The leftovers feat Annalynne & Alysse

The leftovers

Annalynne & Alysse

La poussette attira l'oeil d'Alysse. Apporter le bébé ici était une manière peu subtile de la culpabiliser pour un acte qu'elle n'avait jamais commis? Évidemment, la question se posait inutilement. Un pas sur le côté accorda la place nécessaire à l'ensemble mère/fils de franchir le pas de la porte. Un geste de la main invita la cliente à prendre place à l'intérieur. Un dossier attendait sagement sur le bureau.

"Asseyez-vous." Proposa finalement la voix douce d'Alysse.

Peu loquace, la brunette se dirigea jusqu'à son fauteuil. Aller au coeur du sujet éviterait potentiellement une explosion de la part d'Annalynne. Son regard ne laissait aucun doute sur l'affrontement qui se déroulait dans son esprit. Autant la soulager rapidement.

Alysse entama simplement de lui résumer les actions effectuées, les théories et la perspective de prévenir le principal concerné de l'état des choses. Autant que Monsieur Malcolm puisse augmenter sa sécurité et mener sa propre enquête pour trouver le potentiel assassin. Finalement, la brunette ferma le dossier pour le tendre à Anna.

"Je serai vous je le détruirai après lecture."

De son côté, elle n'imprimait que pour les clients et les divers collaborateurs qu'elle était amenée à croiser pour le travail.

 

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Annalynne & Alysse

D'abord son regard se décline sur la poussette, et presque j'en fronce les sourcils, je n'ai pas pu le faire garder, puisqu'elle connaît son père, nul doute à présent qu'elle sait son activité, alors je ne risque pas de m'excuser de sa présence ici. Mais au sujet de mon fils elle ne dit rien et m'invite d'une main à passer la porte, acte qu'évidemment je fais. "Asseyez-vous." C'est Tobias que je positionne en premier, affectueusement je l'observe, soulignant son visage d'une caresse avant de le délaisser pour m'asseoir sur la chaise face à son bureau, caressant mes cheveux qui tendent difficilement à répousser.

C'est un face à face silencieux, un combat muet, mais je ne le mène pas contre elle, plutôt contre moi, parce que je me sais capable de faire capoter ma propre affaire en laissant ma jalousie me trahir. Les images d'elle et de Clay ensemble s'insinuant dans mon esprit lorsque je me convaincs qu'elle est mon parfait inverse et que jamais il ne l'aurait fait … Sauf que dans le fond, qu'est-ce que j'en sais ? Après tout, je ne le pensais pas capable de me tromper.

Mais elle me coupe dans le fil de mes pensées, puisqu'elle commence à parler de mon père, à nous ramener dans le sujet justifiant ma présence entre ses quatre murs. Après ses quelques mots, elle finit par refermer ce qu'elle lisait, me le tendant en prononçant. "Je serai vous je le détruirai après lecture." Certes. D'une paume je l'attrape et le pose sur mes genoux. C'est une chose d'engager un détective, de savoir si mon héritage est possible à récupérer, mais à l'évidence ça est une autre que de parvenir à déterminer qui pourrait bien vouloir le buter. D'un semblant de rire, j'énonce une vérité. « Concrètement, vous n'avez rien. » Des intuitions, des gens vers qui elle s'est penchée, des ébauches d'idées, mais le fait est que nous n'avons pas avancées. Pas du moindre centimètre, c'est un flou parfait. « Comme vous devez le savoir, je me devais d'épouser Alan Suttler l'été dernier. » et force est de constater que je ne l'ai pas fait, l'enfant de Clay tout à côté le lui dit d'ailleurs. « Avez-vous pensé à cette éventualité ? » Qu'Alan pourrait être celui voulant l'éliminer ? Après tout c'est une demi fortune promise durant des années que je l'ai amputé. Et bien qu'il doit m'en vouloir plus qu'à lui, sait on jamais. En inclinant mon visage, je détaille le sien … Ressentant une indéniable animosité à son égard, et totalement tentée de lui demander si elle a passé de bonnes fêtes de fin d'année.
 
 

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Annalynne & Alysse

La lecture de ce dossier ne prit que peu de temps. Son faible contenu aidait à la rapidité d’exécution. Le regard d'apparence tranquille continuait son analyse en profondeur, sondant les moindres réactions d'Anna.

"Effectivement, j'ai enquêté sur lui aussi, comme tous les membres de votre entourage. L'assassin se cache bien ou il ne fait pas parti de votre entourage."

Une pause ménagea les émotions d'Annalynne. Sans la moindre pitié ou compassion, Alysse menait sa barque et cet entretien. Hors de question de laisser la cliente prendre les devants. Pourquoi, la détective avait besoin qu'elle parle et s'ouvre. Alors, la laisser prendre ses aises, citer ceux qu'elle soupçonnait, remettre en cause son boulot aidaient bien plus que n'importe quelle conversation conventionnelle. Les gens parlaient plus facilement sous l'émotion.

"Il n'y a qu'une personne qui reste et demeure totalement opaque dans cette affaire." Le buste se pencha en avant pour chercher à mieux se positionner pour cette future discussion. "Clay Cooper fait parti de votre entourage et doit être traité comme un potentiel suspect."

Le soupçonner lui arrachait les tripes mais c'était son job d'imaginer tout le monde comme responsable et potentiellement dangereux pour le père d'Anna. Alysse devait mieux cerner la relation d'Annalynne avec le lieutenant et ignorer ses propres liens avec lui. Ni Anna ni Clay n'était bavard sur leur vie. La tâche allait être compliquée!

 

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Annalynne & Alysse

"Effectivement, j'ai enquêté sur lui aussi, comme tous les membres de votre entourage. L'assassin se cache bien ou il ne fait pas parti de votre entourage." Pourtant, j'avais fini par me convaincre que cela pouvait vraiment être lui, non pas que sa rancoeur à mon égard avait réellement touché ses sentiments, mais plus pour le paquet d'argent perdu dans l'équation. Il ne faut pas se leurrer, la fusion de nos deux entreprises représentait un sacré montant. Soit, ce n'est pas Alan, tant pis. "Il n'y a qu'une personne qui reste et demeure totalement opaque dans cette affaire." J'en relève vers elle ma vision qui s'était abaissée vers mon fils toujours au plus calme. Intriguée, j'attends qu'elle achève la courbe de ses pensées ce qui ne tarde pas à arriver. "Clay Cooper fait parti de votre entourage et doit être traité comme un potentiel suspect." Une fraction de seconde seulement avant que l'information ne parvienne à choquer mon esprit soudainement embué. Clay … « Pardon ? » Je crois que je suis obligée de lui le faire répéter alors que j'ai parfaitement entendu. Le temps se suspend tandis qu'on se regarde dans un silence de plomb. Clay ? Vouloir tuer mon père ? C'est n'importe quoi, une vraie connerie. Un délire qui n'a pas de nom … encore plus que le fait que quelqu'un s'évertue à tuer mon père. Encore mes yeux observent Tobias, portant les traits de cet homme que j'ai tant aimé, et aime encore. Mais plus puissant que cet amour, j'en viens à penser à ce mensonge qui m'a conduit à la solitude. A cette tromperie qu'il m'a cachée et que j'ai finalement découvert faute d'un courrier qu'il n'a pas su intercepter. Je me remémore ce que je sais de celui qui a partagé ma vie. Du fait qu'il a disparu pendant plusieurs mois, qu'il a fait croire à sa mort … C'était pour son travail Anna … Je m'affole quand mon coeur dégringole. Et puis elle. Elle que je regarde d'une manière assassine, j'en reviens à cette soirée, avant Noël, cette histoire de culotte, et je me perds. Je le jure. Je sombre dans une jalousie maladive. Pathétique. Si c'est une façon de m'éloigner de lui, de me sortir de l'équation qu'ils pourraient former à deux … c'est affreusement joué, puisque je ne suis pas du tout préposée à me faire écarter. Merde, pour peu, j'en ai oublié que c'est moi qui l'ai quitté. « Mademoiselle Frank. » je reprends avec plus d'assurance. « Êtes-vous vraiment en train de suspecter le père de mon enfant ? » C'est mon sac que je fouille vivement lorsque je ressens que je suis en pleine perte de contrôle, à deux doigts de l'envoyer chier une bonne fois pour toute, cette détective de malheur. L'attrape enfin, et tape quelques mots à l'intention de mon second complice dans cette investigation. « Viens au bureau d'Alysse Frank ... » accompagnée de l'adresse. En espérant qu'il va accéder à ma demande positivement.
 
 

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Annalynne & Alysse

Le père de son fils ? Sérieusement ? Annalynne lui sortait une réplique de cet acabit ? Alysse ne s’attendait pas à tant de sentimentalisme chez elle. Sans rien laisser paraître, la détective se pencha doucement, ignorant cet élan d’aveuglement de la part d’Anna.

« J’ai suspecté l’ensemble de votre entourage, Miss Malcolm. La police en fera de même lorsque nous leur soumettrons l’information, ce que je vous suggère de faire rapidement. En attendant, je ne peux laisser personne de côté. Un indice dans une relation qui n’a rien à voir de prime abord peut s’avérer plus qu’utile dans la résolution l’affaire. » Rappela-t-elle simplement.

Mettre le lieutenant dans sa liste de suspect ne lui plaisait pas. Pourtant, le travail restait le travail. Dans une inspiration, la question suivante chercha une formulation correcte. Comment entamer ce genre d’échange avec une femme qui la pensait sincèrement capable d’écarter les cuisses si Clay claquait des doigts ?

« Votre père devait forcement savoir pour votre relation. » Annalynne se perdait sur son portable sans qu’Alysse n’y prête réellement attention. Ces petits concentrés de technologie étaient à présent le principal mode de communication. « Est-ce qu’il y a eu diverses disputes ? Des conflits d’intérêts ? »

Ce genre de précision la menait sur une route dangereuse. S’insinuer dans la vie de Clay déplaisait à la détective, surtout pour ce type de procédure. Jouer les fouines restait une activité de premier ordre mais pas dans la vie privé de son entourage. L’enquête dérivait vers des rives rocheuses et la tempête guettait. Néanmoins, la vie d’un homme était en jeu.
 

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Annalynne & Alysse

« J’ai suspecté l’ensemble de votre entourage, Miss Malcolm. » Mais ici on ne parle pas de mon entourage … On parle de l'homme qui a partagé ma vie durant deux ans. Et qui, à la vérité, la partage encore, même à distance … De l'unique personne à laquelle j'ai bien voulu offrir mon coeur. Intensément proche de moi, pendant tous ces mois. « La police en fera de même lorsque nous leur soumettrons l’information, ce que je vous suggère de faire rapidement. » Elle arrive la police, alors fais-toi patiente, petite. Ne m'agace pas plus que ce que je ne le suis déjà. C'est dans toutes mes pensées que tu viens de foutre ton foutu bordel sournois. « En attendant, je ne peux laisser personne de côté. » Elle ne comprend donc pas, ce n'est pas personne. C'était à lui seul un tout. Même si ça m'écorche rien que d'y songer. « Un indice dans une relation qui n’a rien à voir de prime abord peut s’avérer plus qu’utile dans la résolution l’affaire. » Alors elle le positionne vraiment en tant que suspect et moi j'ai de plus en plus de mal à assimiler. Ou bien … elle veut simplement savoir ce qu'il se passe entre lui et moi, où nous en sommes dans notre relation afin de se poser en première ligne sur sa liste de femme à sauter à présent qu'il a retrouvé sa liberté.

D'une main, je viens pincer mes lèvres afin de me laisser un temps de réflexion. Parce que c'est un foutu bordel qu'elle vient de mettre dans ma tête. Je n'entends que de moitié sa longue inspiration, perdue dans des méandres de plus en plus grands. Mais alors que je la pensais avoir fini son étrange discours, elle reprend de plus belle et en un sens, m'achève. « Votre père devait forcement savoir pour votre relation. » Il l'a été, le dernier jour où je l'ai vu. Cette journée, ce mariage annulé. Cette manière qu'il a eu de me renier. J'ai choisit Clay … Comment pourrait-il m'avoir autant menti ? Mademoiselle Frank vous rendez-vous compte d'à quel point cela fourvoierait une énorme partie de ma vie ? « Est-ce qu’il y a eu diverses disputes ? Des conflits d’intérêts ? » Pas vraiment … Je n'en sais rien, ce n'est pas comme si mon paternel avait réellement voulu le rencontrer. Et puis Clay ne l'a jamais apprécié, en même temps c'est à se demander comment il aurait pu en être autrement, de toutes les façons. Mais pas de là à vouloir le tuer, pour un extrême ce serait clairement le plus grand. « Oui. » Mon père a su pour notre relation, qu'il est le père de cet enfant qualifié de bâtard, que j'ai abandonné mes privilèges en sa faveur, que j'ai eu la bêtise de laisser parler mon coeur. Alors qu'il s'était tellement évertué à me faire oublier le palpitant qui se devait de seulement me tenir en vie. « Ils ne ... » je minimise, par peur de la laisser entrer de trop prêt dans ma vie, par non envie. « s'aiment pas. » En somme si dans une même pièce ils en venaient à se trouver, il est certain que quelques verres seraient cassés. Puis je réalise, et ça m'épuise. « Ecoutez, j'sais pas si vous voulez me dégoûter de Clay, mais vous vous y prenez extrêmement mal. » Oui, j'implose, j'explose. Je suis déjà dégoutée, autant que ce que je peux encore l'aimer. C'est le monde entier qui dégringole. « Si vous voulez qu'il vous saute, pas la peine de le proposer en tant que futur assassin de mon père. » Sans penser que ça pourrait me buter, de savoir qu'il pourrait réellement le faire. Partagé avec elle ces mêmes draps que j'ai si souvent occupé.
 
 

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Annalynne & Alysse

Composer avec les réticences émotionnelles, culturelles ou inconscientes des clients épuisait souvent Alysse. Pour les sublimer et les exploiter au cours de son enquête, la brunette s’évertuait à enfiler divers costumes. Jouer la carte de l’honnêteté et aller directement à l’essentiel avaient été un demande formulée à par Annalynne lors de leurs premiers entretiens. Cette perspective plaisait à la jeune Frank qui répugnait généralement à tourner autour du pot.

Son humanité l’ouvrait aux difficultés auxquelles faisaient face sa cliente. Mettre en doute l’amour, le parent, l’ami ou plus encore posait souci. Personne ne parvenait à bâtir une vie sur du mensonge et des doutes. Tout le monde se voyait obligé d’offrir confiance et place dans son cœur. La vie était ainsi faite.

La réflexion d’Anna se matérialisa sur son visage puis explosa dans l’air. Les premières répliques se notaient sagement dans un coin de clavier avant qu"Alysse ne redresse un sourcil perplexe à la fin. Pardon ? La soirée de noël lui revînt en pleine figure bafouant son visage d’une rougeur qui l’accusait trop pour ne pas se défendre.

« Vous avez parfaitement raison, Miss Malcolm. Si je voulais le sauter, ca serait déjà fait.» Trancha Alysse d’une voix toujours professionnelle et sans le moindre tremblement. Ses mains avaient cessé de prendre note et se joignaient devant elle. « De nous deux, je ne suis pas celle qui cherche à vous dégoûter de Clay.»

Sur ce coup, elle jouait au poker. Tout ce qu’elle savait n’était que supposition. Clay tenait toujours à Annalynne mais est-ce qu’il tenait à elle suffisamment pour la reprendre entre ses draps ou éprouvait-il simplement de la nostalgie ? La jalousie d’Annalynne à l’égard d’Alysse en annonçait suffisamment sur les émotions encore vivace de la jeune femme pour le lieutenant. Pourtant une émotion ne signifiait pas que la cliente désirait reprendre Clay, juste qu’elle ne voulait pas qu’il parte. Cette subtilité faisait tout.  Elle avait trop parlé. Alysse soupirait, lassée de divaguer sur des propos et des terrains lointains où le sexe gouvernait le monde. Pour ce qu’elle en avait à faire, elle, d’une partie de jambes en l’air. Son monde ne se centrait pas sur la virilité d’un mâle ou d’un autre. Que tout ne se réduise qu’à ce morceau de chair pendouillant entre deux cuisses la dépassait. Pourquoi est-ce qu’Anna venait remuer des histoires avec Clay alors qu’il lui suffisait de claquer des doigts pour que monsieur accepte de lui passer dessus ? Est-ce que l’on pouvait en revenir au principal ?

« Maintenant, si vous désirez que je laisse Clay de côté pour l’enquête, c’est votre choix. C’est vous qui payez mais, encore une fois, c’est mon boulot de suspecter tout le monde pour trouver des informations capables de sauver votre père. Vous n’aurez qu’à vous dire que je suis une sale trainée ou que j’ai tué toutes les licornes de la planète si ça vous chante mais laissez-moi faire mon boulot.»

Son ton et son expression professionnels noyait la principale émotion qui grouillait aux creux de ses entrailles. La colère ravageait son bas ventre avec l’envie folle de claquer la porte. L’attaquer sur son travail restait la meilleure tactique pour la troubler. Le reste lui passait à des années lumières de la tête, mais son métier constituait sa vie. Lui seul lui fournirait la reconnaissance paternelle tant attendue, le mérite, l’honneur et lui prodiguait une raison de vivre. Alors qu’une paire de couille vienne troubler l’ensemble devenait intolérable.
 
 

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Annalynne , Alysse & Darren

La soirée était déjà bien avancée, Declan rentrait seulement de son entraînement de boxe, il était épuisé. L'affaire lui prenait beaucoup de temps, prétendre être Darren lui demandait également beaucoup d'énergie, mais l'enquête progressait doucement mais sûrement. Pour autant, il n'oubliait pas la demande d'Annalynne, et s'en préoccupait dès qu'il avait le temps. Il était rentré à son appartement, enfin, plutôt l'ancien appartement de Kyla. Le Solitaire prend une bonne douche et noue une serviette autour de sa taille avant de boire une bière qu'il entame aussitôt au goulot. Son téléphone vibre, l'envie de le repousser ne lui manque pas, mais cela pourrait être pour le taff alors il le saisit et y découvre un message d'Annalynne. Dans le bureau d'Alysse tout de suite. Un soupir s'échappe de ses lèvres, il ne manquait plus que ça. Deux tigresses pour le prix d'une et lui pauvre proie... Il en redoute presque les combats du ring. Si il avait su que sa meilleure amie était liée à tout ça, il serait sans doute rester un peu à l'écart, parce que c'était un peu bizarre entre eux depuis la dernière fois. Mais le boulot n'attend pas et encore moins Demoiselle Malcolm.

L'Usurpateur enfile rapidement une tenue convenable, jean noir, chemise et blouson en cuir. C'est d'un pas assuré qu'il rejoint le bureau d'Alysse qu'il connaît bien pour l'avoir fréquenté assidûment lors de ses jeunes années lorsqu'il s'agissait de celui du père de la Brunette. Arrivé à la porte de l'office, il entend les deux voix féminines, un peu tendues certes. Declan frappe rapidement à la porte avant d'entrer. « Bonsoir. » adresse-t-il aux deux jeunes femmes en écarquillant furtivement les yeux à la vue du bébé. C'est bizarre de réagir de la sorte, en même temps, il aurait du s'y attendre. Il s’assoit sur la chaise restante, décontracté alors que les deux jeunes femmes sont tout l'inverse. Ne prenant pas la peine de se présenter puisqu'il est de la connaissance des deux jeunes femmes qui pour autant ne sont sans doute pas mutuellement au courant, mais elles sont grandes et le devineront bien seules, et en même temps, ce n'est pas la principale préoccupation du moment mais bien Annalynne. « Je vous écoute. » Parce qu'il préfère qu'on ne tourne pas autour du pot plus longtemps, c'est pas vraiment qu'il a un bon pressentiment, alors autant qu'on passe aux choses sérieuses directement.

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Annalynne & Alysse

La jalousie, la possessivité, le besoin de l'avoir à moi, d'ignorer qu'il pourrait en emplir une autre, des sentiments qui brouillent totalement mon esprit, qui me fait perdre de vue l'objectif premier de notre entretien. Cette faiblesse qu'il représente, cette emprise que je l'ai laissé avoir sur ma personne. Ce mal être ambiant, et l'envie irréfutable de gifler Alysse, juste pour mon bon plaisir, et la faire taire une bonne fois pour toute. « Vous avez parfaitement raison, Miss Malcolm. Si je voulais le sauter, ca serait déjà fait.» Et je ne parviens même pas à déterminer si cela me soulage d'entendre enfin qu'elle n'a pas écarté ses cuisses en sa faveur. C'est encore plus douloureux, à la vérité, parce qu'ici et maintenant, je pouvais mettre un visage sur ma remplaçante … Je pouvais la haïr, imaginer le pire. Mais en fait, je me contente de constater que je ne sais rien. Absolument rien. J'ignore qui peut se trouver dans son lit les nuits. Je me perds en supposition, étonnement j'en perds la raison. « De nous deux, je ne suis pas celle qui cherche à vous dégoûter de Clay.» Non, vous ne comprenez pas … Je ne sais même pas ce que je cherche à faire moi. Je le veux, je ne le veux pas, je l'aime, et je le déteste. Je ne pardonne pas … Et mes prunelles sur Tobias, et le soupire de la jeune femme. Si égarées de notre principal sujet. Ma fortune, mon père, à croire que c'est une rengaine que mon avenir soit interféré par Clayton Cooper, alors que je me suis jurée de ne plus jamais le laisser … l'emporter. « Maintenant, si vous désirez que je laisse Clay de côté pour l’enquête, c’est votre choix. C’est vous qui payez mais, encore une fois, c’est mon boulot de suspecter tout le monde pour trouver des informations capables de sauver votre père. Vous n’aurez qu’à vous dire que je suis une sale trainée ou que j’ai tué toutes les licornes de la planète si ça vous chante mais laissez-moi faire mon boulot. » Mon regard retrouve le sien, il ne serait pas peu dire que la tension est palpable, qu'autant l'une comme l'autre possède une irrémédiable envie d'envoyer se faire foutre l'autre. Mais je la paie, et comme elle vient de le dire avec son amertume mal déguisée, c'est son boulot, alors … c'est dans une sale impasse que nous sommes en train de nous enfoncer.

On reste dans un silence incertain, du temps que je définisse si oui ou non je vais l'insulter, j'en mords ma langue afin de retenir ma perfidie, mon envie qui se transforme en besoin. Pour ce que l'enquête avance, qu'est-ce que j'ai a perdre après tout ? Tout ce qu'elle a réussi à faire c'est me dire que c'est l'homme que j'ai pensé être celui de ma vie qui va tuer mon père. Une franche hérésie. « Que vous êtes ... » une sale traînée, sauf que mes paroles sont avortées par un bruit sec sur la porte, cette dernière étant poussé, et l'apparition de la tierce personne, solennelle lorsqu'il prononce son « Bonsoir. » Sur une chaise il prend place, et je le regarde, ne fait plus attention à Alysse pendant quelques secondes. Il a tout de même ce brin de prestance, ce truc qui fait que j'ai bien voulu l'aider la dernière fois. Que dans mon enveloppe de vipère, je le tolère. « Je vous écoute. » Mes doigts se tortillent entre eux, mon regard jongle de l'homme à la jeune femme, je ne note qu'à présent sa façon de se comporter, et en vient à une évidence assez troublante sur le moment … Les deux se connaissent, alors les présentations ne sont assurément pas obligées. J'observe encore leur comportement, pense à ce côté traînée qu'elle a bien voulu me concéder. Manquerait plus que faute de Clay, c'est avec Declan qu'elle se laisse aller. A croire que les insignes sont ce qui peut l'exciter. Mais je m'égare alors me reprends en un. « On cherche à tuer mon père. » Declan sait qui je suis, connais mon histoire, celle de ma famille, de mon héritage, alors pas la peine de se perdre à détailler que l'on parle du dirigeant d'Omnicom et de tout ce que ça inclus. « Elle pense à Clay. » Pour le suspect, et au son de mon ton, inutile de préciser que c'est une chose qui me fait royalement chier. « Heureuse mademoiselle Frank ? La police est au courant. » que je lui balance en reposant ma vision sur elle.  
 
 

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Annalynne & Alysse

Alysse fixait Annalynne comme si un alien lui était sorti du bide.... Si on remontait à quelques mois, cette vision n'avait rien d'incorrect. Pourtant la raison de cette mimique ridicule sortait de la bouche d’Annalynne. Si l’une avait la langue bien pendue, l’autre était coincée. Un "quoi" restait bloqué sur les lèvres d’Alysse sans jamais être prononcé. Pourquoi était-elle si incrédule ? Une règle persistait entre elle deux: le quiproquo. Quoique dise Alysse, Annalynne le comprenait de travers. L'expression sur son visage l'indiquait clairement. Dire que ce sujet de Clay aurait pu être balayé en un revers de la main par trois ou quatre pauvres questions...

Pas besoin de terminer la phrase, elle avait compris. Elle la traitait de….Putain, ce n’était pas croyable de tout interpréter de travers. Annalynne frisait la paranoïa. Les femmes bafouées trainait tellement leur amour propre en lambeau qu’elles étaient tenues de sortir les griffes pour le maintenir en un seule morceau. Peu importe le nombre de blessures qu’elles apposaient à leur précieux égo en agissant ainsi. Finalement, la tête pivota vers l’entrée. La porte s'était ouverte sur Declan. La scène devenait totalement irréaliste. Annalynne se drapait dans son indignation de starlette de bas étage, Declan arrivait dans son bureau comme une fleur. Heureusement qu’elle avait déjà le cul bien planté dans son fauteuil. La brunette posa les coudes sur son bureau et commença à masser ses tempes. Lequel prenait-elle pour cogner l'autre? D’abord…

« Qu’est-ce que t… » Demanda Alysse en redressant le nez pour regarder Declan. « Oh… je vois. Tu veux un café ? »

Bien sûr que le voir lui faisait plaisir. L’étincelle au fond de son regard avait commencé à briller à son entrée. Mais elle était en pleine entretient et la surprise l’avait prise de cours. Alysse soupira en se laissant à nouveau retomber sur son fauteuil. Vie de merde. Il ne manquait plus qu’Anna ait aussi une relation avec Declan et tout serait parfait pour énerver Annalynne. Choisissant d’ignorer la dernière remarque de sa cliente pour ne pas envenimer le conflit, Alysse joignit les mains devant son ventre. Elle n’accusait pas Clay. Elle ne le soupçonnait même pas. Seulement, il fallait trouver de nouvelles informations, de nouvelles pistes pour avancer et Alysse ne laissait rien de côté. Que Declan se démerde avec Annalynne. Il était vu, il avait vu… vous connaissez la suite.
Puisque la jeune mère souhaitait avoir l’avis de la « police » autant le lui donner. Elle, elle prenait une pause de deux minutes. Alysse connaissait assez son ami pour faire confiance en son jugement et son opinion. Un nouvel éclairage ne serait pas un luxe dans cette affaire. Le seul point noir restait la mise sous silence que lui avait imposé Anna. Laisser un point de vue extérieur expliquer le sien frustrait la détective mais, elle savait aussi se taire. Quand on ne savait plus quoi dire de toute façon…