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Color my life with the chaos of trouble.
Marlon s'attendrit devant son histoire, son air désemparé, puis sa fragile beauté qui laisse transparaitre une lumière qui n'a pas encore conscience d'elle-même. Moi, j'ai envie de dégoupiller. Écraser cette glace dans la gueule du gamin, me barrer prestement, et faire comme si cette discussion n'avait jamais existé. Alors je me concentre pour que Marlon soit attentif à chacun de ses mots. Mais moi, j'pense à ce whisky qui m'attend, à cette prostitué que j'pourrais baiser quelques heures histoire de me défouler. Taper dans la viande comme dans un sac de boxe, le seul risque qu'on prend est d'attraper une sale maladie, sauf que dans sa grande et infinie sagesse, le tout puissant qui n'est pas aussi puissant que moi, a inventé les préservatifs. Préservatifs ? Quand tout ça sera terminé j'pourrais en offrir un bon paquet à Azraël et son mari, histoire de le faire comprendre qu'il faudrait épargner le monde de leur progéniture, qu'ils disparaissent pour de bon de la surface de la terre. Elle ne parle pas beaucoup cette fille. Je sais d'expérience que celles qui parlent le moins sont celles qui en cachent le plus, il faut juste trouver l'angle d'attaque adéquat et fissurer l'armure. Aussi simple qu'une lettre d'amour pleine de ratures : "Si vous voulez, j'ai un ami qui travaille chez Morgan Stanley, il n'est que simple banquier mais ... je peux vous le faire rencontrer. Enfin, comme vous voulez, je ne voudrais pas paraitre trop intrusif ...", ajouta-t-il avant de détourner son regard vers son fils. Saleté de mioche, sa seule présence me devient foutrement insupportable. Et Marlon relève les yeux vers elle. Qu'est -ce qu'elle a à jouer les causettes ? Ferme-la Noah, ferme-la. Je laisse de nouveau Marlon prendre le pas : "Je ne vous connais pas mais ... m'est avis que vous êtes tout sauf lâche. Avoir un enfant, faire le choix de s'en occuper, et puis se lever tous les jours pour faire un travail qui nous déplait ... c'est tout, sauf de la lâcheté, croyez-moi". Se voulant rassurant, avec cet air niais, ce sourire tendre. Et moi, j'impose Marlon dans sa vie sans demander la permission. Il lui donne sa carte, histoire de faire durer l'éphémère, et puis de satisfaire mes plans. J'crois que je ne m'en suis pas trop mal sorti, j'parais presque gentil. Marlon se relève tout sourire, quoiqu'un peu anxieux de ne pas la revoir. Il aime bien prolonger les plaisirs Marlon, il se dit qu'il n'y a pas de hasard, que des rencontres. Et il se redresse, tapotant légèrement ses fesses pour les dépoussiérer, attrape son fils par la main avant de se tourner vers Azraël. Maintenant, il ne la regarde plus que dans les yeux : "J'attends votre appel alors", souligné d'un sourire. Avant de faire quelque pas pour partir, et de se retourner de nouveau : "Ah, et encore merci pour le mouchoir". Signe de la main. Allez, il faut ramener le gamin, et se laver les mains. Ma sympathie me salit, mais putain, j'crois que c'est bien parti. Et à mesure que je m'éloigne, mon regard redevient froid. Et sur mes lèvres, le sourire narquois : "T'es mon papa ?", "Ferme la.".
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