j'étais à l'hôpital dans un premier temps et, je suis parti parce que j'avais une tumeur au cerveau ... » J'imagine déjà la crise que tu vas me faire. Et je n'ai vraiment pas hâte que cela arrive.

Je suis en colère avec Maxence. Je vais pas mentir, je suis super en colère après lui et je pourrais facilement devenir son pire cauchemar. On a partagé tellement de choses tous les deux et quand il a pris la poudre d'escampette, je dois avouer que je l'ai très mal vécu. Je me suis retrouvée toute seule et ça m'a fait tellement mal au coeur. Ça a été si difficile de remonter la pente, surtout avec ce qu'il s'est passé dans ma vie ces derniers temps. Dans ses bras, je l'écoute et souris légèrement. Un appartement convenable. Même deux cartons autour d'une table basse aurait fait l'affaire. Tout aurait fait l'affaire tant que je me retrouvais avec lui. Mais non, il a voulu bien faire et au final, il a vraiment mal fait. Je m'inquiétais pour lui et ces quelques textos évasifs ne m'ont pas rassuré, ne m'ont pas apporté, le confort et le soutien que je voulais. Et quand j'apprends ce qu'il lui est arrivé, je m'écarte de ses bras, comme si j'avais reçu un coup de jus, un coup de bâton électrique. " QUOI ?! " Je crie presque en prononçant ces quatre petites lettres. " C'est une blague, une mauvaise blague " Soufflais-je en le regardant, mes mains tremblant fortement. " Pourquoi tu m'as rien dis ? " Pour pas m'inquiéter ? Parce que je la sens cette putain d'excuses à deux francs six sous. La bonne blague. " T'aurais pu crever et j'aurais rien su ! " J'aurais pas été là pour lui. Et, étonnement, ça me rappelle bien ce que je vis avec mon frangin. Son hospitalisation, ses problèmes neurologiques et tout ce qui va avec... Putain ! C'est une mode de m'éloigner ?

Tu peux être en colère contre moi. Tu as tous les droits. Ce n'est pas pour autant que je m'excuse de t'avoir éloigné de cet enfer. Puisque j'ai préféré pensé à ton avenir, à ta jeunesse que d'être égoïste avec toi. Je ne pouvais pas me permettre de t'impliquer dans cette histoire. Même si on a vécu tellement de choses ensemble. Je ne voulais pas bousiller ta vie, ton insouciance pour ma petite personne. Il en était hors de question. Pour cette raison précise que j'ai mis les voiles pour la France sans t'en parler avant. Étant donné que j'aurais très probablement changé d'avis en te voyant. Tu ne mérites pas tout ça. Tu mérites tellement mieux. Mieux que moi. Mieux que mes agissements égoïstes. Je t'avoue tout en intégralité. Sans filtres. Tu le prends mal. Une chose que je comprends totalement. Du coup, tu te retires de mes bras pour gueuler. « Pourquoi tu gueules comme ci on égorge un cochon ? » Puisque je ne comprends pas réellement ta réaction, sur l'instant. « J'aurais aimé que ce soit une blague ! » J'aurais tellement apprécié que les médecins me fassent cette blague. Pourtant, s'en était pas une. Du tout. « Je ne voulais pas ruiner tes chances d'étudier dans cette université prestigieuse Casey. Je ne voulais pas que tu plaques tout pour me suivre en France pour m'aider à surmonter cette étape. Tu mérites mieux que tout ça. Mieux que moi. » Puisque je suis un piètre meilleur ami. Je t'ai abandonné comme une merde. Je m'en veux terriblement, si tu savais ... « Tu l'aurais su Casey ! Je me suis assuré que tu sois au courant s'il m'arrivait quelque chose. J'avais pris mes devants avant de partir comme un connard ! » Tu peux très bien, ne pas me croire. Je réagirais de la même manière que toi si c'était l'inverse. Engueule-moi, tape-moi. Mais, s'il te plaît ne m'ignores pas. C'est la chose que je n'arriverais pas à accepter.

Je réagis comme une hystéro parce que toutes mes alarmes se mettent en route dans mon cerveau. C'est comme si j'étais une flic et que là, d'un coup d'un seul, j'avais foutu les gyrophares en route et avais appuyé sur le champignon. Pourquoi est-ce que je crie comme si on égorgeait un cochon ? Well, parce que c'est ce que j'ai l'impression qu'il se passe. J'ai la terrible impression qu'il a foutu sa main dans ma poitrine et qu'il est à deux doigts d'arracher mon coeur. De toute façon, il ne fait pas bien attention à ma personne vu son absence et son silence. Un silence légèrement rompu par quelques textos mais rien de bien fou. Et je lui en veux. Tellement ! Surtout quand j'apprends ce qu'il lui est arrivé. Je sais que j'aurais tout claqué pour partir avec lui avant de revenir à cause de mon frère et de ce qu'il lui est arrivé. Quel égoïste. " Je mérite mieux que ça ? Mieux que toi ? Tu te prends qui pour faire des choix à ma place ? " Demandais-je alors que mes mains tremblent. Je suis entrain de perdre pieds, de devenir complètement folle et je ne me gênerais pas pour lui en coller une si je n'avais pas peur de lui faire mal. Les médecins m'ont dit de protéger au maximum mon frère et sa tête à cause de l'opération alors je suppose que c'est pareil pour lui. " Je t'en aurais tellement voulu d'apprendre que tu étais mort " Mort sans pouvoir le voir, le serrer dans mes bras, lui dire tout ce que j'avais sur le coeur. " Si j'avais voulu t'aider c'était mon choix ! " Choix qu'il ne m'a pas laissé faire et j'ai la colère, je dois bien l'avouer. " Tu veux que je t'applaudisse peut être ? Je t'ai maudis quand t'es partie parce que j'avais besoin de toi ! J'avais terriblement besoin de toi et je me sens égoïste d'avoir pensé ça alors que tu traversais tellement pire " Je me calme doucement, mais mon corps tremble toujours autant et je finis par me laisser tomber sur le canapé et à plonger mon visage dans mes mains. " J'aurais pu tout perdre " Et c'est là que ça me frappe. Maxence, mon frère, j'aurais pu les perdre. Et je me mets à pleurer, submergée par toutes ces émotions.

La réaction de Casey je peux la comprendre dans un sens. Pourtant, dans l'autre pas trop. On était censé être de simples meilleurs amis. Même si je suis parti pour la protéger, elle ne devrait pas autant m'en vouloir que ça. C'est étrange cette sensation de croire qu'il y a tellement plus dans cette dispute. Je n'avais jamais pensé qu'il pourrait se passer plus que de l'amitié entre Casey et moi. Surtout que j'avais pris la peine de lui envoyer des sms. Certes, ils n'étaient pas constants mais, ils étaient là malgré tout. Malgré mon état lamentable et pitoyable. Puis, je ne voulais pas qu'elle plaque tout pour me suivre. Elle devait rester à Harvard avec son frère. Je ne me voyais pas l'arracher de son frère qui a une place tellement importante dans sa vie. Cela aurait été égoïste de ma part. « Je me prends pour ton meilleur ami, pour celui qui te connaît mieux que quiconque dans cette ville. » Je ne suis pas dieu, j'en suis conscient. Mais, j'avais l'obligation de la protéger de tout ça. C'était mon rôle. Même si elle m'en veut aujourd'hui, je serais prêt à recommencer s'il le fallait. Je serai prêt à jouer l'égoïste dès que cela concerne Casey. C'est comme ça, on ne changera pas ma vision de choses. « Au moins, tu n'aurais pas pu me tuer davantage. » Ce n'est pas le moment de faire des blagues aussi pourries. Bordel, je ne sais pas ce qu'il me prend. J'essaie simplement de détendre un peu l'atmosphère qui règne dans la pièce. « Je ne veux pas que tu me voies comme un être faible. » Je refuse qu'elle ait cette image de moi. Hors de question. « Je ne t'ai jamais rien demandé de tel. Tu ne pouvais pas savoir Casey. J'ai tout fait pour que personne n'apprend ce que j'étais en train de vivre. » Quand je vois la jeune femme se laisser tomber dans le canapé pour ensuite mettre ses mains sur le visage. Je suis obligé de m'accroupir vers elle pour la prendre dans mes bras. Je n'ai jamais voulu qu'elle se mette dans un état pareil. Surtout pour moi. Du moins, surtout pas en cause de moi. « Justement, c'est pour cette raison que je n'ai pas voulue te le dire. Parce que je n'avais pas envie que tu te mettes dans un état pareil. » Lui dis-je en la serrant davantage dans mes bras. Je n'ai jamais voulu qu'elle pleure.