I'm broken, and it is your fault.
— margot
Mon coeur bat tellement fort que j'ai peur de faire un malaise. Jamais je n'avais dit ces mots auparavant. A personne. Tomber amoureuse. J'ai rien contrôlé, ça m'est tombé dessus, et surtout, surtout il a fallu que j'attende de ne plus lui parler pour me rendre compte de ça. Cette boule que j'ai au ventre, alors que le moindre détail, même le plus idiot, me fait penser à lui. Cette douleur creuse quand je pense à la situation, au fait que peut-être ne pourrais-je jamais l'avoir. J'aurais du rester en Corée, là bas, je vivais sans attache, sans sentiments, et ça m'aurait évité de lui dire ça. Parce qu'au regard qu'il a, je regrette d'avoir parlé. « Tu.. Tu te fous de moi, Margot ? » Il évite mon regard, rit nerveusement, et je m'empourpre sans un mot, en baissant les yeux à mon tour. Je voudrais lui dire que c'est une blague, qu'on peut devenir amis, que tout se fera sans le moindre soucis, mais ce serait un mensonge, et je ne veux pas lui mentir. « Tu peux pas me dire ça, alors que tu fricotes avec un de mes potes, avec Eliot. Tu peux pas tomber amoureuse de deux personnes, Margot. » Je passe une main sur mon visage, la gorge nouée, le coeur tiraillé de toutes parts. Dis moi que tu me déteste. Dis moi que tu ne ressens pas la même chose, que je te déçois, que tu ne veux plus me voir, donne moi une bonne raison d'arrêter de te bouffer des yeux, d'arrêter de rêver à un "nous" qui n'arrivera probablement jamais. « Tu vois, le truc, c'est qu'il y a des mots que j'aimerais te dire. Des mots qui changeraient peut-être tout, mais je peux pas, ils sont bloqués, parce qu'il y a deux personnes entre nous. Deux personnes importantes pour moi. » Mon coeur s'emballe, et quand je relève les yeux, il me regarde à nouveau. Si elles sont importantes pour lui, elles le sont pour moi aussi. Lara comme Eliot font partie de ma vie, et nous voilà emmêlés dans de plus gros ennuis encore. Je ne pensais pas qu'ils étaient potes. Je savais qu'Eliot était au courant pour nous deux, mais pas qu'ils étaient potes, putain. Pourquoi ça n'arrive qu'à nous? « Tu m'as dit que je devais faire un choix, mais maintenant, toi aussi tu dois faire un choix. On doit faire un choix, tout les deux. » Son regard trahit sa détresse, et mon coeur se brise. J'voudrais te prendre dans mes bras Adriel, te dire que tout ira bien, tant que je serais là, et qu'il n'y a rien qui me fasse plus mal que d'être loin de tes bras. Mais j'en ai aucun droit, parce que comme il l'a dit, je dois faire un choix tout comme lui désormais. « Je sais. » Dis-je enfin d'une voix blanche, le coeur battant, mordant ma lèvre inférieure presque jusqu'au sang. J'ai peur, j'ai tellement peur de le perdre, tellement peur à chaque fois que je le vois, que ce soit la dernière fois qu'il me regarde comme ça. J'voudrais mémoriser chacun de ses traits, jusqu'au détail de son regard, à l'instant. Délicatement, je lève une main pour effleurer ses mèches brunes indisciplinées, les remettant en place. Le seul geste que je m'autorise, je crois que j'en ai déjà trop fait, même si mon cerveau me hurle de l'embrasser. « J'aurais voulu être plus réceptive, il y a deux ans. » Peut-être que les choses auraient été différentes.