I'm broken, and it is your fault. (margot)

I'm broken, and it is your fault.
— margot

Il fallait que tout sorte aujourd'hui. Il fallait tout se dire, il fallait tout avouer, il fallait tout lâcher. Je m'en voulais de pleurer devant elle, je lui montrais cette facette de moi que je cachais. Cette faiblesse que je détestais montrer aux autres. Mais c'était trop tard, c'était chose faite. Alors je décidais de me défendre de la pire des manières : en la poussant dans les bras d'Eliot. Ce schéma se répétait bien trop souvent, pour mon plus grand malheur. Mais au fond, j'étais en train de me convaincre moi-même que c'était le mieux. J'étais en train de croire à mes propres paroles, de croire à mes propres conneries. Une question d'habitude, sûrement. Mais j'y croyais tellement, que je me disais qu'elle ne pouvait qu'être d'accord avec moi. Je continuais de m'enfoncer, lui avouant mes mensonges, lui avouant pour la drogue, je sortais tout, je me libérais et ça faisait un bien fou. J'en avais besoin, de tout ça. Parce que j'avais l'impression que c'était la fin, là, ça devenait de plus en plus clair dans mon esprit. Sauf qu'elle reprenait la parole, haussant le ton et je l'observais, impassible. Ca me tuait de l'entendre dire tout ça, parce que je ne voulais pas qu'elle pense ça. Et cette connerie de Formspring, elle ne devait pas croire ses conneries. Même si j'étais mal placé pour dire ça, étant donné que j'y avais cru moi, comme un idiot. « Ce n'est pas ta faute si j'ai replongé. C'est la faute à toute cette histoire, on est tous responsables. » C'était vrai, c'était pas seulement sa faute. C'était la faute de Lara, d'Eliot, la mienne. On était des idiots aimant la souffrance. Tu penses vraiment qu'on ne peut pas être ensemble ? Je sentais les battements de mon coeur doublaient de rapidité à ses paroles. Bien sûr que non, je ne le pensais pas. J'avais toujours cru que tout était possible. Nous y compris. Je relevais les yeux vers elle quand elle me disait carrément de partir. Putain. Merde. « T'es autant une idiote que moi Margot putain ! Tu crois que je veux t'abandonner ? Tu crois que je veux partir ? Tu crois que je veux couper contact avec toi ? » lâchais-je en levant les yeux au ciel. J'arrêtais de réfléchir quelque secondes, attrapant ses hanches pour la rapprocher de moi, plaquant mes lèvres contre les siennes. J'avais besoin de ce contact. C'était la dernière fois que j'y avais droit, alors je l'embrassais tendrement, laissant passer toute ma détresse dans ce baiser ainsi que tout mon amour, parce qu'il était là, le soucis. L'amour. Je me détachais d'elle, me reculant immédiatement pour une certaine distance de sécurité. « C'est ça, que je veux. Je te veux, toi. Je veux pouvoir faire ça, sans avoir peur du lendemain. Je veux pouvoir t'embrasser en me disant que je ne fais rien de mal. Malheureusement, je sais que ce n'est pas possible. Je sais que c'est voué à l'échec. Je sais qu'on doit faire des choix. Alors je fais le choix de te laisser, pour limiter les dégâts. Lara ne souffrira plus, toi tu m'oublieras rapidement et votre amitié pourra reprendre. On a jamais ce qu'on veut dans la vie Margot, c'est un fait, ça aussi. » finissais-je de dire en ne lâchant pas son regard.

I'm broken, and it is your fault.
— margot

Cette discussion à un goût d'adieu, un goût amer. J'ai l'impression qu'au fond, il est déjà parti, et qu'il essaie plus que de m'en convaincre, et ça me détruit lentement. Tais toi, tais toi Adriel, je veux plus t'entendre dire qu'on est pas faits pour être ensemble, parce que ça sonne tellement faux. Il est là le vrai mensonge, c'est comme ça que tu me brise. Je secoue la tête, je réplique, je crie, et les larmes vont sans que je les retienne. C'est de ma faute s'il a fait ça, au final, je lui pourri sa santé, j'suis toxique, Adriel, et tu crois que je suis parfaite ? « Ce n'est pas ta faute si j'ai replongé. C'est la faute à toute cette histoire, on est tous responsables. » Il est dans le déni. Oui, au fond, Lara et Eliot ont participé, mais au final, tout allait bien avant que je rentre de Corée. Il avait sa sexfriend et son pote, et moi, j'suis juste une tâche dans le décor, insignifiante. Les questions du Formspring reviennent, une à une. et sinon, on la voit comment la vie quand on est si bas dans l'échelle de "je sers à rien" ? « Tout allait bien avant que j'revienne. » Je murmure. Je sais pas s'il m'entend. Qu'importe. Adriel a enfin compris que t'étais une gamine sans intérêt ? « J'suis sans intérêt. » Que j'ajoute, cette fois plus pour moi-même. Les larmes reviennent de plus belle. Tu connais la différence entre Leevy et toi ? Leevy elle est au top et toi.. Toi tu sers à rien en fait. Qu'est ce qui m'a pris de croire que je pourrais vivre quelque chose avec lui?

Vas-t-en, Adriel. J'ai été la première à t'abandonner, alors vas-t-en parce que j'aurais pas la force de te repousser. « T'es autant une idiote que moi Margot putain ! Tu crois que je veux t'abandonner ? Tu crois que je veux partir ? Tu crois que je veux couper contact avec toi ? » Je sais plus quoi penser, et il ne m'en laisse pas le temps. Son bras autour de ma hanche, ses lèvres contre les miennes, j'implose. J'implose, et je m'accroche à lui désespérément, lui rendant son baiser comme jamais je n'ai embrassé personne. Ma prise se serre autour de lui, je manque d'air, mais je l'embrasse jusqu'à plus d'air. Jusqu'à ce qu'il me repousse. « C'est ça, que je veux. Je te veux, toi. Je veux pouvoir faire ça, sans avoir peur du lendemain. Je veux pouvoir t'embrasser en me disant que je ne fais rien de mal. Malheureusement, je sais que ce n'est pas possible. Je sais que c'est voué à l'échec. Je sais qu'on doit faire des choix. Alors je fais le choix de te laisser, pour limiter les dégâts. Lara ne souffrira plus, toi tu m'oublieras rapidement et votre amitié pourra reprendre. On a jamais ce qu'on veut dans la vie Margot, c'est un fait, ça aussi. » Je fonds à nouveau en larmes. Y a donc aucune autre issue pour nous ce soir ? On va se séparer, s'éviter ? J'veux crever. Non, je crève déjà, à petit feu. « Je t'oublierais pas, Adriel. Je jure sur tout ce que tu veux que je t'oublierais pas. Tu peux partir, ça changera rien à mes sentiments. Ca changera rien à ce que je ressens pour toi. Tu limiteras les dégâts pour les autres, pas pour moi. » Et peut-être qu'elle est là, ma punition. Endurer ses mots comme une sentence, sans pouvoir lutter. Parce que c'est la solution qui épargnera le plus grand nombre: Lara, Eliot. Et moi, j'en crèverais. J'avance à nouveau, je l'attire contre moi, je lui laisse pas le temps de réagir que je l'embrasse. J'ai le coeur qui bat tellement vite qu'il va lâcher, mais si c'est la dernière fois que tu m'approches Adriel, j'vais être égoïste jusqu'au bout. « Je t'aime. » Un murmure contre ses lèvres, à peine perceptible, et je m'évade. Je le lâche pour mieux partir en courant vers les étages.

I'm broken, and it is your fault.
— margot

J'étais dépassé par les événements. J'étais venu à la Mather pour voir mes amis et je me retrouvais avec Margot, à parler comme si c'était la fin. Je n'avais pas envie de ça, je n'avais pas envie d'être loin d'elle. Je savais que j'allais pas réussir à tenir, je savais que ça allait être bien trop dur. Je la poussais dans les bras d'un autre, en sachant que ça allait me tuer s'ils se mettaient ensemble. Mais je ne pouvais pas être avec elle. Elle était tellement fragile et moi.. J'étais un con. Je la ferais souffrir, je la faisais déjà souffrir. On souffrait déjà. Et pourtant on continuait à s'accrocher, comme si les quelques moments de répits valaient le coup à toute cette souffrance. Est-ce que ça valait le coup ? Aucune idée. J'avais pas les idées clairs. Mon esprit était brouillé par la drogue, par la drogue, par l'amour. Je levais les yeux au ciel en entendant ses paroles. « T'es une fille exceptionnelle Margot, arrête de dire des conneries. » Je n'arrivais pas à comprendre l'acharnement qu'il y avait eu sur elle dans son formspring. C'était incompréhensible. Elle méritait pas ça et je me rendais compte comme les gens pouvaient être cruels. En soit, moi, ça m'avait juste énervé que les gens se mêlent de ce qui ne les regardent pas. Mais elle, elle avait été blessée. Et si je pouvais retrouver ces personnes, je les tueraient. Mais là, je décidais d'arrêter de réfléchir, parce qu'elle me disait de partir et je n'arrivais pas à concevoir que nos dernières paroles soient celles-ci. Alors je l'attrapais près de moi pour l'embrasser, comme un dernier baiser d'adieu. Un dernier baiser remplis d'amour, de tristesse et de désespoir. Je me disais qu'il valait mieux finir là-dessus, parce que la vie ne me laissait aucun autre choix que de la laisser. Il n'y avait pas d'issu. Mais elle fondait en larmes, continuant de briser mon coeur. J'écoutais ses paroles, mais elle ne me laissait pas le temps de répondre, de réagir, qu'elle m'embrassait de nouveau. Et là, les mots magiques. Je t'aime. Elle venait de le dire, elle l'avait dit, je n'avais pas halluciné. Je restais bouche bée. J'arrivais pas à y croire. Et elle disparaissait. Je la voyais partir dans les escaliers et.. Je n'arrivais pas à bouger. Les personnes autour n'avaient pas l'air de comprendre. Mais ça ne pouvait pas s'arrêter-là, si ? Alors c'était comme ça que se finissait notre relation ? Sur ces mots qui, en général, règlent tout les soucis ? Il fallait croire que oui, parce que la seule chose que j'arrivais à faire, c'était de sortir de la Mather pour m'allumer une cigarette, m'asseyant par terre, posant la tête contre le mur et fermant les yeux. J'étais un idiot. J'aurais dû lui courir après, mais à quoi bon ? Il ne fallait pas, il fallait que je l'oublie. Mais après ses paroles, c'était définitivement impossible.