Quand c'est des histoires de mecs + Capucine

L'idée que Capucine puisque quitter Harvard et retourner en Angleterre me rendait vraiment triste. Depuis mon arrivée à l'université, Capucine avait pris une place des plus importantes dans ma vie. Elle était pratiquement devenue un membre de famille, une grande soeur. Je paniquais déjà à l'idée de ne plus pouvoir la voir ou lui parler tout les jours. Qu'est-ce que j'allais devenir sans ma Capucine pour me dire d'arrêter d'agir en gamine et foncer dans la vie, sans ma Capucine à qui je donnais des conseils mode alors qu'elle ne les écoutait même pas. Ça faisait partie de ma routine tout ça et j'y tenais. Tout comme je tenais à mon amie. J'écouta quand même mon amie qui, pour le moment, avait besoin de dire ce qu'elle avait sur le coeur. Elle me parla de la mort de son petit ami qui datait de quatre ans. Je ne connaissais pas Capucine au moment du drame mais je savais à quel point cette perte l'avait affecté et l'affectait encore. "Oh, ma pauvre." lui dis-je en me serrant contre elle pour lui faire un câlin. "Je sais que c'est pas facile." J'avais jamais vraiment perdu quelqu'un d'aussi proche mais depuis longtemps déjà, je vivais avec la peur de voir partir ma jumelle. Cette stupide maladie qui menaçait de l'emporter du jour au lendemain, sans aucun avertissement. "Tu crois que c'est ce qui te ferait du bien? De retourner dans ta famille? Je veux ce qu'il y a de mieux pour toi, Capu." Si c'est ce qu'il y avait de mieux selon elle, je l'accepterais. Je veux que mon amie soit heureuse peu importe où ou avec qui. "T'as peut-être tout simplement pas trouvé le bon non plus. Un jour, tu pourrais rencontrer quelqu'un qui te fera abandonner toutes ses barrières que tu as construites. Tu mérites qu'on t'aime, Capucine. T'es une fille géniale."

Avoir Sofia près d'elle lui faisait du bien et Capucine ressentait l'envie de se confier à sa meilleure amie. Elle savait que ce qu'elle disait n'était pas forcément de bon ton mais elle avait besoin de le dire à voix haute. Collée contre la rouquine, la câlinant avec un amour démesuré, Capucine posa son regard sur elle, la dévisageant avant de sourire doucement. « Je ne te cache pas que ma famille me manque. Londres me manque. Je ne peux pas me permettre d'y aller quand je veux... » Il était vrai qu'elle n'avait pas choisi l'université la plus proche de chez elle mais elle rêvait de suivre les traces de son père depuis toute petite. Elle ne s'était jamais imaginer ailleurs. La première fois qu'elle était venue à Harvard avec ses parents, elle n'avait que dix ans et elle avait posé moult questions à son père, observant l'endroit avec ses yeux d'enfant émerveillée. Elle ne s'était jamais imaginé que son expérience harvardienne se solderait par une dépression. Pourtant, elle était bien partie. Capucine observa Sofia avant de rire doucement, lui pinçant tendrement le nez. « Toujours à me parler des mecs hein ? Toi tu m'aimes, c'est déjà bien je trouve !! » Capucine détourna le regard et soupira doucement. « Tu penses que c'est possible que Jorah soit l'unique homme de ma vie et que finalement je vais finir toute seule ? Peut être que je devrais épouser mon chien... » L'étudiante tourna les yeux vers son chien et appuya son index sur sa grosse truffe noire. « Tu as déjà eu cette sensation de ne plus jamais réussir à aimer un garçon... ? Que de toute manière, tu ne seras jamais assez jolie, assez intelligente, assez grande... ? » Bien sur, même si elle fixait Rags, Capucine s'adressait à Sofia.

À qui pourrai-je me confier si Capucine décidait de retourner à Londres. Capucine était vraiment importante dans ma vie, presqu'au même titre que Kaya et Margot. Je savais que je pouvais parler de n'importe quoi avec elle, que je n'avais pas à avoir peur d'être jugée. Mais c'est aussi parce que Capucine était une des personnes les plus importantes de ma vie que je n'avais pas le droit de lui demander de rester alors qu'elle n'allait pas bien. Je pouvais pas lui demander de sacrifier son bien-être pour le mien. Je n'avais pas le droit de faire ça. toujours collée contre mon amie, je l'écoute me parler de sa famille. Je peux même pas imaginer ce que c'est d'être aussi loin de sa famille. La mienne est à Boston et comme une gamine, je retourne chez mes parents au moins une fois au deux semaines. Parfois, je me demande bien pourquoi j'ai pris un appart et une chambre à la résidence plutôt que de rester dans la maison familiale. "Évidemment que je t'aime. T'as même pas à te poser la question." Comment ne pas aimer sa meilleure amie, la personne qui est si importante dans notre vie. J'ajouta sur le ton de l'humour: "Tu peux rencontrer une fille aussi si ça te chante. L'important est que tu sois heureuse." Je parlais de gars parce que c'est ce qui nous intéressait pour le moment. Mais si jamais Capucine s'intéressait au filles, je n'y voyais aucun inconvénient. Je soupira avant de passer ma main dans les cheveux de mon amie. "Jorah était très important pour toi. Mais ça ne veut pas dire que c'est le seul qui aura cette importance." Je savais à quel point Capucine avait aimé Jorah, à quel point elle l'aimait encore et ne voyait pas la possibilité d'aimer de nouveau aussi fort. Mais la possibilité y était. Elle devait seulement se laisser le droit.

Avoir Sofia près d'elle lui faisait toujours beaucoup de bien. Le début d'année n'était jamais évident à passer pour Capucine. Mais elle devait se ressaisir. Mais Sofia acheva Capucine en glissant, pas si subtilement que ça, que si elle voulait être avec une fille, ça ne la dérangerait pas. Capucine fixait Sofia avec des yeux ronds, surprise. Est ce que Sofia pouvait réellement s'imaginer que Capucine changerait de bord ? Se redressant légèrement, Capucine se mit à rire. « Non mais ça va pas Sofia ?? J'aime trop les hommes pour troquer des testicules contre des seins !! Puis j'en ai déjà des seins, je sais ce que c'est, ça ne m'intéresse pas ! Je préfère un bon gros pénis ! » S'il y avait bien une chose qu'elle n'avait jamais remis en question, c'était sa sexualité. L'étudiante poussa un léger soupire et sourit tendrement à Sofia avant de se coller contre elle. « Oui, il l'était. Mais je sais aussi qu'il n'aimerait pas me voir comme ça... C'est le début de l'année Sofia, je suis jamais bien à cette période... Ça me passera, ne t'en fais pas... » L'étudiante posa son regard sur son chien. « Tu viens avec moi pour promener Rags ? Ça nous évitera de nous goinfrer par déprime ! »

Je sais bien que mon amie aimait les garçons. Ça aurait été difficile de dire autrement vu la façon qu'elle avait eu de me répondre après avoir eu l'air complètement outrée par ce que je venais de dire. Je n'arriva pas à m'empêcher de rire devant son expression et les propos qui suivit. "Je ne poserai plus jamais la question" rigolai-je avant de laisser mon amie continuer. Il était vrai qu'on était en début d'année et que nous entendions de nouveau parler de ce qui s'était produit lors des explosions. En mémoire de ceux qu'on avait perdu. Ce n'était jamais une période facile pour ceux qui avaient perdu un être cher ou qui avaient subi un traumatisme lors de cette événement. "Je suis quand même là si tu as besoin." Jamais je n'allais laisser tomber ma meilleure amie dans un moment difficile. Je serais toujours là si elle avait besoin de pleurer, de crier, de parler ou simplement de se changer les idées. D'ailleurs, Capucine proposa d'aller promener son chien plutôt que de se goinfrer pour oublier notre peine. "Oui, d'accord." lui dis-je avant de me lever et de la suivre jusqu'à l'extérieur où on se promena en compagnie de Rags.