LA CHASSE AU TRÉSOR ✩ STRUDWICKs

Comment j'aurais pu savoir en même temps ? Personne n'était capable de prédire l'avenir et encore moins moi. Alors non, j'aurais pas pu me douter que venir ici chamboulerait tout. Que je tomberais irrémédiablement amoureuse d'Alexander et que je fonderais une famille avec lui. J'aurais pas pu prévoir l'avalanche de sentiment qui m'était tombé dessus parce qu'il y a peu, j'étais encore persuadée qu'il était impossible d'aimer autant. Et pourtant.. Pourtant j'étais terrifiée à l'idée de le perdre, j'avais l'impression de vivre en majorité pour lui et.. J'sais pas. Quand il n'était pas présent dans les alentours, c'était comme si j'étais totalement éteinte et clairement, c'était pas facile à supporter ce trop plein d'amour. Le destin fait parfois bien les choses. Comme nous réunir par exemple. Le reste du temps, c'était un sacré connard en fait. Mais pour ça, j'pouvais rien dire. J'étais bien contente d'être ici, de voir qu'Ava nous avait rejoint et j'allais clairement pas m'en plaindre. Différente ? J'pense pas honnêtement. Scarlett était totalement fermée à la relation qu'on pouvait entretenir Alex et moi. C'était pas la présence d'Ava qui aurait changé grand chose. Puis au final, c'était la vie, on ne pouvait rien faire contre. Et maintenant ? On est supposés parler de quoi ?

Il est clair que les gens avaient eu deux façons de réagir à l'annonce de notre couple à Az et moi. Soit ça dégoûte et ça éloigne, soit ça fait ni chaud ni froid et on nous accepte comme on est. J'aimais le fait qu'Ava nous accepte et nous prenne comme ça. Faut dire, elle avait déjà eu le background avant, sans trop savoir que c'était moi mais.. ouais, ça me faisait plaisir. Scarlett n'avait pas trop apprécié la nouvelle et maintenant, on se parlait beaucoup moins qu'avant, limite plus du tout, et ça me faisait quand même pas mal chier. « Je trouve aussi. Manque plus qu'on retourne tous à New York et qu'on y mène nos vies, toujours en contact les uns avec les autres » Vivre à New York avait toujours été mon objectif de toute façon. Bien sûr, hors de question d'aller dans l'appart que j'ai là-bas, celui qui est à Billie à présent. Non, avec Az on se trouvera notre maison à nous, l'idéal pour Hendrix, Robyn et futur bébé à venir. Ou futurs bébés à venir. On sait pas ce que l'avenir nous réserve. « Elle est butée et je pense pas que ton avis aurait changé quoique ce soit du sien. Mais bon... de l'eau est passée sous les ponts depuis, peut-être qu'elle nous acceptera un jour » Note à moi-même : aller la contacter pour voir ce qu'elle devient. Mais j'étais vite tiré de mes pensées quand on entendait le bébé pleurer dans le babyphone. « Je m'en occupe » Je souriais à Ava avant d'embrasser Az sur la joue et de me relever pour aller chercher notre fils dans sa chambre qui venait de se réveiller et qui réclamait déjà son biberon.

J'poussais un soupir alors qu'Alex reprenait la parole parlant d'un futur hypothétique et.. J'fronçais les sourcils. New York ? Depuis quand il était question de retourner à New York en fait ? New York ? Vraiment ? J'étais pas spécialement d'accord en fait. Voir même pas du tout. Moi, à New York, j'avais rien laissé de bon. Que des mauvais souvenirs et une enfance désastreuse. J'avais clairement pas envie de remettre les pieds là bas. J'crois que dans l'idéal, j'voudrais m'installer en Nouvelle Orléans mais.. J'me disais qu'on avait encore nos études et qu'on pouvait décider plus tard. J'étais limite choquée qu'il affirme ça sans même avoir pris la peine de m'en parler une seule fois. Je m'en fiche de toute façon. Qu'elle nous accepte ou pas c'était le dernier de mes soucis. J'avais essayé à mainte reprise et j'étais pas du genre à courir derrière les gens alors non, je laissais tomber pour la peine. Et bien vite on était coupés par les pleurs d'Hendrix qui venait de se réveiller. D'un demi sourire je laissais Alex aller s'en occuper me retrouvant en tête à tête avec Ava. Tu bosses où du coup ? tu m'as pas dis. Me levant du canapé, je m'étirais légèrement me déplaçant jusqu'à la cuisine faisant signe à la rouquine de me suivre. J'dois préparer son biberon, m'sieur à toujours faim. C'était dingue ce que les bébés pouvaient passer leur temps à bouffer en vrai.

Dans ma tête c'était tout fait et sûrement qu'il faudra qu'on en discute avec Az, mais New York semble être le meilleur choix à mes yeux et j'espérais simplement qu'elle soit d'accord avec moi. Au pire, on en discutera ensemble à tête reposée, sans forcément créer un conflit ou quoi, si jamais il avait lieu d'être. « Ouais.. je sais pas. Elle semble avoir son raisonnement et nous on subit » C'est pas comme si on avait le choix en fait. Elle n'avait pas accepté notre relation et ça faisait bientôt un an qu'on ne s'était pas vraiment parlé elle et moi. Elle et Az aussi. Enfin, quand le petit se mit à pleurer, j'avais décidé de m'en occuper, laissant les filles tranquille pendant deux minutes. Direction la chambre d'Hendrix pour le trouver assis dans son lit en train de pleurer. « Viens là bonhomme, on va te donner le biberon » Je le berçais doucement dans mes bras pour qu'il se calme tout en allant dans la cuisine, retrouvant les deux filles. « Ava, je te présente Hendrix, le petit dernier de la famille » J'attrapais la main de mon fils pour lui faire faire coucou. « Coucou tata Ava » disais-je avec une toute petite voix, pour imiter le petit garçon.

Je me demandais même comment Hendrix faisait pour ne pas être obèse à l'heure d'aujourd'hui. Parce que très franchement, c'était terrifiant de voir tout ce qu'il était capable d'ingurgiter par jour. Oh c'est pas grave. Tu t'plais là bas au moins ? J'étais bien placée pour savoir que parfois, les jobs, c'était pas le top. Surtout le dernier en date en fait. Entre le harcèlement et les avances sexuelles par mon patron, j'avais cru devenir folle alors j'espérais qu'Ava sois tout de même avec une équipe convenable. Et c'était le moment que choisissais Alexander pour revenir, Hendrix dans ses bras. J'souriais bêtement finissant de faire chauffer le lait avant de me retourner vers ma petite soeur. Parce que ouais, je n'avais jamais cessé de la considérer de la sorte. Bien sûr, pas de problème. Revissant le biberon, je faisais tomber quelques gouttes de lait sur mon poignet vérifiant ainsi la température. Tu commences à quelle heure ? que je reprenais à l'attention de la rousse alors qu'Alex posait délicatement notre enfant dans ses bras. Et soucieuse, je ne cessais de regarder la scène. C'était sûrement un truc de jeune maman ou j'sais pas mais j'étais jamais vraiment confiante quand quelqu'un d'autre que l'un de nous deux le prennait dans ses bras. J'sais pas, c'était juste que.. J'avais du mal avec ça. Esquissant un sourire pour cacher tout ça, j'profitais de la liberté d'Alex pour me glisser à ses côtés continuant à lorgner sur Ava. J'crois qu'il l'a déjà adoptée.

Mon fils, c'était ma fierté. Et malgré les débuts difficiles, c'était également la fierté d'Azraël. C'était un bout de nous deux, c'était notre famille et autant dire que rien ne pourrait remplacer sa place dans nos coeurs. Alors ouais, quand il fut temps de le présenter à Ava, j'en étais fier. Je le portais fièrement, afin qu'elle puisse voir son neveu qui avait déjà quelques mois à présent. Il n'était pas encore capable de faire grand chose, mais on l'aimait quand même. J'avais attrapé sa main pour simuler un coucou de sa part, et clairement, Ava fondait pour lui, ça se voyait. Quoiqu'il en soit, elle avait demandé à ce qu'elle puisse le prendre dans ses bras et c'est la même rengaine à chaque fois. Si on était opé, c'était pas pour autant qu'on était rassuré. On sait jamais qu'il tombe ou qu'il arrive quoique ce soit. Alors j'étais légèrement sur le qui-vive quand la jolie rousse portait notre fils dans ses bras. Glissant mon bras dans le dos de ma femme, je la tirais contre moi le temps de quelques instants. « Je crois aussi. » Que je disais en rigolant, tout en ayant un oeil sur la scène qui se déroulait sous nos yeux. Mais on savait tous les trois que ça n'allait pas durer puisque Ava devait aller travailler de ce que j'ai compris et qu'elle ne tarderait pas à s'en aller. Au pire, on trouvera bien un moment où on sera plus tranquille et où elle pourra apprendre à connaître son neveu.