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Occupée à la cuisine, ma mère n'avait tout d'abord pas entendu la sonnette de la porte d'entrée. Ce qui n'était pas très grave, puisque juste derrière Paris, soudainement, apparaissait mon père, des sacs dans une main, et un sourire bienveillant sur le visage. Après avoir délaissé l'ascenseur pour un peu de sport, l'homme monta les quelques marches qui restaient pour accéder au quatrième étage, là où je résidais, posant immédiatement une main sur l'épaule de son petit-fils. « Tu dois être Paris. Bonjour, je suis Gordon, ton grand-père. » le salua t-il d'un clin d'oeil. Si l'on devait dresser le portrait de Gordon Austen, on le décrirait comme quelqu'un de relativement costaud et haut sur pied. Dans les 1m88, quelques centimètres de plus que ses enfants et au moins trente de plus que sa femme. Un corps ferme, que l'on devinait musclé sous des vêtements qu'il prenait soin d'assortir en tissus et couleurs. Une barbe naissante qu'il ne rasait jamais mais sur laquelle aucun poil ne dépassait les autres, lui donnant un air de dandy chic. Il ne portait jamais que deux seuls bijoux : son alliance, et une montre hors d'âge que lui avait jadis offert son propre père. Vêtu d'un jean et d'un pullover bleu qui relevait celui de ses yeux gris et malicieux, il ouvrit aussitôt la porte pour laisser entrer Paris et Ashlynn, non sans effleurer le bout du nez de la petite au passage en signe de tendresse. Comme moi, mon père n'avait jamais été très démonstratif, même lorsqu'il aimait profondément une personne. « Entre, je t'en prie. » Passant une main dans sa tignasse rousse qui tombait par mèches le long de sa nuque, une coupe décalée qui pourtant lui allait comme un gant, remontant ensuite ses lunettes rondes sur son arcade nasale, Gordon finit par refermer la porte derrière lui, affalant après coup ce qu'il avait acheté sur la première chaise qu'il trouva. « Maggy, tu as de la visite. » lança t-il alors, taquin, à sa femme. « Comment ? Gordon tu as rapporté le....OHH MY GOOODD ! Paris ! Mon chéri, viens un peu par là ! » Mieux valait éviter de se trouver sur le passage de ma mère lorsqu'elle courait dans une direction. Ainsi mon père s'était-il immédiatement décalé sur le côté, un vague sourire amusé sur les lèvres, pour laisser le soin à son épouse de serrer ses petits-enfants. « Oh God, que tu es bel homme ! Et si grand ! Il a tenu de ta famille, chéri. » précisa Margaret en jetant un bref coup d'oeil vers son mari, tâtant les épaules de Paris et encadrant son visage de ses mains au passage. « Je suis tellement heureuse de faire ta connaissance, mon chéri ! » s'exclama t-elle à nouveau, les larmes aux yeux avant d'aviser la petite Ashlynn. « Ohhh, regarde-moi cette frimousse... Gordon, regarde comme elle est mignonne... Bonjour, bonjour mon coeuur ! » susurra t-elle en pinçant délicatement les joues de l'enfant. « Quel âge as-tu mon chou ? Elle parle déjà ? Mais venez venez, tu ne vas pas rester debout tout de même, viens t'asseoir. » Attrapant le bras de Paris, Margaret le tira en avant vers le canapé pour l'obliger à s'asseoir, tandis qu'émerveillée et heureuse elle continuait de les admirer, lui et Ashlynn. « Quand je pense que ton père a mis si longtemps à nous parler de toi et de ta famille. » grommela la matronne en fronçant légèrement les sourcils. « Nous vous avons apporté des petits cadeaux d'Ecosse. Il faudra d'ailleurs qu'un jour tu viennes nous voir, mon chéri, je compte sur toi hum ? » Eh oui Paris, le piège vient de se refermer sur toi. Ma mère n'est pas seulement une maman dragon protégeant ses œufs contre vents et marées, c'est aussi la femme la plus bavarde du monde, qui peut passer du coq à l'âne en moins de deux sans que cela ne lui pose aucun problème. Ne pas se fier à son mètre 60, ses cheveux blonds relevés en un chignon dont plusieurs mèches folles s'échappaient, son sourire toujours présent et ses yeux d'un vert émeraude n'étaient là que pour faire diversion.
FICHE ET CODES PAR ILMARË
@Paris A. Maconahey
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