Vegas. Potos & SHOPPING.

Bonaventure espérait vraiment que Summer puisse rapidement passer à autre chose et que cette épreuve soude son couple et non le contraire. Il espérait également qu’Isaiha et Amanda puissent se remettre de leurs problèmes mais le problème avec l’espoir, c’est qu’il n’engageait que celui ou celle qui y croyait. Or, malgré qu’il cherche à être le plus optimiste possible dans la vie, l’étudiant savait que l’amour n’obéissait à rien ni personne. On ne pouvait forcer les gens à nous aimer ou à suivre les directives de notre cœur. Il fallait apprendre à lâcher prise, à dire au revoir à une personne car peut-être qu’une autre nous attendait bien sagement. Lorsque Lucy l’avait quitté, Bonaventure était descendu au trente sixièmes dessous. Il n’avait eu plus goût à rien, se perdant dans sa tristesse et sa colère. Il s’était même imaginé que l’amour ne viendrait plus jamais frapper à sa porte et pourtant, Mira était arrivée, débarquant dans sa vie et dans son cœur sans même qu’il s’en rende compte. Summer, Paris, Isaiha, Amanda, tout ce beau monde se retrouvait sur le grand échiquier de l’amour et si pour les deux premiers, il ne craignait pas l’échec et mat… il savait que pour les deux autres, ce serait bien plus compliqué. Hélas.

« Ils t’ont pas raté ! Mon bizutage pour ma première année de médecine a été plus cool… ils m’ont simplement fait passer quinze jours au service gériatrie de l’hôpital pour que je nettoie les petits vieux et les petites vieilles. Il y avait une patiente qui avait un gros faible pour moi. Je te raconte pas le nombre de fois où elle m’a mis une main au fesse durant ses douches » grimaça-t-il. Il en conservait un bon souvenir car après tout, il fallait bien passer par cette petite étape pour s’intégrer. « Et dans ton nouveau cursus ? On t’a bizuté ou pas ? » lui demanda-t-il curieux de savoir un peu comment cela se passait car ils n’avaient pas vraiment eu l’occasion d’en parler depuis septembre. Sérieusement, ils allaient devoir se bouger les fesses pour se voir plus souvent.

« Okay, j’ai mis les pieds dans le plat avec cette histoire de robe mais tu as besoin de changer ta garde-robe. Je t’adore ma belle, vraiment… mais je te vois toujours avec les mêmes fringues. Je sais que tu es devenue mère, que tu t’es mariée…C’est juste que tu pourrais glisser quelques vêtements un peu plus sexy histoire de garder la passion » dit-il en essayant de ne pas paraitre goujat mais comment dire à sa meilleure amie qu’on adore, qu’elle avait besoin de nouveauté. « Bon, j’ai envie de faire du shopping alors tu as intérêt à jouer le jeu » lâcha-t-il avec un grand sourire alors que son regard était attiré par un mini drone. « Regarde sa taille… Il serait parfait pour atteindre discrètement certains lieux » s’extasiait-il. « Il me le faut ! » s’exclama-t-il en sortant sa carte bleue. Un grand gamin !

Je gardais un sourire béat en discutant avec mon meilleur ami de nos bizutages respectifs avec un brin de nostalgie. Mais aujourd’hui quand était-il avec mon stage ? « Offh tu sais, c’est bien plus gentillet pour le moment ! Rien qui soit aussi terrible qu’un cadavre portés disparu. En fait, pour le moment j’ai eu le droit à : La photocopieuse qui comme par hasard déconne quand je l’utilise, et le coup des mélanges de prénoms du personnel pour que je m’emmêle les pinceaux. » oui je me souviens encore du nombre de fois où je pensais appelé un enseignant par son nom alors qu’il s’appelait autrement, et encore autrement le lendemain ! Ou encore de la misère dans la salle de prof « Rha, je crois que j’ai failli pleurer le jour où j’avais voulu me débrouiller toute seule pour réparer la photocopieuse et que toute la poudre du toner jaune s’était écouler sur mon chemisier bleu ! J’ai jamais pu le rattrapé au lavage celui-là d’ailleurs… »

Et comme d’un fait exprès, on se mettait à discuter de ma garde-robe, tout en scrutant les dernières technologies en matière de surveillance. Bona me soulignait à sa manière que je négligeais mon style du moment, et tout ce que je savais faire en réponse, c’était grimacé honteusement et haussé les épaules « Dis-tout de suite que je me néglige et que je ne ressemble plus à rien » boudais-je avant de me poser réellement la question « Maintenant je vais vraiment croire que si Paris ne me saute pas dessus c’est parce que je suis même plus potable ! » Le truc, c’est que je savais au fond de moi que Bona avait raison : je ne portais que des fringues banales en ce moment et je penchais bien plus pour le jean troué que pour la jupe crayon ! Bona s’écriait alors avec enthousiasme qu’il avait envie d’une séance de shopping et que j’allais devoir jouer le jeu à fond. Je le regardais un instant, sceptique, avant de sourire moi aussi et de rire en lui disant « Je vais être ta pretty woman c’est ça ?! » Pas le temps de réfléchir sur le sujet que Bona s’extasiait tel un gamin sur un drone. Je m’approchais de l’appareil en le détaillant du regard tandis que Bona sortait sa carte bleue « Tu sais maitriser ce genre d’engin ? » demandais-je. « Nan parce que, j’ai cru comprendre que c’était quand même plus délicat que de diriger un hélicoptère miniature télécommandé. Je ne te parlerais pas de celui de Paris que j’ai bousillé…. »

« Je compatis avec toi ! » soupira-t-il. « La dernière fois, j’avais mis mon pantalon en lin blanc… Y a un morceau d’intestin qui est tombé dessus, impossible de le ravoir » grommela-t-il avant d’hausser les épaules. Bonaventure et les fringues, une grande histoire d’amour. Il adorait ça. Avec son physique, il aurait très bien pu devenir mannequin si les enquêtes policières et les cadavres ne l’avaient pas autant passionné. « Au fait, Paris est toujours aussi doué avec la machine à laver ? » lui demande-t-il en faisant référence à tous les malheureux pull en cachemire que le Dunster lui avait bousillé. Le pire, c’est que pour lui, c’était juste un vulgaire pull, pas de quoi en faire un drame. Ce soir-là, le Quincy avait bien cru qu’il allait lui arracher la tête. Heureusement, Isaiha s’était interposé entre eux -comme d’habitude. On aurait pu croire qu’à les voir se chamailler tous les deux, ils ne soient pas amis mais c’était bien tout le contraire. Paris et Bonaventure s’appréciaient et se respectaient -du moins tant que le premier ne se rappelait pas que le second avait embrassé sa femme par le passé car là, l’entente était beaucoup moins cordiale.

En parlant de mode, en tant que meilleur ami, Bonaventure se devait d’alerter Summer sur son style vestimentaire. Oh elle était mignonne comme un cœur, elle ne s’habillait pas comme un sac -faut pas déconner ; mais il l’avait connu un peu plus stylée. « Tu ne te négliges pas mais j’ai connu une Summer plus féminine par le passé » dit-il avec tout le tact dont il pouvait faire preuve. « Arrête, tu crois vraiment que c’est parce que tu portes un pantalon et non une jupe qu’il ne te saute pas dessus ? On parle de Paris Maconahey, l’homme qui n’a besoin que de te voir pour avoir une érection en cinq secondes. Ton mari devrait rentrer dans le livre des records » se moque-t-il gentiment. « Mais je ne connais rien de mieux qu’une partie de shopping pour se remonter le moral alors oui, tu peux lancer la musique, tu vas être ma Julia Roberts en tout bien tout honneur » plaisante-t-il. « Au moins, je sais que tu ne refuseras pas quelques cadeaux » soupire-t-il. Or, s’il y avait bien une chose qui le rendait heureux, c’était de pouvoir apporter sourire et bonne humeur aux autres. Entre temps, l’étudiant avait craqué pour un mini drone. « Aucune idée, ce sera une grande première pour moi mais ça doit pas être si terrible… non ? Remarque, tu as raison, je devrais peut-être en prendre un deuxième juste au cas où » dit-il en fronçant les sourcils. « Il a pas trop râlé ?’ »

Je grimaçais aux propos de Bona, mais dans le fond, je reconnaissais qu’il avait raison. J’avais été quand même bien plus féminine que je le suis maintenant. Alors oui, forcément ça me faisait douter de mes capacité de séduction envers Paris …jusqu’à ce que Bona me remette un peu le cerveau en place : okay, c’est vrai, Paris n’a jamais eu besoin d’une jupe sur moi pour me faire part de ses envies…bon point. MAIS ! En ce moment, il faut bien que quelqu’un le stimule un peu, et de ce côté, je failli à tous mes devoirs. D’où le stress… « Ouais bah en ce moment, je lui déclenche aucune érection. Pas même un petit frétillement alors oui, c’est un peu flippant là ce que tu es en train de me dire » Flippant, mais pas insurmontable. C’est peut-être pas plus mal que Bona m’aide à mon shopping, et y’a pas mieux qu’un œil masculin concernant le sex-appeal d’une femme. Je souriais alors à mon ami qui me déclarait fièrement que j’allais effectivement être sa Julia Roberts pour l’occasion. « Je ne refuses jamais un de tes cadeaux…même si Paris gueule des fois ! Je m’en fiche, il sait que je boude sinon » plaisantais-je avant de m’intéresser au drone que Bonaventure allait s’acheter. J’étais sceptique quant à la facilité à commander cet engin, lui faisant part de mon expérience avec l’hélico de Paris. Je me pinçais les lèvres, honteuse avant d’expliquer à mon ami « Baaahhh… il a un peu tiré la tronche au début. Puis ensuite, il m’a dit que ce n’était pas grave, qu’au moins il s’était marré à me voir hurler et galérer avec la manette de contrôle pour le faire voler, mais…tu ne répètes pas ce que je vais te dire, Bona, parce que sinon je te jure que c’est moi qui viendrais te régler ton compte » commençais-je par dire histoire de faire comprendre à mon ami que mes révélations seraient coûteuse « Je crois qu’il a quand même pleurer – genre verser une larme, après coup – tu vois ?…il y tenait vraiment….du coup, je lui dis pas mais : je lui ai pris un nouvel hélico télécommander. Ça fera partie des cadeaux qu’il aura à son anniversaire… » Déclarais-je en mettant Bona dans la confidence. Ce dernier connaissait ma manie particulière de faire des cadeaux d’anniversaire aux gens, en particulier à mes petits copains. En général, j’écoutais ces derniers me parler, et lors de conversations banales je notais dans un coin de ma tête les diverses remarques telles « Ah tin, j’aimerais bien m’acheter ceci » ou « un jour je me reprendrais de ça », et « nan, j’ai pas celui-là dans ma collections »…toutes ces petites phrases qui n’avaient l’air de rien, mais qui devenait une mine précieuse d’idée cadeau. Et plutôt que de choisir parmi l’une de ses choses à la fin ? Eh bien j’offrais le tout en lot, en les dispersant si et là dans l’appartement, comme si elle avait toujours été là, guidant ensuite simplement mon homme pour qu’il puisse les découvrir par lui-même.

« Summer, tu n’as pas à t’inquiéter. Quand un homme est préoccupé par quelque chose, crois-moi, son deuxième cerveau fonctionne beaucoup moins bien. Je ne pense pas que ce soit toi, en tant que personne qui soit remise en cause. Paris a juste besoin de faire le vide dans sa tête et surtout arrêter de se la prendre. Pour ça, je ne vois rien de mieux qu’une attaque surprise en mode ninja » plaisante-t-il afin de l’aider à ne pas se mésestimer et surtout à ne pas se remettre en cause. Le Quincy avait très longtemps connu ce genre de problème quand il était en fauteuil roulant. Il se sentait tellement diminué qu’il avait été incapable d’avoir la moindre érection jusqu’à ce qu’il fréquente un club de striptease. Oh il n’en était pas fier mais il avait eu besoin de ça pour s’en remettre, pour se dire qu’il avait beau être handicapé, il n’en restait pas moins un homme comme les autres. « Cela va revenir et tu pourras à nouveau te plaindre que tu es fatiguée » reprit-il sur un ton taquin mais aussi fraternel. Durant un temps, cela lui avait fait un peu de mal de l’écouter lui parler de sa vie sexuelle alors qu’il éprouvait un furieux béguin pour elle. A présent, Bonaventure avait tourné la page et pouvait être ce que Summer souhaitait : son meilleur ami. Et puis, le fait d’être également en couple aidait beaucoup. « J’adore le faire râler tout comme j’adore pouvoir te couvrir de cadeaux. Au moins, je sais que je peux avec toi sans me poser de questions » soupira-t-il et mine de rien, cela faisait du bien. N’allez pas croire qu’il achetait plein de trucs à Summer mais il aimait bien jouer au styliste avec elle ou lui montrer son attachement par des petits achats comme une peluche, un dvd etc.

Summer lui expliquait alors le coup de l’hélicoptère téléguidé et Bonaventure affichait un grand sourire. « Dans le fond, c’est un grand sentimental le Paris ! Il va être content que tu lui en offres un autre. Tu vas rire mais il ne nous raconte jamais ce genre de choses. Je crois qu’il n’aime pas l’idée qu’on puisse se moquer de toi… Il est à peine protecteur hein » rigole-t-il avant de l’attraper par la main et la conduire vers la première boutique de fringues. « Allez Julia Roberts, il est temps qu’on passe aux choses sérieuses surtout qu’il nous faudra trouver un corset pour pouvoir le faire enrager » s’exclame-t-il. La première boutique était plutôt chic et bohème, de quoi trouver des tenues sympas. Il ne fallut pas beaucoup de temps pour dénicher une petite robe blanche. « Essaie celle là »

La robe

Je voulais bien admettre que lorsque l’on était préoccupé par quelque chose, stressé ou angoissé, le corps réagissait en conséquence. Du coup, les paroles de Bona semblaient plus que censées et logiques. Je riais alors quand il m’expliquait que bientôt j’irais à nouveau me plaindre d’être épuisée cette fois, quand Paris aurait retrouvé toute sa vigueur « Tu n’imagines pas à quel point je souhaite que ça arrive » déclarais-je, concluant ainsi le sujet pour m’intéresser au cadeau que Bona avait l’intention de m’offrir dès aujourd’hui « Faudrait être fou pour ne pas être ravie de tes cadeaux ! Sincèrement, tu vois toujours juste, si tu sais trouver le petit truc qui fait plaisir ou sourire. Même le cadeau le plus banal, moi, j’adore »

Alors s’il avait l’intention de m’aider à refaire une garde-robe et à me redonner le pouvoir de séduire mon homme, je n’allais certainement pas me plaindre. Il n’y avait pas mieux qu’un homme pour savoir ce qui plairait à un autre homme en plus !!

Je me laissais donc trainé par mon ami dans les boutiques de Vegas après qu’il ait acheté ce qu’il l’intéressait à la convention. A peine arrivée, Bonaventure avait déjà jeté son dévolu sur une robe, qui serait la première d’une longue série de proposition, que j’aurais bien du mal à refuser !! A moi la séance Pretty Womaaaaaaannn !!!!!