drink your feelings (calie)

Je la regarde et arque un sourcil. C'était instinctif chez moi ? Ça veut dire quoi ça ? Que c'était bien ? Oui, je crois que ça veut dire ça et un sourire sur dessine sur mon visage. On dirait une enfant à qui on dit que son gâteau est super bon. Je suis vraiment entrain de comparer Rylie à un gâteau ? C'est un sacré gâteau alors, bien sucré et délicieux. Wow. Je me perds dans mes comparaisons loufoques et mes yeux ne la quittent pas, comme hypnotisée. Si c'était si bien, c'est pas pour rien ? Ça veut bien dire quelque chose ? Je sais pas trop quoi penser et puis, je ne me souviens de rien. Mais elle ne me dit pas que c'est nul pour me garder loin d'elle alors bon, je pense que ça doit pas être pour rien non ? Elle pourrait me blesser en me disant que c'était la pire expérience de sa vie mais elle ne le fait pas. Doucement, je souris, m'approche d'elle et l'embrasse. Ça me prend comme ça. Non, à vrai dire, j'en ai envie depuis quelques temps, depuis que j'ai pu réfléchir à tout ça mais je me suis toujours interdis d'y penser plus que ça. Hors de question pour moi de penser à embrasser à une fille. Mais là, quand je repense au chaos qu'est ma vie, j'ai rien à perdre. De toute façon, je crois que je finirais en enfer dans tous les cas. Je profite de ce baiser et je me sens si légère... Si légère que c'est déroutant. Je la regarde et souris légèrement. Je sens son souffle chaud à chaque mot qu'elle prononce. " Tu sais ce qu'on dit des énigmes ? Le meilleur moment c'est quand on les résout " Soufflais-je avec un sourire en coin. Pourquoi je fais ça, pourquoi je dis ça au juste moi ? Je sais pas trop. J'arrête de réfléchir, je mets tout sur pause dans ma tête. Et pour le coup, je fais plus du tout attention aux minutes qui défilent. Je suis sûre qu'on est presque à court de temps, pour le coup. " T'as pas idée comment je regrette de me souvenir de rien " Lâchais-je simplement. Parce qu'en vrai, ce petit baiser m'avait procuré de drôles de sensation alors plus... J'imagine pas. Je veux pas imaginer.

Au moment où je lui confie sans m'en rendre compte, que cette nuit-là, elle avait été bien plus à la hauteur que ce qu'elle avait l'air d'imaginer, je vis son expression changer du tout au tout. Et je comprenais encore moins. Je sais pas, quand je lui avais rappelé en décembre qu'on avait couché ensemble, elle avait eu l'air... je sais pas, dégoûtée ? Paniquée ? Enfin rien de bon, quoi. Et là elle avait l'air ravie que je lui révèle qu'elle avait assuré. Bon après, peut-être que c'était juste le fait de savoir qu'elle était bonne au lit qui lui avait fait plaisir, pas de savoir que j'avais pris mon pied personnellement. Et quand elle franchit les derniers centimètres qui nous séparaient pour venir embrasser mes lèvres, j'étais déboussolée. Je ne comprenais pas le retournement de situation. Pourquoi est-ce qu'elle passait d'un extrême à l'autre en moins de deux minutes ? C'était vivifiant, j'allais pas dire le contraire, mais en fait j'arrivais pas à en profiter parce que j'étais juste dans l'incompréhension la plus totale. Elle me fait un sourire doux en me parlant de façon rassurante, alors je la regarde avec des yeux curieux, cherchant à percer le mystère de ce qui se déroulait dans sa tête. « Qu'est-ce qui me dit que tu vas pas encore regretter ce qu'il se passe là ? » Je sais pas pourquoi je me préoccupais de ça ; après tout, je m'en foutais complètement moi de si elle regrettait, du moment que je prenais mon pied. Le reste, c'était entre elle et sa conscience. Pas mon problème. Oui voilà, i don't care. Je passai ma main délicatement le long de son bras. « Si tu y tiens, je peux toujours te rafraîchir la mémoire. Du moment que... tu sais, tu l'assumes derrière. » Ou même si tu l'assumes pas en fait, comme je l'ai déjà dit, c'est pas mon problème.

Quand je me détache doucement d'elle alors que je viens de l'embrasser, mon cerveau m'envoie des drôles de signaux. Des petits guilis dans le bas du ventre et encore cas le genre de sensation cafardesque que j'ai pu ressentir la première fois qu'on a parlé. Enfin première qu'on a parlé et que je m'en souviens surtout. Je la regarde et réfléchis quelques secondes à sa question. Pourquoi je partirais pas en courant cette fois-ci ? Parce que ce contact, je l'ai cherché pour commencer et que j'ai changé depuis. Il y a encore trois mois, je me serais auto flagellé pour avoir ne serait-ce que poser mes yeux sur une femme et avoir eu envie d'elle. Mais aujourd'hui, je le vivais un peu mieux. Bon c'était pas la folie des grandeurs non plus, j'allais pas lui arracher ses fringues dans la hâte non plus. C'était pas moi ça. Je le faisais pas avec les hommes alors avec les filles, fallait pas trop me pousser non plus. " Parce que si je comptais le regretter, je serai sortie de ce placard encore plus vite que j'y suis entrée " Lâchais-je simplement. C'est une excuse valable ça ? Une justification qui tient la route ? Je sais même pas pour tout dire mais c'est la seule que j'ai pour le coup. " Et j'suis consciente de ce que je viens de faire. Ça change tout, du coup " Lâchais-je simplement avec un léger sourire en coin sur les lèvres. Ouai ça change absolument tout. Ses doigts glissent sur mon bras et je sens un frisson naître le long de ma colonne vertébrale. " S'il y a bien une chose que la mather house m'a appris c'est d'assumer ce qu'on fait et qui on est " Et c'était tout nouveau pour moi. Cette attirance que je ressentais pour la jeune femme était vraiment toute nouvelle. Mais je sais pas, plus je la regarde et plus j'ai envie de l'embrasser et plus si affinités. Il nous reste combien de temps dans ce placard au juste ? Je sais pas trop, j'ai perdu le fil du temps mais je l'embrasse à nouveau, envieuse, un peu plus prononcée que tout à l'heure. Non, j'vais vraiment pas me barrer en courant cette fois.

Quand j'avais vu Casey débarquer au milieu du jeu des 7 minutes au Paradis, jamais je n'aurais imaginé qu'on se retrouve dans cette position à peine quelques minutes plus tard. Moi adossée à un mur et elle, pressée contre mon corps. J'avais du mal à réaliser, surtout quand on savait qu'elle m'évitait soigneusement depuis deux mois. Oui, j'allais lui en vouloir longtemps pour ça. Enfin, au moins tant que je ne comprendrais pas pourquoi elle avait réagi comme ça. Visiblement, elle me trouvait pas si horrible que ça puisque c'était elle qui venait de m'embrasser. Donc je pouvais officiellement écarter cette probabilité. Elle tentait de me rassurer sur le fait qu'elle ne regretterait pas, mais je ne pouvais pas m'empêcher de douter. Quoi qu'il en soit, j'avais décidé que cette partie n'était pas mon problème. « Tu as couché avec une autre fille depuis moi ? » De but-en-blanc. Je ne savais pas pourquoi je posais cette question, en quoi ça m'intéressait. J'avais juste envie de savoir. Je sens sa peau frissonner sous le passage du bout de mes doigts, et j'esquisse un sourire séducteur, satisfait. J'avais cette règle de ne jamais coucher deux fois avec la même personne. Mais elle ne se souvenait de rien de la première fois, donc ça ne comptait pas. Si ? Non, je crois que rien que par fierté, je serais prête à mettre ma règle de côté pour lui montrer ce qu'elle avait manqué la première fois. Casey se penche à nouveau contre moi et attrape mes lèvres une nouvelle fois. Ravie, je passe mon bras autour de sa taille et remonte ma main dans son dos, d'un geste doux, la rapprochant de moi. Plus les secondes passent, plus je sens la chaleur se répandre en moi. J'agrippe son haut entre mes doigts et faufile ma main sous le tissu pour frôler sa peau. D'un coup, la porte s'ouvre en grand derrière nous et j'entends un cri approbateur, qui me sort avec violence de ma transe. « Oh putain. » dis-je en me détachant d'elle. J'avais oublié le contexte. Mon coeur bat la chamade alors que je lui jette un regard avant de rire un peu.

Non mais il était entrain de se passer quoi là ? Y avait un gaz qui était entrain de me faire baisser mes armes ou comment ça se passe ? J'étais... entrain de faire tout ce que je m'étais toujours interdis de faire. Embrasser une femme, éprouver une forme de désir pour elle. Non non, hors de question ! Mais pourtant, face à Rylie, impossible de me contenir, impossible d'être distante. Plus je la regardais et plus j'avais envie de l'embrasser et plus encore. C'était difficile. Elle représentait une réelle tentation, une tentation à laquelle je ne pouvais pas refuser, tout simplement. Un léger baiser et j'en voulais encore plus. Elle avait éveillé mes sens en un claquement de doigt, aussi fou que cela pouvait sembler. Et ce désir, il n'était qu'envers elle. Peut être que ça changerait avec le temps mais pour le moment, c'est elle et.. voilà. C'est tout. Je la regarde et fronce les sourcils. " Ola non ! " Peut être un peu trop brusque Casey, tu crois pas ? " Non non.. Je... Non " Entre temps, je me suis dis que c'était qu'une erreur à laquelle je ne devais plus jamais penser mais bon, face à elle, j'oubliais ces deux mois de barricades. Et je regrettais presque ces deux mois d'isolement parce que vu l'effet que ça me faisait... Wow ! Je crois que je comprenais enfin ce que ces sites nian nian désignait comme "l'envie et la passion". Parce que là, mon coeur et mon corps m'envoient des signaux que je ne peux ignorer. À nouveau contre ses lèvres, je frissonne encore plus quand je sens sa main se glisser dans mon dos. Et moi, je ne sais pas ce que dois faire des miennes, de mains. Elle est blessée, je veux pas lui faire plus de mal qu'elle ne doit déjà en ressentir... Et puis, alors que ma main quitte sa nuque pour son dos et le bas de son t-shirt, la porte s'ouvre en grand. Je sursaute et me détache rapidement d'elle. Très rapidement. Je la regarde, les yeux grands ouverts et tourne le visage vers cette bande d'abrutis qui nous regarde. " Mais cassez-vous ! " Beuglais-je en tirant la porte sur nous. Je la regarde et ai un peu de mal à reprendre ma respiration. " Je voulais pas. Enfin si je voulais t'embrasser mais pas qu'ils le voient " Lâchais-je simplement. Vas-y enfonce toi Buchanan. " Pas que j'ai honte, c'est pas le cas hein ! Mais je... Je sais pas, peut être que tu voulais pas " Oh putain, je suis entrain de creuser ma tombe là. " Tu me plais " Un peu. Ouai juste un peu. J'ai aimé l'embrasser et tout ce à quoi je pense c'est de recommencer. " Et je vais peut être y aller " Ou pas. Je veux pas fuir. Mais si elle me fout dehors, je pars.

Très honnêtement, j'étais sûre de pouvoir faire grand chose avec toutes les blessures qui bafouaient mon corps ; rien que le fait qu'elle m'embrasse était un peu douloureux. Mais j'étais persuadée que je pouvais réussir à passer outre toute cette douleur pour un peu de chaleur. Sérieusement, pour moi, ça faisait long là. Et puis j'avais déjà vu ce dont Casey était capable. C'était pas comme la dernière fois, quand j'avais aucune idée de ce qu'elle pouvait faire. Bon, je savais pas comment elle allait être là non plus, puisque tout ça avait quand même l'air de la stresser. Mais je pouvais me charger de la mettre à l'aise. Elle répond de façon un peu trop brutale à ma question et je la regarde en fronçant un sourcil. C'est moi, ou c'est le fait de coucher avec une fille qui lui pose problème ? Ça a finalement peut-être pas de rapport avec moi personnellement. Enfin, si... parce que je suis une fille. Je décide de passer outre ce que je viens d'entendre et je la laisse m'embrasser à nouveau. Bien vite, je me prends au jeu, je l'attire contre moi et noue ma main dans ses cheveux pour pouvoir l'embrasser avec plus de ferveur. Au moment où je m'apprête à tourner nos corps pour la plaquer contre un mur, je suis coupée en plein élan par la porte qui s'ouvre avec fracas. Je suis essoufflée, je regarde derrière moi et émet un petit rire, avant que Casey ne claque la porte en criant. Elle me débite alors un million de truc en une minute. Je la regarde juste, sentant la frustration s'emparer de moi à nouveau. Plus elle parle, plus elle s'enfonce. Je sens mes yeux s'assombrir. Franchement, il m'en fallait peu pour rebasculer vers la colère et là, elle me pousse par-dessus bord. En plus elle essaie de faire passer ça comme si c'était moi que ça aurait pu déranger. Ça prend pas. « Hm. D'accord. » Je me mords l'intérieur de la joue et soupire en me redressant. « Ecoute, je pense que t'es pas encore prête. Visiblement t'as besoin de régler certains trucs avec toi-même. » Maintenant que j'ai compris quel est son problème, je sais de quoi je parle. Je me dirige vers la porte et, la main sur la poignée, je me retourne pour la regarder. « Faut accepter qui tu es. Sinon j'peux rien pour toi. » Mentalement, sexuellement, je pouvais rien faire pour elle. J'ouvrais la porte et souriais à peine aux cat calls qu'on me balançait, partant me rasseoir sur un canapé.

J'étais un vrai boulet genre vraiment. Oui oui, moi je suis genre la nana qui débarque, t'embrasse et dit tout et n'importe quoi par la suite. Je suis paumée. Je suis une paumée de la vie mais je veux pas être paumée. Je veux savoir ce que je veux. Et c'est elle que je veux pour le coup. Ouai, j'en suis convaincue ! Ils me font tous chier à avoir débarqué là parce que j'étais bien puis... Voilà quoi. Je réfléchissais trop, beaucoup trop, vraiment beaucoup beaucoup trop. Je pouvais pas me contenter de me laisser aller plutôt que de m'enfoncer comme ça ? Non parce que là, c'était ridicule à un point... Je m'en voulais, vraiment. Je l'écoute, la regarde et mon cerveau acquiesce tout ce qu'elle dit. T'es pas prête. Ouai, mon cerveau est d'accord avec elle mais pas le reste, pas mon corps. Clairement, lui il a envie de lui hurler qu'il est prêt. Mais bon, y a pas de mots qui sortent de ma bouche. Je suis comme une statue au milieu de ce cagibi et je déteste ça. " Non mais Rylie ! " Lâchais-je alors qu'elle sort, me tournant le dos et me laissant toute seule, dans ce putain de placard. La porte grande ouverte, des tas de gens me regardent et m'invitent à sortir. Y en a carrément un qui m'attrape par le bras pour me faire sortir parce que je suis là, stoïque, comme si on avait tué ma mère sous mes yeux. " Mais lâche moi " Ronchonnais-je en me débattant avant de partir vers le canapé, où elle est. " J'en ai envie ok " Et même si tu t'en fous, je te le dis. " C'est nouveau pour moi et j'suis pas douée avec la nouveauté " Y a qu'à voir le temps qu'il m'a fallu pour m'habituer aux voitures. Bah ouai, ils se déplacent pas en calèche à Boston, bien dommage d'ailleurs parce que je suis plutôt forte pour murmurer à l'oreille des chevaux, c'est moi qui vous le dit ! " T'sais j'ai grandi dans une famille où un monsieur va avec une madame " Lâchais-je avec mon vocabulaire enfantin. " Et si j'ai envie de faire tomber mes barricades avec toi ? " Casey la casse couille pour vous servir.

J'avais pas la patience la plus développée au monde. Bon d'accord, j'étais pas patiente. Et le fait que j'aie l'impression qu'on me faisait tourner en bourrique, ça ne me plaisait pas. J'avais bien vu son expression embarrassée quand les guignols avaient ouvert la porte. C'était elle qui était venue me chercher, encore une fois, et encore une fois, elle n'assumait pas. Fallait pas se leurrer, les gens savaient très bien ce qu'ils allaient trouver derrière la porte quand ils enfermaient des gens pendant sept minutes. C'était le but principal. Donc eux n'allaient pas être surpris. Et si elle, était gênée d'être vue en train de m'embrasser, il ne fallait juste pas le faire de base. Je lui disais donc clairement, sans la moindre pitié ou clémence dans ma voix, qu'elle n'était pas prête. Et que je ne pouvais rien pour elle. Moi les gens qui n'acceptaient pas leur sexualité, je ne faisais pas. Jamais j'aurais cru la dernière fois qu'on avait couché ensemble, qu'elle n'acceptait pas qui elle était. Du coup, le regard noir, je quittai le placard et allai m'enfoncer dans le canapé, grimaçant parce que je m'étais assise trop brusquement. J'attrapai un verre que mon ami me tendait et le portai à mes lèvres. Je regardai Casey par-dessus le bord du gobelet, alors qu'elle se posait à côté de moi. En tout cas, elle était persévérante pour quelqu'un qui n'assumait pas. Elle me parlait, et j'écoutais ce qu'elle me disait avec une façade que je voulais désintéressée. Elle tentait de me rassurer, mais bizarrement la plupart de ses phrases me faisaient plus bouillir. « J'ai aussi grandi dans une famille où "un papa va avec une maman", » dis-je en mimant des guillemets. Et j'avais pas une mère des plus aimantes, c'était le moins qu'on puisse dire, ni des plus compréhensives. « Je suis pas ton cobaye, Casey. Moi les gens qui sont dans le placard, j'préfère pas m'aventurer à quoi que ce soit avec eux. » Ne pas rire sur le fait que j'avais dit "dans le placard" alors qu'on était dans un placard une minute auparavant. « J'ai déjà tenté, et généralement, c'est moi la responsable quand ils assument pas au moment où ça va trop vite pour eux, ou quand ils se rendent compte de ce qu'ils sont vraiment. » Comme en décembre, par exemple, quand t'avais pas assumé et que tu m'avais ignorée pendant deux mois.

Quand je la vois sortir du placard, je me dis que je suis vraiment dans la merde et que si j'avais réussi à la faire rire et sourire dans le placard, une fois dehors - et surtout avec mes bourdes continuelles - j'allais galérer et pas qu'un peu. Je sais pourquoi j'angoisse comme ça, pourquoi je stress de la sorte et encore moins pourquoi je parle pour ne rien dire mais... Je suis comme ça je suppose. C'est usant, fatiguant, énervant mais bon, c'est comme ça. J'ai pas assez bu pour arrêter de réfléchir et de savoir mon frère dans le coma ça me... ça me stress encore plus, ça me ramène à la maison, à l'Ohio. Si j'étais pas partie pour chercher Kathleen ou si on était rentré en juillet, il serait pas dans un hôpital à l'heure qu'il est et moi je serais pas entrain de me mettre assise à côté d'une fille qui éveillait le moindre de mes sens. C'était comme si tous mon système nerveux était pire que réactif avec elle pas trop loin. J'aurais presque voulu l'éviter, la garder loin de moi et rentrer pour discuter avec Rosalie mais non. J'étais là, à côté d'elle, à tenter de m'expliquer et de m'excuser. Mais visiblement, ça ne marcherait pas. Elle aussi avait eu des parents stricts sur l'orientation sexuelle de leur fille... Moi qui pensait que les gens ici étaient plus ouverts d'esprits... J'avais tout faux sur la ligne. Je l'écoute et baisse le visage. Je comprenais son expression - une grande nouvelle - parce que j'avais fais des recherches. Sortir du placard = s'accepter comme on est, accepter qu'on aime une personne du même sexe que soi. C'est pas facile, pas quand on a l'impression de trahir sa famille toute entière. " T'es pas mon cobaye Rylie, absolument pas... Si je voulais un cobaye, j'prendrais n'importe qui. C'est bien ça le but d'un cobaye non ? Essayer pour essayer qu'importe le résultat et les conséquences non ? " Je venais peut être de l'Ohio, j'avais peut être pas suivi d'études avant d'entrer à Harvard mais le monde de Youtube m'avait appris des choses : les produits que ces marques m'envoient sont testés - pour certains - sur des animaux qui n'ont rien demandé, sur des cobayes. Je la regarde et soupire légèrement. " Je suis pas comme ça " Lâchais-je simplement en croisant les bras et tournant le visage quelques secondes. Bon ok, j'me suis juste barrée en courant en décembre dernier mais bon. " J'ai pris peur parce que... Je parle plus à ma soeur depuis que je l'ai vu embrassé une fille d'accord ? Quand je l'ai vu faire ça, je suis devenue complètement dingue, tous mes neurones se sont affolés, c'est limite si j'ai pas vu un bucher s'enflammer dans ma tête " J'avais peut être comparée Kath à une sorcière. " Alors du coup, quand tu me l'as dis l'autre fois, j'me suis dis que mon jumeau allait me lapider s'il savait du coup j'ai pris peur. De toi et de moi " Surtout de moi. Et elle a raison, je dois pas me servir d'elle pour être sûre que ça me plait, je dois pas m'appitoyer sur mon sort et tout ce qui va avec. " De toi parce que tu m'attires vraiment. Jamais de la vie j'aurais embrassé Ashleigh ou Channary par exemple si j'avais été dans ce placard avec elles " Ouai parce qu'elles me plaisent pas. Et quand j'avais dis à Denys que j'allais rouler la pelle de sa vie à sa coloc pour lui prouver que je m'en fous de lui, je suis pas sûre que j'y serai arrivée en fait. " Je sais pas ce que je suis à part une gamine un peu perdue alors... J'suppose que c'est là que nos chemins se séparent pour le moment " Ou peut-être pas. Je sais pas, je veux pas... Seul l'avenir me le dira.

hj ; last but not least j'arrive pas à dormir... je vais le regretter demain

En fait pour moi, accepter ma sexualité s'était fait tellement naturellement que j'avais toujours un peu de mal à comprendre les gens qui n'y arrivaient pas directement. Il faut dire, j'avais toujours été une enfant rebelle, rejetée et donc, quand je m'étais rendu compte que j'aimais aussi les nanas, je m'en contrefichais déjà de décevoir mes parents. Au final, mon père était mort avant que je puisse lui dire. La seule personne dont l'avis m'importait. Quant à ma mère, je ne lui avais jamais dit, tout simplement parce qu'elle ne méritait pas de connaître le moindre détail sur ma vie. Et de toutes façons, elle ne m'avait jamais demandé, puisqu'elle ne s'intéressait pas à moi. En tout cas en public, je n'avais jamais caché qui j'étais. Certes, ça comportait des risques vu les cons qui traînaient dans les rues. Mais ça me mettait carrément mal à l'aise quand une fille n'assumait pas d'être à mon bras. Donc en général ces gens là, je les laissais tomber direct. De toutes façons, ne cherchant que du sexe, j'avais pas du tout de mal à jeter quelqu'un sans scrupules.
Et là, Casey, elle m'avait déjà fait le coup une fois de ne pas assumer les actes qu'elle-même avait engendrés. Je m'étais retrouvée toute honteuse, abandonnée dans une pauvre nacelle de grande roue, la regardant prendre la fuite. Et je ne voyais pas pourquoi j'aurais à payer les pots cassés des placardés. Donc quand elle me montrait qu'elle avait clairement envie de recommencer, pour tester, je voyais rouge. Parce que j'avais l'impression de n'être rien de plus qu'un cobaye. Et je n'allais pas briser ma règle de "pas deux fois", pour n'être qu'un vulgaire test. Alors quand elle me dit qu'elle n'était pas comme ça, je ne pouvais pas m'empêcher de lever les yeux au ciel, parce qu'elle mentait. Elle mentait, puisqu'elle avait agi comme ça en décembre et ces deux derniers mois. Je l'écoutais m'expliquer pourquoi elle était comme ça et wow, y'avait du lourd derrière tout ça. Attend, mais moi j'avais pas les épaules non plus pour assumer tout ça. « Attend, mais si en plus il y a un frère homophobe dans l'équation, tu sais que ça me donne pas vraiment plus envie de m'aventurer à quoi que ce soit. » Je la regardais, mon regard n'était pas méchant, mais plutôt ferme. Les gens qui avaient des relations qui pourraient me faire du tort, j'avais tendance à les éviter. Je soupirai, et décidai d'être plus franche que franche. « Ecoute, tout ce que j'ai à t'offrir, c'est deux choses : du sexe. Pur et dur. » Les sentiments, la niaiserie, je faisais pas. « Ou, et j'insiste sur le "ou", un soutien par rapport à ce chemin sur lequel tu as peut-être envie de t'engager. T'aider à accepter qui tu es. » Je la regardai droit dans les yeux. « Mais j'peux pas te donner les deux. » En fait je mélangeais pas le sexe avec l'affection que j'pouvais ressentir pour quelqu'un. Parce que sinon, ça ressemblerait à une relation, et je faisais pas ça.