Le hasard est curieux... (biki)

Bambi essayait de faire bonne figure, de se dominer mais autant dire qu'on lui demandait un effort quasi surhumain. C'était difficile de ne pas savoir finalement si Ciarán s'estimait en couple avec elle et avait l'intention d'en parler à ses proches, ou plutôt dans l'idée de se cacher. Se cacher... c'était trop demander à l'italienne. Elle avait répondu gentiment en ne tirant surtout pas une balle dans le pied du jeune homme mais l'appétit s'amenuisait de seconde en seconde. Aussi, lorsqu'il fit ce beau compliment en lui lançant un regard, elle manqua de s'étrangler. Tu vas la revoir mon grand ? Entendre la réponse donna subitement des sueurs froides à Bambi. Excusez moi, appel urgent je me dépêche ! prétexta-t-elle en prenant son manteau et son portable, se rendant sur le balcon en fermant la fenêtre. En vérité, elle avait pris cette excuse pour ne pas entendre la réponse et calmer sa colère en s'allumant une cigarette en douce. Petite manie en cas de gros stress, ce qui était le cas ce soir. Putain c'est pas vrai...

Coup de pied dans la fourmilière, tu ne savais plus où donner de la tête. Patty, Bambi ou leurs comportements respectifs qui ne te confortaient nullement. Patty qui posait plus de questions ça te dérangeait pas mal en présence de quelqu'un d'autre. Bambi présente ici dans ce que tu avais toujours préservé dans ton quotidien, c'était particulier puisque tu n'avais nullement provoqué cela. En bref, où donner de la tête, difficile de le savoir. Bambi s'est relevé, et même si tu voyais qu'elle était mal, un poids se retirait de tes épaules. Oui tu avais besoin que ce triangle se brise. On aurait pu parler de la pluie et du beau temps aussi, tu sais. C'est... c'est elle, la demoiselle du réveillon. Voilà que Patty finissait par comprendre qu'elle avait mis les pieds dans le plat ! Mais bizarrement tu finissais par te poser des questions. Elle avait peut-être eu des doutes dès le début, ce qui ne t'étonnerait nullement mais ce n'était pas une raison pour que tu cautionnes son comportement. Tout s'explique. Tu l'as certainement froissée, tu aurais du me le dire dès le départ. Elle est charmante comme tout cette demoiselle. A vous voir, on croirait à une mère et son fils. Tu la considérais pas mal comme ça il fallait le reconnaître. Ça fait à peine quelques jours, Patty et puis je m'attendais pas à vous tomber dessus là comme les deux meilleures amies du monde dans ton salon ! Oui, tu râlais comme pour dire à Patty que tu étais complètement démuni pour le coup face à tout ça. Patty savait très bien que les filles c'était toujours quelques jours maximum pour toi. Elle avait passé son temps à te dire que tu finiras par en trouver une qui te bousculera dans tes retranchements, tu ne t'étais pas attendu à ce qu'elle la rencontre si rapidement. Tu t'es relevé pour te diriger vers le balcon avant de te poser près de Bambi sans rien dire. L'odeur du tabac te faisait envie tant tu étais perturbé par tout ce qui venait de se passer. Apprenons ensemble, rappelle toi ! Des excuses seraient un bon début, pourtant le silence était de mise quelques secondes.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi respirait l'air glacé du dehors en inspirant bouffée sur bouffée de sa cigarette. Il y avait longtemps que le tabac ne lui avait pas fait de l’œil ainsi... preuve que Ciarán la poussait dans ses derniers retranchements comme elle le poussait dans les siens, sans forcément s'en rendre compte. Au bout de quelques instants, la porte fenêtre du balcon s'ouvrit, et le jeune homme fit son apparition, dans le plus grand des silences. Un regard. Ils échangèrent un regard et l'italienne se mit à trembler doucement malgré son manteau. T'en veux une ou on partage ? Normalement, c'est pas bon pour moi admit-elle en lui tendant tout de même son paquet neuf, d'où elle n'avait tiré qu'une seule cigarette, qu'elle fumait actuellement telle la stressée qu'elle était. Son portable était rangé dans sa poche de manteau depuis le départ mais ça, Ciarán avait dû le comprendre depuis le départ. Je fais juste une pause et je reviens hein... j'vais pas m'enfuir t'inquiètes. Déjà parce que la fuite, d'ordinaire, n'était pas le genre de la brunette, mais également parce qu'elle respectait le repas fait par Patty. Tu veux bien dire quelque chose ? Tu me stresses à être silencieux ! Si t'es en colère, dis le merde...

Patty avait raison. Elle est charmante comme tout cette demoiselle. Jamais tu n'en avais douté, seulement c'était quelques peu difficile pour toi d'être exemplaire en toutes circonstances. Improviser dans ce que tu gérais que très peu ce n'était pas évident. La preuve, ton silence à ce moment précis. Tu n'as même pas répondu à sa question, du moins pas par des mots. Tu as simplement piqué sa cigarette. On partage, telle était ta réponse implicite. Une manière de garder un semblant d'échange entre vous certainement. Tu as tiré une taffe de sa cigarette avant de la lui rendre. Elle se justifiait sans que tu le lui aies demandé, elle te proposait une cigarette sans même que tu aies énoncé une potentielle envie de t'en griller une. Elle avait toujours ces prises d'initiative parfaite, ce qui te poussait à te sentir un peu désolé d'être si maladroit. Mais tu étais comme ça. Tu l'avais prévenu en plus. Je suis pas en colère. As-tu prononcé clairement. Tu ne mentais pas. Tu étais juste perturbé. Je suis pas sur de pouvoir dire la même chose pour toi. Tu l'as regardé après cette réplique. Tu lui demandais maladroitement de te confirmer sa colère, son agacement ou peu importe ce qu'elle ressentait.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi ne fut pas vraiment étonnée de le voir lui prendre sa cigarette pour tirer dessus et ainsi la partager. C'était mieux à de nombreux points de vue mais ça, l'italienne n'avait pas envie d'en parler. Elle rangea docilement son paquet dans son manteau, tirant une gaffe avant de la tendre à nouveau à Ciarán. Le jeune ne demeura pas silencieux très longtemps, lui annonçant qu'il n'était pas en colère alors qu'il n'en n'était probablement pas de même pour l'italienne. Sans le regarder, elle haussa les épaules. Je l'étais tout à l'heure, là je suis paumée. Bambi ne regrettait à aucun moment sa déclaration nocturne, ni d'être revenue de Sicile ou tout ce qu'elle avait fait jusqu'à lors pour leur histoire. Mais sa frustration était un peu vive ce soir. T'es sûrement habitué aux nénettes qui font semblant mais moi j'aime la franchise. Je veux pas être indiscrète, te foutre mal à l'aise, je fouillerai jamais dans ta vie, c'est pas mon genre. Mais tu me donnes rien de toi ! Je connais pas tes goûts, tes passions, rien que ça. Tu me donnes rien. Tu vas me dire que c'est tout neuf et c'est vrai. Mais tu en connait plus sur moi que j'en saurais sûrement jamais sur toi et... le coup de la friendzone ce soir bah... ça m'a rendue triste d'un coup. C'est complètement con et ça va me passer mais j'avais juste besoin de... prendre l'air et me zenifier la cervelle !

Peut-être que ce petit bol d'air frais lui avait été profitable. Tu n'en savais rien. Quoiqu'il en soit tu n'avais rien fait pour envoyer valser sa colère. Tu avais provoqué cette colère et tu n'as pas su l'éteindre. Pire tu avais du mal à la trouver légitime. C'est là que tes failles apparaissaient, et quand Bambi commençait à les pointer du doigts, tu te les prenais en pleine tronche. Tu veux que je te dise ce qui me perturbe moi ? Tu ne la regardais plus. C'était comme sortir de votre bulle d'amoureux, de manière brutale, cette conversation. Comme si la réalité vous rattrapait. Peut-être que la magie de noël vous avait poussé à vous emballer un peu trop vite autour de tout ça. T'as l'air surprise et tu le vis mal, déjà au bout de quelques jours. Je te l'avais pourtant dit dès le départ, je vais être bon à décevoir. Est-ce que c'est voulu ? Certainement pas ! Pourtant le résultat est le même. Tu veux des choses que je suis tellement loin de soupçonner et c'est pas faute de vouloir te les donner. Elles sont pas forcément spontanées pour moi et pourtant chez toi ça semble naturel !  Regrettais-tu ? Certainement pas. Tu espérais seulement avoir la meilleure manière de gérer ce petit échec pour aller de l'avant.Pour ce soir, te dire que je suis ravi que tu aies rencontré Patty serait mentir. Jamais j'aurais pensé que ça se ferait aussitôt et comme ça... mais je savais que j'avais tout intérêt à ce que ça arrive. Pas pour te faire plaisir mais parce que j'aurais forcément fini par en ressentir le besoin. Cette femme j'y tiens, et toi c'est... différent de ce à quoi je suis habitué. Elle avait trop d'importance pour toi Bambi, et ce en quelques semaines à peine. Tu étais franc pour le coup. Tu étais en phase d'apprendre la communication Kiki, et c'est beau à voir.

@Bambi C. Corleonesi

Arrête de dire que t'es bon qu'à décevoir ! Ce n'était pas en répétant ça qu'ils allaient avancer. Pire, cela donnait l'impression à Bambi qu'il ne voulait pas essayer. Qu'il ait du mal était une chose, qu'il ne veuille pas en était une toute autre. En tout cas, bien loin d'apaiser sa colère, Ciarán remettait de l'huile sur le feu, imposant à l'italienne de l'inciter à la regarder. C'est lui qui fuyait son regard, pas l'inverse. S'il fallait avoir une grosse engueulade, tant pis. Les choses ne sont pas spontanées pour toi, pas de souci... mais quand je te pose des questions, quand je m'intéresse à toi tu ne me réponds jamais donc ne dis pas que tu veux me donner ces petits détails de toi ce n'est pas vrai... je t'avais demandé ton parfum préféré, pour essayer de faire un macaron qui te plairait vraiment, et tu as botté en touche en contournant la question... si je ne te disais pas ce que j'attends je veux bien que tu sois paumé mais j'essaye de te guider justement... Sauf qu'il se fermait comme une huitre alors qu'elle n'attendait pas qu'il lui donne de longs éléments de son passé, non. Bambi voulait connaitre ses goûts afin de pouvoir lui faire plaisir, était-ce un crime ? Pourtant j'ai proposé de partir tout à l'heure pour vous laisser tout à l'heure et tu as insisté pour que je reste. Je ne savais pas que Patty faisait partie de tes proches c'était le hasard, il a joué contre moi ! Je sais pas trop comment je dois prendre la fin de ta phrase m'enfin... je vais sûrement rentrer. C'est plus sage.

Bon qu'à décevoir tu ne le pensais pas, par contre tu savais que plus vous avanceriez plus elle en attendrait, et plus tu risquerais d'être maladroit. Seulement tu n'avais à aucun moment soupçonné, comme elle, que ça se pointerait aussi tôt. Ni par cette rencontre, ni par cette conversation. Alors on est en train de se prendre la tête parce que je t'ai pas donné mon parfums de macaron préféré ? Oui décidément vous captiez deux réseaux différents. Ce qu'elle te demandait ce n'était pas si difficile, et tu n'avais pas l'impression d'avoir manqué de répondre à sa question. Pas de réglisse et pas de beurre de cacahuète. C'était ta réponse, et tu avais l'impression que c'était ça tes goûts. Maintenant on sait tous les deux que tes macarons café-praliné sont irrésistibles. C'est à peine si je le découvre en même temps que toi ! Oui tu avais tes goûts mais c'est pas spécialement de macarons préférés jusqu'à ce matin là, et surtout jamais tu n'aurais pensé que ce détail avait son importance pour elle même si tu comprenais que c'était un détail, mais un détail qui comptait. Elle craignait peut-être que ça s'étale à d'autres questions, et ça tu le comprenais. La preuve tu craignais de passer une fois de plus à côté d'un même détail. Non tu restes. Le meilleur moyen de tout foutre en l'air ce serait que tu partes. As-tu dit. Oui ça compliquerait les choses entre vous, et ça ruinerait ta soirée avec Patty. Je lui ai jamais présenté une nana. Je lui ai même jamais parlé d'une fille en particulier. Je t'ai peut-être évoqué après ton départ, elle t'a entendu au téléphone le soir où tu es rentrée. Voilà pourquoi je te dis qu'avec toi c'est différent. As-tu pour éclaircir la fin de ta phrase, refusant qu'elle s'en fasse sa propre interprétation. La regardais-tu ? Pas vraiment, sans trop savoir pourquoi. La pudeur des sentiments, c'était prenant chez toi.

@Bambi C. Corleonesi

Pas forcément que de macarons, tu ne réponds jamais à mes rares questions c'est tout... soupira-t-elle car même en évoquant le sujet apparemment ce n'était pas gagné. Bambi craignait qu'il ne se laisse jamais approcher justement. Ils étaient très différents et si les trois quarts du temps cela faisait la force de leur relation, il y aurait forcément des points d'achoppement. Autant ne pas se mettre d'œillères. Bah au moins ça n'aura pas été inutile, je sais que tu aimes le café et le praliné ! C'est si criminel de vouloir te faire plaisir ? Il n'y était pas habitué, elle non plus. Son ex ne donnait pas franchement envie de le gâter, en même temps. L'italienne mettait sûrement la charrue avant les boeufs après avoir tant souffert mais ça, Ciarán ne pouvait pas le deviner, impossible. J'ai jamais présenté quelqu'un à mes parents non plus. L'éloignement n'est pas la seule raison, après tout je suis restée trois ans avec mon ex... ma mère est trop catho. Elle te ferait fuir... puis mes parents sont... spéciaux. Je n'ai rien demandé pour ce soir. Je ne voulais pas précipiter ce genre de truc. Finalement cette histoire de friendzone m'a foutue plus en rogne que toi, tu vois !

Il te fallait réapprendre à laisser quelqu'un prendre soin de toi, porter un véritable intérêt, te chouchouter. Jamais tu n'aurais pensé que ce serait compliqué. Tu n'avais même pas eu l'impression de devoir t'y adapter. Non jusque là tu avais eu l'impression que tu te débrouillais pas si mal et que finalement ce n'était pas difficile. Pourtant à en entendre Bambi tu finissais par comprendre que ce n'était qu'un leurre. Tu en ressortiras plus fort. Alors non ce n'était pas un crime. Tu l'écoutais en te demandant quel lien elle faisait entre toi et Patty. Après tout rien ne semblait vous lier. Elle était noire, tu étais un sachet d'aspirine. Tu l'appelais par son prénom, vous ne portiez pas le même nom et vous étiez sacrément proches. Bambi n'a pas posé la question, et tu ne voulais pas en parler sur ce balcon. Tu as sourit légèrement à la description qu'elle faisait de sa famille avant de lui faire face. J'ai été pris de court. Elle sait tout, maintenant, d'ailleurs on ferait mieux d'y retourner. Tu t'es approché d'elle glissant ta main contre sa joue comme tu le faisais à chaque fois et tu as déposé un baiser à son front. Un baiser tendre. Jamais tu n'embrassais une femme au front, et à ce moment là tu l'offrais comme une attention toute particulière.

@Bambi C. Corleonesi