À notre chez nous - OSKA

Il ne manquait plus que ça... une crise cardiaque par dessus le reste. C'était le genre de chose dont nous n'avions pas du tout besoin. Ce qu'il nous fallait, c'était retrouver le calme afin de préparer l'arriver de notre fille. Je pouvais gérer, mais je me sentais déjà exténuée alors j'espérais vraiment qu'Osean allait retrouver une meilleure forme. Je l'espérais de tout cœur. Seulement, les choses semblaient mal engagée. Osean venait de se réveiller et lui expliquer moi-même ce qui était arrivé n'était peut-être pas la meilleure chose à faire puisque le Dunster venait de me faire taire en appuyant sur le bouton pour appeler une infirmière. Je savais que c'était difficile, c'était beaucoup de choses à encaisser pour lui et je comprenais. C'est pourquoi j'avais finalement décidé de m'écarter un peu pour lui donner l'illusion d'être en tête à tête avec le corps médical. Tout se passait pour le mieux même si la nervosité de mon petit ami était palpable. Il se débrouillait bien pour quelqu'un qui avait développé, avec le temps, une allergie aux hôpitaux. Le médecin gardait son sang froid, réfléchissant tout en l’auscultant. J'aurais très bien pu sortir pour leur laisser un peu d'intimité, mais je ne voulais pas en perdre un miette, je voulais toutes les informations. Surtout qu'une infirmière revenait avec de quoi dessiner et sans le vouloir, je m'étais à nouveau approchée du lit pour observer la scène de plus près. « On va faire un exercice. Je veux que vous me dessiniez une horloge qui nous donne l'heure. » Easy. Dessiner une horloge, c'était dans ses cordes. « Très bien, c'est facile quelle heure il est? » 4 heures 47, rien que ça. Je devais avoir les yeux gonflés par les larmes et des cernes affreuses, en plus d'être grosse comme une baleine. Puis d'un coup l'excitation se fit autour de nous. Quoi ? Qu'est-ce qu'il a fait ? Il n'a pas dessiné l'horloge comment il faut ? Il a mal placé l'aiguille ? J'étais prête à défendre Osean, prétextant qu'il venait juste de se réveiller sauf que... « Je crois que j'ai découvert votre secret cher ami... Et il faut intervenir rapidement si j'ai raison. » Le dessin se retrouva entre mes mains et je ne pus cacher ma surprise. « Oh ». Osean était à Harvard, mais il ne savait pas dessiner une horloge ? Non parce que là, je ne pouvais rien faire pour le défendre. L'horloge aurait été signé Picasso, j'aurais compris la blague, mais ce n'était malheureusement pas le cas. « Une encéphalite aigu. » À vos souhaits. « D'accord, mais.. c'est quoi ? Il faut faire quoi ? C'est donc... Osean a donc une maladie ? » Et pour le coup, ça serait un soulagement.

Un nouveau test. Dessiner une horloge sur une feuille. Exercice très simple pour tout le monde, le truc c'est qu'Osean venait de nous faire une horloge bien différente de celle que l'on accroche au mur. Elle était déformée et les chiffres et les aiguilles sortaient totalement du cadre. C'était étrange, je ne comprenais pas très bien pour le moment et l'explication du médecin allait peut-être nous rassurer. « Pourquoi tu fais cette tête? » Je relevais aussitôt le nez de la feuille pour observer Osean avec surprise avant de regarder le médecin. « Une encéphalite aigu. » Une quoi ? « Une encéphaquoi...? » Je n'aurais pas dit mieux. Mais concrètement ? Est-ce qu'on avait enfin trouvé... une maladie ? Est-ce que ça allait pouvoir se soigner ? Comment ? Dans combien de temps ? « Pour la faire courte, c'est une inflammation du tronc cérébral et dans le cas présent assez rare et très aggravée mais heureusement pour vous, on va s'occuper de vous mais je vous préviens, le traitement est lourd. Je vais demander votre transfert aux soins intensifs. » Il va subir une opération donc ? Je sentais la panique montrer un peu, mais je faisais de mon mieux pour la garder pour moi. D'un autre côté, j'étais soulagée de voir qu'il avait réellement quelque chose. « Merci docteur » que je disais alors que tout le monde quittait la chambre. Aussitôt Osean tandis sa main dans ma direction et je m'approchais pour la saisir. « Viens près de moi s'il te plait. » Un sourire vint illuminer mon visage et je m'inviter vraiment dans le petit lit, m'allongeant à ses côtés, mon ventre sur lui pour qu'il sente bébé et moi pour me soulager un peu. Punaise, enfin allongée. « Je suis certaine que ça va bien se passer » Ouais, on avait trouvé un solution et pendant ce temps notre princesse était au chaud dans mon ventre, ça allait.

C'est vrai que c'était stressant. Osean allait partir en soin intensif, mais j'étais confiante et une fois de plus, je faisais de mon mieux pour le rassurer. Tout allait bien se passer, c'était évident. Enfin, que pour moi. Au moins, nous avions trouvés quel était le problème, il avait réellement quelque chose et je pouvais écarter l'idée qu'Osean était simplement devenu fou. Mon petit ami souffre d'une maladie et bientôt, nous allons être à nouveau tranquille. L'angoisse le gagnait et ne le quittait plus. Je savais qu'il n'aimait pas l'hôpital, qu'il détestait cela même, alors quand il me demandait d'approcher pour venir lui faire un câlin, je ne pouvais pas refuser. Malgré mon gros ventre, je venais m'allonger sur le petit lit d'hôpital, m'installant tout contre lui avec ma tête sur son épaule. Je faisais de mon mieux pour être positive et surtout, lui donner de la confiance et autant dire que c'était comme faire manger de la viande à un végétarien. Ma main dans la sienne, je le laissais me faire des caresses sans bouger, c'était peut-être un moyen pour lui de se déstresser. « Non ça va pas le faire, j'commence déjà à baliser là... J'ai vraiment pas envie d'y aller. » Je laissais échapper un petit soupir. « Je sais... » Je savais très bien qu'il n'avait pas envie, mais là, c'était la dernière ligne droite et sans qu'il ne s'en rende compte, il avait déjà fait le plus gros du chemin. « Tu vas venir et rester avec moi hein? J'veux pas être tout seul. » - « Je serais toujours là, à tes côtés. Je ne vais pas te lâcher, on ne va pas te lâcher et toi non plus, tu ne vas pas nous lâcher alors ce n'est pas le moment d'avoir peur Cobain, c'est la dernière ligne droite et je suis certaine que tout va très bien se passer et que tu vas t'en sortir comme un chef ». Des paroles d'encouragements, c'était peut-être ça qu'il lui fallait, non ?