Vegas. Potos & SHOPPING.

Vegas. La dernière fois que Bonaventure avait entendu parlé de Vegas, c’était pour apprendre à sa meilleure amie qu’elle s’était mariée complétement ivre dans une chapelle d’Elvis. Toutefois, la dernière fois qu’il y avait mis les pieds, c’était avec Jarod. Cela remontait à quelques années pour ainsi dire mais il en gardait un très bon souvenir. A présent, c’était avec sa meilleure amie qu’il allait pouvoir profiter des quelques jours durant lesquels la convention high-tech se tenait. Un petit voyage qui ne lui ferait pas de mal surtout après les derniers événements. Bonaventure avait besoin de se changer les idées tout en faisant un max de shopping à la fois pour sa propre convenance mais également pour son boulot. Il n’y avait rien de mieux qu’un détective privé avec des gadgets après tout. En réalité, c’était surtout parce qu’il kiffait cela. « T’es au courant que cela fait au moins dix minutes que ton portable sonne ? Qu’est-ce qui se passe ? » lui demanda-t-il car malgré sa bonne humeur affichée, cela commençait un peu à l’agacer cette sonnerie. Oh, il n’était pas né de la dernière pluie et commençait à se faire une petite idée mais quand même… il n’oserait pas leur casser les pieds alors qu’ils profitaient d’une virée entre amis ?! Son téléphone sonna et Bonaventure eut un sourire moqueur. « Pas la peine de répondre, j’ai ma réponse… Dis, il va nous harceler durant les trois jours ? Il a peur de quoi ? Que je t’épouse ? » charia-t-il le petit ami de sa blonde adorée. « Réponds lui qu’on soit tranquille car figure toi que je vois à une vingtaine de mètres le stand des casques de réalité virtuelle… » lança-t-il comme un enfant voyant son jouet préféré s’agiter dans tous les sens. Summer pouvait bien faire la belle devant Paris et après, être libre de s’amuser avec lui. « Je te préviens, on repart pas de cette convention les mains vides ! J’ai bien envie de siphonner le compte en banque de mon père » plaisante-t-il (à moitié) en tapotant le côté gauche de sa veste où se trouvait son portefeuille et accessoirement la carte bleue du compte de la famille Weasley. Un compte qu’il n’utilisait jamais étant donné qu’il avait ses propres revenus mais bon, ces derniers temps, il avait régressé à la case : petit con.

Vegas ! J’ai l’impression que cette ville me dit quelque chose …et dire qu’il y a quelques mois, je m’étais jurée de ne plus y foutre les pieds, j’avais fini par craquer à ma minutes même ou j’avais appris que la convention Hi-tech de cette année aurait lieu là-bas ! Ces derniers temps, mon meilleur ami n’avait pas le moral, et j’avais ressenti de mon côté le besoin de passer du temps avec Bona pour m’aérer la tête. L’année ne commençait pas super bien pour nous apparemment…Mais qu’à cela ne tienne : On avait décidé de s’amuser, de laisser Boston de côté, et d’aller geeker un peu entre pote !

On se trouvait devant les portes de la convention, ticket d’entrée en main, et je sentais déjà l’excitation venir, trépignant légèrement sur place. Le truc, c’est que je stressais aussi pas mal à cause de plusieurs coups de téléphone et autre sms que je recevais depuis ce début de journée. Oh, je savais de qui il s’agissait mais…comment dire : je savais aussi pour quelle raison je recevais ces appels. Faisons le rapport deux secondes : Paris. Vegas. Bona….Moi pas forcément dans un état raisonnable ces derniers temps. Le calcul est simple dans la tête de mon mari en ce moment. Mon portable sonnait donc pour la énième fois quand Bona s’en plaignait enfin « Oui oui je sais, mais.. » avais-je commencé à dire, en faisant exprès de ne pas finir ma phrase, faisant diversion avec le gars chargé de la sécurité à l’accueil, qui vérifiais nos ticket et sacs. Je retirais mon sac à dos de mes épaules et le tendait au vigile quand soudain, c’est le portable de Bona qui se mit à sonner….et voilà : il avait eu sa réponse. Je grimaçais légèrement en haussant les épaules, et quand Bona m’interrogeait à propos des raisons qui poussaient Paris à nous appeler je le regardais fixement et lui répondais du tac au tac : « D’après toi ?! Bien sûr qu’il a peur que je fasse une connerie de ce genre…enfin bien que non : dans le fond il n’est pas fou, il sait qu’il peut me faire confiance, mais… Disons que…en ce moment…lui et moi, on n’est pas très » Très quoi ? Comment expliquer les choses ? Que l’on ne fait plus l’amour depuis le réveillon du nouvel an ? Parce que lui et moi on a appris une nouvelle qui nous a coupé la chique à tous les deux ? Que lorsqu’on se regarde maintenant, on a l’impression de pratiquer de l’inceste ?? Non, je n’vais pas balancer les choses comme ça. « On n’est pas très en phase dans notre couple, voilà. » Et comme si je voulais faire à nouveau diversion, je pointais du doigt devant nous en m’exclamant « Oh ! T’as vu ?! Ils ont créé un stand de réalité virtuelle. Il va trop falloir qu’on aille voir ça tout à l’heure » Mon excitation faisait sans doute écho à l’enthousiasme de Bonaventure à vouloir s’acheter les derniers gadgets à la mode. Et vous savez quoi ? En l’entendant me dire, sans une once de culpabilité, qu’il avait l’intention de faire chauffer le compte bancaire de son père, j’ai eu comme une envie de faire la même chose : Ce fameux compte auquel je touche qu’en de très rare occasion pour me sortir de la merde ; ce compte bien garni par mon père chaque mois, et encore bien plus en ce moment depuis qu’il se sent coupable….

Je replaçais mon sac sur mon dos, et débâtait intérieurement un pour et un contre, avant d’avouer à Bona « Ne me tente pas…je suis à deux doigts de vouloir en faire autant »

Bonaventure adorait passer du temps avec Summer et il avait l’impression que cela faisait une éternité qu’ils n’avaient pas fait quelque chose ensemble et qui ne ressemblait pas de près ou de loin, à un après-midi café + discussion sur les malheurs de leur vie. Il ne reniait pas ces moments de confidences car l’un comme l’autre en avait eu besoin à un moment donné en 2016 mais le Quincy désirait autre chose. Il avait bien trop besoin de se changer les idées et Summer également. Il n’était pas aveugle, loin de là. Il sentait bien que quelque chose la tracassait mais elle aussi souhaitait passer un bon moment en sa compagnie. C’était donc la sortie idéale pour les deux amis afin qu’ils puissent s’aérer l’esprit. Malheureusement, une personne avait décidé de leur gâcher leur escapade. Sa petite blonde à présent Dunster tenta de lui répondre mais elle essayait de noyer le poisson. Le jeune Weasley leva les yeux au ciel tout en écartant les bras pour se faire fouiller par l’agent de sécurité pour mieux ouvrir son sac à dos l’instant d’après. Toutefois, leur trouble-fête décida d’opter pour une nouvelle tactique et lui envoya un sms. Paris ou sa parano. Sincèrement, Bonaventure se sentait flatté dans son égo qu’un mec comme lui puisse craindre quelque chose venant de sa part mais d’un autre côté, il était tout de même un peu vexé : Le Dunster pensait sincèrement qu’il pourrait tromper Mira avec Summer et leur faire ça à tous les deux ?! Sympa l’image qu’il avait de lui ! Remarquez, vu comme il était jaloux, même un mec comme Isaiha ou le nain de Fort Boyard pouvait lui faire craindre le pire. « Pas trèèès ? » insista-t-il avant qu’elle ne lui annonce que son couple traversait une zone de turbulence. « Qu’est-ce qui se passe ? Au réveillon de Noel, tout se passait bien entre vous deux… » tenta-t-il de savoir avant qu’un stand ne leur tape dans l’œil. « Oh mais ça va même être le premier stand que nous allons visiter ! » s’exclama-t-il en bon geek qui se respectait.

Son père allait être aux anges en tous les cas en voyant l’addition qu’il comptait lui laisser à la fin du voyage. Déjà, il avait payé le billet d’avion et la suite où Summer et lui avaient une chambre. Il avait longuement insisté auprès de sa meilleure amie pour qu’elle le laisse faire mais il avait réussi à la convaincre en lui expliquant rapidement sa colère et son besoin de se venger de son père. « Pourquoi te retenir ? Si tu as envie d’enquiquiner ton père, fais toi plaisir ! Ce voyage est notre meilleur moyen de nous venger… On va l’appeler : l’opération crise de l’adolescence » plaisante-t-il en glissant son bras autour de ses épaules pour mieux la pousser vers le premier stand. « Et puis je sais pas toi mais j’en ai assez de jouer les enfants modèles car ils se foutent totalement de notre avis ! »

Ahh le réveillon de Noël. Qu’est-ce qu’il me semblait loin aujourd’hui. Oui, Bona avait raison : à ce moment-là, tout allait bien. Paris et moi étions sur notre petit nuage, les yeux encore pétillants, remplis d’amour et d’étoile, mais…une semaine après, gros coup de massue. Je ne savais pas si Paris avait été raconté sa frustration à ses soirées poker ou bière entre pote, mais au vu de la réaction de Bona, je pense qu’il s’était abstenu. Et Bona étant mon meilleur ami, je savais que je pouvais me confier à lui « C’est après que ça a commencé à foirer…Le lendemain du nouvel an. » Le vigile s’occupait de la fouille et nous fit signe que tout était okay, quand j’aperçu le stand que Bona proposa comme première halte. On avançait tranquillement dans le hall puis l’allée, s’imprégnant du lieu tandis qu’il m’expliquait vouloir faire des folies grâce au compte de son père. J’avais eu envie d’en faire autant, et lui en faisait bien vite part. Pour Bona, il n’y avait pas de gêne à avoir quand on sait à quel point nos parents peuvent parfois se foutre de nous. A cela, je riais nerveusement « Ah ça, pour se foutre de nous, c’est clair ! Ils s’en donnent parfois à cœur joie » j’en voulais à mon père ! Je lui en voulais de gâcher ma vie, d’avoir voulu s’enticher de la mère de Paris, et de n’avoir pas réfléchi aux conséquences ! C’est simple : moi qui d’habitude, ne donne jamais de crédit à ma mère, aujourd’hui, j’étais prête à la soutenir dans sa séparation, et de lui prouver que je serais là pour elle…et moins pour lui !

Je savais quand parlant ainsi de mon père avec Bona, il tiquerait forcément. Il connaissait ma relation avec mon père, savait que je le respectais au plus haut point et qu’il avait énormément d’importance pour moi. Alors pourquoi cette soudaine envie de lui faire bouffer ? J’hésitais un instant, observant Bona droit dans les yeux, puis tout en marchant vers le stand de lui balançais de but en blanc « Mon père se tape la mère de Paris….Et ce depuis notre retour de Vegas. Donc…si on compte bien, Cela va faire bientôt 4 mois, qu’ils s’éclatent tous les deux derrière notre dos. Et aujourd’hui, Paris et moi, on n’arrive pas à passer outre l’image de…de….de lui et moi comme frère et sœur » Instinctivement je secouais la tête pour chasser ses termes qui me dégoutais. « Je sais qu’on ne l’est pas ! Qu’on a aucun lien de sang ou autre mais…c’est juste : SA MERE, et MON PERE, tu comprends ?! » Du coup, je suis dépitée, stressée, frustrée sexuellement parce que forcément, Paris et moi, on ne se touche plus….Alors oui, Bona a encore raison : je sens que je vais faire une crise qui s’apparente à celle de l’adolescence ou j’envois chier tout le monde en faisant ce qui me plait sans responsabilité.

Bonaventure commençait à se poser vraiment beaucoup de question concernant le couple de sa meilleure amie. Aux dernières nouvelles, tout allait bien. Certes, il avait bien remarqué que Paris était moins bavard à leur dernière partie de poker et qu’il avait montré une certaine mauvaise humeur quand Isaiha avait commencé à poser des questions sur ce que les femmes aimaient sexuellement. Le pauvre Lowell peinait à demander des conseils et Weasley junior s’était attendu à ce que Paris ne saute sur l’occasion mais c’était limite s’il ne l’avait pas envoyé péter. Du coup, Bonaventure avait mis cela sur le compte d’une mauvaise journée mais plus Summer lui expliquait les choses et mieux il comprenait : le Dunster était tout simplement frustré sexuellement. Pour ceux et celles que ça intéresse, il s’était chargé d’éduquer l’ancien amish sur les préservatifs… un grand moment de solitude avec la bouteille de soda. Quoiqu’il en soit, il comprenait la colère de sa meilleure amie à l’encontre de son père. Les parents avaient le chic pour mettre des bâtons dans les roues de leurs enfants. Certes, son père et la mère de Paris avaient le droit de refaire leur vie mais quand même…. Il devait sûrement y avoir d’autres célibataires dans le coin. « Je comprends beaucoup mieux maintenant… Leur histoire ne va peut-être pas durer et vous finirez par en rigoler. Maintenant, je saisis beaucoup plus l’attitude de Paris. A notre dernière soirée poker, j’ai bien cru qu’il allait étriper le pauvre Isaiha à cause d’une innocente question sur le sexe. Au départ, je pensais qu’il avait simplement passer une mauvaise journée car cela lui arrivait de temps en temps de péter un câble derrière ses cartes. Lààààà disons qu’il avait une sacrée bonne raison. Ton mec fait peur quand il est frustré » souligne-t-il en grimaçant. Le Quincy aurait aimé trouver une solution à son problème car il sentait que Summer en avait gros sur la patate. « Et tu as essayé de provoquer un peu Paris ? Genre à rallumer le désir… à moins que tu sois vraiment bloquée » lui demanda-t-il discrètement. Ce n’était pas aisé de parler de sexe avec la fille qui vous avez fait fantasmer durant des mois mais heureusement, il était passé au-dessus de cela. « En tout cas, moi je dis, fais toi plaisir ! Ton mec t’a fait un petit dans le dos, amuse toi, dépense ! Rejoins moi dans ma crise d’adolescence… tu verras, ça te fera du mieux » commença-t-il à dire alors que son téléphone se mettait à nouveau à sonner. « Mais par pitié, réponds lui avant qu’il me donne envie de lui donner une leçon personnelle » grogna-t-il en fronçant les sourcils. Il adorait Paris hein mais là, il lui cassait gentiment les cacahuètes avec ses appels intempestifs.

A peine avais-je révélé ce qui me tracassait à Bonaventure que ce dernier comprenait tout ce qui s’était passé récemment avec Paris, pendant leur soirée poker « Et moi qui pensait qu’il n’avait pas dû tenir sa langue tellement ça le torture cette histoire… » Il savait pourtant, qu’il pouvait en parlé à Bona et Isaiha ! Ces deux-là se montrait toujours présent quand on en avait besoin, et puis, qu’il le veuille ou non, ces deux gars étaient devenu de très bon potes !

Bonaventure me racontait donc les derniers évènements, et il arrivait à me faire doucement rire sur le sujet. « Tu trouves qu’il fait peur quand il est frustré ? Je te laisse deviner dans quel état je suis alors : je crois que j’ai dû prendre 2 kilos tellement je me rue sur la bouffe. Et je pense que Paris a dû en prendre 5 vu le nombre de petits plats que je lui fais pour atténuer le fait que je ne peux pas lui donner autre chose… » Ce qui répondait quelque peu à sa deuxième question : est-ce que j’avais cherché à provoquer un peu Paris pour lui donner envie ? « Le truc c’est que….j’ai …enfin…J’y arrive pas plus non plus ! En fait, je suis toujours attiré par lui hein ! Mais vraiment HYPER attirée…même encore plus qu’avant. Comment dire… » Je cherchais un comparatif quand soudain, d’un claquement de doigt je déclarais : « Bah, c’est comme quand tu te met au régime, et qu’on t’apporte des éclairs au chocolat. On te les mets sous le nez toutes la journée, tu sans l’odeur du chocolat, tu imagines le goût qu’ils ont, MAIS ! Pas touche, t’es au régime ! Et bien…Paris, c’est mon éclair au chocolat. Ou mon banana split. Enfin…tu m’as compris » Encore une fois, je revenais à la bouffe ! Ma meilleure relation amoureuse du moment !

On avançait vers le stand, et je zieutais chaque objet hi-tech en présentation alors que je débattais intérieurement le pour et le contre joué les irresponsable et dépenser de l’argent. Après un long soupir, je regardais mon meilleur ami et décidait de suivre ses conseils ! « Tu sais quoi ?! T’as raison : et puis y’a rien de mieux que le shopping quand on est frustrée, n’est-ce pas ?! » Mon téléphone sonnait à nouveau et Bona perdait patience. Je riais alors en le prenant par le bras, entourant mes deux mains autour « Mon ptit panda perd patience ?! Tu sais que, même si je lui répond, il continuera de s’inquiéter et de penser ce qu’il veut ?! » Mais comprenant que mon ami n’avait pas à subir nos problèmes de couple, je sortais mon téléphone que ma poche et envoyai rapidement un texto pour signifier à Paris de ne pas s’inquiéter, et par la même, de le prévenir que Bona allait lui donner une leçon. Quoi ? une balance ? moi ?! OUAIS ! Mais pour le coup j’assume.

« Tu connais Paris, il ne parle jamais réellement de lui. Il va nous raconter des conneries, des choses légères mais pour ce qui est de se confier à quelqu’un, y a du travail » lui répondit-il. Oh il ne jetait pas la pierre au Dunster car Bonaventure était pareil que lui. Et puis, les soirées entre mecs étaient surtout là pour les détendre, pour les sortir de leur train-train quotidien -et accessoirement pour éduquer leur amish préféré. « Et puis, je pense que quand ça te touche de près, il évite de trop s’étendre étant donné que nous sommes amis tous les deux » reprit-il en parlant de leur relation. Paris avait toujours un peu de mal à passer outre le fait qu’ils avaient échangé un baiser par le passé et peut-être craignait-il qu’il ne saute sur l’occasion pour séduire la nouvelle Dunster. Le jeune Weasley s’amusa néanmoins à lui parler du comportement de son homme, lui demandant au passage si le blocage était que de son côté ou des deux. « Je te rassure, cela ne se voit pas, tu es toujours aussi superbe » la complimenta-t-il en l’écoutant lui répondre. « Je vois… C’est compliqué votre histoire ! Techniquement, vous n’avez aucun lien de parenté alors rien ne vous empêche de passer outre la relation de vos parents surtout que vous êtes mariés. Vous avez peut-être besoin de vous éloigner, de prendre du temps pour vous deux. Je peux garder la petite si tu veux » lui proposa-t-il. Cela pourrait lui faire un bon entrainement pour son futur petit frère ou petite sœur. Rien que l’idée lui donnait envie de se taper la tête contre un mur mais il continuait de faire bonne figure.

Le stand leur tendait les bras et Bonaventure ne pouvait s’empêcher de toucher, de regarder bref de faire son geek puissance mille. Il adorait les gadgets, c’était une véritable passion. Rien que pour ses activités de détective privé, il avait tout un gros carton de connerie du genre stylo espion, mini caméra… même un drone ! « Ouep ! Y a rien de mieux, tu l’as dit… surtout avec la carte bancaire de son père » rigole-t-il en lui conseillant néanmoins de parler à Paris pour pouvoir être tranquille le reste du séjour à Vegas. « J’avoue.. un peu ! Je n’ai rien contre le fait de t’écouter me parler de tes problèmes, tu sais que je serais toujours là pour toi mais entendre ton téléphone sonner à tout va, ça me stresse. Si je m’écoutais, je te proposerais un truc méchant pour le calmer… en ce moment, j’en ai marre d’être le mec gentil ! » soupira-t-il. Dire qu’il avait tout de même faillit foutre en l’air son couple avec ses conneries.

C’est vrai qu’en entendant les paroles de mon meilleur ami, je me rendais compte que j’avais été ridicule de penser le contraire : Paris n’irait jamais se confier sur les choses qui le contrarie, ou qu’il le montre plus fragilisé qu’il ne devrait l’être devant les autres…. « Ouais, c’est vrai que vu dans ce sens-là : confier au meilleur ami de sa femme, ses problèmes de couples et difficultés sexuelle, ce n’est pas l’idéale…je suis bête. » Je secouais la tête en repensant à tout cela, puis avouais ma frustration à mon ami et il me complimentait, ce qui me permit de sourire « On se redit ça dans 2 semaines, quand j’aurais pris 2 kilos de plus » plaisantais-je pour essayer de prendre les choses avec légèreté.  Bonaventure évoqua ensuite une idée à laquelle je n’avais pas vraiment pensé. S’éloigner de tout ça, prendre la distance nécessaire entre nous et nos parents. En soit, le programme semblait intéressant, mais pas sûre que cela marcher « Peut-être que tu as raison. On devrait se barrer, mais…comme tu l’as signalé, il y’a Ashlynn. Je ne peux pas te l’imposer comme ça. J’apprécie ton offre Bona mais…Pas sûr que ce soit l’idéal pour toi : surtout qu’il y a Mira. On ne va pas gâchés vos moments à tous les deux, dans le but de prendre du temps pour nous ?! » Et pourtant, je ne cessais de me rappeler d’une conversation avec Mira ou cette dernière m’avait bien spécifié qu’elle pouvait garder Ashlynn quand on le souhaiterait, qu’elle se montrait volontaire. Dans ces moment-là, je me rendais compte qu’on avait vraiment des amis adorables, et qu’Ashlynn semblait être l’enfant idéale que personne ne rechigner à prendre avec soit ! Bon point !! « Bon tu sais quoi ? On arrête de parler de ça, on est venus pour s’amuser n’est-ce pas ?! Et je n’ai pas envie de passer ma journée à m’apitoyer. » Bon pour cela, encore fallait-il que Paris cesse de nous appeler. Mais…ai-je droit de dire que dans le fond, j’apprécie l’acharnement de mon mari ?? Au moins, il me prouve que je n’ai pas perdu de son intérêt, et que malgré le fait qu’en ce moment notre vie sexuelle est au plus bas, il continue d’être sensible à mes départs, s’inquiète tout autant que moi et….et puis…c’est mon nounours à moi, c’est tout. Je l’aime et je suis ravie de voir qu’il m’aime tout autant.

Les yeux n’étant pas suffisants pour prendre goût aux gadgets qui se présentait à nous, mes mains avaient pris le relais pour attraper un casque de réalité virtuelle et le scruter dans tous les sens entre mes doigts « Je t’avais déjà expliqué que mon père m’envoyait chaque mois de l’argent que je plaçais sur un compte ? Depuis qu’il est grand-père et qu’il sait qu’avec Paris, on a des frais avec l’appartement, il a augmenté ses dons…Mais je n’ai jamais touché à ce compte, ou alors vraiment très rarement. La dernière fois, c’était pour combler les dépenses du mariage, faites ici…Alors, autant dire que j’ai de la marge, hein !! Toutes ces années, de l’argent qui dort pour rien. C’est du gâchis n’est-ce pas ?! » Tentais-je de me rassurer, pour me trouver une raison valable de jouer les dépensière sans culpabiliser après ! J’avais accepté d’envoyer un texto à Paris pour le rassurer et lui dire  que tout allait bien, qu’on était arrivé à la convention et qu’on allait enfin en profiter, pendant que bona, lui, m’expliquait qu’il en serait presque capable de faire une coup vache pour calmer Paris. Bien que je n’étais pas adepte de ce genre de chose, mon meilleur ami attisait ma curiosité : « Ah ouais ? Explique-toi tu m’interesse !! J’ai envie de découvrir le Bona machiavélique moi !! » déclarais-je avec un sourire emplie de malice

« Et tu vas me tuer si je te parle de prendre un amant ? » lui demanda-t-il histoire de dédramatiser et surtout de la faire relativiser. Il comprenait que ce n’était pas une situation agréable que de voir son père fréquenter la mère de son conjoint mais il y avait pire comme situation. Ils auraient pu se rendre compte de leur lien de parenté après des années. Là, il ne s’agissait que d’une histoire entre deux adultes consentants. Une relation dérangeante mais qui sait, qui ne durerait pas très longtemps. Du moins, il l’espérait pour elle sinon la pauvre. L’étudiant lui conseilla de prendre son mari sous le bras et de s’éloigner un peu d’Harvard, de leur train train quotidien pour mieux se retrouver. Il était même prêt à garder leur petite fille pour leur rendre service. « Tu m’imposes rien… Mira comprendra j’en suis certain et puis, c’est une très bonne amie de Paris donc elle sera contente de pouvoir lui rendre service. Je pense surtout à toi, je ne voudrais pas que tu deviennes obèse par frustration sexuelle » la taquina-t-il vu que la nourriture était devenue une drogue pour elle. « Okay okay, on arrête de parler de ça » rigole-t-il. Au moins, parler de ses soucis à elle, lui faisait oublier les siens mais comme elle l’avait si bien dit, ils étaient là pour s’amuser. Pour Bonaventure, c’était une bonne occasion également de faire le plein en gadget en tout genre mais aussi creuser un trou profond dans le compte en banque de ses parents.

« Totalement ! Surtout que je sens que ce petit casque de réalité virtuel te tend les bras… Fais toi plaisir ! Pour ma part, ça va être la première chose que je vais m’offrir. J’ai envie de tester les jeux d’escape room ou d’horreur. Il parait que le rendu est génial » répondit-il avant de se plaindre et de pousser sa meilleure amie à rassurer son mari avant qu’il ne prenne les choses en main. Cette dernière semblait curieuse de connaitre ses plans et il rigola. « Je pensais que nous pourrions t’acheter un haut style corset. Je me mettrais torse nu derrière toi et on prendrait une photo. Je suis certain que le cerveau tordu de Paris ira tirer des conclusions totalement débiles » s’amusa-t-il à lui confier. « En ce moment, j’ai envie de contrarier tout le monde, c’est pas bon… » rigola-t-il. Bonaventure Weasley ou  la crise d’adolescence tardive : tous aux abris.

Quand Bonaventure évoqua l’idée d’un amant, je le regardai très vite avec des yeux revolver. Un amant ? Il n’est pas sérieux ! « Tu me vois prendre un amant ?? Je n’ai pas besoin d’un amant, j’ai ce qu’il faut à la maison ! Le problème c’est que je n’ai juste pas le droit de m’en servir !!! » Bougonnais-je, mais très vite mon ami me proposait de m’éloigner de Boston pour nous retrouver Paris et moi, ajoutait qu’il était prêt à s’occuper d’Ashlynn pendant tout ce temps, impliquant Mira et sa bonne volonté… « Je sais…elle me l’a dit en plus qu’elle accepterait de s’occuper d’Ash quand on en aurait besoin » Finalement, en y repensant, ça pourrait être vraiment une solution. Alors tout en respirant profondément, je déclarais « Oh et puis tu sais quoi ? Je pense que ouais, on pourrait bien vous laisser Ashlynn un de ces quatre…enfin…du moins, quand j’aurais proposé l’idée à Paris. Pas sûr que ça le temps de quitter Boston quelques temps »

On décidait ensuite de déambuler dans les stands, tombant nez à nez avec celui réservé à la réalité virtuelle, quand je me promettais de profiter de ce fameux compte endormi bien renfloué par mon père. De ce côté-là, j’avais un bon soutien de Bona qui m’assurait de pouvoir profiter sans aucun scrupule, et de dépenser pour me faire plaisir. A cela, je riais : Ce mec pouvait réagir comme une gonzesse en plein shopping parfois. Je portais le casque que j’avais entre les mains, à mes yeux, et après l’avoir examiner un peu dans le détails, je décidais de l’enfiler, même s’il n’y avait rien à voir dedans étant donné l’absence de smartphones ou autre appareil dédiés…Ne voyant plus rien, je bougeais la tête un peu partout, et demandais à mon avis en plaisantant« J’ai toujours la classe là ou pas ? » et après avoir eu son avis, je revenais sur le sujet de Paris, de ses coup de fils incessant et de la volonté de mon meilleur ami à être légèrement machiavélique. Son plan l’était vraiment, d’ailleurs ! Et le pire ? C’est que ça me faisait rire « T’es un gros malade mon ptit panda !! Mais j’avoue que ça pourrait être drôle. Malsain, mais drôle ! Et je sens que Paris va voir rouge…. » Oui mais si justement cela pouvait le faire réagir et lui redonner envie ? Je fronçais les sourcils en y réfléchissant puis demandais innocemment à Bona : « On pourra peut-etre passé par un magasin de lingerie du centre commercial pas loin, tout à l’heure ? je suis sûre qu’ils ont des corset !! »