Darlinnng !! It's mum !!! - Oh God !

Incrédule et surtout désapprobatrice face à la première remarque de son petit-fils, Margaret s'apprêta à répliquer afin de comprendre ce pourquoi ce dernier préférait qu'ils ne rencontrent pas Grace, mais un geste de la main, posée soudainement sur la sienne lui fit comprendre qu'il ne valait mieux pas insister. Hochant la tête en direction de Paris afin qu'il sache qu'ils ne tenteraient rien tant qu'il ne serait pas prêt et d'accord, Gordon chuchota quelques mots à l'oreille de sa femme qui finit par lâcher un soupir tenu avant de sourire à nouveau, convaincue. « D'accord mon chéri. Si un jour tu as envie de nous expliquer la raison de leurs mauvaises relations, même si ce n'est pas très difficile à deviner, sache que nous sommes des gens compréhensifs et bien plus diplomates que peut l'être ton père par moments. » énonça la matriarche. Après tout, j'avais été élevé dans la pure tradition écossaise. En résumé, j'étais un homme qui, sous ses dehors taciturnes, prenait grand soin de ma famille. Ce pourquoi je n'avais pas apprécié de savoir que Grace m'avait caché l'existence d'un fils. Sans compter ce qu'il avait enduré qui, à mes yeux, restait partiellement de sa faute, et qui, si ma mère l'apprenait, risquait non seulement de lui faire dresser les cheveux sur la tête, mais je ne suis pas non plus certain qu'elle parvienne à s'en remettre. Effectivement, mieux valait qu'elle ne soit pas au courant pour le moment.

L'écoutant avec attention tout en jouant avec la main d'Ashlynn, occupée à s'approprier mon index ou à encercler amoureusement mes boutons de chemise, mes sourcils se froncent légèrement avant de lui répondre. Un doute m'assaille, et puisque nous n'en avions pas parlé tant que cela, je souhaitais faire toute la lumière sur cette affaire de déménagement. « Un dégât des eaux ? Et bien ça commence bien. » soupirais-je, pensif. « Si tu veux, en attendant que tu reviennes du Mexique- d'ailleurs, fais attention, c'est l'un des pays les plus dangereux au monde hum ? - je peux visiter ceux qui étaient sur votre liste, si vous en avez fait une biensûr, et vérifier qu'il n'y a aucun vice caché. Je pourrais même essayer de renégocier les prix. Les agents immobiliers sont de vrais arnaqueurs lorsqu'il est question de commerce. » expliquais-je en grondant. « Je n'y manquerai pas. Merci. Hum ? Qu'est-ce que tu en penses ma chérie ? Papy Law viendra te rendre visite le plus souvent possible... » murmurais-je à l'oreille de ma petite-fille, lui volant un baiser au coin de la joue au passage. « Parfait. Tu n'auras cas me dire quand est-ce que je dois venir, et je viendrai. » En outre, et c'est une chose que je n'avais pas l'intention de préciser à mon fils, je veillerai personnellement à l'avenir à ce qu'il ne souffre pas de problèmes financiers. C'était le moins que je puisse faire après toutes ces années que d'avoir ouvert un compte bancaire au nom de Paris, et déposer chaque mois une somme plutôt rondelette pour que Summer et lui puissent vivre confortablement aussi longtemps qu'ils le voudraient. Mais, connaissant la fierté de mon fils, mieux valait que je lui cache cette information pour l'instant, histoire qu'il ne repousse pas mon envie de bien faire trop vite.

« Tu en verras quelques-unes si tu veux, mais certainement pas celles-ci. Oublie. » maugréais-je en lui jetant un regard noir. Ces photos pouvaient détruire la réputation d'un homme, non mais enfin ! « Tu vas t'en lécher les doigts. » précisa ma mère, toujours fière de sa cuisine et sa terre natale. Remarquez, je ne connaissais personne qui savait aussi bien cuisiner que ma mère. Mais peut-être qu'en raison de son identité, je manquais un peu d'impartialité.

Une fois à table, et bien content de ne pouvoir continuer de porter Ashlynn sur mes genoux sans que quiconque ne veuille m'enlever ce privilège, un sourire fugace envahit mes joues devant l'insistance de mon fils. Cherche t-il à retrouver un modèle dans mon comportement d'antan ? Juste se renseigner ? Ou alors plutôt à se moquer ? Dans tous les cas, je trouvais cela important qu'il apprenne qui j'étais en réalité. Je me sentais même...touché par son attention. « Des bêtises de gamins. J'avais tendance à être un gamin plutôt solitaire et la tête plongée dans les bouquins fut un temps. A l'adolescence, les premières bagarres ont commencé pour jouer au plus fort entre copains. D'ailleurs, on avait même constitué notre petite bande. On était pas méchants mais à cet âge-là, on aime emmerder le monde juste pour prouver qu'on existe. » soupirais-je en riant à moitié. « Il y a eu des bagarres entre bandes, des petits...larcins mais rien d'illégal... » précisais-je face au regard accusateur de ma mère. « Il vaut peut-être que je te raconte tout ça quand nous serons seuls tous les deux. » Non parce que si je me prenais à tout lui raconter, je sens que certains sur cette table allaient me reprocher ma conduite irresponsable, même vingt ans plus tard. « Bien, mangeons d'abord, tu lui raconteras tes mésaventures ensuite. » proposa ainsi mon père en commençant à servir tout le monde, à commencer par son arrière-petite-fille.