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4 février 2017.
Evidemment, cette « surprise » provenait d'elle. Je savais que ce n'était pas une bonne idée qu'ils débarquent ces deux-là. Oui, au fond, puisqu'il n'avait rien empêché, sa complicité ne faisait aucun doute en fin de compte. Je pense même qu'il y prend goût à force aux idées loufoques de ma mère pour me rendre fou. Quand je pense qu'ils avaient osé me mentir en disant passer la journée au zoo. Quel idiot j'ai été de les croire, d'autant que ma mère avait toujours eu une sainte horreur de voir un animal en cage. Concentré sur le sujet sensible qui me préoccupait depuis un mois environ, je n'avais pas relevé ce détail. Mon appartement avait été mis sens dessus dessous dans l'espoir de retrouver mon téléphone portable sans qui je ne sortais jamais. Hélas au bout de quinze minutes de recherches intensives, mon père, Gordon, avait fini par me convaincre que je l'avais perdu ou oublié quelque part, m'obligeant à retourner sur les lieux de mon dernier voyage, et les laissant ainsi seuls à l'intérieur de mon appartement. Grossière erreur. Ma mère, Margaret, avait prévu le coup depuis plus d'une semaine. Retirant mon portable de sa poche, et poussant mon père jusqu'à la chambre qu'ils occupaient depuis leur arrivée chez moi il y a un peu plus de quinze jours, et ce, afin qu'il récupère les courses cachées dans l'armoire – quelle idée j'ai eue aussi de prendre F3 plutôt qu'un simple studio ! - et s'occupe ensuite de la décoration de l'ensemble des pièces, elle s'empresse d'envoyer un second message groupé, le premier ayant été envoyé il y a environ une semaine pour prévenir chacun des invités de son souhait de faire une « surprise » à son fils. A dire vrai, mes parents désiraient surtout faire connaissance avec certains de mes contacts, eux qui se plaignaient bien trop souvent de ma vie privée si « mystérieuse ». Gordon Austen avait donc relevé l'ensemble des numéros que je composais le plus souvent, refilant la liste à ma mère qui ne s'était pas gênée pour se présenter et leur proposer de les rejoindre à mon appartement à une date ultérieure.
« Bonjour à tous. Ici Margaret, la mère de Lawrence. Nous vous invitons, son père et moi à une dégustation surprise à l'appartement de notre fils ce soir. Lawrence n'est pas au courant, alors si vous le croisez, évitez s'il vous plait d'y faire allusion. Un buffet sera établi, avec gâteaux apéritifs, pizzas car je crois savoir que les Américains apprécient ce genre d'aliments ? - des boissons et des plats sucrés seront évidemment également servis.
Pour ceux qui l'ignorent encore, voici l'adresse de Lawrence : xxxx. Comptant sur votre présence et impatients de faire votre connaissance, nous vous souhaitons, son père et moi une bonne après-midi et à ce soir.
Chaleureusement,
Margaret E. Austen. »
Pour ceux qui l'ignorent encore, voici l'adresse de Lawrence : xxxx. Comptant sur votre présence et impatients de faire votre connaissance, nous vous souhaitons, son père et moi une bonne après-midi et à ce soir.
Chaleureusement,
Margaret E. Austen. »
Si le téléphone avait servi d'amorce au départ, en ce début d'après-midi, la matriarche avait plutôt opté pour les sms, histoire de ne pas avoir à reciter plusieurs fois le même discours. Une fois le message envoyé, elle se rendit à la cuisine, commençant à préparer les plats qui serviraient à garnir l'immense table que Gordon et elle avaient dressé dans le salon, repoussant dans les recoins mes meubles les plus encombrants histoire de faire de la place pour ceux qui voudraient discuter ou danser sans risquer de se prendre les pieds dans un lampadaire au passage. « Chérie, tu es sûre que c'est une bonne idée ? Je ne crois pas que notre fils... » « Tatata ! Nous en avons déjà parlé Gordon, et tu étais d'accord. » Force est de constater que le pauvre homme n'avait pas eu tellement le choix après avoir essuyé la menace de dormir dans le fauteuil jusqu'à la fin de ses jours s'il refusait - « On ne le voit jamais, on ne sait même pas ce qu'il fait de sa vie, s'il est heureux, en bonne santé, s'il a rencontré quelqu'un...Ses amis proches devraient nous aider à mieux connaître notre fils, chéri. Je n'en peux plus de devoir attendre des mois avant qu'il ne me passe un coup de fil pour ne dire que quelques mots et ensuite raccrocher sous prétexte qu'il a trop de travail ! » s'exclama ma mère en pétrissant une pâte à quiche, les sourcils froncés et l'air agacé.
Quatre heures plus tard, l'appartement était comme neuf, débarassé de ses meubles « superflus », et le buffet donnait suffisamment l'eau à la bouche pour que ma mère soit obligée de claquer plusieurs fois les doigts de mon père à qui il arrivait de trop s'en approcher. Propres comme des sous neufs, ayant revêtus leurs habits du dimanche, soit une robe longue d'un vert d'eau pour ma mère, chaussures assorties, une chemise, veste et pantalon à pinces pour mon père, le couple admire une dernière fois leur travail, avant que le premier invité n'arrive. Il est à peine sept heures, et le soleil, en cette saison, amorce déjà sa disparition à l'horizon.
FICHE ET CODES PAR ILMARË
@Paris A. Maconahey @Alysse Frank @Lily-Rose S. Hopkins @C. Summer Maconahey
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