« L’amour c'est comme les photos, ça se développe dans le noir. »

Ils se retrouvèrent désormais debout, un peu comme ils étaient avant que cette « punition » ne commence. Elle pouvait voir son magnifique visage éclairé par la lumière de secours. Elle connaissait déjà chacun des traits de son visage ainsi que ses différentes expressions. Arwen était littéralement sous le charme d'Ethan. Elle esquissait un léger sourire attendant la suite des évènements. Ils ne savaient pas combien de temps ils allaient rester bloqués, cela pouvait durer encore quelques minutes comme quelques heures. Harvard était bien équipé et sécurisé, les étudiants savaient qu'en cas de panne, des réparateurs viendront aussitôt. « Peut-être une autrefois alors, même si tu aurais bien pu maintenant ». La jeune femme secoua légèrement la tête. Elle ne savait pas à quoi il jouait, peut-être voulait-il la tester . Ou lui faire passer un message comme « je suis célibataire ! », Arwen chassa aussitôt cette idée de sa tête. Elle le regardait toujours et répondit alors d'un air amusé, « oh, et bien je vois que l'idée ne te déplaît pas, alors si tu recommences, je pourrais succomber à ton charme sans problème ! ». Elle laissa échapper quelques rires coquins qui faisait partie de ses nombreux atouts dans son charme. D'ailleurs, Ethan en vint très vite à parler de sa personnalité comme il l'avait déjà fait dans un article de son blog. « De toute façon Arwen c'est la grosse rebelle d'Harvard ! ». Arwen laissa échapper comme un petit grognement de sa gorge. « Je ne suis pas la grosse rebelle d'Harvard et arrête de te moquer de moi avec ça ! » S'il avait voulu l'embêter, il avait réussi à vrai dire. Le brun ne gêna pas pour lui rigoler une nouvelle fois au nez. « Viens me faire un câlin pour te faire pardonner, t'as tué mon tee shirt de merde ». Le jeune homme fit une légère pression sur les épaules de la jeune femme et ouvrit les bras pour que cette dernière puisse y venir sans problème. La brune s'exécuta tout en lui glissant à l'oreille, « Tu tires ça à ton avantage ! Ton t-shirt de merde n'est pas du tout mort, c'était juste de l'eau ! ». Elle le serra tout de même très fort contre lui en laissant échapper un soupir de bien-être.

Pouvait-il vraiment avoir quitté Solweig avec tout ce qui s'tait passé ? Arwen ne pouvait pas le savoir. Et par curiosité, elle se décida à tâter le terrain. La jeune femme se dégagea des bras d'Ethan pour lui faire face sans pour autant le regarder dans les yeux. « Quand tu dis que ta vie est désormais vide et que j'aurais pu t'embrasser … tu entends quoi par là ? » La demoiselle fit une petite pause avant de reprendre, « Je t'avoue que tu me fiches un peu le tournis à faire des vas et viens avec tes sentiments... si tu m'aimes autant que tu le dis, alors pourquoi tu m'as quitté ? ».

La discussion devint plus sérieuse. Comme à chaque fois qu'ils se parlaient, Arwen ne pouvait pas s'empêcher d'en savoir plus quant à où ils pouvaient en être. Elle l'aimait toujours et il le savait, elle lui avait clairement dit à leur dernière rencontre. Mais il y avait un gros problème dans cette histoire, la brune ne faisait plus du tout confiance à Ethan. Et elle savait que s'ils étaient de nouveau ensemble, elle vivrait dans la peur qu'il la trompe de nouveau. Elle était très attaché à lui cependant, et quoi qu'elle fasse, elle savait très bien qu'elle n'arriverait jamais à le sortir de sa tête. Elle préférait être franche avec lui, elle voulait savoir les choses sans surprise, elle lui avait donc posé deux questions qui pouvaient être gênantes et dures à répondre. Ethan lui fit la réflexion. « Oh oh tu me matraques de questions là, j'avais l'intention de tout te dire, mais tu m'as devancé ». La demoiselle esquissa un sourire et le bellâtre commença ses explications. « Je suis libre, la pression avec Solweig devenait insoutenable entre le bébé et mes sentiments pour une certaine femme, je ne savais plus où j'allais, enfin si peuvent être droit dans un mur ». Pour une certaine femme, les mots résonnèrent dans la tête d'Arwen, ses joues se colorèrent et son coeur se mit à battra à tout rompre. Elle avait cette sensation des papillons dans le ventre qui lui tordait l'estomac. L'étudiante ne l'interrompit pas, préférant le laisser répondre à la seconde question. « Et je comprends que je te mette la tête à l'envers à force avec tout ça. Quand je me suis séparé de Solweig, je t'avais en tête mais je partais perdant donc si tu ne te sens plus capable à l'avenir de quoique ce soit avec moi je le comprendrais, c'est toi qui a les pleins pouvoirs désormais. » Ethan se mit à marcher dans la pièce obscure, tout en continuant son récit. « Je t'ai quitté à contre coeur, même si je sais que ce n'est pas suffisant pour me justifier. Je dois avoir un défaut dans mon cerveau qui fais que je n'arrive pas à prendre de bonne décision. Je me suis précipité c'est tout et je m'en prends qu'a moi même ». Arwen resta silencieuse avant de se mettre à marcher à son tour. Elle faisait glisser sa main le long du mur en espérant le trouver au bout du chemin. Et pendant qu'elle marchait lentement, elle reprit la parole. « Je t'en veux pour m'avoir fait du mal et je ne te fais plus vraiment confiance, mais je pense que ça peut se dissiper avec le temps... Je suis vraiment désolée pour tout ce qui est arrivé... ce n'est peut-être pas entièrement de ta faute après tout, si tu es allé voir une autre femme, c'était peut-être parce que je n'étais pas à la hauteur ». La main de la brune percuta les côtés du jeune homme. Mais elle ne s'arrêta pas pour autant, elle continua son chemin et s'arrêta sur le comptoir à quelques pas pour s'y asseoir. « Tu te souviens de ce que je t'ai dit la dernière fois ? Je t'aime et je t'aimerai toujours. »

Voilà qu'Arwen commençait à se rabaisser. Cela ne lui arrivait pas souvent. Mais bizarrement, elle essayait sans arrêt de trouver une explication quant à la tromperie. Allant même jusqu'à s'accuser elle-même. Elle se sentait mal parce qu'elle aimait l'homme qui lui avait fait tant de mal et en plus de cela, la brune lui pardonnait aussi facilement qu'il fût partie. Le jeune homme la fit redescendre sur terre et la rassura. « Bien sûr que si tu étais à la hauteur, ne culpabilises pas, c'est à moi d'endosser tout ça ». Arwen baissa la tête dans le noir. Il avait peut-être raison. Parfois, la jeune femme se disait qu'ils n'avaient surement pas passé assez de temps ensemble. Ethan l'avait laissé respirer pour ne pas l'étouffer et la brune n'avait jamais osé lui dire qu'elle aimait sa présence et qu'elle aurait aimé l'avoir auprès d'elle plus longtemps à chaque fois. Des pas se firent entendre, l'étudiant mit ses mains sur les genoux de la demoiselle et s'exclama de nouveau. « T'es exceptionnelle tu le sais ça » - « Non ! » Non, elle ne le savait pas et non, elle ne l'était pas. Arwen releva la tête, « Je suis sûr qu'il y a plus exceptionnelle que moi ! Entre mes répliques assassines et ma fierté, mon coeur balance. ». Elle laissa aller un rire nerveux alors que l'une des mains du jeune homme remonta sur sa joue. Elle avait envie de l'embrasser, c'était peut-être une mauvaise idée et c'était surement trop rapide, mais elle avait envie de retrouver ses lèvres qu'elle avait autrefois connues. Mais il en fut autrement, les lumières se rallumèrent à croire que ce n'était pas le bon moment. « Ah ben enfin…Même si ce n'était pas déplaisant d'être enfermé avec toi ici dans le noir total ». Arwen ferma aussitôt les yeux et les frotta par la suite pour se réhabituer à la lumière. La main du brun retomba et ce dernier se dirigea vers ses négatifs. « Arwen je t'aime je veux pas te perdre la dernière fois quand… quand tu m'as dit qu'en gros c'était terminé de chez terminé ça m'a complètement remis en question, et c'est à partir de là que j'ai compris à quel point je te voulais ». Il ne la regardait pas. Sans doute que cela aurait été trop difficile de la regarder dans les yeux pour lui avouer ce qu'il ressentait. La brune resta silencieuse puis, tout en descendant de sur le comptoir, récita une citation célèbre de Lamartine, « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ». Elle esquissa un sourire. Arwen avait réussi à toucher le jeune homme quand elle lui avait dit que tout était finis et que chacun devait prendre son chemin séparément. Ethan avait d'ailleurs eu du mal à se remettre des paroles de la jeune femme, elle l'avait bien vu. Il lâcha un soupir et toujours en lui tournant le dos et s'exclama avec un peu plus de motivation. « Enfin bref, je crois que c'est à moi de te le prouver de nouveau... Sinon on fait quoi maintenant ? Le fait que ce se soit éteint ça n'a pas bousillé nos trucs ? » Pencey descendit de son perchoir. « Oui, tu as raison et t'en fais pas pour les négatifs ! » Elle fit quelques pas pour se rapprocher du jeune homme, toujours le dos tourné. « Si on partait d'ici tant que l'on peut sortir ? Enfin … Tu as peut-être quelque chose de plus important à faire ... ». La jeune femme s'avança encore un peu et glissa ses mains le long des côtes d'Ethan pour enfin se coller à lui, le serrer contre elle et déposer sa tête contre son dos. « Si tu me dis que tu dois partir, je te séquestre. » dit-elle enfin d'une moue boudeuse.

« Avec plaisir je n'ai rien à faire ». J'esquissais un immense sourire, fière d'avoir réussi à obtenir ce que je voulais. Je donnais l'impression d'être une gamine le de Noël tellement j'étais excitée et pressée de voir comment allait se dérouler le reste de la journée. J'avais pris goût à la compagnie d'Ethan et lorsqu'il m'avait quitté pour une autre femme, j'avais l'impression de perdre ma moitié. Désormais, je l'avais retrouvé, je me sentais bien et je n'avais aucune envie de le laisser filer de sitôt. Le brun se retourna et me fit face. Il resta silencieux et se baissa déposant un bras dans mon dos et un autre sous mes genoux pour me porter comme une princesse. Il ne fallut que quelques pas pour nous sortir du laboratoire de photographie et nous retrouver dans un des nombreux couloirs principaux. Des étudiants nous regardaient et Ethan se défendit en leur offrant une de ses plus belles grimaces. Je passais mes bras autour du cou du jeune homme quand il se mit à marcher à vive allure. « Et si on allait manger une glace ? Je déconne. » Je mêlais mes rires au sien. « Tu crois que cette fois il y aura plus d'un rendez-vous ? » dis-je en le regardant alors que lui se concentrait sur sa route. J'espérais vraiment ne pas me tromper en le laissant entrer de nouveau dans ma vie et que cette fois-ci, rien ne se mettrait en travers de notre chemin.

Alors qu'il ouvrit la porte extérieure, Ethan s'exclama, « Mon châtiment commence donc ici Arwen, je suis à ton service » L'idée était plutôt intéressante. Arwen fit un sourire au charmant jeune homme, « Et si on allait boire un truc ? » Ethan descendit les quelques marches tant bien que mal, je sentais les regards de tout le monde nous fixer et le rouge me monta aux joues. Je nichais ma tête dans le cou du beau brun, détestant attirer l'attention. « Comme ça les rumeurs courront encore plus vite » - « Je ne pense pas que ce soit la meilleure des idées d'attirer l'attention sur nous Ethan ! » dis-je sans relever la tête. Tout à coup, j'entendis un grognement de la part de l'étudiant et je me retrouvais expulsée quelques mètres plus loin. Mon t-shirt remonta, laissant mon ventre apparent et la tête du jeune homme atterrit dessus. L'air de mes poumons se trouva chassé et il me fallut quelques secondes pour retrouver une respiration correcte. Je reporta mes deux mains sur mon visage comme pour le cacher et disparaître, entendant des rires au loin se mêler à ceux d'Ethan. « Alala pardonne moi Arwen de ma maladresse, tu n'as rien de cassé ? ». Malgré la situation très gênante, j'avais envie de rire et le bellâtre ne faisait rien pour arranger les autres. Je me redressai sur mes coudes et lui lança un regard noir. « Et moi qui allais te promettre que la prochaine fois que je dormirais avec toi, je resterais jusqu'au matin... Je me pose des questions... » Je me relevai tant bien que mal et tourna douloureusement ma tête de gauche à droite, puis, frotta sur mes vêtements pour enlever la poussière. Ethan s'était relevé à son tour, et je l'aidais à faire pareille. Je me mis derrière lui pour frotter son dos et sans que personne puisse le voir, je lui tapai assez fort sur les fesses. Je me mis à marcher à reculons devant lui et détachai mes cheveux pour accentuer mon regard de félin. « Ça c'est pour tout à l'heure ! », dis-je en me mordillant la lèvre inférieure.

« T'avais quand même l'intention de dormir chez moi avant ça ». Bon, il n'avait pas tort. Je m'apercevais avec le temps que j'étais sans arrêt à la recherche de tendresse et d'attention. Je décidais de ne pas relever et de rester silencieuse, ne voulant pas admettre que j'étais plus ou moins accroc au jeune homme. Pourtant, je prenais sur moi, je ne voulais pas me précipiter et je voulais voir si Ethan tenait vraiment à être présent et fidèle. Il fit une moue boudeuse, prenant mes paroles au sérieux alors que c'était juste pour le taquiner. Je l'aidais alors à le dépoussiérer et lui une bonne tape sur les fesses. Je me mis ensuite à marcher devant lui à reculons en lui faisant du charme. Ethan se mit alors à hurler sur le campus, « Aie ! Oh oui je t'en prie encoooore, j'aime ça ». Je cachais ma bouche avec mes poings pour m'empêcher de rire. Perdu pour perdu, notre réputation au sein d'Harvard en avait pris un bon coup. Dans un élan de folie, je me mis à courir le plus vite possible en espérant ne pas m'emmêler les pieds. Le sport n'avait jamais été pour moi et je sentais la pointe de côté arriver à vitesse grand V. « Tu fais pas le poids je vais vite t'attraper chipie », j'entendais sa voix de loin et cela me mit la boule au ventre, attendant l'instant où il me rattraperait sans problème.

Je sentis deux mains m'attraper les hanches et m'arrêter dans mon élan. J'éclatais de rire et repris mon souffle par la suite. Le calme nous gagna et on se mit à marcher côte à côte. « Tu veux aller où Arwen ? ». Je haussais les épaules, « Il y a une brasserie un peu plus loin, j'ai faim ! On mange ensemble ? Et je te paie à manger ! ». J'étais rayonnante, de bonne humeur, contente de continuer la journée à ses côtés. Le silence s'était installée. Le soleil commençait à se coucher et une petite brise froide pointait le bout de son nez. « Merci... ». Je n'étais pas surprise, Ethan m'avait déjà fait le coup. Je me contentais de sourire et de glisser ma main dans la sienne. Très vite, nous approchâmes de la brasserie, ce n'était pas très chic, mais je m'en fichais totalement. Une fois à l'intérieur, un serveur nous emmena à une table à l'abri des regards et nous donna la carte des menus. Il n'y en avait pas beaucoup, mais assez pour trouver son bonheur. Je fis un sourire en le regardant, « Tu prends ce que tu veux ! ».